Malika éditions et la Fondation BMCI ont organisé, mardi 18 décembre, une rencontre à la Fondation Slaoui autour du livre « Casablanca, nid d’artistes ».
Co-écrit par la romancière Leila Slimani et l’essayiste Kenza Sefrioui, cet ouvrage de 340 pages est une promenade émotionnelle dans la capitale économique du Maroc.
Ecrivains, musiciens cinéastes, comédiens, photographes, plasticiens, danseurs… la voix est donnée, dans ce livre, à près de 115 artistes pour partager les émotions que leur inspire Casablanca. Des artistes qui sont nés, vivent ou s’inspirent de la ville blanche.
« L’idée de ce livre a germé il y a quelques années lorsque nous avions édité un livre sur Dakhla avec Leila Slimani et les photographes Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz. » a déclaré Malika Slaoui, éditrice du livre et d’ajouter « Nous avons voulu raconté un Casa différent qui n’a pas été vu sous l’angle économique, politique ou historique et aussi rendre un hommage à toute la scène culturelle, artistique contemporaine casablancaise. »
De son côté, Kenza Sefrioui a déclaré être très heureuse d’avoir fait cette « promenade à Casablanca » et a tenu à exprimer toute son admiration pour les artistes qui travaillent dans des conditions assez invraisemblables sans aucun soutien public et en l’absence d’un marché de la culture qui peut leur garantir une certaine indépendance.
Dans ce livre, chaque artiste raconte et décrit Casablanca à sa façon et selon son regard.
Alors que Hosni Almokhlis, scénariste de bande dessinée, metteur en scène et dramaturge décrit Casablanca, dans ce livre, comme étant mille villes en une, « une ville qui t’impose la créativité, te met en partance et de donne aussi beaucoup de force pour affronter les choses. ». Mehdi Annassi, street artiste s’indigne de l’envahissement de la pub à Casablanca. « A chaque rond-point ou feu rouge, on est harcelé visuellement par 6 à 8 bâches ou 4×3! Les panneaux publicitaires sont partout dans l’espace public, il n’y a pas de restriction à Casablanca. Jusque dans les festivals, ils font concurrence au street art! » déclare-t-il.
« Casa est violente, insolente, sale, bruyante, agressive, autant que généreuse et inspirante. L’air qui la traverse est tout aussi pollué que rempli d’une énergie vibrante qui me donne envie de voler au-dessus des immeubles et de la voir se mouvoir de tout en haut. Casa est faite de galaxies multiples qui s’entrechoquent, se nourrissent l’une l’autre. J’ai aimé cette ville par sa périphérie, par la rage, les cris qui s’en dégagent, par les rencontres qu’on y fait et qui nous gardent attachés. Attachés et en vie. » affirme pour sa part le réalisateur Nabil Ayouch.
« Casablanca, j’adore et je déteste à la fois. J’aime son humidité, son âpreté, ce bruit et ce brouillard la nuit, presque apocalyptique. C’est une ville folle, comme peuvent l’être Beyrouth ou Rio. Elle ressemble à Los Angeles, pour sa lumière très particulière sur l’océan et son mode de vie – le conservatisme en plus, et la difficulté pour une femme d’être dans l’espace public. C’est presque un anti Paris, car la rue y est plus colorée, plus surprenante et aussi plus violente. Ni marocaine, ni française, c’est une ville qui casse les stéréotypes. Une ville hybride. » pour la réalisatrice Laila Marrakchi.
AL