Au lendemain d’un référendum illégal, mis en oeuvre par les séparatistes catalans, la réaction ferme mais totalement légale des pouvoirs espagnols constitués et appliquant à la lettre les prescriptions de la Constitution, a permis d’empêcher une opération aux conséquences dramatiques pour l’unité de l’Espagne.
Certes, la Generalitat, aux mains des partisans de « l’indépendance » de la Catalogne, a essayé par tous les moyens de faire valider son opération mais la fermeté du gouvernement Rajoy, le légalisme assumé des corps constitués, y compris en Catalogne même, la réticence ouvertement affirmée de la majorité des Catalans, (telle la maire de Barcelone qui a voté blanc), l’absence de soutien européen et international aux menées séparatistes permettent de relativiser totalement les cocoricos de victoire des séparatistes.
El Rey
Et au lendemain de la grève générale du 3 octobre qui a quand même réuni des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la capitale catalane, l’allocution télévisée très ferme et très explicite du Roi Felipe VI est venue clore définitivement, au plan légal et officiel du moins, la question.
Le Souverain espagnol, conformément à ses attributions constitutionnelles, a fermé la porte aux velléités indépendantistes d’une partie de la population de la Catalogne, (mais non majoritaire,) ainsi qu’il a clairement dénoncé et condamné les menées illégales des dirigeants de la région autonome de Catalogne, la Generalitat, emmenés par Carles Puigdemont.
Car, s’il est incontestable qu’il existe en Catalogne un fort courant en faveur de l’indépendance, il est tout aussi incontestable que la majorité en faveur de cette option ne s’est pas déclarée à ce jour, mais aussi et surtout que toute démarche indépendantiste ou séparatiste se trouve exclue du fait de la primauté de la Constitution du Royaume d’Espagne.
Aussi, comme affirmé plusieurs fois par Mariano Rajoy et son gouvernement et par le Roi Felipe VI dans son récent discours télévisé, Fabriquer un processus de séparation de l’Espagne au moyen d’instruments juridiques illégaux n’est pas acceptable, ni à Barcelone, ni à Madrid, ni ailleurs…
De plus, proclamer des résultats qui ne sont pas assortis des conditions minimales sur le plan de la légalité et de la rigueur des procédures votives n’est pas crédible et il y a fort à parier que les séparatistes ne seront pas capables de recommencer une telle opération de sitôt.
L’éventualité de la proclamation « au forceps » de l’indépendance de la Catalogne sera, peut-être, la prochaine aventure de Carles Puigdemont et de ses amis, mais il est patent désormais que ceux-ci, qui ont échoué à imposer leurs vues à l’ensemble du peuple espagnol, seront désormais obligés de choisir entre la légalité et le respect des sacralités de ce Royaume ou l’aventurisme extrémiste.
No pasàran
En effet, pour satisfaire le mot d’ordre d’indépendance de la Catalogne, en supposant qu’il soit encore d’actualité, il faudrait qu’un processus de révision de la Constitution d’Espagne soit enclenché, mené à terme et permettant à toute région du Royaume de s’en séparer légalement et démocratiquement.
Soyons assuré qu’il y a bien peu de chance qu’une telle éventualité se produise prochainement tant sont puissantes et représentatives les forces, partis, communautés et citoyens qui sont les partisans résolus de l’indivisibilité de l’Espagne.
Il ne reste donc qu’une seule option aux leaders indépendantistes catalans, qui paraissent passablement intransigeants et jusqu’au-boutistes, celle d’une dérive extrémiste, laquelle pourrait mener à des situations dangereuses à la fois pour la Catalogne, ses habitants, mais aussi d’autres parties du territoire espagnol.
Et ce, sans compter les incidences économiques et financières pour le pays lui-même alors que, par exemple, les cours boursiers des principales banques de notre voisin du Nord dévissent déjà.
Une Catalogne en grève générale ou animée par des mouvements violents et exacerbés serait, en outre, un facteur d’inquiétude pour les investisseurs, nuirait au climat des affaires et, in fine, fortement dommageable pour la croissance de l’Espagne qui commence à retrouver des couleurs, dix ans après le début de la crise mondiale.
Alors, « basta yà » Monsieur Puigdemont !
Fahd YATA