Jeudi 25 avril, la Chambre de Commerce britannique a organisé une conférence sous le thème « Green Finance: où en est le financement de la croissance verte au Maroc ? », à laquelle étaient conviés trois acteurs particulièrement impliqués dans le domaine, à savoir MASEN, parmi les premiers émetteurs de Green Bonds au Maroc, à travers M. Tarik Hamane, le directeur du Pôle Développement, le Groupe Al Omrane, 1er émetteur de Social Bonds, représenté par son Président du Directoire, M. Badre Kanouni, et l’AMMC, qui joue un rôle central dans la promotion de ce type de financement au Maroc et sur le continent africain, représentée par sa présidente, Mme Nezha Hayat.
Le marché global des Green Bonds (ainsi que leur variante sociale, les Social Bonds), instruments financiers dont le produit est exclusivement affecté au financement des projets ayant des impacts environnementaux positifs, recèle un grand potentiel de développement, a expliqué la présidente de l’AMMC, relevant que ces instruments supportent tout type de structuration financière et qu’ils sont normés par des référentiels internationaux reconnus.
Ainsi, un total de 5 émissions durables ont été réalisées sur le marché marocain, totalisant un montant global de près de 4 milliards de dirhams, et
Mme Hayat a confirmé l’appétit du marché pour les émissions portant un label durable, se félicitant des innovations en terme d’émetteurs, de projets éligibles, d’affectation des fonds, de devises d’émission et de catégories d’instruments.
L’Agence Marocaine pour l’Énergie Durable a été la première à émettre une obligation verte. 1,5 milliards de dirhams avaient été levés en 2016. « Une expérience enrichissante qui nous a pris une année pour constituer notre dossier », a précisé Tarik Hamane, en mettant en avant un gain moyen d’environ 20% par rapport à une opération de financement classique. « D’autres émissions seront faites par MASEN », a-t-il assuré.
De son côté, M. Badre Kanouni a insisté sur l’impact de l’émission d’un milliard de dirhams d’obligations vertes et sociales effectué par son groupe en novembre 2018. « Des logements sociaux sont aujourd’hui entièrement pensés pour réduire la facture énergétique. D’autres projets sont en cours ». Une cellule Innovation, Recherche & Développement vient même de voir le jour au sein du Groupe Al Omrane. « Nous espérons que d’autres acteurs dans l’immobilier emprunteront le chemin de la finance verte », a-t-il déclaré tout en rappelant que l’émission du groupe a été souscrite 8,2 fois.
Il a également affirmé que cette opération est de nature à accompagner le groupe dans l’accélération de sa modernisation par le renforcement du haut du bilan et l’optimisation du coût d’endettement, tout en se positionnant comme émetteur régulier sur le marché obligataire.
L’AMMC et les deux premiers émetteurs marocains se sont dit confiants de voir d’autres acteurs prochainement passer par la finance verte. Au-delà d’une nécessite pour le climat, il s’agit selon eux d’un investissement prometteur.
SB