Cela fait 6 mois que le boycott de Centrale Danone a commencé. La filiale marocaine détenue à la quasi-totalité des actions par la multinationale française a annoncé le montant définitif de ses pertes : son chiffre d’affaires a chuté de 19%.
Et suite à la baisse des prix, la reprise reste timide.
Dans une épicerie du centre-ville de Casablanca, Karim sert ses clients derrière son comptoir. Depuis le boycott commencé en avril dernier, il ne compte pas sur la vente du lait Centrale Danone pour maintenir son activité. « Danone, oui, en en vend, maintenant ça va, les gens commencent à oser en acheter. Centrale, c’est en baisse, avant ils me fournissaient beaucoup, maintenant ils me fournissent environ moitié moins de marchandises. »
Le segment du lait, principalement boycotté, a baissé de 28% à fin juin 2018, selon les résultats semestriels de la filiale marocaine de Danone.
Le boycott a causé une perte totale de 10,5 millions d’euros, contre 13,6 annoncés lors du Profit Warning du 4 juin dernier.
Un rattrapage dû à une baisse du prix du lait, selon la filiale. Il faut désormais 3,20 dirhams pour acheter un demi-litre de lait, contre 3,50 dirhams auparavant.
Une baisse qui n’est pas suffisante selon Khadijah, femme de ménage à Casablanca qui gagne environ 2000 dirhams par mois. « Je suis fâchée avec eux parce que cela coûte cher pour nous. Nous sommes des pauvres, on ne trouve pas de travail pour acheter à manger. Oui, ils ont baissé les prix mais de pas beaucoup. »
Centrale Danone n’est pas la seule entreprise dont les résultats ont été affectés. Les Eaux minérales d’Oulmès, qui commercialisent l’eau Sidi Ali, ont annoncé une baisse de près de 18% de leur chiffre d’affaires, mais réalisent néanmoins une bénéfice au terme de ‘exercice semestriel.
LNT avec source RFI