Des militants de Greenpeace exhortent les dirigeants européens à prendre des mesures pour l'environnement le 10 décembre 2020 à Bruxelles avant un sommet de l'UE © AFP/Archives Kenzo Tribouillard
Le gouvernement doit empêcher la reprise des vols intérieurs pour lutter contre le changement climatique, plaide jeudi Greenpeace, qui juge les projets dans ce domaine trop timorés face aux enjeux et aux attentes des citoyens.
Dans le cadre du projet de loi issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), le gouvernement veut interdire les vols domestiques s’il y a une alternative possible en train en moins de 2h30, à l’exclusion des vols en correspondance.
La CCC demande la fin du trafic aérien sur les vols intérieur d’ici 2025, pour les lignes « où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps (sur un trajet de moins de 4h) ».
« Selon une analyse de Réseau Action Climat, la mesure du gouvernement ne concernerait que cinq lignes sur la centaine de connexions intérieures existantes », avec une réduction de « 6,6 % les émissions de CO2 issues des vols métropolitains, et de 0,5 % les émissions de l’ensemble des vols au départ de la France »,rappelle Greenpeace.
Supprimer les lignes de moins de 5 heures en train permettrait de réduire de 60,6% les émissions de CO2 des vols métropolitains, selon le RAC, une fédération d’associations sur le climat.
La proposition gouvernementale excluerait « les trois connexions les plus émettrices en 2019 (Paris-Nice, Paris-Toulouse, Paris-Marseille) », poursuit Greenpeace.
Pour ces trajets, l’avion émet de 39 à 53 fois plus de CO2 par passager que le train, selon des données compilées par l’ONG de la SNCF et de la Direction générale de l’aviation civile pour l’avion.
« Pour préserver le lobby aérien, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari refuse de s’attaquer réellement au vrai problème: il faut réduire le trafic aérien, en protégeant, en accompagnant et en associant les travailleurs et travailleuses impactées », demande Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports chez Greenpeace, citée dans le communiqué.
« Pour que la fermeture de connexions aériennes intérieures fonctionne, cela doit aller de pair avec une relance du ferroviaire digne de ce nom », poursuit l’ONG.
Greenpeace critique aussi la mise en avant de l’avion à hydrogène comme une solution pour décarboner le secteur de l’aviation alors qu’il « ne sera pas, au mieux, mis en service avant 2035 ».
L’ONG plaide aussi pour la réduction du trafic international et s’oppose aux projets d’extension d’aéroports.
LNT avec Afp