Gina Haspel, candidate à la tête de la CIA, témoigne devant une commission sénatoriale à Washington, le 9 mai 2018 © AFP MANDEL NGAN
La CIA ne reprendra pas le programme d’interrogatoires poussés introduit après les attentats du 11-Septembre et assimilé à de la torture, même si le président le demandait, a assuré mercredi au Congrès Gina Haspel, choisie pour diriger l’agence américaine de renseignement.
« Je peux vous assurer de mon engagement personnel et sans réserve, que sous ma direction la CIA ne reprendra pas un tel programme d’interrogatoire et de détention », a-t-elle affirmé devant une commission sénatoriale, alors qu’elle a été impliquée dans des interrogatoires où des militants présumés d’Al-Qaïda avaient été torturés en 2002.
« Mon code moral est solide. Je ne permettrais pas à la CIA de poursuivre des activités que j’estimerais amorales, même si elles étaient techniquement légales. Je ne le permettrait pas du tout », a-t-elle assuré, alors qu’un sénateur lui dmeandait si elle obéirait à un ordre du président dans ce sens.
Ginal Haspel a rappelé que les pratiques utilisées à l’époque étaient déjà interdites par le code de conduite militaire, qui sert aujourd’hui de référence à la législation qui a abrogé l’autorisation de procéder à des interrogatoires poussés donnée par l’administration Bush.
Mme Haspel, qui a passé 33 ans au sein de l’agence basée à Langley (Virginie), a créé la polémique pour avoir dirigé pendant au moins une partie de l’année 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande, où les détenus suspectés d’appartenir à Al-Qaïda étaient fréquemment torturés.
Ces séances incluaient notamment des simulacres de noyade (« waterboarding ») qui ont été bannis par l’ancien président démocrate Barack Obama.
« Avec le recul, il est clair (…) que la CIA n’était pas prête à conduire un programme de détention et d’interrogatoire », a-t-elle admis mercredi.
LNT avec Afp