M. Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank
Jeudi 6 septembre, M. Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, a réuni la presse pour présenter les résultats semestriels du groupe bancaire. Cet exercice était particulièrement attendu, vu qu’il est marqué, d’une part, par le passage aux normes IFRS 9 en janvier dernier, et d’autre part, par le premier semestre complet d’activité des banques participatives, parmi lesquelles figure la filiale de CIH Bank, Umnia bank.
« Un succès au niveau technique »
Le passage aux normes IFRS 9 est notamment caractérisé par des règles prudentielles plus strictes, et donc de plus grandes exigences en provisions. Selon M. Rahhou, CIH Bank peut se targuer d’afficher l’un des impacts les plus faibles de la place sur leurs fonds propres. En bilan d’ouverture, l’application de la norme IFRS 9 a induit un impact sur les fonds propres de 229 MDH et une augmentation des provisions de 18,5%.
A côté de ce passage semble-t-il réussi aux nouvelles normes, CIH Bank continue sur sa lancée de 2017 avec une stratégie commerciale agressive visant à conquérir de nouveaux clients et parts de marchés (offres spéciales femmes ou jeunes, par exemple), et poursuit la diversification de ses crédits, avec une part de l’immobilier qui ne cesse de diminuer.
Des indicateurs au vert
CIH Bank a ainsi recruté 137.000 nouveaux clients au 1er semestre et placé 244.000 nouveaux produits. La banque affiche des dépôts clientèle à hauteur de 34,3 MMDH, soit une progression de 23,5% et une collecte de 6,5 MMDH sur une année glissante. Cette évolution provient d’une augmentation des dépôts à vue de 18,2% pour s’établir à 25,8 MMDH, et d’un accroissement des dépôts à terme de 43% pour s’établir à 8,5 MMDH.
Les crédits à la clientèle se sont établis à 43,2 MMDH, en progression de 11,8% par rapport à juin 2017. Les crédits hors-immobiliers enregistrent une progression de 28% sous l’effet d’une hausse des crédits destinés à l’entreprise de 38,7% et des crédits à la consommation de 16,1%.
Par rapport au bilan d’ouverture du 1er janvier 2018, le total bilan s’établit à 57,7 MMDH, soit une hausse de 8,1%. Le PNB consolidé s’apprécie de 13,7% par rapport à juin 2017 et s’établit à 1,1 MMDH et la MNI progresse quant à elle de 6,9% pour s’établir à 811 MDH. En social, le PNB de CIH BANK s’apprécie de 12,2% et celui de SOFAC progresse de 9%.
Le coût de risque consolidé à fin juin 2018 s’établit à -111,5 MDH.
Le résultat d’exploitation consolidé ressort à 319,4 MDH, en progression de 86,5% par rapport à juin 2017 sous l’effet combiné de la hausse du PNB et de la baisse du coût du risque. Le résultat d’exploitation social de CIH BANK s’établit à 261,4 MDH soit une augmentation de 1% par rapport à juin 2017. Le résultat d’exploitation de SOFAC ressort à 91,6 MDH en croissance de 12%.
Le résultat net social de CIH BANK s’établit à 231,7 MDH à fin juin 2018, en progression de 60,2% par rapport à juin 2017 dont le résultat avait été obéré par le dénouement du contrôle fiscal. Hors impact du redressement fiscal de 2017, la croissance du résultat net social ressort à 16%. En ce qui concerne SOFAC, le résultat net social s’établit à 63,9 MDH en progression de 43 % par rapport à juin 2017. Le résultat net part du groupe s’établit à 289,2 MDH, soit une croissance de 136,7%.
Des débuts prometteurs pour Umnia Bank
Ayant libéré la totalité de son capital de 600 MDH, Umnia Bank a porté son total d’agences à 18. Le principal produit des banques participatives est la Murabaha immobilière, qui affiche un total crédit de plus d’1 MMDH. Selon M. Rahhou, cela signifie qu’en matière de financement de l’immobilier, les banques participatives représentent déjà 10% du marché. Reste à savoir si cette tendance se confirmera (ou se renforcera) au cours des prochains exercices.
En ce qui concerne la solution de m-payment WePay, le management de CIH Bank annonce quelques milliers d’utilisateurs, mais précise que le plein essor de ce produit est attendu pour 2019. En effet, comme nous l’avions noté dans nos pages, les deux plus grandes conditions de réussite du m-payment sont l’interopérabilité, qui est attendue pour la fin de l’année, et la mise en place des solutions professionnelles chez les commerçants, qui nécessite du temps.
Selim Benabdelkhalek