Edito - La Nouvelle Tribune https://lnt.ma/categorie/edito/ Actualité économie - tout savoir sur les dernières infos économiques avec Lnt.ma : bourse, finance, entreprises,... Information économique marocaine et internationale en direct. Fri, 31 Oct 2025 13:36:03 +0000 fr-FR hourly 1 Maroc–Algérie : une réconciliation sur le raï ? https://lnt.ma/maroc-algerie-une-reconciliation-sur-le-rai/ Wed, 22 Oct 2025 13:34:55 +0000 https://lnt.ma/?p=536225 Il aura fallu plus de soixante ans de malentendus, de frontières closes et de discours figés pour que le Maghreb retrouve peut-être, enfin, le chemin de la raison. Car à en croire les signaux venus de Washington, la réconciliation entre le Maroc et l’Algérie ne serait plus une chimère. Elle pourrait même se matérialiser « […]

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Il aura fallu plus de soixante ans de malentendus, de frontières closes et de discours figés pour que le Maghreb retrouve peut-être, enfin, le chemin de la raison.

Car à en croire les signaux venus de Washington, la réconciliation entre le Maroc et l’Algérie ne serait plus une chimère. Elle pourrait même se matérialiser « dans les deux mois », selon les confidences de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, relayées par Massad Boulos, conseiller de Donald Trump pour l’Afrique.

Deux mois, c’est peu à l’échelle d’un contentieux qui dure depuis l’aube des indépendances. Mais, c’est beaucoup, dans la tectonique diplomatique du Maghreb.

Depuis la guerre des Sables de 1963, tout ou presque oppose le Maroc à son voisin paradoxalement le plus proche. Le Royaume, monarchie millénaire, ancrée dans la continuité historique, et l’Algérie, république née d’une révolution, forgée dans le feu de la guerre d’indépendance, sont sur le papier dans un antagonisme quasi naturel voire logique.
Et, dès le départ, les frontières héritées de la colonisation ou plutôt de la décolonisation, ont semé les graines de la discorde, de Tindouf à Béchar, en passant par le tracé mal défini du Sud.

Le Sahara Occidental quant à lui est autant un point de fracture entre les deux pays que le socle de l’identité nationale marocaine, depuis notamment la tenue de la marche verte en 1975 dont nous fêterons cette année le cinquantième anniversaire. A l’approche de cette célébration, il n’est certainement pas anodin qu’en coulisses, Alger soit encouragé à abandonner son soutien logistique, miliaire et financier massif à la fantomatique RASD et son avatar le polisario.

L’heure américaine

Pourquoi l’administration Trump s’en préoccupe au point que son envoyé spécial annonce « casually » ce qui au Maroc et en Algérie, les principaux concernés, passe encore sous silence ?
Dans un contexte mondial bouleversé, les États-Unis perçoivent aujourd’hui la stabilité du Maghreb comme un maillon stratégique entre Méditerranée, Sahel et Afrique de l’Ouest.
Le soutien réaffirmé de l’administration Trump à la souveraineté marocaine sur le Sahara, conjugué à la promesse d’un plan de paix Maroc–Algérie dans les soixante jours, redonne à la diplomatie américaine un rôle de médiateur décisif, même sans Prix Nobel à la clé.

À cela, il faut ajouter que l’Algérie, avec tout le respect qu’on lui doit, a perdu de sa superbe diplomatique et se voit de plus en plus isolée, de par l’affaiblissement de son axe de soutien qui la menait jusqu’à l’Iran. Même la Russie et la Chine, alternatives de choix d’Alger, semblent avoir retiré le tapis sous ses pieds, quand la France macroniste n’a jamais causé autant de conflictualité avec son ancienne colonie.

Or, il faut bien que le gaz algérien continue de se vendre, entre autres, et le régime ne peut pas continuer indéfiniment à se voiler la face sur les avancées diplomatiques du Royaume, comme il le fait de manière ostentatoire sur les performances footballistiques par exemple.

Les lignes bougent en conséquence et le timing est très bien choisi parce que le Maroc présentera bientôt à l’ONU une mise à jour de sa proposition d’autonomie pour le Sahara, qui dans le contexte précité donne le sentiment que Rabat mise cette fois autant sur le front de la légitimité internationale que sur celui de la normalisation régionale.

Et si Alger accepte de rouvrir le dialogue, ce sera peut-être parce que l’ONU, les États-Unis et le monde arabe y verront enfin un horizon commun, aligné avec la vue marocaine, stable et ferme. Un horizon qu’il faudra concrétiser certes, certainement par de petits pas diplomatiques d’abord, parce qu’on n’efface pas soixante ans d’oppositions d’un claquement de doigts. Mais, il est quasiment certain que si le terrain de la conflictualité s’apaise, les deux nations sauront trouver rapidement des raisons plus profondes de renouer leur proximité naturelle, faite depuis des siècles de paradigmes sociétaux communs, d’apports et de références culturelles partagés, de communautés et d’intérêts alignés fondamentalement.

Comme deux frères, deux sœurs, deux familles.

Zouhair Yata

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Maroc : une bague pour un nu https://lnt.ma/maroc-une-bague-pour-un-nu/ Wed, 17 Sep 2025 14:27:06 +0000 https://lnt.ma/?p=534478 On n’a que ce qu’on mérite dans ce pays. On dénonce sur LinkedIn, Instagram, sur tous les réseaux que le pays n’avance pas, que les uns accaparent les richesses et le pouvoir, que les autres souffrent. Pourtant rien de nouveau sous le soleil, et le Maroc n’a pas l’apanage des inégalités sociales, (re)lisez Marx si […]

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On n’a que ce qu’on mérite dans ce pays.

On dénonce sur LinkedIn, Instagram, sur tous les réseaux que le pays n’avance pas, que les uns accaparent les richesses et le pouvoir, que les autres souffrent. Pourtant rien de nouveau sous le soleil, et le Maroc n’a pas l’apanage des inégalités sociales, (re)lisez Marx si nécessaire. La réalité, c’est que quels que soient les progrès acquis, infrastructures, industries de pointe, ressources naturelles, stades flambant neuf, réseau autoroutier, cliniques, écoles et universités privées, tous les Marocains ne contribuent pas, au quotidien, à l’avancement de leur pays. Nous passons notre temps à adopter un comportement de passager clandestin, à tous les niveaux : du plus riche au plus pauvre, du plus nanti au plus démuni. Chacun a toujours une excuse.

Quand on vous double à chaque feu rouge par la droite, que quatre files de voitures se créent sur une simple double voie, quand les motos conduisent comme si le bitume leurs appartenaient, que les passages piétons ne servent même pas aux mères avec leur poussette qui préfèrent le milieu de la route, c’est le capharnaüm total et on ne voit pas bien à qui incombe la faute. Quand les poubelles sont jetées à même le sol dans les quartiers les plus cossus autant que les quartiers dits populaires, que les grandes entreprises ne paient pas les plus petites, que le noir est courant voire exigé dans la quasi-totalité des secteurs. Voilà la réalité marocaine et s’en offusquer, c’est de l’hypocrisie ou de la naïveté pure et simple.

