C’est du moins ce qui ressort des résultats de l’étude sur le parcours “Post-création des entreprises” qui ont vu le jour au niveau de la région Casa-Settat entre 2003 et 2015. L’initiative vient du CRI de la capitale économique. Ainsi, sur près de 64.000 entreprises immatriculées via le CRI entre 2003 et 2015, seules 51% étaient toujours actives à fin 2015 pour 249.000 emplois générés. 93% des entreprises actives sont des TPE réalisant un CA inférieur à 10MDh et employant moins de 10 employés. Concernant le taux de survie global des entreprises en fonction de leur durée d’existence, l’étude a révélé qu’il diminue significativement au cours des 5 premières années d’exercice. Ainsi, il est de 73%, 48% et 32% respectivement à 1 an, à 3 ans et 5 ans. Cela signifie que près d’une entreprise sur 4 ne démarre jamais son activité, que moins d’une entreprise sur 2 dépasse le cap des 3 ans et qu’à peine 1 entreprise sur 3 dépasse celui des 5 ans d’existence. Ceci témoigne de la situation d’extrême fragilité dans laquelle se situe l’entreprise au cours de ces 5 premières années. Ces taux de survie demeurent très inférieurs aux moyennes observées dans les économies les plus avancées. Ainsi, le taux de survie global à 3 ans est de 61% au Canada, de 69% en Espagne, de 78% au Royaume-Uni… La préparation du projet entrepreneurial en amont au lancement de l’activité constituerait un facteur clé de succès déterminant de même que le recours, par les chefs d’entreprises, aux bonnes pratiques managériales. Ainsi, près d’une entreprise qui a cessé son activité sur 2 n’a pas bien préparé son plan d’affaires en amont, contre moins d’une entreprise toujours active sur 3. Les entreprises actives sont proportionnellement 2 à 3 fois plus nombreuses que les inactives à avoir mis en place des pratiques de veille marché et concurrentielle, de fixation d’objectifs avec un plan d’action commercial ou encore de formation continue à destination de leurs collaborateurs. Les principales difficultés exogènes citées par les entreprises sont les délais de paiement client, la concurrence avec les grandes entreprises et l’accès au financement. Concernant ce dernier point, les modalités de garanties exigées (niveau et caution personnelle) constituent le principal frein avec le coût du crédit. Aussi, près de 3 entreprises sur 5 déclarent ne pas souhaiter recourir à un financement bancaire. Ceci dit, le Plan d’Action élaboré conjointement avec les acteurs publics et privés regroupe 3 initiatives transverses : Accompagnement des porteurs de projets et suivi post-création, Activation d’un«Small Business Act» au niveau régional et Création d’un« Fonds de Promotion et d’Investissement régional». «A court terme, le CRI de la région devrait jouer un rôle clé dans l’activation de la première initiative et ce en cohérence avec le changement du statut des Centres régionaux d’Investissement récemment opéré au niveau national. L’objectif étant d’évoluer d’un rôle de simple guichet à un rôle de conseil et d’accompagnement. Aussi, l’objectif est-il de conseiller, orienter et tester le porteur de projet qui s’adresse au CRI en amont. Le CRI travaillera également à animer un réseau d’adhérents à travers des formations adaptées à des conditions avantageuses, du mentoring offert par des membres expérimentés ou par des associations professionnelles partenaires, ou encore, la participation à des évènements thématiques avec du réseautage à la clé», dit-on auprès du CRI.
H.Z