Une Sud-Coréenne regarde à la télévision les images d'un tir de missile balistique nord-coréen, le 4 juillet 2017 dans une gare à Séoul © AFP JUNG Yeon-Je
La Corée du Nord a affirmé mardi avoir testé avec succès un missile intercontinental, ce qui serait une avancée majeure dans ses efforts pour être en mesure de menacer les Etats-Unis du feu nucléaire.
Des experts américains ont de leur côté estimé que l’engin testé mardi matin, au moment où les Etats-Unis se préparent à célébrer leur fête nationale, pourrait atteindre l’Alaska.
Cet essai a entraîné une vive réaction du président américain Donald Trump qui a demandé à Pékin, principal soutien international de Pyongyang, de « mettre fin à cette absurdité une bonne fois pour toutes ».
La Chine a réagi en affirmant avoir « accompli des efforts acharnés » pour résoudre la question nucléaire nord-coréenne, et appelé toutes les parties à la retenue ».
La Corée du Nord, qui a déjà réalisé cinq essais nucléaires et dispose d’un petit arsenal de bombes atomiques, affirme que sa quête d’un missile intercontinental (ICBM) est contrainte par la menace d’invasion des 28.000 soldats américains stationnés en Corée du Sud.
Le fait qu’elle soit effectivement dotée de missiles balistiques intercontinentaux bouleverserait l’évaluation du risque posé par Pyongyang.
L’essai « historique » d’un missile Hwasong-14 a été supervisé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, a annoncé mardi dans un bulletin spécial une présentatrice émue de la Télévision centrale coréenne.
La Corée du Nord est « une puissance nucléaire forte » qui est dotée d’un « très puissant ICBM qui peut frapper tout endroit au monde », a-t-elle ajouté, précisant que le projectile tiré mardi avait atteint une altitude de 2.802 km et volé sur une distance de 933 km.
-‘Rien de mieux à faire?’-
Les analystes doutent de la capacité de Pyongyang à miniaturiser une tête nucléaire pour la monter sur un missile et de sa maîtrise de la technologie de rentrée dans l’atmosphère nécessaire à un missile intercontinental.
Mais tous les experts s’accordent sur les progrès remarquables des programmes balistique et nucléaire de l’un des Etats les plus isolés au monde, depuis l’arrivée de M. Kim à sa tête fin 2011.
Ce tir, qui avait été repéré dans la matinée par les forces sud-coréennes, japonaises et américaines, avait entraîné une cinglante réponse de Donald Trump.
« Ce type n’a-t-il rien de mieux à faire de sa vie? », a écrit le président américain sur Twitter au sujet du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
« Difficile de croire que la Corée du Sud et le Japon toléreront cela très longtemps. Peut-être que la Chine va faire un geste fort au sujet de la Corée du Nord et mettre fin à cette absurdité une bonne fois pour toutes! », a-t-il ajouté.
La Corée du Nord est sous le coup de nombreuses résolutions de sanctions de l’ONU pour ses programmes nucléaire et balistique interdits.
Le « missile balistique non identifié » a été lancé depuis un site proche de Banghyon, dans la province de Phyongan Nord, frontalière de la Chine, a indiqué l’état-major interarmes sud-coréen dans un communiqué. L’engin est tombé en mer Orientale, appellation coréenne de la mer du Japon.
L’armée américaine a affirmé qu’il s’agissait d’un projectile de portée intermédiaire et qu’il avait volé pendant 37 minutes, soit une durée inhabituellement longue.
Le ministère japonais de la Défense a estimé que le missile avait atteint une altitude « excédant largement les 2.500 km » pour s’abattre dans la zone économique exclusive nippone.
LNT avec AFP