Le Maroc n’avancera pas réellement tant que les Marocains ne le font pas avancer. Et si nous étions vertueux, cela se saurait. Si la corruption venait uniquement d’en haut, cela se saurait. Si le civisme coulait dans nos veines, cela se saurait. Si la religion et la piété affichée suffisaient à nous éduquer, cela se saurait. Si tout ce que nous prétendons vouloir arranger, nous l’appliquions à nous-mêmes, cela se saurait.

Nous sommes comme ces dictateurs qui disent « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais », parce qu’au fond, le développement ne se revendique pas, il se construit, la démocratie ne se proclame pas, elle nécessite que chacun s’implique pour qu’elle prenne vie.

En réalité, nous n’avons aucune excuse : nous sommes tous responsables collectivement de notre situation. Alors oui, on peut appeler à la révolution, manifester, se plaindre que rien ne marche. Mais à côté de ça, chacun contribue, à son niveau, à enterrer ce pays, à le faire reculer. Ce que l’on sème, nous le récoltons. Pas plus, pas moins.

On nous fait croire qu’on peut développer, moderniser, changer la coquille. Mais si l’œuf est pourri à l’intérieur, cela ne changera rien. Et contrairement au football, chacun fait ce qu’il veut, sans se soucier du collectif. Comme on le dit en arabe : du rouge à lèvres sur de la morve, ou une bague pour un nu.

Le Maroc n’avancera pas tant que les Marocains ne feront pas un petit effort chacun à leur niveau. On peut espérer des campagnes de communication, une réforme de l’éducation, critiquer l’arabisation, dire que l’école privée est trop chère et l’école publique défaillante, demander des programmes d’accompagnement, se plaindre du chômage, réclamer des places dans la fonction publique… Mais la vérité, c’est que nous voulons tous profiter sans donner notre part.

Nous nous comparons sans cesse : les enfants chinois disciplinés dans leurs écoles, les Suédois bien éduqués, les pays étrangers mieux organisés. Mais en réalité, nous ne faisons que contribuer, chacun, à mettre une pierre dans l’engrenage. Et nous trouvons toujours une excuse, persuadés qu’il y a ailleurs quelqu’un qui profite plus que nous et que notre petite intelligence mérite qu’on prenne notre part à notre guise.

Faudrait-il serrer les vis ? Sanctionner, réprimer, amender ? Récompenser et valoriser ceux qui le méritent différemment ? A l’approche des prochaines élections législatives, heureux sera le parti politique qui saura prendre à bras le corps ce problème, tant les attentes sont élevées.

Peut-être aussi qu’il ne faut pas être aussi pessimiste et que « demain, inchallah, ça ira mieux ». Le Maroc regorge de richesses et son capital humain est prétendument son plus grand atout, mais jusqu’à présent la vertu n’est pas collective. Et pendant que nous cherchons à voguer vers de nouveaux rivages ambitieux au profit de tous, nous sommes encore trop nombreux à ramer à contre sens.

Pourvu que cela change.

 

Zouhair Yata

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La paix sous le béton des colonies https://lnt.ma/la-paix-sous-le-beton-des-colonies/ Wed, 17 Sep 2025 14:26:18 +0000 https://lnt.ma/?p=534473 À quelques jours du 7 octobre prochain, qui marquera deux années complètes de guerre en Palestine, on est bien loin des atermoiements sur les termes autorisés pour commenter la réaction de l’État d’Israël suite aux attaques de l’année dernière. La terminologie qui qualifie les crimes commis à Gaza (et en Cisjordanie) de crimes de guerre, […]

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À quelques jours du 7 octobre prochain, qui marquera deux années complètes de guerre en Palestine, on est bien loin des atermoiements sur les termes autorisés pour commenter la réaction de l’État d’Israël suite aux attaques de l’année dernière. La terminologie qui qualifie les crimes commis à Gaza (et en Cisjordanie) de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocide n’est désormais ni un tabou, ni réservé à ceux qui sont catalogués comme antisémites parce qu’ils défendent le sort des civils palestiniens.

Les morts se comptent par milliers, les privations alimentaires sont documentées et comble de l’ironie, le gouvernement israélien et ses représentants disent haut et fort ce qu’ils font et pourquoi ils le font, sans s’en cacher. Dans une posture assumée et fortement médiatisée, Netanyahu et consorts argumentent et détaillent leur stratégie de nettoyage ethnique à Gaza et s’en réjouissent publiquement.

L’impunité a beau être dénoncée y compris en occident par des éminents représentants politiques, de la société civile ou universitaires, la force du lobbyisme israélien auprès des élites en place et en particulier le soutien volontairement aveugle des États-Unis, donne un blanc-seing à Bibi qui ratisse large en attaquant des pays souverains, sans même qu’un petit doigt ne bouge pour l’en empêcher. Rien n’explique ou ne justifie cette croisade meurtrière, pas même la Shoah et l’Holocauste qui ont bon dos.

Pire, alors qu’on pensait avoir fait le tour de la méthode à Gaza, Netanyahu relance et acte le projet le plus controversé de ces dernières années, l’installation d’une « colonie de l’apocalypse », Ma’ale Adumim, au cœur de la Cisjordanie, dont le but unique et assumé est de rendre tout bonnement impossible la continuité territoriale d’un futur État palestinien.

Dans ce contexte, alors que certains pays occidentaux ont commencé à adopter une position plus ferme à l’égard d’Israël par la reconnaissance de l’État palestinien dans la perspective d’une solution à deux États, ce « courage » politique est tué dans l’œuf et devient le reflet de leur impuissance à contraindre de quelque manière que ce soit les plans israéliens. Trump étant bien occupé à contempler son nombril, les États-Unis semblent à la fois complaisants avec toutes les décisions de Netanyahu mais aussi presque détachés des conséquences pour la géopolitique de la région. Ainsi, les frappes unilatérales sur Doha, à quelques kilomètres de la plus grande base américaine au Qatar, ne semblent pas avoir offusqué plus que cela l’Oncle Sam.

Les pays arabes réunis en urgence cette semaine ont pour une fois montré un visage d’unité mais il ne faut pas se leurrer, malgré leurs bonnes intentions, c’est la stabilité de leurs pays qui est aussi en jeu face à un État d’Israël qui a les coudées complètement franches et dont les représailles font peur.

Les appels à la communauté internationale ne suffisent pas, même la dénonciation par la Chine et son Président ne crée pas de brise de changement alors que les Ouighours y connaissent un triste sort, et l’ONU se mord la queue à cause du veto américain. Comment ne pas se résigner et ne pas baisser les bras ?

