En 2020, la délocalisation du Salon International de l’Édition et du Livre (SIEL) de Casablanca vers Rabat, pendant la pandémie de Covid-19, a suscité une onde de choc parmi de nombreux Casablancais. Bien que cette décision ait été dictée par les contraintes sanitaires de l’époque, elle n’a pas manqué de susciter des réactions parmi de nombreux Casablancais, qui se sont sentis dépossédés d’un événement culturel majeur.
Traditionnellement organisé à Casablanca, le SIEL attire chaque année des milliers de visiteurs, et rassemble auteurs, éditeurs et amoureux du livre. Sur les réseaux sociaux, les critiques ne se sont pas fait attendre. A chaque nouvelle édition, les internautes expriment leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une marginalisation de leur ville au profit de la capitale politique, Rabat.
Certains commentaires suggèrent que ce choix pourrait résulter d’une volonté de renforcer le rayonnement de Rabat à l’échelle nationale, mais nombreux sont ceux qui estiment que Casablanca, en tant que moteur économique et culturel, mérite de conserver un événement d’une telle envergure.
La Coupe d’Afrique des Nations 2025 et « l’absence » de Casablanca
L’autre source de mécontentement chez les Casablancais concerne l’édition 2025 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), organisée au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Casablanca, pourtant souvent au cœur des grands événements sportifs du pays, semble cette fois-ci avoir été écartée des matchs les plus prestigieux. En effet, la ville ne verra ni les matchs de l’équipe nationale ni ceux des grandes équipes comme l’Égypte, le Sénégal ou le Cameroun.
Casablanca, bien plus qu’une simple ville, est un véritable épicentre du football au Maroc, avec des clubs dont la renommée dépasse largement les frontières du pays. Le Raja Club Athletic et le Wydad Athletic Club sont deux géants du football marocain, chacun avec une histoire et une passion qui enflamment les stades. Leur rivalité, incarnée par le fameux « derby de Casablanca », est l’un des événements les plus suivis et les plus intenses du continent africain.
Casablanca n’a pas seulement vu naître cette rivalité légendaire, mais a aussi accueilli plusieurs grandes finales internationales, renforçant son statut de capitale sportive du pays. Le Wydad a notamment remporté trois finales de la Ligue des champions de la CAF dans le mythique Stade Mohammed V, en 1992, 2017 et 2022, devant des milliers de supporters en liesse. Le Raja a également remporté la Ligue des champions de la CAF en 1997, dans se même stade.
Cette absence de Casablanca dans les grands matchs de la CAN 2025 a suscité de vives critiques. En tant que plus grande ville du Maroc et un centre névralgique pour le sport, notamment le football, beaucoup estiment que Casablanca méritait un rôle plus central dans la compétition. Les raisons de cette exclusion semblent être liées à des problèmes d’infrastructures, notamment le Stade Mohammed V, qui ne répond peut-être pas aux exigences de l’organisation. D’autres spéculent sur des choix politiques et logistiques, visant à redistribuer les événements entre différentes régions du pays.
En dépit de ces arguments, la frustration reste palpable parmi les Casablancais. Nombre d’entre eux jugent injuste que leur ville, qui abrite une grande partie de la population, soit écartée des matchs de grande envergure, alors qu’elle a historiquement joué un rôle clé dans le football marocain.
A. Loudni