L'Italie a relevé ses prévisions de déficit public, ce qui risque de déclencher un nouveau bras de fer avec Bruxelles © AFP/Archives Aris Oikonomou
La Commission européenne a souligné mercredi qu’une procédure de déficit excessif contre l’Italie à cause de sa dette est « justifiée ».
Dans un rapport sur le respect par les États de l’Union européenne des critères du déficit et de la dette prévus par le traité du fonctionnement de l’UE, la Commission conclut qu' »à l’issue d’une évaluation de tous les facteurs pertinents, le critère relatif à la dette, tel que défini dans le traité et dans le règlement de l’UE, devait être considéré comme n’étant pas respecté et, partant, qu’une procédure pour déficit excessif fondée sur la dette était justifiée ».
Selon l’exécutif européen, la dette italienne devrait atteindre 133,7% en 2019 et 135,7% en 2020, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes.
Le rapport de la Commission européenne fait également ressortir que le système fiscal de l’Italie continue de « peser lourdement sur les facteurs de production, au détriment de la croissance économique ».
« La charge fiscale élevée qui grève le travail et le capital décourage l’emploi et l’investissement. Alors que le budget 2019 prévoit une légère diminution d’impôts pour les travailleurs indépendants, il alourdit aussi temporairement la charge fiscale pesant sur les entreprises », explique la même source.
La Commission pointe aussi les « importantes » inégalités de revenus et le risque « élevé » de pauvreté dans le pays avec d’importantes disparités régionales et territoriales.
« En 2017, 28,9 % de la population risquait de tomber dans la pauvreté ou l’exclusion sociale, soit un taux supérieur à celui constaté avant la crise et nettement plus élevé que la moyenne de l’UE en 2017 (22,4 %) », relève l’exécutif européen.
L’UE ne peut ouvrir une procédure pour déficit excessif contre l’Italie qu’au terme d’un processus complexe nécessitant l’approbation des autres États membres. Ladite procédure peut aboutir à terme à des sanctions financières allant jusqu’à 0,2% de son PIB, soit environ 3,5 milliards d’euros.
LNT avec Map