Zouhair Yata

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E-dirham : la révolution silencieuse qui s’attaque au cash et à l’informel https://lnt.ma/e-dirham-la-revolution-silencieuse-qui-sattaque-au-cash-et-a-linformel/ Wed, 10 Sep 2025 08:17:47 +0000 https://lnt.ma/?p=534094 Parmi les chantiers d’importance en cette rentrée des affaires, et compte tenu de l’étendue de l’ouverture de l’économie du Maroc à travers les grands chantiers lancés auxquels sont associés à leur réalisation différents investisseurs internationaux et de nouveaux modes de paiement, l’introduction du e-dirham engagé par Bank Al Maghrib est attendue pour réduire l’écart entre […]

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Parmi les chantiers d’importance en cette rentrée des affaires, et compte tenu de l’étendue de l’ouverture de l’économie du Maroc à travers les grands chantiers lancés auxquels sont associés à leur réalisation différents investisseurs internationaux et de nouveaux modes de paiement, l’introduction du e-dirham engagé par Bank Al Maghrib est attendue pour réduire l’écart entre une économie réelle qui continue à souffrir de sa franche informelle !

En effet, la banque centrale qui mène des réformes continues dans l’objectif de la modernisation des moyens de paiements et des outils de paiements Maroc a introduit l’e-dirham au Maroc en 2024 marquant une étape cruciale dans la transformation digitale du système financier marocain. Il s’agit d’une innovation d’envergure qui promet de révolutionner les paiements en favorisant l’inclusion financière et la modernisation de l’économie nationale. Ainsi, l’e-dirham jouera un rôle dans le domaine des services financiers comme les « smart contracts » et autres applications basées sur la blockchain pour enrichir l’offre de services des fintech marocaines et des spécialistes du digital. Cette évolution pourrait catalyser l’émergence d’un véritable hub fintech au Maroc. Et, sur le plan socio-économique, l’impact de l’e-dirham devrait se manifester à plusieurs niveaux. Essentiellement par la réduction de la circulation du cash, un fléau que le pays a du mal à éradiquer, en contribuant à l’optimisation des coûts de gestion de la monnaie fiduciaire, estimés selon la banque centrale aujourd’hui à plusieurs milliards de dirhams par an. Et surtout, l’e-dirham permettant une meilleure traçabilité des transactions aidera à lutter contre l’économie informelle, qui représente encore 30% du PIB marocain.

Pour ce qui concerne l’entrée en application de la Monnaie Digitale de la Banque Centrale (MDBC), lors du séminaire continental de l’ABCA (African Business Cybersecurity Association), tenu à Rabat le 21 juillet dernier, sur les cyber-risques et technologies financières innovantes, M. Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib a précisé que le projet de l’introduction du e-dirham se concrétise progressivement. En tant que monnaie souveraine, il va effectivement constituer une option de paiement numérique aussi bien dans sa version de gros que de détail. Bank Al-Maghrib a réalisé des études sur l’émission de sa monnaie digitale avec l’appui de la Banque Mondiale et du FMI. Ces travaux ont principalement porté sur la définition des objectifs stratégiques de la MDBC et ses éventuels impacts macroéconomiques et sur les systèmes de paiement.

Elle a aussi mené une première expérimentation qui a porté sur le cas d’usage de paiement (Peer-to-Peer) de détail, et une autre est en cours d’expérimentation sur le cas d’usage dans le transfert transfrontalier, en collaboration avec la Banque Centrale d’Égypte et l’appui de la Banque Mondiale. Preuve en est que l’e-dirham ne devrait pas tarder à être mis en application, Bank al Maghrib projette enfin de compléter ce projet par des études et analyses sur les aspects juridiques et règlementaires.

Dans un tel contexte, il s’agit de faire de la pédagogie en présentant de façon générale la monnaie virtuelle à ses futurs utilisateurs. Celle-ci se définie comme une unité de compte stockée sur un support électronique, qui à son origine a été créée par un groupe de personnes (physiques ou morales) et non pas par un État. Elle est destinée à régler les échanges multilatéraux de biens ou de services au sein de ce groupe. Plusieurs monnaies virtuelles (MV,) soit près de 5 000, dont la plus connue est le Bitcoin, ont été conçues comme une alternative à la monnaie traditionnelle, initialement développées au sein de communautés virtuelles, notamment dans le cadre des jeux en ligne. Elles se sont multipliées et leurs possibilités d’utilisation se sont élargies et s’étendent désormais à la sphère réelle. Donc, nombreuses sont les monnaies virtuelles en circulation. Elles peuvent être acquises directement (sur internet, transaction bilatérale avec un autre investisseur, achat auprès d’une société de vente de monnaie virtuelle, achat d’options sur internet…) ou indirectement, notamment via un échangeur virtuel ou en les empruntant, et ont la réputation d’être un investissement risqué.

Par exemple le Bitcoin, l’une des monnaies virtuelles les plus connues est un investissement risqué par définition parce qu’il repose sur un marché non régulé. Cette monnaie virtuelle n’a pas de cours officiel. Il s’agit d’un environnement informatique qui a ses propres règles, qui peut s’avérer non adapté aux personnes qui ne sont pas suffisamment technophiles et averties. Du fait de sa forte volatilité, ce marché est par définition risqué. Le Ministère de l’Économie et des Finances, Bank Al-Maghrib et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, attirent l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, l’absence de protection du consommateur, celle réglementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des plateformes d’échanges, celle de l’absence d’un cadre juridique de protection spécifique des usagers de ces monnaies en rapport avec les transactions effectuées, surtout en cas de vol ou de détournement. Plus grave encore, la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal peut varier fortement à la hausse comme à la baisse, en très peu de temps, de façon imprévisible comme l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

C’est pourquoi, la réussite de ce projet ambitieux du e-dirham repose sur une approche progressive et méthodique. La première phase de déploiement permettra d’identifier les ajustements nécessaires et d’affiner les processus, tout en construisant la confiance des utilisateurs. Sachant que l’engagement des différentes parties prenantes – banques commerciales, commerçants, institutions publiques et consommateurs – sera déterminant pour créer un écosystème digital robuste et pérenne autour de l’e-dirham. La transformation digitale initiée par l’e-dirham va bien au-delà d’un simple changement technologique. Elle représente une opportunité unique de repenser la relation des Marocains avec leur monnaie et leurs habitudes de paiement. À terme, cette évolution devrait contribuer à l’émergence d’une société plus inclusive financièrement, où l’innovation technologique se met au service du développement économique et social du Royaume. Le succès de l’e-dirham dépendra de la capacité collective à relever les défis de son adoption, mais les fondations solides posées par Bank Al-Maghrib et l’engagement des différents acteurs laissent présager un avenir prometteur pour cette innovation majeure du système financier marocain. Le Maroc ambitionne même que le succès de l’e-dirham pourrait servir de modèle pour d’autres pays émergents souhaitant moderniser leur système financier. En tant que pionnier en Afrique dans le domaine des monnaies numériques de banque centrale, le Royaume renforcerait son rôle de pont financier entre l’Europe et l’Afrique, subsaharienne notamment.

