La 1ère édition du « Huawei Morocco Intelligent Finance Summit », organisée récemment par Huawei, a traité de plusieurs sujets en relation avec la finance numérique et intelligente.
L’événement a mis l’accent sur le positionnement de Huawei en tant que fournisseur de solutions Cloud au service du secteur financier, et s’est également penché sur la nécessite pour les banques de se transformer vers la banque 4.0. Entretien avec Chakib Achour, Directeur Marketing et Stratégies de Huawei Technologies au Maroc pour plus de détails.
La Nouvelle Tribune : La crise sanitaire a impacté positivement plusieurs secteurs (commerce, banque, etc) qui ont dû accélérer leurs plans de transformation numérique. Comment Huawei peut aider le marché bancaire marocain à faire face à ce changement et passer le cap de la banque 2.0 ?
Chakib Achour : Accompagner nos clients dans leurs transformations digitales est l´une de nos priorités, voilà pourquoi nous avons développé une approche constructive et évolutive. Nous ne nous contentons pas de fournir des services liés à la digitalisation des entreprises, nous formons aussi des talents. C´est même la base de notre stratégie ! L’humain doit être l’assise du digital. Vient ensuite la mise en place de ce que nous appelons chez Huawei les « facilitateurs » de la transformation et en dernier lieu viennent les infrastructures utilisées (TIC) pour « activer les choses ».
Lorsque tous ces éléments sont regroupés, nous passons au volet de la réglementation relative aux données (échange, circulation, protection). Notre rôle est de soutenir d’une part les opérateurs de télécommunication dans leur capacité à assurer des connexions très haut débit et d´autre part à apporter des solutions et services aux entreprises. Pour ce qui est de la finance intelligente, c´est encore plus pointu. Notre démarche intègre trois axes. Le premier consiste à encourager les institutions du marché bancaire à se convertir au digital, en intégrant dans leurs process et stratégies toutes les nouvelles technologies disponibles. Le deuxième axe concerne la généralisation du digital afin de renforcer la protection des données. Plus on numérise à tous les stades, plus les informations sont sécurisées. Le troisième axe n´est autre que la compilation des différents produits SaaS afin de créer un écosystème ouvert, qui se met à jour de lui-même et qui est en somme beaucoup moins coûteux.
Quelles sont les étapes qui mènent à la banque 4.0 et quels en sont les bénéfices technologiques ?
La banque 4.0 ou Open X dispose d’un éventail de prestations beaucoup plus large que la banque 2.0. Elle s’attache à fournir à son client une expérience quotidienne optimisée. Il s’agit d´aller au-delà du service bancaire et de se faire l´allié du client. Cela passe par :
- La création de solutions intelligentes à la fois connectées et intégrées (super-applications, innovations numériques, bornes interactives…)
- Une focalisation sur les besoins du client (personnalisation des services, marketing ciblé, adaptation à chaque profil).
- Une numérisation quasi absolue des prestations bancaires.
- Une collaboration étroite avec les FinTech pour la mise en place de nouveaux produits financiers.
Tout ceci nécessite un investissement conséquent, mais on aboutit à une vraie fidélisation du client. Ce dernier se sent pris en charge, accompagné, assisté, sans oublier la touche de fun que ces applications lui apportent. Qui dit banque 4.0 dit opérateur financier plus productif, plus efficace et opérationnel 24h/24.
On remarque encore certaines appréhensions concernant le stockage de données. Comment les avantages du Cloud moderne peuvent aider à dissiper ces craintes, notamment pour les banques ?
Il est tout à fait normal d’avoir quelques appréhensions face à autant de changements et au regard des informations concernées, cela dit ces opérateurs doivent savoir qu’à l’heure actuelle, les solutions proposées aux entreprises prennent en considération tout cela. Avec le Cloud Hybrid par exemple, ces institutions peuvent avoir accès à un système offrant toute la sécurité et le contrôle des données possibles couplé à la flexibilité d´un cloud public. Les banques gardent de cette manière une mainmise totale sur leurs informations mais bénéficient en parallèle de toute la fluidité nécessaire à leurs pratiques quotidiennes. Les données des banques sont par ailleurs hébergées sur le territoire marocain, ce qui exclut toute ingérence ou cas d’extra-territorialité de la loi, comme ce serait le cas, si ces données étaient stockées au sein d’une entreprise étrangère. Nous avons conscience que cela prendra encore un peu de temps, avant que les organismes les plus récalcitrants se décident à faire le pas vers le Cloud computing, mais nous avons bon espoir qu’à force d´être témoins des expériences positives engrangées par leurs homologues, ils finissent par avoir confiance.
Propos recueillis par Asmaa Loudni