Des yéménites suspectés d'être infectés par le choléra reçoivent un traitement à l'hôpital de Sanaa le 12 mai 2017 © AFP Mohammed HUWAIS
Les autorités de Sanaa ont déclaré l’état d’urgence face à la multiplication dans la capitale des cas de choléra et lancé un appel à l’aide internationale.
Les cas de choléra recensés dépassent les « moyennes habituelles » et le système de santé dans la capitale est « incapable de contenir cette catastrophe », a déclaré dans la nuit de dimanche à lundi le « ministère » de la Santé de l’administration mise en place par les rebelles chiites Houthis qui contrôlent la ville.
Ce département a lancé, dans son communiqué publié par l’agence Saba contrôlée par les Houthis, un appel à l’aide auprès d’organismes internationaux pour contenir l’épidémie.
De son côté, le « ministre » de la Santé des rebelles Hafid ben Salem Mohammed, a assuré que « l’ampleur de la maladie dépasse les capacités » de ses services, dans une déclaration sur la télévision Al-Masira des Houthis.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a constaté dimanche que le choléra s’était répandu au Yémen et fait état de 115 décès en deux semaines dans ce pays en guerre.
« Nous sommes maintenant confrontés à une grave crise de choléra », a déclaré Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR, lors d’une conférence de presse dans la capitale Sanaa, au terme d’une mission au Yémen.
Citant un bilan du ministère yéménite de la Santé, il a indiqué qu’entre le 27 avril et le 13 mai 115 personnes étaient mortes du choléra et plus de 8.500 cas suspects avaient été recensés dans 14 provinces du Yémen.
La maladie s’est répandue et le bilan s’est rapidement alourdi. Jeudi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU avait confirmé 58 cas de choléra et fait état de 47 décès et de 2.301 cas suspects dans dix provinces.
Avant l’annonce de l’état d’urgence, Amine Mohammed Jamaan, qui assume les fonctions de maire de Sanaa dans l’administration rebelle, a promis de faciliter le travail des organisations internationales qui viendraient aider à combattre le choléra.
« Les autorités de Sanaa fourniraient toutes les facilités, soutien et coopération à toute opération » des organisations internationales, a-t-il affirmé dans une déclaration citée par l’agence Saba.
La guerre au Yémen a dévasté les infrastructures de santé du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, et aggravé les conditions générales d’hygiène des Yéménites.
Cette guerre oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition militaire arabe, à des rebelles Houthis alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Selon l’OMS, les combats ont fait plus de 8.000 morts et plus de 44.500 blessés depuis mars 2015. Quelque 19 millions de personnes, soit 60% de la population, vivent en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU.
LNT avec AFP