De gauche à droite : Mohammed Rachid, Directeur en charge des Affaires Institutionnelles, Manal Bernoussi, Directeur Stratégie, Marketing & Communication, Said Ibrahimi, CEO de CasaFinanceCity, Lamia Merzouki, Directeur Général Adjoint, Hicham Zegrary, Secrétaire Général.
Jeudi 23 février, au siège de Casablanca Finance City, M. Saïd Ibrahimi, PDG de CFCA, accompagné de son top management, a reçu la presse nationale pour discuter du bilan de la place financière et de son développement en cours et à venir. L’exercice était particulièrement attendu du fait de la rareté des sorties médiatiques de Casablanca Finance City Authority, qui contraste avec la fréquence à laquelle les activités de la place sont discutées dans la presse, du fait de son dynamisme.
C’était donc un peu un moment de retrouvailles entre les journalistes et CFCA, qui s’est déroulé dans une ambiance décontractée et bon enfant. M. Ibrahimi et son équipe ont ainsi profité de l’occasion pour rappeler les réalisations de CFC, qui est maintenant le premier centre financier du continent, et le chemin parcouru depuis 2010, date de sa création.
Un hub économique et financier africain
Avec 144 entreprises membres à ce jour, CFC a constitué une forte communauté composée de sociétés financières, de sièges régionaux de multinationales, de prestataires de services et de holdings. Ces entreprises de premier plan comprennent des leaders, dont Lloyd’s, Bank of China, The Boston Consulting Group, Africa50, Clifford Chance ou Accor. Les entreprises membres de CFC sont à 70 % sont d’origine internationale : 62 % viennent d’Europe, 17 % d’Amérique, 7 % du Moyen-Orient, 6 % d’Afrique et 5 % d’Asie.
CFC assume pleinement son rôle de catalyseur du business vers l’Afrique. Les entreprises membres ont ainsi réalisé 74% des investissements du Maroc sur le continent l’année dernière, avec un montant des investissements des membres CFC en Afrique en hausse de 80%. De plus, ces entreprises opèrent aujourd’hui sur la majeure partie du continent avec 46 pays couverts.
Une proposition de valeur attractive
« Nos entreprises sont à Casablanca, pour se déployer sur le continent », a déclaré d’emblée M. Ibrahimi. Cette orientation est au cœur de la stratégie de CFC, qui a conçu pour ses membres une proposition de valeur favorisant l’extension de leurs activités en Afrique. Cet accompagnement se décline en trois volets : doing business, communauté et expertise.
Une offre « doing business » évolutive
Selon M. Ibrahimi, « une place financière a différents impacts, et elle est notamment un catalyseur de réformes. D’ailleurs, l’une des marques d’attractivité les plus importantes d’une telle place est le cadre juridique qui va avec ». C’est ainsi qu’en lien avec les autorités compétentes, CFC a été à l’origine de réformes pour la facilitation de l’environnement des affaires de ses membres, et a mis en place différents services dans ce sens : les entreprises peuvent par exemple finaliser leurs formalités de création en 48 heures. Le guichet unique « doing business » de CFC a été mis en place et permet, entre autres, aux salariés étrangers d’obtenir leur contrat de travail en deux jours, et de réaliser les formalités de légalisation des signatures et de certification de la conformité des copies au sein même des locaux de CFC.
À cela s’ajoute la possibilité de recourir à la médiation ou l’arbitrage du CIMAC (Casablanca International Mediation & Arbitration Centre). Ce centre, qui est totalement indépendant, fonctionne en quatre langues (anglais, arabe, espagnol et français), et réunit des arbitres de très haut niveau, reconnus sur la scène internationale, par exemple Laurent Lévy (Suisse), ex Vice-Président de la Cour d’Arbitrage Internationale (ICC), Président de la Cour d’arbitrage du CIMAC, ou encore Michael Black (Angleterre), arbitre international depuis plus de 40 ans et concepteur de la Cour d’arbitrage et du système judiciaire de DIFC.
CFC joue également un rôle centralisateur auprès de l’Office des Changes : interlocuteur de l’institution, la place financière canalise ainsi toutes les demandes d’autorisation, d’information et de dérogation de ses entreprises membres, assurant le suivi de leurs démarches directement avec les services de l’Office des Changes.
Une communauté et des expertises pour de réelles opportunités d’affaires sur le Continent
CFC développe et partage de manière régulière, avec sa communauté, une expertise à différents niveaux : expertise métier (finance verte, finance participative, fintech…), expertise thématique (intégration africaine, cartographie des risques par pays…), expertise géographique (opportunités d’investissement en Afrique, etc.). Ces expertises sont associées à des plates-formes de networking car, selon Lamia Merzouki, DGA de CFCA, « l’idée, c’est que chaque entreprise apporte ainsi son expertise ».
Un réseau de partenaires internationaux
Singapour, Londres, Luxembourg, Montréal, Paris, Astana et Busan…Les partenariats de CFC comprennent de nombreux volets, dont un partage d’expertises qui touchent plusieurs domaines porteurs pour les économies marocaine et africaine : fintech, marchés dérivés, développement des marchés de capitaux ou encore finance verte, ce dernier domaine formant une orientation clé de la place financière de Casablanca.
CFC se définit en effet comme un « centre financier vert » et a été un membre fondateur et le premier centre africain à rejoindre le Réseau international des places financières vertes et de la finance durable, dont le lancement a eu lieu à Casablanca fin septembre 2017.
La place financière a déjà signé plusieurs partenariats avec les agences de promotion des investissements de 14 pays du continent, et ce, afin d’accompagner plus efficacement ses membres dans les territoires concernés.
CFC prête à investir ses nouveaux locaux
La période à venir promet d’amener du nouveau pour la place financière casablancaise. Tout d’abord, comme le dit M. Ibrahimi, « il nous manquait un toit pour regrouper cette communauté ». C’est ainsi que vers la fin de l’année, CFC, ainsi qu’une quinzaine de sociétés dont les noms n’ont pas encore été dévoilés, va s’installer dans la tour en construction au niveau de l’ancien aéroport d’Anfa. Dans les 4 années à venir, selon le PDG de CFCA, plusieurs autres bâtiments seront achevés pour installer les autres membres de CFC, afin de donner une dimension physique à la place financière.
Par ailleurs, un texte de loi est en projet, qui devrait permettre l’intégration de la place financière offshore de Tanger au sein de CFC. « Nous allons harmoniser deux statuts qui pouvaient se faire concurrence dans l’esprit des investisseurs étrangers », dixit M. Ibrahimi, qui ajoute qu’il s’agit également d’apporter à la PFOT le pilotage qui lui manque actuellement. Casablanca Finance City aura ainsi un prolongement à Tanger. Enfin, le projet de loi vise également à élargir le scope des entreprises éligibles à CFC, à savoir les banques/holdings offshore et les sociétés de négoce.
Selim Benabdelkhalek