Casablanca Finance City
Casablanca Finance City, en tant que première place financière africaine, se doit de jouer un rôle majeur dans le développement de l’écosystème financier marocain. Et la création de startups, en particulier les Fintechs, joue un rôle majeur dans ce développement. C’est pourquoi CFC a inclus dans son plan de développement à horizon 2025, l’objectif d’accompagner l’émergence et l’essor de segments métiers à fort potentiel, notamment les FinTech. En effet, l’accélération de la transformation digitale dans le secteur financier, l’adoption croissante du mobile banking, e-wallets et autres moyens de paiements électroniques ou encore le changement radical des aspirations/comportements des consommateurs, sont autant de leviers favorisant l’innovation financière, explique-t-on auprès de CFC.
De fait, ces dernières années, CFC a lancé plusieurs initiatives visant le développement du tissu des FinTech au Maroc sous différentes formes. Tout d’abord, CFCA a accueilli les étapes nord-africaines de plusieurs événements à dimension mondiale liés aux FinTech. Nous citerons par exemple, en 2019, la « FinTech Initiative » du WAIFC (World Alliance Of International Financial Centers) qui s’était réunie à Casablanca pour discuter des meilleures pratiques dans l’établissement des écosystèmes FinTech. Les intervenants, représentants d’institutions à dimension internationale, avaient partagé leur expérience sur la construction d’écosystème FinTech. On retiendra également en 2021 la co-organisation de la rencontre annuelle FRANCOFINTECH, ou en octobre 2020 de l’événement « Building Up FinTech Ecosystems in Africa » en collaboration avec Singapour.
CFC a également publié un rapport intitulé « Digitalizing Africa : The Rise of FinTech Companies », fruit d’un partenariat avec PWC. Rappelons que le rapport livre des enseignements sur l’émergence de l’écosystème des Fintechs africaines, start-up fournissant des offres de services financiers et bancaires basées sur des solutions technologiques innovantes, bousculant les acteurs traditionnels de la banque et de l’assurance. L’étude présente ainsi les clés afin de promouvoir le développement de ces starts-up répondant à des problématiques majeures du continent, en permettant notamment l’inclusion financière (élargissant l’accès aux services financiers). La place financière organise également avec une régularité certaine des conférences et webinaires autour de la thématique des FinTech, où interviennent experts nationaux et internationaux autour de la thématique de l’écosystème digital dans la finance.
Un grand programme d’accompagnement
Mais, sans nul doute, la principale initiative de CFC pour la promotion et le développement des FinTech au Maroc est la création de l’Africa Innovation Lab. L’AIL est une initiative de la région Casablanca-Settat et CFCA qui a pour objectifs de faire émerger les meilleures startups innovantes dans la finance en Afrique et les connecter au monde. Pour ce faire, il a pour aspiration de fédérer l’écosystème Fintech au Maroc et en Afrique en reliant l’ensemble des parties prenantes de l’industrie de la tech de la finance, à savoir : startups, banques, assurances, fonds d’investissement, incubateurs et accélérateurs, régulateurs, et monde académique.
Concrètement, l’AIL mène un ensemble d’actions. En premier lieu, il a établi une cartographie complète de l’écosystème Fintech (startups, corporates, régulateurs, accélérateurs, incubateurs…). Ensuite, il met ces startups en relation avec le marché et des partenaires potentiels à travers la communauté CFC, mais aussi avec le marché international grâce aux partenariats de CFC avec les places financières en Afrique, Europe, Moyen Orient, Asie et Canada.
- 42% de la population adulte en Afrique est non bancarisée.
- L’investissement dans le secteur en 2021 a été de 2.02MM$ vs 526M$ en 2020 soit une augmentation de 1.49MM$.
- Le Maroc reste loin derriere ses homologues africains, le top 5 est occupé par le Nigéria, Kenya, Egypte, Afrique du Sud et Senegal.
L’AIL organise également des évènements Fintech avec des intervenants locaux ou internationaux pour s’inspirer des marchés plus matures comme l’Égypte ou Singapour. Enfin, on notera le lancement d’un podcast Fintech qui met en avant les entrepreneurs et différents acteurs de l’écosystème.
Par ailleurs, l’action majeure de l’AIL a été la mise en place d’un programme d’accélération Fintech, dont la première édition a pour objectif d’accompagner 8 startups pendant 1 an dans leur lancement et développement. Il est composé d’un programme d’accélération de 3 mois réalisé par la Startup Station, puis de 9 mois d’accompagnement et de suivi de la startup, la phase d’accélération ayant été lancée début mai. Une journée de démonstration est également prévue à la fin du programme pour présenter les startups aux différents acteurs de l’écosystème (investisseurs, partenaires, clients…).
Le contenu du programme d’accélération est basé sur un coaching dédié selon le besoin de chaque startup, des masterclass avec des experts métier, des talks inspirants avec des entrepreneurs, des mises en relation avec des partenaires et clients potentiels, et une mise en relation avec le régulateur pour discuter des restrictions réglementaires. L’Africa Innovation Lab a également pour ambition d’accompagner d’autres startups au-delà des 8 sélectionnées selon leurs besoins spécifiques.
À travers ces différentes initiatives, CFC compte accélérer le développement de l’écosystème FinTech au Maroc, pour créer une dynamique d’innovation permettant à la place casablancaise de se placer au niveau des meilleurs standards internationaux en la matière.
Selim Benabdelkhalek