La Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco), Audrey Azoulay, a souligné, lundi, l’urgence de mettre la question de l’environnement au coeur des programmes scolaires.
Dans une allocution à l’ouverture de la Conférence internationale de l’Unesco sur l’éducation au développement durable, qui se tient en visioconférence depuis Berlin avec la participation du Maroc, Mme Azoulay a déploré que l’éducation à l’environnement « ne figure qu’à la marge » des systèmes éducatifs.
La responsable onusienne a reconnu des progrès et un « changement de comportement depuis le lancement de la décennie des Nations unies de l’éducation en vue du développement durable, déplorant toutefois un retard dans la mise en oeuvre des objectifs de l’agenda 2030 pour le développement durable.
Elle a rappelé dans ce sens les conclusions du rapport de l’Unesco intitulé “Apprendre pour la planète », publié à l’occasion de cette conférence internationale et qui analyse le système éducatif de 50 pays à travers le monde.
Le rapport montre que le changement climatique est abordé dans les programmes scolaires de moins d’un pays sur deux, que la santé des océans dans les programmes scolaires l’est dans près de la moitié des pays et que la diversité est présente dans les programmes de moins d’un pays sur cinq, a-t-elle dit.
Du côté de la formation des enseignants, a prévenu Mme Azoulay, la situation “n’est pas meilleure” puisque un tiers des formations n’aborde pas les problèmes environnementaux.
Remédier à une telle situation passe notamment par une meilleure formation des enseignants, en s’appuyant notamment sur les savoirs autochtones, a-t-elle dit, tout en appelant les Etats membres à s’engager en faveur de la déclaration de Berlin qui sanctionnera les travaux de la Conférence pour que les systèmes éducatifs accordent la place qui revient à l’éducation à l’environnement, à l’éducation au développement durable.
“J’appelle à hausser les ambitions qui nécessitent toutes les énergies présentes aujourd’hui, l’implication de tous les Etat membres et qui feraient d’ici 2025, à mi-parcours de cette échéance 2030, tous les programmes scolaires dans l’ensemble des Etats membres de l’Unesco intègrent et donnent leur juste place à l’éducation à l’environnement”, a-t-elle plaidé.
Et de poursuivre que l’Unesco continuera de porter cette ambition à Glasgow pour la COP26, mais aussi à la COP15 sur la biodiversité à Kunming, en Chine.
“Il est temps désormais d’agir ensemble et nous ne pouvons pas nous priver de ce levier puissant, structurant qu’est l’éducation”, a-t-elle martelé.
L’ouverture de cette conférence a été marquée également par une allocution de la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays co-organise cet événement international, ainsi que celles de la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies et Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable, Amina Mohammed et de la Secrétaire exécutive de la CCNUCC (la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), Patricia Espinosa.
Cette Conférence mondiale réunit quelque 2.500 participants dont quelque 75 ministres de l’Education et acteurs de premier plan engagés dans la transformation de l’éducation afin que tous les apprenants puissent faire face à la crise climatique, à la perte de biodiversité et à tous les autres défis du développement durable.
Organisée en collaboration avec le gouvernement allemand, cette messe internationale entend concevoir des stratégies pour l’intégration de l’éducation au développement durable à tous les niveaux d’instruction et de formation, conformément à un nouveau cadre.
Trois jours durant, ses travaux vont mettre en lumière les moyens optimaux à même d’exploiter l’éducation pour relever les défis mondiaux en lien avec le changement climatique, la perte de biodiversité, les économies vertes et circulaires, le progrès technologique et l’établissement de relations résilientes avec la planète grâce à l’instruction.
Les participants vont également examiner les moyens de renforcer les capacités des éducateurs, de responsabiliser les jeunes et de prendre des mesures locales par le biais de l’éducation au développement durable.
La rencontre sanctionnera ses travaux par un document baptisé « la Déclaration de Berlin sur l’éducation au développement durable », qui proposera une série de politiques englobant l’enseignement, l’apprentissage, la formation professionnelle et l’engagement civique.
LNT avec Map