 

Afifa Dassouli

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Réforme électorale : L’espoir est permis https://lnt.ma/reforme-electorale-lespoir-est-permis/ Thu, 04 Sep 2025 09:49:07 +0000 https://lnt.ma/?p=533941 Les élections législatives de 2026 sont à quelques encablures, et alors que SM le Roi Mohammed VI a appelé de ses vœux la concrétisation de la réforme électorale avant la fin de l’année en cours, il y a (enfin) du mouvement constructif du côté des partis politiques nationaux. Rome ne s’est pas faite en un […]

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Les élections législatives de 2026 sont à quelques encablures, et alors que SM le Roi Mohammed VI a appelé de ses vœux la concrétisation de la réforme électorale avant la fin de l’année en cours, il y a (enfin) du mouvement constructif du côté des partis politiques nationaux. Rome ne s’est pas faite en un jour, et pour ceux qui l’ont oublié, la démocratie n’est pas une réalité mais une utopie, qui nécessite un long processus de transformation sociétale pour en garantir l’existence même.

Le Maroc se construit dans ce sens depuis le début du règne du Roi Mohammed VI, malgré les simagrées des observateurs et journalistes étrangers. La réforme constitutionnelle de 2011 est l’exemple par excellence de la nécessité d’un nouveau cadre juridique pour espérer voir certaines choses évoluer réellement. La réforme électorale en est un autre et le fait que les partis politiques marocains s’y attellent en exigeant des avancées concrètes est plus que positif, c’est indispensable pour leur survie même.

Car, si le citoyen marocain se détourne des urnes depuis des années et que la confiance en la chose publique s’érode, c’est bien parce que de nombreuses tares entachent la pratique politique dans notre pays. L’achat de voix, la corruption, l’éligibilité de candidats pourtant condamnés ou mis en cause par la justice, sont des réalités et il était grand temps que les partis eux-mêmes, réclament que cela cesse.

Ainsi, aux deux extrêmes de l’échiquier politique, le PPS et le PJD (certes alliés par le passé), appellent à un assainissement et un durcissement des conditions d’éligibilité, voire à une criminalisation de l’argent sale à travers, pour le PPS, l’instauration d’une ligne verte nationale anti-fraude et pour le PJD une charte d’honnêteté contraignante. D’autres propositions viennent compléter cette approche plus éthique et morale des élections, et révèlent les sources profondes de disfonctionnement que nous trainions jusqu’à présent.

Preuve que les temps ont fondamentalement changés, c’est publiquement que ces partis déclarent désormais nécessaire de réduire le nombre de bureaux de vote, de renforcer la vigilance sur l’origine des financements des partis et des candidats, l’utilisation des structures associatives pour générer des votes, pour endiguer les fraudes. Mais aussi, une supervision du ministère de l’intérieur plus « neutre », le nettoyage des listes électorales et l’inscription automatique des citoyens, et même la tenue des élections en semaine plutôt que le vendredi et le week-end, où l’affluence est limitée.

C’est dire toute l’ampleur de la réalité actuelle de la tenue des élections que de demander autant de réformes de forme et de fond. Tout cela est évidemment à prendre avec des pincettes, ce sont des propositions qui devront se confronter à la réalité politique et surtout aux positions des grands partis, de l’Istiqlal au RNI en passant par le PAM et relativement l’USFP, qui ne se sont pas encore exprimés et qui chercheront certainement à tirer avantage de la réforme en cours pour garantir non pas plus de représentativité comme le demandent les petits partis, mais au contraire des coudées plus franches pour ceux qui auront le plus grand nombre de parlementaires.

En tout état de cause le ver est sorti de la pomme, et cette réforme électorale si elle ne répond pas à toutes ces exigences, devra en satisfaire au moins quelques-unes, au bénéfice de l’avancement de la démocratisation de notre pays. Car l’enjeu est de se doter d’un réel contre-pouvoir institutionnel à l’exécutif avec un Parlement qui joue pleinement son rôle constitutionnel de représentation exhaustive de la population nationale et la défense de ses intérêts multiples.

Les Marocains ne retourneront aux urnes que s’ils sont convaincus que cela peut changer quelque chose, beaucoup d’entre nous considèrent encore la représentation politique comme inutile, corrompue et inefficiente. Surtout lorsqu’elle est comparée au dynamisme économique sur lequel mise le Maroc pour son développement. En réalité, ce n’est qu’en réussissant à concilier les deux que l’on peut espérer voir ce pays avancer de tous les côtés. La technocratie, la politique de l’argent, les promesses rémunérées en amont, ont atteint leur limite.

 

Zouhair Yata

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Maroc : la « suivette » https://lnt.ma/maroc-la-suivette/ Tue, 26 Aug 2025 11:33:51 +0000 https://lnt.ma/?p=533659 Pendant que vous bronziez tranquillement, d’autres n’ont pas chômé cet été. C’est le cas par exemple de quelques armées, suivez mon regard, mais ce n’est pas le sujet. Relevons plutôt le formidable travail d’enquête et les relais médiatiques de quelques irréductibles journalistes français visiblement bien mieux informés que les Marocains eux-mêmes sur leur situation. Alors, […]

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Pendant que vous bronziez tranquillement, d’autres n’ont pas chômé cet été. C’est le cas par exemple de quelques armées, suivez mon regard, mais ce n’est pas le sujet. Relevons plutôt le formidable travail d’enquête et les relais médiatiques de quelques irréductibles journalistes français visiblement bien mieux informés que les Marocains eux-mêmes sur leur situation. Alors, bien sûr, nous ne sommes pas dans les secrets des Dieux et nous ne pouvons que faire des conjectures sur les raisons d’une synchronisation aussi hasardeuse que nonchalante d’articles et de contenus à charge contre le Maroc en cette pré-rentrée dans la presse française, mais l’on peut comprendre que commenter les déclarations de Bayrou soit moins stimulant que de raviver le maronier du fantasme orientaliste du public français.

Et, de la même manière qu’on ne saura pas qui sont les sources des journalistes du Monde, on ne fera pas d’hypothèses sur ceux à qui profite de dénigrer les sacralités de notre pays. Il faut reconnaitre aussi que si comme les champignons, les journalistes peuvent s’avérer vénéneux, nos réactions sont souvent épidermiques lorsqu’on s’attaque au Maroc. Nous Marocains, aimons notre beau pays plus que tout et nous manquons d’objectivité au point d’avoir besoin d’être éclairés de l’extérieur pour sortir de la torpeur nationaliste qui nous aveugle. Une forme de « mansplaining » à la sauce béarnaise puisque bien souvent, c’est de Paris que nous vient la lumière, depuis Voltaire.

