La neuvième édition du rapport « CFC Africa Insights », focalisée sur « ZLECAf : exploiter le potentiel du commerce intra-africain », a été dévoilée mercredi à Casablanca lors de l’évènement « CFC Insights » organisé par Casablanca Finance City Authority (CFCA).
Réalisé en collaboration avec BMI, une branche de Fitch Solutions, le rapport souligne que la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est susceptible d’engendrer une prospérité accrue en Afrique. Cela se traduirait par une baisse des prix pour les consommateurs, l’émergence de nouvelles chaînes de valeur transfrontalières, et une réduction de la dépendance aux marchés étrangers, avec à la clé une augmentation prévue des revenus réels de 7% d’ici 2035, surtout pour les économies de petite taille et celles aux barrières commerciales significatives.
Le rapport met également en avant le rôle de la ZLECAf dans l’accélération de la transition énergétique sur le continent, notamment à travers la promotion des énergies renouvelables et l’intégration régionale des réseaux électriques.
À cette occasion, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a évoqué les efforts « inlassables » du gouvernement pour faciliter la connexion et l’intégration entre le Maroc et les autres nations africaines. Selon lui, cela va au-delà de la simple suppression des tarifs douaniers pour englober la connectivité, l’intégration et la création de valeurs partagées à travers le continent. Le ministre a souligné que le Maroc, en encourageant le libre-échange et en investissant dans des secteurs clés, aspire à une intégration économique régionale plus profonde, stimulant ainsi le commerce, attirant les investissements étrangers et soutenant la croissance durable.
Le Maroc, a rappelé M. Mezzour, se positionne comme le deuxième investisseur en Afrique et le premier en Afrique de l’Ouest, voyant dans la ZLECAf une occasion unique de bâtir un des réseaux commerciaux les plus robustes au monde. Il a aussi mentionné l’importance de l’innovation et de la coopération, illustrée par le projet du Gazoduc Nigeria-Maroc, visant à améliorer la sécurité énergétique et alimentaire régionale.
Saïd Ibrahimi, directeur général de la CFCA, a quant à lui souligné le potentiel du secteur manufacturier marocain à attirer les investissements internationaux et à contribuer au développement africain. Il a annoncé le lancement prochain d’une plateforme de débats pour appuyer la ZLECAf, visant à créer un environnement favorable au commerce et au développement sur le continent.
John Ashbourne de BMI, présentant le rapport, a décrit la ZLECAf comme une initiative audacieuse pour unifier le marché africain, soulignant l’importance de réduire les barrières commerciales pour une meilleure intégration des marchés et un renforcement de la croissance économique. Toutefois, la concrétisation de cet accord nécessitera du temps et un déploiement progressif.
Il a évoqué les défis et opportunités de cette zone de libre-échange, soulignant que l’objectif n’est pas d’homogénéiser mais de structurer les différentes zones de libre-échange pour stimuler la croissance et la transformation économique du continent. Avec seulement 15% des exportations africaines circulant au sein du continent, principalement à cause des barrières commerciales, la ZLECAf promet de dynamiser la diversification économique et le développement des chaînes de valeur transfrontalières, notamment dans le secteur automobile et la transition énergétique, où le Maroc pourrait devenir un leader dans la production de panneaux solaires.
Yacine Fal, représentante spéciale du président de la Banque africaine de développement pour le Forum pour l’investissement en Afrique, a mis en avant l’intégration régionale comme un pilier du développement continental, la BAD jouant un rôle de premier plan dans le financement de projets de développement en Afrique.
Les rapports « CFC Africa Insights », publiés depuis 2018 par la CFCA, visent à éclairer les opportunités d’affaires en Afrique et à encourager la collaboration entre les membres pour investir sur le continent en toute connaissance de cause.
LNT