Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une session pléniaire au Parlement européen à Strasbourg, le 13 mars 2018 © AFP/Archives FREDERICK FLORIN
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé mardi qu’il était temps de passer des « discours » sur le Brexit à leur traduction dans des textes juridiques afin d’organiser concrètement le retrait du Royaume-Uni et sa future relation avec l’UE.
Dans un discours devant le Parlement européen, M. Juncker a aussi demandé aux Britanniques « plus de clarté », notamment sur la manière d’éviter le retour d’une « frontière dure » en Irlande, soulignant qu’il ne s’agissait pas d' »une question irlandaise mais d’une question européenne ».
A près d’un an de la date programmée du Brexit, « il est maintenant temps de traduire les discours en traités, les engagements en accords, les vastes suggestions et souhaits sur la future relation en solutions réalisables », a dit le chef de l’exécutif européen devant les eurodéputés réunis à Strasbourg.
Mme May « doit nous donner plus de clarté sur comment le Royaume-Uni voit sa future relation avec l’UE », a-t-il insisté, alors que la dirigeante conservatrice a déjà précisé ses souhaits dans un discours début mars, confirmant sa détermination à quitter le marché unique et l’union douanière.
M. Juncker s’exprimait en amont d’un sommet européen, programmé les 22-23 mars à Bruxelles, au cours duquel les 27 doivent adopter leur position pour négocier le cadre de la relation post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni, notamment sur le plan commercial.
Ce volet crucial des tractations avec Londres n’a pas encore démarré, les discussions s’étant jusqu’ici concentrées sur la préparation du traité scellant le Brexit, avec de lourds dossiers comme la facture du divorce, le sort des expatriés et l’avenir de la frontière irlandaise.
Le négociateur en chef au nom de l’UE, Michel Barnier, a mis sur la table fin février un document de 120 pages, qui traduit en langage juridique les compromis parfois ambigus entre les deux parties qui avaient été conclus en décembre sur ces trois thèmes.
Mais le Royaume-Uni a vertement réagi à ce projet de texte, assurant qu’il n’accepterait « jamais » ses dispositions concernant la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord, qui menacent selon elle l’intégrité du pays.
Bruxelles propose la mise en place d' »un espace règlementaire commun » incluant l’UE et l’Irlande du Nord, au cas où aucune autre solution satisfaisante ne serait proposée par le Royaume-Uni.
« Nous sommes prêts à travailler » sur les autres options, « mais nous devons recevoir des propositions concrètes du Royaume-Uni d’abord », a dit mardi M. Juncker.
LNT avec Afp