
M. Hicham Zanati Serghini, DG de la Caisse Central de Garantie
Le Programme « Intelaka » a été officiellement lancé, lundi à Rabat, dans la foulée de la signature des conventions actant le démarrage du Programme d’appui et de financement des entreprises.
Le lancement du programme a eu lieu lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun, en présence du Wali de Bank Al Maghib, Abdellatif Jouahri, du vice-président délégué du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Mohamed Kettani, et de la présidente du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, Dounia Taarji.
M. Benchaaboun a indiqué que cette rencontre visait à présenter « la manière avec laquelle nous comptons lancer les premiers produits qui devront être commercialisés dès demain pour certaines banques, et qui constituent la première partie d’opérationnalisation des conventions ».
Suite aux discours introductifs, il a été procédé à la signature de conventions entre les banques et la Caisse Centrale de Garantie pour la mise en œuvre et l’opérationnalisation des produits, qui sont commercialisés au Maroc dès ce 4 février 2020.
Et si nous avons amplement commenté le programme d’appui et son importance majeure, le point saillant de la conférence a été la présentation par M. Hicham Zanati Serghini, DG de la Caisse Central de Garantie, des trois produits qui vont être commercialisés dans le cadre du programme « INTELAKA », qui a pour but de faciliter l’accès au financement des jeunes porteurs de projets, des auto-entrepreneurs, des micro-entreprises et des TPE de l’informel aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, ainsi que des PME exportatrices vers l’Afrique.
Trois nouveaux produits
Les trois nouveaux produits, qui s’ajoutent aux produits que la caisse propose déjà, sont les suivants : « Damane Intelak », « Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi » et « Start-TPE ».
Ainsi, le produit « Damane Intelak », dont la quotité de garantie s’élève à 80% des crédits inférieurs à 1,2 millions de dirhams, cible les auto-entrepreneurs, les jeunes diplômés, les Micro et Très petites entreprises, le secteur informel et les petites entreprises exportatrices vers l’Afrique. Il concerne les entreprises en phase de création ou crées depuis moins de 5 ans, sachant que cette phase s’avère être la plus critique dans le cycle de vie de chaque entreprise. Il est réservé aux entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieur à 10 MDH (avec des exceptions pour les exportateurs), et la garantie est déléguée au secteur bancaire.
De son côté, le produit « Damane Intelak Al Mousstatmir Al Qaraoui » est destiné à la garantie des crédits d’investissement et des crédits à court terme plafonnés à 1,2 millions de dirhams, mais il est réservé aux entreprises du milieu rural. Il est également réservé aux entreprises ayant un CA inférieur à 10 MDH, avec une garantie à 80% des crédits.
En plus de ces deux nouveaux instruments de garantie, la CCG a également lancé le produit de financement « Start-TPE ». Il s’agit d’une ligne de financement en faveur des entreprises en démarrage bénéficiant d’un crédit d’investissement garanti par les produits « Intelak » de 300 000 dhs au maximum, pour financer leurs besoins en fonds de roulement. Elle est plafonnée à 50.000 dirhams (ou 20% du crédit au maximum). Sans garanties exigées, ce financement s’opère avec un taux d’intérêt de 0% et est remboursable après un délai de grâce de 5 ans. Le remboursement s’effectue en une seule fois.
Selon la CCG, cette nouvelle offre ambitionne d’insuffler une réelle dynamique via l’accompagnement de 13.500 entreprises additionnelles annuellement et la création de 27.000 nouveaux emplois.
M. El Kettani a de son côté réitéré l’engagement des banques pour le succès de ce programme, rappelant une des évolutions majeures qu’il présente : la réduction des exigences en sûretés qui se limitent aux éléments liés au projet, le fonds de garantie partageant le risque avec les banques.
Les différents intervenants ont aussi appelé l’ensemble des parties prenantes à contribuer au succès du programme, dont le succès pourrait mener à sa reconduction, selon M. Jouahri.
Mme Dounia Taarji, présidente du directoire du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, a appelé à accorder une attention particulière au monde rural, notant que les banques présentes dans ce milieu, principalement Barid Bank et Crédit Agricole du Maroc, risquent de rencontrer une forte affluence de porteurs de projets, au risque d’être submergées par la demande.
Notons enfin que l’ensemble des intervenants ont indiqués que le programme fera l’objet d’un suivi minutieux et régulier, et que des ajustements seront apportés en cas de besoin.
Selim Benabdelkhalek