
Mardi 12 septembre, Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, accompagné de M. Lofti Sekkat, DG adjoint du groupe, s’est livré devant la presse à la présentation des résultats semestriels du groupe bancaire. Cette conférence était particulièrement attendue, dans le sens où CIH Bank sortait tout juste d’un contrôle fiscal qui promettait d’impacter sur les réalisations du groupe.
M. Rahhou, avant d’aborder les chiffres publiés, a livré son analyse de la situation économique au Maroc. Il a notamment regretté que les crédits ne progressent pas encore de manière satisfaisante, a évoqué un effet de pallier dans l’immobilier, qu’il espère passager, et a noté le retard dans le déblocage des OPCI. Concernant le secteur bancaire dans sa globalité, il a relevé une légère hausse des marges après la morosité de 2016.
Une diversification qui porte ses fruits
M. Rahhou a qualifié le 1er semestre 2016 de commercialement « plutôt bon ». En effet, CIH Bank surperforme le secteur bancaire sur la majorité de ses réalisations. On notera tout d’abord une belle progression des dépôts clientèle de +7,5% (contre +4,5% pour le secteur), portée notamment par les dépôts à terme (+15,2%) et les comptes chèque et épargne (+8,8% et +7,3%). Et si les crédits immobiliers sont en net ralentissement, hors promotion immobilière, c’est surtout une conséquence de la politique de diversification du groupe, les crédits hors immo ayant bondi de +49,6% (et les crédits à l’équipement de plus de 100% !). Ils représentent maintenant 33% de l’encours.
Concernant le contrôle fiscal récemment achevé, M. Rahhou a tenu à rappeler à l’assemblée que CIH est la seule banque catégorisée auprès de la DGI, et qu’elle a toujours eu, et a encore, d’excellentes relations avec la direction des impôts. Il a ainsi expliqué que le contrôle concernait une « interprétation différenciée sur les provisionnements », que la DGI considère déductibles seulement en cas de poursuites judiciaires dans les 12 mois suivant la provision (ce qui n’est plus le cas avec la nouvelle circulaire). De plus, les provisions n’étant pas prescriptibles, le contrôle s’est effectué sur les 10 dernières années (depuis le contrôle précédent). Le PDG de CIH Bank espère toutefois que l’impact du contrôle sera totalement absorbé au second semestre.
Un total bilan consolidé en nette progression
A cause du contrôle essentiellement, le RNGP du groupe a reculé de 32,3% à 122 MDH (en incorporant Umnia Bank). De même, le coût du risque a progressé de 7 pbs, même s’il est toujours très faible, à 0,37% en consolidé, et parmi les meilleurs du secteur. En conséquence, le résultat d’exploitation a baissé de 33,2% par rapport à juin 2016, pour s’établir à 171 MDH. Le coefficient d’exploitation grimpe de 6,8 pbs, impacté par les charges d’Umnia Bank et les charges non récurrentes de CIH Bank.
Le reste des réalisations est par contre très satisfaisant pour le groupe. Le PNB consolidé ressort à 984 MDH en progression de 7,8%, les ressources clients de 6,9% et les crédits à la clientèle de 11,4%. Ainsi, le total bilan s’établit à 49 MMDH, gagnant +10%.
Pour finir, il faut noter l’excellente performance de la filiale SOFAC, avec un résultat net IFRS en hausse de 73% en glissement annuel. En ce qui concerne Umnia Bank, M. Rahhou rappelle que la banque participative est en cours de démarrage, ce qui implique essentiellement des frais et peu de réalisations, pour le moment.
Selim Benabdelkhalek