Donald Trump avait déjà reçu le vice-Premier ministre chinois Liu He à la Maison Blanche le 31 janvier 2019 © AFP Brendan Smialowski
Donald Trump recevra ce vendredi à Washington le négociateur en chef chinois Liu He après une nouvelle semaine de discussions destinées à mettre fin au conflit déclenché par le président américain pour forcer Pékin à réformer ses pratiques commerciales.
La nouvelle de cette rencontre, qui aura lieu à 19H30 GMT dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, ainsi que des rumeurs sur quelques avancées dans les négociations, ont rasséréné les marchés en Europe et aux Etats-Unis.
« Les marchés bénéficient de cette avancée apparente des négociations avec la Chine. Ils ont déjà fait la paix avec la Chine avant que les Américains l’aient faite. Pour eux, la guerre commerciale est finie. Espérons qu’ils ne soient pas déçus », a commenté Gregori Volokhine, analyste de Meeschaert Financial Services à New York.
Les négociateurs américains et chinois se sont retrouvés lundi dans la capitale américaine pour leur quatrième tour de négociations. D’abord au niveau des hauts fonctionnaires, avant que les principaux négociateurs, Robert Lighthizer côté américain et Liu He côté chinois, ne se retrouvent depuis jeudi pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Il reste une semaine avant l’expiration de la date butoir du 1er mars et la mise en oeuvre par Washington de nouveaux tarifs douaniers de 25% sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés, actuellement taxés à 10%.
M. Trump a laissé entendre qu’il pourrait néanmoins accorder un délai supplémentaire aux négociateurs si « un véritable accord » se dessinait.
Les discussion doivent se poursuivre vendredi.
La semaine dernière, le président chinois Xi Jinping avait reçu M. Lighthizer et le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, qui menaient les pourparlers à Pékin.
Et le locataire de la Maison Blanche a indiqué à plusieurs reprises qu’il était prêt à rencontrer son homologue chinois afin de trouver un terrain d’entente sur les sujets les plus épineux.
– Réformes structurelles –
Outre un énorme déficit commercial de plus de 330 milliards de dollars, les Etats-Unis reprochent à la Chine des pratiques commerciales « déloyales » et réclament des réformes structurelles pour y mettre fin.
Washington réclame notamment l’arrêt du transfert imposé de technologies, le respect des droits de propriété intellectuelle, la fin du piratage informatique et la levée de barrières non tarifaires, comme par exemple les subventions publiques.
Selon les experts, si la Chine peut s’engager facilement à acheter plus de produits américains, il est plus difficile pour Pékin de procéder aux autres réformes réclamées par les Etats-Unis, qui exigent aussi un véritable mécanisme de contrôle de l’application d’un éventuel accord.
Les marchés boursiers et les milieux d’affaires ne sont pas les seuls à suivre les négociations de très près.
La directrice générale du FMI Christine Lagarde –dont l’institution a souligné à de nombreuses reprises l’effet délétère de la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales– surveille également les discussions comme le lait sur le feu.
« Je croise les doigts tous les matins et mes doigts de pieds tous les soirs parce que j’espère que cela va se terminer par un moyen de réparer la mécanique et non de la détruire, parce que je suis convaincue que le système a besoin d’être réparé », a-t-elle déclaré à l’émission de radio publique américaine Marketplace.
« Donc si le résultat des discussions entre les équipes de négociations commerciales des Etats-Unis et de la Chine nous mènent tous à un cadre dans lequel les subventions sont bien définies, la notion d’entreprise publique est bien définie, où la propriété intellectuelle est protégée, où on encourage la mise en place d’échanges commerciaux basés sur le respect des règles qui soient justes, libres et profitent à tout le monde, alors il s’agira vraiment d’un progrès », a-t-elle souligné.
LNT avec Afp