La banque Sabadell à son nouveau siège à Alicante le 6 octobre 2017 © AFP JOSE JORDAN
« Les tensions et l’incertitude » liées à la crise entre Madrid et les dirigeants séparatistes catalans pourraient « peser sur la confiance et les décisions d’investissement » en Espagne, estime le Fonds monétaire international (FMI), selon lequel les perspectives économiques du pays pour 2017 sont « solides ».
« Les tensions et l’incertitude liées à la Catalogne pourraient peser sur la confiance et les décisions d’investissement », a déclaré Andrea Schaechter, cheffe de mission pour l’Espagne au FMI, lors de la présentation d’un rapport publié vendredi sur la situation économique du pays.
Le FMI n’a néanmoins pas modifié pour l’instant ses prévisions de croissance pour l’Espagne en 2017 (+3,1%) et 2018 (+2,5%), qualifiant de « solide et équilibrée » la reprise de l’économie, qui a retrouvé au premier semestre son niveau de PIB d’avant la crise.
La crise en Catalogne suscite aussi l’inquiétude des agences de notation financières SP et Fitch, qui ont toutes deux averti cette semaine qu’elles envisageaient d’abaisser la note de la dette de la Catalogne, déjà classée en catégorie spéculative.
Fitch a par exemple justifié cette décision par les « événements imprévisibles » qui pourraient advenir, y compris de « possibles perturbations » des liquidités auxquelles la Catalogne a accès.
La Catalogne, avec 19% du PIB espagnol en 2016, est au coude-à-coude avec Madrid (18,9%) pour le titre de région la plus riche du pays.
C’est également l’une des régions espagnoles les plus endettées, à hauteur de 35,2% de son produit intérieur brut (PIB). La Catalogne doit régulièrement puiser des liquidités dans un fonds spécial de l’État central.
En 2016, l’économie espagnole avait progressé de 3,3% soit plus du double de la moyenne de la zone euro, grâce à des exportations très dynamiques venues renforcer les dépenses des ménages, ainsi qu’à la bonne santé du tourisme.
L’Espagne conserve toutefois d’importantes faiblesses, comme sa lourde dette publique (environ 100% du PIB) et son fort taux de chômage (17,2% au deuxième trimestre), le deuxième plus élevé de la zone euro.
LNT avec AFP