Principale organisation représentative des différents acteurs du Contrôle et de la Constriction, l’Association Marocaine des Bureaux de Contrôle vient d’organiser à Casablanca la deuxième édition de son cycle de ses Table Ronde sous le thème : ‘‘Renchérissement des coûts : Quels risques pour les entreprises du BTP ? (Assurances et Contrôle) ’’.
Driss El Bahloul, Président de l’AMBC, a indiqué que cet événement rassemble les principaux acteurs du secteur du BTP, à savoir, les architectes, les géomètres topographes, les ingénieurs, les bureaux de contrôle, les promoteurs immobiliers, les assureurs…sont venus débattre de la problématique de la hausse des prix des matériaux et des carburants dans le but de trouver les réponses adéquates. Et de préciser que dans un contexte mondial inflationniste, le secteur manque grandement de visibilité : ‘‘ Dans une conjoncture aussi compliquée, il faut savoir s’adapter ’’.
D’autres intervenants ont souligné que les professionnels de la construction, engagés en louage d’ouvrage, auront à gérer une situation économique inédite de par les fluctuations informationnelles qu’elles soient contractuelles et/ou fonctionnelles, que par la recherche de la rationalité et l’optimisation dans l’emploi de la matière et de l’énergie.
Les deux thèmes de cette rencontre qui a rassemblé une panoplie d’experts et de professionnels du secteur, s’inscrivent dans un contexte exceptionnel de hausse des prix des matières premières et des potentielles ruptures d’approvisionnement et se déclinent comme suit : l’assistance de l’Assureur dans toute stratégie de réévaluation et de couverture du risque-construction, ainsi que l’accompagnement assurantiel de conjoncture ; la contribution du Contrôleur Technique dans toute stratégie d’optimisation dans le cadre de la normalité du risque, ainsi que dans la vigilance matériaux et procédés pour une réalisation conforme.
Concernant la thématique principale, d’autres intervenants ont estimé qu’il faut substituer le probable apport aux constructeurs, notamment ceux engagés dans les adjudications publiques et qui sont affrontés aux difficultés de les exécuter dans un environnement de fluctuations stochastiques.
Certes l’État a mis en place des mesures de facilitation, mais l’apport des professionnels en conseil/accompagnement assurantiel, d’optimisation et de vigilance technique constituera un complément essentiel à une gestion de conjoncture. De là, la thématique centrale de cette édition trouve du sens à savoir, la gestion concourante des dispositions palliatives face aux difficultés conjoncturelle.
Pour sa part, M. Abdelmajid El Hor, un vieux routier du secteur du Contrôle et de l’Audit dans la Construction, explique qu’aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de mettre à la disposition des constructeurs une plateforme de données visant le partage des connaissances acquises en construction. Et d’ajouter qu’il est aussi important d’encourager l’ingénierie concourante dans la chaîne de la construction du Maitre d’ouvrage à l’exploitant en vue d’assurer une optimisation Matière et Energie dans la normale prévention du risque ouvrage.
Aussi et dans la réalisation des ouvrages, et en considérant tous seuils normaux de suffisance et de sécurité réglementaire, il faut mettre en place une définition claire et précise de l’optimisation dans l’emploi de la matière et de l’énergie.
M. El Hor tient à préciser qu’il est fondamental d’introduire la norme NF 03-100 (en cours de marocanisation) comme cadre juridique devant définir les missions principales et complémentaires du bureau de contrôle technique.
Au terme de cette 2ème Table Ronde, les participant ont été unanimes au sujet du choix du bureau de contrôle technique qui doit être, disent-ils, en rapport avec l’ouvrage soumis à son contrôle et il n’est pas toujours adéquat de le laisser au seul choix du maître d’ouvrage. Cette option doit être concertée entre les parties impliquées.
Pour les participants aussi, le bureau de contrôle technique doit être un capital de connaissances techniques de construction et doit s’ouvrir aux constructeurs pour les besoins du conseil, la formation, l’assistance, la labélisation, etc…
Et de conclure que les associations professionnelles des constructeurs, y compris l’AMBC, doivent être associées à l’indexation des prix de tous les entrants dans la construction : ‘‘L’AMBC est invitée à mettre en place un site internet interactif pour le partage de la connaissance et l’analyse de la pathologie de la construction’’.
Pour rappel, la première édition des Tables Rondes de l’AMBC a été l’occasion d’inaugurer une nouvelle forme de communication entre les professionnels de la construction. A travers ses Tables Rondes, l’AMBC ambitionne de renforcer le partage de la connaissance professionnelle entre les constructeurs. C’est une première étape nécessaire au nivellement des acquis métiers et au pontage nourricier du savoir-faire technique et d’ingénierie. La deuxième étape est l’identification des carences palières en vue de contribuer utilement à relever les défis de l’environnement de travail. La troisième étape est la contribution à la construction de l’écosystème professionnel du bâtiment.
H.Z