Il ne s’agira pas non plus de faire un commentaire de texte pour débusquer les approximations, interprétations et opinions larvées, les fantasmes républicains, les clichés et fake news, pour expliquer la distorsion entre les « révélations » annoncées et la réalité. Cette enquête est tout simplement une succession de faits et d’anecdotes décorrélés de leur contexte, et montés en sauce pour en déduire le pire. Aucune réforme de ces 25 dernières années n’a d’ailleurs trouvé grâce aux yeux des enquêteurs, aucune avancée, rien, nada, pour faire semblant de contrebalancer leur portrait de Dorian Gray de notre pays.

On imagine d’ailleurs très bien Christian et Frédéric, qui ne sont clairement pas Woodward et Bernstein, siroter un thé à la menthe bien sucré dans l’appartement du 7ème d’un de ces fameux membres de l’élite marocaine (binational ?) qu’ils évoquent dans leur enquête, et l’écouter leur distiller ses analyses de sofa sur les coulisses du pouvoir qu’il n’a pas.

Le vrai et le faux sont finalement indiscernables parce que les auteurs eux-mêmes ne font que des suppositions et relaient des propos rapportés auxquels ils appliquent un prisme objectivement à charge.

La mauvaise foi est telle dans cette enquête que les auteurs semblent déplorer que malgré tout ce qu’ils révèlent sur notre Souverain, « la popularité auprès de ses compatriotes… reste, autant qu’on puisse en juger, intacte ». Eh bien vous nous en voyez sincèrement désolés ! Le paternalisme et la prétention sont typiques de la posture française vis-à-vis des Marocains, mais quel manque de respect pour le jugement de nos compatriotes et pour l’histoire de notre Nation.

L’enquête se termine d’ailleurs en apothéose puisque Christian et Frédéric, qui rappelons-le ont décidé de manière désintéressée et non commanditée d’enquêter sur le Maroc en journalistes vertueux, nous prédisent un avenir bien sombre. La phrase suivante « Les lampions de la fête éteints, le Maroc risque de se retrouver face à ses vieux démons » sonne comme une incantation de sorcellerie plus qu’un avis journalistique.

Mais celle-ci : « Alors, les ombres et lumières du règne de Mohammed VI, modernisateur en demi-teinte et réformateur inachevé, se distingueront plus nettement sur les tables du bilan » résonne carrément comme une prophétie biblique !

En tout état de cause, merci pour avoir réussi à produire une enquête qui nous révèle tout ce que nous ne savions pas déjà. Et comme nous vous lisons au Maroc, du moins sur WhatsApp, nous avons hâte de lire les prochaines enquêtes aussi « détaillées » sur le fait qu’une grande partie de la population française et de l’opinion publique mondiale s’interroge sur la sexualité et le genre du couple présidentiel, ou ne serait-ce qu’un exemple de comment Xavier Niel, son propriétaire et par ailleurs époux de la fille de Bernard Arnault, Vincent Bolloré ou Arnaud Lagardère, oligarques par excellence, interfèrent par leur influence sur le pouvoir français.

 

Zouhair Yata

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Politique internationale : Faut pas rêver… https://lnt.ma/politique-internationale-faut-pas-rever/ Wed, 11 Sep 2024 11:21:26 +0000 https://lnt.ma/?p=359525 Kamala Harris et Donald Trump ont bien fini par s’affronter lors d’un chaud débat organisé mardi 10 septembre. Et comme les Américains savent si bien le faire, le show entre les deux candidats était à la hauteur de toutes les attentes avec une Kamala incisive et rendant coup sur coup à un Donald aguerri à […]

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Kamala Harris et Donald Trump ont bien fini par s’affronter lors d’un chaud débat organisé mardi 10 septembre. Et comme les Américains savent si bien le faire, le show entre les deux candidats était à la hauteur de toutes les attentes avec une Kamala incisive et rendant coup sur coup à un Donald aguerri à l’exercice.

D’ailleurs, l’ex-président américain a étonnamment continué à faire référence à Biden avec insistance et a remis quelques couches sur le compte des votes des précédentes élections. Cette posture de Trump indique au moins deux conclusions importantes ; l’élection américaine de novembre se joue à la capacité de chaque camp à mobiliser ses troupes et si Trump préfère souffler sur les braises du bucher de Biden, c’est parce qu’il coalise plus de haine dans son camp que Harris. La seconde conclusion est que parce que Trump joue son avenir personnel dans ces élections, dos au mur, il est imprévisible et n’hésitera pas à accentuer la division profonde qui sépare désormais le peuple américain.

On dit souvent que les tendances mondiales naissent aux États-Unis pour ensuite s’essaimer à travers le monde ; ce schisme idéologique et identitaire qui touche l’Amérique ne fait pas exception même s’il prend des formes différentes ailleurs.

Ainsi, en France, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre est inédite à plus d’un titre. D’abord par l’ironie de voir le plus jeune premier ministre de la Vème République remplacé par le plus vieux, et de surcroit nommé par un Président bien plus jeune, ce qui sonne quelque peu comme un aveu d’impuissance et d’échec de la jeunesse à tenir la barre en politique.

Ensuite et surtout, par le fait que pour la première fois, c’est à l’extrême droite de l’échiquier, au Rassemblement national, que le blanc-seing pour cette nomination a été obtenu. Pour tous, le message est clair, l’extrême gauche est une pestiférée quand l’extrême droite est bien plus fréquentable.

Chez le voisin, en Allemagne, le chancelier Scholz a annoncé rétablir le contrôle total aux frontières du pays. Une décision prise par un des pays fondateurs de l’Europe communautaire à l’opposé parfait de sa raison d’être et qui pourrait créer un précédent sur le vieux continent, qui a déjà largement cédé à une vague de droite nationaliste, identitaire et anti-immigration.

En Israël, tous ces ingrédients sont déjà à l’œuvre et montrent leur potentiel destructeur, même au sein d’une démocratie se voulant installée et reconnue comme telle. Tout le monde s’accorde sur le fait que Netanyahu est dans une logique jusqu’au-boutiste et va-t’en guerre, mais personne ne semble pouvoir l’arrêter, ni ses ennemis, ni ses alliés. À quelques semaines à peine du 7 octobre prochain, le monde entier va célébrer son impuissance à secourir le peuple palestinien à qui on ne reconnait ni passé, ni présent, ni futur.

Et, quand le Hamas à travers son nouveau chef, Yahya Sinouar, félicite Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection à la Présidence algérienne, l’espoir s’amenuise un peu plus de voir le bon sens réapparaitre dans la politique mondiale.

