L'AEM, basée à Londres, est chargée de l'évaluation scientifique, de la supervision et des contrôles de sécurité pour les médicaments à usages humains et vétérinaires commercialisés dans l'UE © AFP/Archives Daniel LEAL-OLIVAS
La Commission européenne publie samedi son évaluation « objective » des 23 villes candidates pour accueillir les deux agences européennes qui devront quitter Londres suite au Brexit, en amont d’une bataille politique entre Etats membres.
Mais ce n’est ni un « classement », ni une « présélection », a insisté un porte-parole de l’institution: la Commission avait été commanditée pour passer ces candidatures aux cribles des critères définis par les 27 Etats membres, eux-mêmes très intéressés par les prometteuses retombées économiques générées par ces deux organismes.
Son rapport servira de « base » à une « discussion politique » mi-octobre. Mais la décision ne sera prise que lors d’un conseil des ministres à 27 le 20 novembre, par un vote à bulletin secret.
L’Agence européenne du médicament (AEM) et l’Autorité bancaire européenne (ABE), actuellement basées à Londres, se voient contraintes de déménager en prévision de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, prévue fin mars 2019.
La compétition pour héberger ces agences, synonymes de prestige et de retombées économiques, s’annonce rude, en particulier pour l’AEM qui compte près de 900 employés et pour laquelle 19 villes ont postulé.
Huit se sont proposées pour l’ABE, moins importante mais qui compte tout de même un peu moins de 200 employés.
L’examen de la Commission n’a aucune valeur contraignante pour les Etats membres.
Tous les candidats se sont lancés dans une campagne de publicité intense pour tenter de séduire les dirigeants européens, mais aussi en premier lieu les employés des agences.
– Retombées économiques –
L’AEM a prévenu que « l’avenir de la santé publique en Europe » était en jeu dans le choix à venir, après les résultats d’une enquête réalisée auprès de son équipe montrant que ses employés étaient prêts à démissionner en masse si leur nouvelle destination ne leur convenait pas.
« Pour certains endroits, les taux de rétention du personnel pourrait être très en dessous de 30%. Ce qui signifierait que l’Agence ne serait plus capable de fonctionner », affirme l’AEM dans un communiqué de presse.
L’Agence ne cite aucune ville dans les résultats de son enquête, qu’elle a volontairement rendus anonymes. Mais selon le site Politico, Bratislava, Varsovie, Bucarest et Sofia font partie des villes qui rebutent le plus.
A l’inverse, Amsterdam, Barcelone et Vienne auraient leurs faveurs.
Athènes, Bruxelles, Bonn (Allemagne), Copenhague, Dublin, Helsinki, Lille (France), Milan (Italie), Porto (Portugal), Zagreb et Malte sont aussi sur les rangs.
L’AEM est chargée de l’évaluation scientifique, de la supervision et des contrôles de sécurité pour les médicaments à usages humains et vétérinaires commercialisés dans l’UE.
Installée depuis 1995 dans le quartier d’affaires de Canary Wharf à Londres, elle a par exemple généré des réservations de 30.000 nuitées d’hôtels pour ses nombreux visiteurs en 2015.
Pour l’ABE, connue pour les tests de résistance qu’elle mène sur les banques européennes, Bruxelles, Dublin, Francfort, Paris, Prague, Luxembourg, Vienne et Varsovie ont posé leur candidature.
Plusieurs critères ont été définis par le Conseil européen, outre la capacité d’être opérationnel dès le transfert: l’accessibilité, la présence d’écoles, l’accès au marché du travail et aux soins médicaux.
Un certain équilibre géographique dans la répartition avec les autres agences de l’UE devra aussi être respecté.
LNT avec Afp