RÉSULTATS DU SONDAGE D’OPINION SUR LA COMPÉTITIVITÉ DU MAROC EN 2017-2ÈME TRIMESTRE
Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) a réalisé courant 2017, un sondage d’opinion sur la perception de la compétitivité du Maroc par les responsables des entreprises marocains.
Cette investigation révèle le point de vue du patronat marocain sur l’environnement économique qu’offre le Maroc pour permettre aux entreprises nationales de gagner des parts de marché à l’étranger, montre quel jugement ont les industriels sur la compétitivité de l’économie nationale au cours des décennies 2000 et 2010, compare la performance du Maroc par rapport aux pays voisins et concurrents, identifie les atouts et les handicaps du Maroc en matière de compétitivité, donne l’avis des industriels sur les mesures annoncées par le gouvernement, relève les facteurs limitatifs, actuellement, de la production nationale et les attentes des chefs d’entreprises tant du gouvernement que de l’ouverture du Maroc sur l’Afrique.
I- Le jugement sur la compétitivité du Maroc
:53,8% des chefs d’entreprises marocains enquêtés jugent que l’environnement économique qu’offre le Maroc est plutôt compétitif contre 46,2% qui le considèrent comme non compétitif.
II- La compétitivité du Maroc jugée par les chefs d’entreprises :
Selon les patrons marocains, le Maroc n’a pas été compétitif au cours de la décennie 2000. Presque 68% des responsables des entreprises sondés le pensent. Cet avis n’est pas partagé par un peu moins de 33% des enquêtés qui estiment que l’économie nationale a été plutôt compétitive au cours de cette période.
La décennie 2010 est favorablement jugée par ces mêmes opérateurs. Ils sont 59% à avoir déclaré qu’au cours de cette période l’économie nationale a été compétitive. Elle a même été très compétitive selon 7,7% d’entre eux.
Elle a été, cependant, jugée non compétitive par 41% des industriels.
III- La compétitivité du Maroc par rapport aux autres pays :
Les pays considérés par une large fraction des enquêtés, comme plus compétitifs que le Maroc, sont la Turquie pour plus de 56% et l’Espagne pour 51%. Les avis sont partagés pour les autres pays à l’exception toutefois pour la Tunisie qui est jugée comme aussi compétitive que le Maroc pour 46,3% des personnes interrogées.
IV- Les atouts du Maroc en matière de compétitivité :
Selon les opérateurs marocains, les atouts en matière de compétitivité par rapport aux autres pays concurrents sont surtout les infrastructures de transport et de communication pour plus de 85% des responsables touchés par l’enquête, le bon choix stratégique dans certaines flières de l’économie pour 80,5% des sondés, le niveau de rémunération des salariés pour 51,2% des participants à l’enquête et dans une moindre mesure la qualité des institutions marocaines
V- Les handicaps du Maroc en matière de compétitivité :
L’insuffisance des investissements dans la recherche et l’innovation et le décalage entre la formation des jeunes et les besoins des entreprises sont les plus importants handicaps à la compétitivité.
Ce jugement est celui de plus de 85% des patrons marocains. Le coût de l’énergie, la mauvaise qualité du dialogue social, le manque de souplesse pour embaucher ou licencier et la lourdeur des charges sociales sont également considérés comme des obstacles à la compétitivité.
Cette appréciation est celle de plus de 34% à 56% des chefs d’entreprises.
VI- Le jugement sur les mesures annoncées par le gouvernement :
Les mesures annoncées par le gouvernement au cours de ces dernières années sont perçues favorablement par les chefs d’entreprise touchés par ce sondage. Ils sont presque 77% à partager cet avis. Le système de change actuellement en vigueur ne favorise pas la compétitivité de l’économie marocaine. Ce point de vue est celui de 61,8% des responsables.
Pour plus de 76% de ces industriels un taux de change flexible stimulerait la compétitivité des entreprises nationales
Actuellement la perception de la position compétitive de l’économie marocaine au niveau du marché national est partagée entre en hausse et en stagnation.
En effet 43,2% des patrons estiment que cette position est en hausse et presque autant pensent qu’elle est en stagnation.
Un jugement presque similaire est attribué au marché de l’union européenne. Une tendance haussière est, cependant, observée, pour le marché hors union européenne par 59,3% des enquêtés.
VII- Facteurs limitant actuellement votre production :
Le développement de la production par les entrepreneurs opérant au Maroc n’est empêché que par une insuffisance de la demande. 56,1% des chefs d’entreprise l’ont déclaré.
VIII- Les attentes des chefs d’entreprises :
Pour renforcer la compétitivité des entreprises marocaines, les industriels réclament surtout une amélioration du dispositif public d’accompagnement à l’export dans le cadre d’une stratégie sectorielle.
C’est l’avis de 65,4% d’entre eux. L’amélioration des conditions de financement des PME est aussi citée comme un levier prioritaire par presque 71%.
Une proportion presque identique des patrons se prononcent pour la simplification de l’environnement réglementaire, le soutien à l’innovation et la simplification administrative (81,9%).
Viennent ensuite la baisse des charges (45,9%) et la réforme du marché de travail (43,9%).
A propos de l’Afrique, selon les professionnels questionnés à travers ce sondage le Maroc pourrait tirer un avantage compétitif de ses relations avec l’Afrique dans de nombreux domaines. Les plus cités sont l’agriculture (82,9%), l’énergie (70,7%) et le développement urbain (75,6%).
LNT avec étude CMC