La Banque allemande de Développement KfW, agissant pour le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement BMZ, a mobilisé près de 11 MMDH sous forme de prêts bonifiés et 400 MDH de dons (37 millions d’euro) au profit du Maroc. A ce titre, il a été procédé le vendredi 27 novembre à la signature, notamment, de 4 contrats de prêts avec la KfW au titre d’une « Aide d’urgence au Maroc pour atténuer les conséquences de l’épidémie Covid-19 » ainsi que pour un « Appui aux réformes du système financier au Maroc ». Afin d’apporter des précisions sur cette opération d’envergure, qui représente le financement le plus important jusqu’à présent au titre de la coopération maroco-allemande, une conférence de presse en ligne a été organisée jeudi 10 décembre.
D’emblée, l’ambassadeur d’Allemagne à Rabat, Dr Götz Schmidt-Bremme, à insister sur le fait que la coopération au développement constitue un pilier central des relations entre le Maroc et l’Allemagne. Et de préciser que dès le début de la crise, Nasser Bourita a contacté l’Allemagne pour lui demander d’accompagner le Maroc. C’est ainsi que le pays européen poursuivra ses efforts pour soutenir la promotion de l’énergie verte au Maroc, “de façon qu’il puisse atteindre ses objectifs de développement en la matière ».
Pour sa part, le directeur résident de l’agence allemande de coopération (GIZ) au Maroc, Lorenz Petersen, a précisé que l’Agence a élargi son appui au Royaume à travers sept nouveaux projets, particulièrement dans le développement des offres de formation professionnelle en milieu de travail, la promotion des métiers verts et de l’efficacité énergétique, l’amélioration de l’efficacité et la réutilisation de l’eau en milieu urbain, ainsi que la création d’emplois dans différents secteurs.
« La production de l’hydrogène vert et son utilisation représentent un potentiel considérable avec des effets positifs sur le climat dans la mesure où il permet son stockage à long terme et contribue a l’économisation du mix-énergétique », a affirmé M. Petersen, notant que deux projets ont été présentés dans ce sens par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen) et l’Institut de recherche sur l’énergie solaire et les nouvelles énergies (Iresen). Il a dans ce sens évoqué la construction de la première usine du genre sur le continent africain. Il a par ailleurs noté les mesures de soutien à des secteurs clés de l’économie marocaine, dans le cadre de la crise sanitaire.
De son côté, le directeur du bureau de la banque allemande de développement (KfW), Markus Faschina, a souligné que la coopération financière allemande repose essentiellement sur le secteur des énergies (production renouvelable et efficacité énergétique), l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’irrigation, ainsi que l’appui aux différentes réformes du secteur privé.
Les efforts déployés par KFW, visent essentiellement à favoriser le développement du secteur financier, notamment au profit des TPME, a-t-il fait valoir. Concernant le digital, il a précisé qu’« avoir des infrastructures [est un plus], mais qu’il faut aussi avancer avec une culture et être capable d’utiliser toutes les capacités ». C’est pourquoi le soutien du numérique est multiforme : culture, capacités, et infrastructures.
Interrogé sur les mécanismes de ces soutiens, M. Faschina a expliqué que « le décaissement est réalisé au pro rata d’avancement des projets » d’un côté, et que de l’autre le « financement est lié aux réformes : nous soutenons les résultats qui ont été envisagés ». Et M. Petersen de préciser : « Après l’accord et la définition des priorités, les organismes de financement de l’Allemagne et la Giz préparent des propositions de projets, avec les acteurs au Maroc, et les gouvernements décident de leur mise en œuvre ».
Enfin, concernant le départ d’Angela Merkel et son impact sur la politique étrangère allemande, M. Fuschina a avancé que, d’après lui, « les fondements qui ont été posés, initiés par l’Allemagne, mais dans un cadre de coopération multilatérale, forment un cadre qui continuera au-delà du départ de la chancelière et quel que soit le parti au gouvernement, va continuer ». A titre d’exemple, « la convention qui a été signée l’année dernière à Berlin pour l’hydrogène vert est également un fondement qui vient d’être posé, et qui constitue la base pour la future collaboration, indépendamment du gouvernement qui sera mis en place ».
Selim Benabdelkhalek