La Bourse de Londres va intégrer l’Arabie Saoudite dans son prestigieux indice boursier des pays émergents, en pleine offensive des Saoudiens pour diversifier leur économie et s’ouvrir à la finance internationale.
FTSE Russell, la filiale spécialisée dans les indices de marchés de l’opérateur London Stock Exchange, a annoncé jeudi dans un communiqué que les valeurs boursières saoudiennes rejoindront à partir de mars 2019 le FTSE Emerging Index.
Selon le groupe britannique, l’Arabie Saoudite respecte désormais les critères pour faire partie de cette indice, grâce aux réformes récemment entreprises, avec notamment l’ouverture de son marché aux investisseurs internationaux.
L’inclusion dans un indice prisé des marchés, qui comprend des valeurs chinoises, indiennes, russes ou qataries, devrait permettre aux actions saoudiennes de gagner fortement en visibilité et de drainer des milliards de dollars de capitaux.
Quelque 5 milliards de dollars pourraient être investis dans les actions saoudiennes à travers cet indice, selon une estimation de la banque d’investissement égyptienne EFG Hermes, citée par Bloomberg.
L’Arabie Saoudite deviendra le principal marché du Moyen-Orient au sein du FTSE Emerging Index avec une pondération de 2,7%, qui pourrait même grimper à 4,6% en cas d’introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien Saudi Aramco à la Bourse de Ryad.
L’arrivée sur les marchés d’Aramco suscite l’appétit des plus grandes places financières mondiales, comme New York, Londres et Hong Kong, même si le Wall Street Journal affirmait récemment que l’opération n’aurait lieu que sur la seule Bourse saoudienne.
Le flou règne autour de la faisabilité de ce projet, qui devrait avoir lieu en 2018 selon le patron d’Aramco, alors que le Financial Times assurait au contraire qu’il serait repoussé à l’année prochaine, compte tenu d’incertitudes sur sa valorisation et sur l’accueil des investisseurs.
Environ 5% du capital du géant saoudien devrait être mis en Bourse pour une valorisation totale espérée à 2.000 milliards de dollars.
Ce projet hors norme, qui pourrait être la plus grande introduction en Bourse jamais réalisée, est le point d’orgue du vaste plan de réformes enclenché en 2016 par le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane.
Ce plan, appelé « Vision 2030 », doit permettre à l’économie saoudienne de poser des jalons pour l’avenir et de réduire sa dépendance au pétrole.
Mohammed ben Salmane s’emploie d’ailleurs à promouvoir ses efforts d’ouverture à l’étranger. Il a effectué une visite au Royaume-Uni début mars et aux Etats-Unis ces derniers jours, et devrait se rendre en France début avril.
LNT avec Afp