
Le Maroc a retrouvé en 2021, le niveau d’activité qu’il avait en 2019, avec une croissance de 6% sur les principaux secteurs exportateurs, a affirmé Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, intervenant lors d’un webinaire organisé par la BritCham sous le thème « 2022 – Année de réelle reprise économique ? ».
Il est à rappeler que les chiffres partagés par l’Office des changes et arrêtés à fin novembre 2021 montrent une bonne dynamique des exportations.
Au niveau de l’automobile, à fin novembre 2019 les exportations représentaient 71 milliards de dirhams, et à 75 milliards de dirhams à fin novembre 2021, affirme M. Tazi, soulignant que ces chiffres ressortent alors que le Maroc a été pénalisé par la non-disponibilité des semi-conducteurs.
Pour sa part, les exportations de phosphate, qui a été tiré par la hausse des matières premières, sont passées de 45 milliards à 69 milliards de dirhams, durant la même période.
Concernant l’agro-alimentaire, les exportations sont passées de 54 MDH à fin novembre 2019 à 62 MDH à fin novembre 2021.
Ainsi, à fin novembre 2021, les exportations marocaines sont passées à 293 MDH, contre 258 MDH à fin novembre 2019.
« Plusieurs secteurs ont dépassé les niveaux de 2019, néanmoins il reste des secteurs qui n’ont pas encore repris leur niveau d’avant la crise », explique Mehdi Tazi.
Il s’agit en effet de l’aéronautique, qui enregistre une légère baisse, passant de 14 milliards de dirhams à fin novembre 2019 à 13,8 milliards à fin novembre 2021. Pareil pour le textile et cuir, qui ont enregistré un volume d’exposition de 34,5 MDH en 2019 contre 33,5 MDH en 2021.
M. Tazi a affirmé que plusieurs secteurs montrent un fort potentiel d’exposition à l’avenir. Il s’agit des énergies vertes, de la pharmacie notamment avec la production de vaccins pour le continent africain, et de l’industrie du chanvre qui devrait démarrer dans les prochaines années.
Concernant les mesures prises par le gouvernement pour relancer l’économie, M. Tazi a salué le travail fait par le gouvernement sur la TVA et les incitations fiscales qui vont permettre aux entreprises marocaines de profiter de cette reprise.
Le vice-président général de la CGEM a également souligné que le Maroc est doté d’une plateforme industrielle offrant des atouts forts aussi bien pour les investisseurs marocains qu’étrangers. Et de préciser que la plateforme industrielle du Maroc dispose d’un ensemble d’atouts à savoir la stabilité (politique, économique et monétaire), les infrastructures, la qualité des ressources humaines ainsi que la proximité géographique avec l’Europe.
Interrogé sur les facteurs derrière l’installation de la société britannique Sound Energy au Maroc, le Directeur général de Sound Energy, Mohammed Seghiri, a déclaré que le Maroc bénéficiait d’une administration « organisée, compétente», mais aussi que le Maroc disposait « d’opportunités à foison » ce qui pousse son entreprise à investir davantage au Royaume. M. Seghiri a également mis en avant la stabilité dont jouit le Royaume sur le plan institutionnel et social. « Le Maroc est sûr sur le plan sécuritaire, policier et juridique très important pour les investisseurs ainsi que sur le plan financier avec une monnaie stable et un système bancaire, parmi les meilleurs en Afrique ».
Mohammed Seghiri a également souligné que son entreprise a quitté l’Italie pour investir au Maroc, parce que le Royaume affiche une politique claire avec des objectifs ambitieux pour le secteur de l’énergie.
M. Seghiri a évoqué le projet de câble électrique interconnectant le Maroc et le Royaume-Uni, qui est de l’ordre de 20 milliards de dollars d’investissement, soulignant la volonté des investisseurs de vouloir mener à bien ce projet.
Concernant les énergies renouvelables, M. Seghiri a déclaré que le Maroc est sur la bonne voie et qu’il faut continuer en améliorant le cadre réglementaire, et avec l’investissement du secteur privée et du public. « Pour notre part on va continuer à investir au Maroc. C’est un pays qui a un potentiel important et qui n’a pas encore donné toute la mesure de ce qu’il peut faire », a-t-il conclu.
De son côté, le Directeur Corporate pour la région Sud et Est de la Méditerranée (SEMED) à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Adil Chikhi, a déclaré que l’État marocain et les opérateurs doivent saisir l’occasion que présente le post-Covid-19 pour aboutir à « une meilleure souveraineté industrielle », en produisant davantage pour le marché marocain et le marché à l’export.
A. Loudni