Les autorités américaines ont tenu, mercredi, plusieurs points de presse pour rappeler que les lois aux États-Unis n’ont pas changé ainsi que les règles appliquées à la frontière avec le Canada.
Même si la consommation de la marijuana à usage récréatif est légale dans neuf états aux États-Unis, sa possession, sa production et sa distribution sont interdites par les lois fédérales américaines, affirme Richard Roberts, directeur adjoint à la sécurité frontalière pour le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (SDPF).
Toute violation de ces lois en entrant aux États-Unis peut donner lieu à un refus d’entrée, à une saisie, à une amende et à une arrestation, prévient-il.
Aaron Bowker, agent des communications pour le SDPF a, pour sa part, que les Etats unis ne reconnaissent pas les pardons des pays étrangers, ainsi, une personne qui a déjà été reconnue coupable de possession de cannabis au Canada pourrait se voir refuser l’entrée aux États-Unis, même si elle a obtenu le pardon.
En général, tous ceux qui ont des problèmes de consommation de drogue, qui ont déjà été déclarés coupables d’une infraction en matière de stupéfiants ou qui admettent avoir enfreint les lois d’un État, des États-Unis ou d’un autre pays, sont inadmissibles.
De même, un Canadien qui voyage pour des raisons liées à l’industrie du cannabis pourrait être interdit de séjour. Ce n’est pas une raison légale d’entrer aux États-Unis, affirme Aaron Bowker. Cependant, les Canadiens qui travaillent dans cette industrie, mais qui ne voyagent pas aux États-Unis pour affaires pourront entrer sur le territoire américain.
A signaler que de leur côté, les autorités canadiennes demandent désormais aux visiteurs et aux Canadiens s’ils possèdent du cannabis, puisque le fait d’apporter cette substance au Canada demeure illégal.
Cependant, la légalisation du cannabis n’est que la première étape du processus entamé, a assuré le gouvernement fédéral, soulignant notamment la réglementation à venir concernant les produits comestibles et la formation d’un plus grand nombre de policiers capables de détecter les capacités affaiblies par la drogue.
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a indiqué que les prochaines mesures doivent être mises en place dans le bon ordre, décrivant la légalisation du cannabis comme un processus et non l’activation d’un simple interrupteur.
Ces prochaines étapes comprennent des règles pour encadrer les autres formes de consommation de cannabis, des recherches scientifiques sur les impacts de la légalisation et un projet de loi permettant de simplifier les démarches de pardon concernant les condamnations antérieures pour possession simple de marijuana.
Le gouvernement prévoit d’ailleurs tenir des consultations vers la fin de l’année sur les règles entourant les « nouvelles catégories » de cannabis, incluant les produits alimentaires et les concentrés.
Les produits comestibles ne feront pas l’objet d’une nouvelle loi, mais seulement de règlements qui doivent être approuvés par Santé Canada d’ici le 17 octobre 2019, faute de quoi tous les produits alimentaires deviendront légaux sans aucun cadre.
Le gouvernement a par contre l’intention de finaliser le règlement bien avant l’élection fédérale prévue pour l’automne 2019. Il prévoit aussi le lancement, dès mercredi, d’une nouvelle campagne de sensibilisation sur la consommation de cannabis qui s’adresse particulièrement aux jeunes sur les médias sociaux, ainsi que les communautés culturelles et les Autochtones, par l’entremise d’organismes communautaires.
LNT avec Map