Ce que l’on vit actuellement est la conséquence directe de l’affaiblissement des plus grandes puissances géopolitiques, de Washington avec son duel à mort entre le Trumpisme et la recette démocrate, à Moscou enlisée dans une Ukraine qui se refuse à capituler.

C’est aussi le multilatéralisme qui perd toute sa légitimité et ses acquis à une vitesse exponentielle face à une montée qui semble inexorable d’une nouvelle forme de fondamentalisme de droite, un coup nationaliste, un coup suprématiste, mais de plus en plus légitime.

Pourtant, le vent pourrait tourner fortement et rapidement si par hasard Kamala Harris succédait à Biden, sans que Trump ne retourne l’Amérique, et si Poutine et Zelensky, qui n’ont jamais été aussi enclin à négocier, parvenait à mettre fin au conflit qui les oppose, et si Netanyahu perdait sa place de premier ministre. Mais, avec des si…

 

Zouhair Yata

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Rentrée « scolère » https://lnt.ma/rentree-scolere/ Thu, 05 Sep 2024 05:02:48 +0000 https://lnt.ma/?p=359292 Toutes les bonnes choses ont une fin, et les vacances estivales aussi. Abhorrée par certains, chérie par d’autres, la rentrée pointe son nez et nous rappelle bien brusquement à la réalité du quotidien et de ses préoccupations. Celle des ménages marocains d’abord et avant tout. Ceux qui n’ont pas bénéficié d’un repos ou de vacances […]

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Toutes les bonnes choses ont une fin, et les vacances estivales aussi. Abhorrée par certains, chérie par d’autres, la rentrée pointe son nez et nous rappelle bien brusquement à la réalité du quotidien et de ses préoccupations.

Celle des ménages marocains d’abord et avant tout. Ceux qui n’ont pas bénéficié d’un repos ou de vacances parce qu’ils n’en ont pas les moyens constituent une majorité écrasante de nos concitoyens. Ceux qui ont pu quelque peu profiter de l’été, vont quant à eux vite reprendre le rythme des dépenses, de la scolarité notamment, et des traites de crédits.

Ainsi, pour beaucoup la rentrée est anxiogène parce que la hausse du coût de la vie n’est plus corrélée seulement à l’inflation sur le plein à la station, toutes les dépenses semblent être dans une tendance haussière. Les disparités économiques régionales d’une part et la réduction du pouvoir d’achat d’autre part s’accentuent dans ce contexte (source HCP) alors même que les réformes battent leur plein et que les nouvelles économiques semblent optimistes, comme par exemple sur la hausse des chiffres du tourisme.

C’est la temporalité qui pose en réalité problème car le quotidien des Marocains n’est pas encore assez impacté par les réformes en cours. Les classes les plus populaires et la classe moyenne ne cessent de se plaindre sous différentes formes et attendent des mesures concrètes à même de les encourager à continuer à s’éreinter pour une année de plus.

Le Gouvernement est forcément dans l’œil du cyclone et de l’aveu même du Chef du Gouvernement, il faut accélérer le rythme des réalisations des chantiers en cours pour alléger la pression sociale. D’autant que le pouvoir d’achat et le coût de la rentrée, bien qu’adressés par les autorités par des mesures concrètes comme l’exonération de la TVA sur les fournitures scolaires, se mêlent à d’autres sujets qui ajoutent de la tension à cette période charnière de l’année.

Ainsi, le bras de fer avec les étudiants en médecine ne semble pas trouver d’issue, c’est un dossier chaud qui occupe l’actualité et qui mobilise contre le Gouvernement, ce que les partis politiques et l’opposition en général, ne manqueront pas de relever pour nourrir leur propre rentrée.

En définitive, outre leur portefeuille, c’est le moral des ménages marocains qui est en berne en cette rentrée, malgré la torpeur et les bienfaits de l’été. Et, la responsabilité incombe au Gouvernement d’y apporter des réponses rassurantes, notamment parce que l’opinion publique nationale s’apprête cette année à engager des débats difficiles sur des réformes fondamentales comme celle des retraites. Il ne faudrait pas que la rentrée démarre sur le mauvais pied au risque de teinter tout le reste de l’année.

Zouhair Yata

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Akhannouch « dynamiser l’investissement », à quel prix ? https://lnt.ma/akhannouch-dynamiser-linvestissement-a-quel-prix/ Wed, 04 Sep 2024 12:03:09 +0000 https://lnt.ma/?p=359296 À l’ouverture des travaux du Conseil de Gouvernement, la semaine dernière, M. Akhannouch a mis l’accent sur le renforcement de la dynamique d’investissement et la création d’emplois, pour une croissance économique durable. Certes, le chef du gouvernement parle de l’investissement global du pays, qui fait l’objet de la nouvelle politique du gouvernement selon laquelle l’investissement […]

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À l’ouverture des travaux du Conseil de Gouvernement, la semaine dernière, M. Akhannouch a mis l’accent sur le renforcement de la dynamique d’investissement et la création d’emplois, pour une croissance économique durable.

Certes, le chef du gouvernement parle de l’investissement global du pays, qui fait l’objet de la nouvelle politique du gouvernement selon laquelle l’investissement privé doit monter en puissance pour alléger l’investissement public. Mais quid de la situation actuelle de l’investissement global au Maroc, pour mesurer le chemin à parcourir et la tâche du gouvernement à laquelle M. Akhanouch fait référence ?

Le premier constat porte sur les chiffres des dépenses d’investissements de l’État, qui dans le bulletin mensuel des statistiques des finances publiques de juillet 2024 se situent à 59 milliards de dirhams et continuent à croître d’année en année, en l’occurrence de 11,3 % passant de 53,2 MMDH en juillet 2023 à 59,2 MMDH en juillet 2024.

Pour ce qui concerne l’investissement total au Maroc, les seuls chiffres dont on dispose sont ceux du Haut-Commissariat au Plan, HCP selon lesquels, en 2023 ces derniers se montaient à 371,9 MMDH avec une augmentation de +4,8% par rapport à l’année 2022 compte tenu d’un taux de croissance économique annuel moyen de +2,5% entre 2019 et 2023. Avec la précision que ces 371 milliards de dirhams d’investissement se distribuent principalement entre le secteur du bâtiment et travaux publics avec 52,4% et de l’industrie avec 34,1%.

Quant aux investissements privés, seuls les montants des IDE, investissements extérieurs, sont précis. En 2024, ils représentent 34,6% du total des investissements nationaux soit 1/3.

En 2023, les recettes d’IDE ont atteint 181 milliards de dirhams en croissance de 55% sur la période 2000-2023, confirmant ainsi l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux depuis le plan d’accélération industriel qui les a placés au centre de sa stratégie et la politique de dynamisation de l’AMDIE depuis 2019.

