Crédit du Maroc (CDM) s’apprête à boucler l’année 2024 avec des résultats qui dépassent largement les anticipations du marché. Selon un rapport d’Attijari Global Research (AGR), la banque a su tirer profit d’une reprise plus rapide que prévu de son activité de crédit, tout en maîtrisant efficacement ses coûts. Ces performances financières solides, associées à des perspectives encourageantes pour les années à venir, renforcent l’attractivité du titre CDM en Bourse.
Des performances financières en forte progression
Les résultats de CDM au terme de l’année 2024 témoignent d’une dynamique de croissance impressionnante. Le produit net bancaire (PNB), indicateur clé de la rentabilité de l’institution, affiche une progression réévaluée à 10,2 %, contre une prévision initiale de 7,8 %. Cette amélioration est notamment attribuable à une augmentation rapide des parts de marché dans le secteur du crédit, accompagnée d’un développement accéléré des activités de marché. Ces dernières, qui représentaient 9 % du PNB en 2023, en constituent désormais 12 % à fin septembre 2024.
Parallèlement, la maîtrise des frais de gestion a été un facteur clé dans l’amélioration des performances de CDM. Le coefficient d’exploitation, qui mesure la part des charges dans les revenus de la banque, a été revu à la baisse à 48,6 %, contre une prévision initiale de 49,5 %. Cette réduction est d’autant plus significative qu’elle intervient après une année 2023 marquée par des charges exceptionnelles, notamment des coûts liés à l’autonomisation de la banque, un don au Fonds Spécial Séisme et un contrôle fiscal. Grâce à cette gestion rigoureuse, le résultat net part du groupe (RNPG) devrait bondir de 40 % en 2024, dépassant ainsi la prévision initiale qui tablait sur une hausse de 32 %.
CDM s’illustre ainsi par une capacité bénéficiaire en forte progression, avec un résultat net attendu à 704 millions de dirhams en 2024. Cette performance renforce la solidité financière de l’établissement et consolide sa position parmi les banques les plus rentables du marché marocain.
Une attractivité boursière renforcée
Les résultats prometteurs de CDM ont conduit AGR à revoir à la hausse son objectif de cours pour l’action de la banque. Désormais fixé à 1.253 dirhams, contre une estimation précédente de 1.100 dirhams, ce cours cible traduit un potentiel d’appréciation de 17 % par rapport au prix actuel de 1.069 dirhams, observé au 27 janvier 2025.
L’attractivité du titre repose en grande partie sur la rentabilité des fonds propres de l’institution, qui devrait atteindre 9,8 % en 2024. Cette performance, combinée à une politique de distribution généreuse, positionne CDM comme l’une des valeurs bancaires les plus intéressantes sur la place boursière marocaine. En effet, le taux de distribution des bénéfices, ou payout, est maintenu à un niveau élevé de 70 %, ce qui garantit aux actionnaires un rendement en dividendes particulièrement attractif. Le dividende par action (DPA) pour 2024 devrait ainsi s’établir à 45 dirhams, contre une estimation initiale de 38 dirhams, soit une hausse de plus de 30 %.
Avec un rendement moyen en dividendes estimé à 4,7 % sur la période 2024-2026, CDM surpasse la moyenne sectorielle, qui s’élève à 3,4 %. Cette politique généreuse est soutenue par la volonté de l’actionnaire de référence d’adopter une approche plus favorable aux investisseurs, notamment dans les premières années suivant l’acquisition de la banque.
Des perspectives solides sur le long terme
Au-delà des résultats de 2024, les prévisions pour les années à venir sont également encourageantes. Selon les estimations d’AGR, CDM devrait maintenir une croissance annuelle moyenne de 18,9 % de ses bénéfices entre 2023 et 2026. Cette progression est alimentée par plusieurs facteurs structurels qui assurent la pérennité de la dynamique actuelle.
L’expansion de l’activité de crédit constitue l’un des moteurs essentiels de cette croissance. CDM a entrepris une stratégie ambitieuse visant à renforcer sa présence auprès des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que des très petites entreprises (TPE). Ces segments, historiquement moins exploités par la banque, offrent des opportunités de croissance importantes et permettent de diversifier les sources de revenus.
Dans le même temps, la banque poursuit ses efforts d’optimisation de ses coûts. Le coefficient d’exploitation, qui s’établissait à 54,6 % en 2023, devrait continuer à s’améliorer pour atteindre 46,1 % en 2026. Cette tendance traduit une meilleure efficacité opérationnelle et une rentabilité accrue.
Le coût du risque, bien que légèrement en hausse, reste sous contrôle et accompagne la diversification du portefeuille de prêts vers des segments plus dynamiques. À horizon 2026, le taux du coût du risque est projeté à 70 points de base, un niveau cohérent avec les objectifs du management et adapté à la structure évolutive du portefeuille de crédits.
Enfin, le ratio cours/bénéfices (P/E) de CDM, indicateur clé de valorisation boursière, est attendu à 13,5x en 2026. Ce niveau reste compétitif par rapport aux standards du secteur bancaire, ce qui confirme le potentiel de croissance du titre et son attractivité pour les investisseurs.
Un avenir prometteur
Avec des résultats 2024 dépassant largement les attentes initiales et des perspectives de croissance solides pour les années à venir, CDM s’impose comme une valeur bancaire de premier choix sur le marché marocain. Son positionnement stratégique, alliant expansion de l’activité de crédit, optimisation des coûts et politique de distribution généreuse, en fait une opportunité d’investissement particulièrement attrayante.
Les révisions à la hausse des prévisions financières traduisent la confiance des analystes dans la capacité de la banque à maintenir cette dynamique positive. L’anticipation d’une hausse continue des bénéfices et d’un rendement en dividendes supérieur à la moyenne sectorielle renforce l’intérêt des investisseurs pour ce titre, qui pourrait encore surprendre positivement le marché dans les années à venir.
SB