Aussi, pour les investissements privés dans leur ensemble, l’évaluation statistique n’est pas exhaustive. Malgré les efforts faits par le HCP, seuls les investissements qui bénéficient d’accompagnement de l’État ou de mesures fiscales sont cernables. Ceux qui n’y sont pas éligibles restent sous le radar et sont difficiles à valoriser.

C’est d’ailleurs une problématique que le nouveau ministère de l’investissement prend en charge par la création d’un l’observatoire de l’investissement qui devrait être bientôt opérationnel, avec l’objectif de faire un recensement plus large et plus exact, des investissements engagés et réalisés au Maroc, grâce à des conventions signées avec le secteur bancaire, la DGI, les douanes, l’OMPIC etc.

Cette initiative permettra en conséquence de mieux appréhender au niveau national la contribution du privé en matière d’investissement et de relativiser la part importante des investissements publics.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’investissement privé au Maroc, il faut savoir qu’il est au centre de la politique de l’État en matière d’amélioration de l’environnement économique et donc du climat des affaires.

Le nouveau modèle de développement en a conçu les contours dont la concrétisation est en cours.  Un de ces aspects n’est autre que la grande réforme fiscale en cours qui se traduit par une baisse de l’IS de 35% à 20% pour les bénéfices des entreprises inférieurs à un million de dirhams, mesure qui concerne la majorité des entreprises marocaine, sachant que seules les grandes sociétés continueront avec le taux d’IS de 35%.

L’unification de la TVA à 2 taux, 10 et 20%, est un autre exemple d’assainissement économique. Par ailleurs, toujours pour inciter les investisseurs privés marocains deux politiques d’importance sont à prendre en compte ; celle de l’industrie pour leur accompagnement et celle du financement de l’investissement à travers le Fonds Mohamed VI pour l’investissement et la Charte de l’investissement.

Car, une nouvelle politique industrielle qui met l’accent sur la souveraineté économique du pays comme moyen et finalité, est en préparation. Elle devra prioriser la satisfaction des besoins du pays, tout en assurant sa résilience en cas de crise en référence à celle causée par la covid 19.

À cet effet, une banque de projets a déjà été constituée par le ministère de l’industrie. Ces projets devraient se traduire par le remplacement de certaines importations et créer 400 000 emplois directs. Le montant des investissements engagés par ces projets devrait atteindre 110 milliards de dirhams qui généreront 92 MMDH de substitution des importations et 85 MMdhs d’exportations nouvelles, sachant que 86% des capitaux engagés seront marocains.

L’État offre aux investisseurs un accompagnement à tous les niveaux de réalisation et ces projets relèvent de tous les secteurs d’activité : agro-alimentaire, métallurgique, chimie et parachimie, textile métallurgie, matériaux de constructions, électronique économie circulaire, cuir énergies renouvelables et industrie navale, afin de créer un écosystème industriel. Un des exemples ciblés par la stratégie de la souveraineté économique porte sur la production de semi-conducteurs pour répondre aux besoins du pays et exporter tout en attirant les investisseurs étrangers qui sont nombreux à les rechercher du fait de leur pénurie mondiale.

Enfin, pour acter ces avancées, le Maroc est signataire de la déclaration de l’OCDE dite PCN, principes directeurs pour la conduite responsable des entreprises depuis 2009. Et s’inscrit dans les benchmarks internationaux en signant des accords internationaux de protection des investissements.

Toutefois, la mesure du climat des affaires au Maroc, (doing business) reste peu appréhendée.

Même si Bank Al Maghrib publie chaque trimestre les résultats d’une enquête de conjoncture dont la dernière du second trimestre 2024 annonce : « Au deuxième trimestre de 2024, le climat général des affaires dans l’industrie aurait été « normal » selon 67% des entreprises et « défavorable » selon 19% d’entre elles, qu’elle détaille par secteurs d’activités, ces indications restent approximatives.

En définitive, certes l’investissement est un outil de croissance économique important, mais la conjoncture économique régionale le conditionne favorablement ou pas.

Or, la santé économique des pays européens partenaires du Maroc, laisse à désirer, les budgets publics sont en voie de restriction, annonçant une austérité. Malgré la baisse de l’inflation à 2%, la croissance traîne à reprendre de façon globale. Les investisseurs privés attendent la reprise pour se rassurer sur l’avenir car la confiance est le moteur de l’investissement…

Afifa Dassouli

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Elections françaises : les illusions perdues https://lnt.ma/elections-francaises-les-illusions-perdues/ Mon, 01 Jul 2024 22:06:25 +0000 https://lnt.ma/?p=322025 C’est donc acté depuis dimanche soir, le Rassemblement National est le premier parti de France. Pour ses dirigeants et ses bataillons d’électeurs, le fameux jour de gloire est donc arrivé. Alors, le pari est-il réussi pour Emmanuel Macron? Rien n’est moins sur, mais tout est possible en politique est on ne connaitra certainement pas le […]

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C’est donc acté depuis dimanche soir, le Rassemblement National est le premier parti de France. Pour ses dirigeants et ses bataillons d’électeurs, le fameux jour de gloire est donc arrivé. Alors, le pari est-il réussi pour Emmanuel Macron? Rien n’est moins sur, mais tout est possible en politique est on ne connaitra certainement pas le fond ni de la pensée ni de la stratégie du Président français. En revanche, il y a quelques certitudes qui émanent de ces résultats du premier tour des élections législatives françaises.

La première est que la carte des résultats législatifs est sans appel. Rares sont les circonscriptions qui n’ont pas un candidat RN en tête, ce qui de l’étranger sonne comme une lourde sentence, la France bascule à l’extrême droite. Ensuite, si la gauche française n’est pas morte et signe même une belle remontada, elle ne sera semble-t-il pas majoritaire au second tour.

Enfin, le camp présidentiel n’a plus son sort entre les mains, et ce qui paraissait impensable il y a quelques semaines, devient un scenario plausible. Car au soir du second tour, la plus grande surprise serait qu’une majorité absolue soit atteinte par un des trois camps et seuls deux scenarii semblent plausibles.

Dans le premier, la victoire du RN se confirme et il s’agira alors de voir qui à droite, continuera de feindre se boucher le nez et qui cédera aux sirènes du pouvoir, avec une configuration de cohabitation entre un gouvernement tenu par le RN et le Président Macron. Dans le second, la gauche, la droite républicaine gaulliste, peut-être même la majorité présidentielle, améliorent leur score au second tour, grâce peut-être à un nouveau record de participation, et se posera alors la même question de savoir quelle coalition est possible avec une gauche contre laquelle on a aussi appelé à faire barrage. La France peut ainsi vite devenir difficile à gouverner sans majorité claire et surtout solide, et cela peut entrainer la démission du chef de l’État.

Alors, tout cela reste hypothétique en attendant les résultats de dimanche prochain et même après, en fonction de ce que les coulisses produiront comme alliances et revirements de vestes, tant la classe politique a la capacité, comme les chats, à toujours retomber sur ses pattes.

Parce qu’en réalité, les plus grands perdants des élections législatives ne seront pas les élites, politiques entre autres, mais bien les électeurs qui auront voté pour le RN et qui espèrent que quelque chose change. Le réveil sera brutal et la chute douloureuse pour plusieurs raisons. D’abord parce que la France n’est pas la première grande nation occidentale à s’enfoncer dans le populisme et que la montée des extrêmes est surtout la conséquence de la stagnation des économies des pays riches, qui n’ont plus la capacité de maintenir le niveau de vie global de leurs populations dans un contexte où se sont enchainées une pandémie et une crise inflationniste majeure, qui ont fait exploser entre temps l’endettement des pays.

Quoi qu’ils en disent, les dirigeants du RN ne sont pas des magiciens, ils reviendront sur leurs promesses et se justifieront en mettant la faute de leur incapacité sur leurs prédécesseurs. À la limite, ce ne serait pas le premier mandat, de quelque parti, qui n’aura pas tenu ses engagements et les Français ont après tout le droit de choisir ce qui leur convient le mieux, au risque de se tromper, c’est leur droit démocratique. Pour autant, le risque est que cette bascule historique que nous vivons ait un impact plus durable que le mandat politique électif qui en découle.

Vu de l’étranger et du Maroc notamment, la question se pose. La France est-elle devenue raciste? Ou est ce qu’une partie seulement des Français sont racistes? Auquel cas comment savoir lesquels tout en sachant qu’ils sont majoritaires et que surtout ils se défendent de l’être?

Si les préoccupations des votants du RN n’incluaient pas l’immigration, la place de l’islam en France, la viande Halal et tout ce qui peut stigmatiser une communauté minoritaire dans l’hexagone, ils auraient certainement voté à gauche. Ils ne sont peut-être pas racistes, mais ce ne sont pas non plus des humanistes, et ils se passeront bien d’humoristes d’origine maghrébine, d’acteurs et de footballeurs d’origine africaine, où même des bi-nationaux, certainement parce que le préfixe « bi » ne leur plait pas.

Pourquoi ces électeurs écoutent-ils leurs plus bas instincts? Parce qu’on les a convaincu que celui qui est plus pauvre qu’eux ou qui occupe une position dont ils ne veulent même pas, est la source de leur « déclassement ». L’autre tout simplement, qui peut être du coup n’importe qui et qui englobe aussi tout le monde, le défouloir de tous ceux qui se considèrent plus français que leur voisin. Donc oui, c’est bien une forme de racisme, d’obscurantisme même, qui envahit le pays des Lumières, qui apparait aigri, agressif et amnésique de ce qu’il doit à ce qui fut longtemps son empire colonial et qui fait désormais partie de son identité.

Cela aura un impact incommensurable et très probablement définitif sur l’image de la France, révolutionnaire, républicaine, démocratique, humaniste, quitte à paraitre parfois donneuse de leçons. Cela aura un impact sur la francophonie, le business des entreprises françaises dans le monde, le tourisme, les arts et la culture, le sport, la place géopolitique de la France, ses alliances. La France habituée à rayonner, risque de se recroqueviller sur elle-même. Marine et Jordan ne seront pas ou plus au pouvoir, mais c’est là leur vraie victoire.

Zouhair Yata

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Le retour de la « Realpolitik » https://lnt.ma/le-retour-de-la-realpolitik/ Thu, 16 Mar 2023 08:07:06 +0000 https://lnt.ma/?p=289825 Otto von Bismarck a marqué son temps et son siècle mais nous a surtout laissé en héritage un concept de géopolitique qui, au gré des évolutions du monde depuis la fin du XIXe siècle, est toujours d’actualité en 2023, la « Realpolitik ». Celle-ci se définit simplement comme l’exercice d’une « politique internationale basée sur des considérations de […]

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Otto von Bismarck a marqué son temps et son siècle mais nous a surtout laissé en héritage un concept de géopolitique qui, au gré des évolutions du monde depuis la fin du XIXe siècle, est toujours d’actualité en 2023, la « Realpolitik ». Celle-ci se définit simplement comme l’exercice d’une « politique internationale basée sur des considérations de rapports de force et de possibilités concrètes (sans influence idéologique) ».

Dans le contexte international actuel, l’attention de tous est braquée vers la guerre entre l’Ukraine et la Russie notamment à cause de l’instabilité économique mondiale nourrie par l’inflation qui en découle, après plusieurs années de crise de la Covid-19.

Mais, en réalité, c’est tout l’échiquier mondial qui est en mouvement, avec de nouveaux rapports de force et des considérations bien plus pragmatiques pour les États. Et les exemples ne manquent pas. Lorsque la Russie et la Chine mettent le grapin sur l’Afrique, militairement et financièrement, c’est la position historique de la France notamment qui est remise en cause avec les conséquences que l’on connait sur sa place et l’accueil qui lui est réservé dans les pays africains, habituellement acquis à sa cause.

Le rapprochement, voire la détente des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, génère aussi une nouvelle donne aux conséquences multiples lorsqu’on sait à quel point l’isolement de l’Iran est important pour d’autres puissances de la région ou la proximité historique de la péninsule arabique avec les Etats-Unis.

Comment interpréter également la fougue qui semble animer les Présidences de nos voisins Algériens et Tunisiens si ce n’est à travers une certaine forme de surenchère conjoncturelle qui leur donne des ailes ?

Dans cette grande redistribution mondiale des zones d’influence et des partenariats stratégiques qui dessinent une nouvelle carte, le Maroc a une partition minutée et précise à jouer. Les relations bilatérales teintées de soumission, de tutelle et de dépendance, font désormais place à une politique extérieure décomplexée et assumée dans ses orientations et ses actions, parce que motivée par une stratégie profonde de redéfinition de la place du Maroc. Le récent communiqué du Cabinet royal, destiné à recadrer les logorrhées populistes du PJD, s’inscrivent dans ce contexte. Ne manipulons pas les instincts grégaires de nos concitoyens en montant en épingle des polémiques qui ne profitent pas aux intérêts des Marocains. La pyromanie politique, une certaine forme de sabotage des acquis et des avancées diplomatiques du Maroc, n’est pas tolérable tant les efforts consentis visent justement à sécuriser le développement de notre pays. Le complotisme et les fake news émis par nos détracteurs, pour ne pas les qualifier purement et simplement d’ennemis, sont déjà assez présents pour qu’on ne contribue pas volontairement à les alimenter en dressant les Marocains contre leurs Institutions.

Et, si le ministre des affaires étrangères marocain s’entretient avec son homologue russe au téléphone, dans le même temps, le Chef du gouvernement reçoit une délégation du Congrès américain, représentant le Parti Démocrate US. Ce n’est pas une contradiction idéologique, mais de la Realpolitik, tout simplement.

Zouhair Yata

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