Comme à chaque conférence de présentation des résultats de BMCE, c’est M. Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur-Directeur Général Exécutif du Groupe BMCE Bank Of Africa qui a présenté les grandes lignes de l’activité de l’exercice clôturé au 31 décembre 2017.
Pour ne pas déroger à la règle qui énonce d’abord le contexte économique mondial, il a commencé par inscrire la conjoncture économique marocaine dans un cadre international où la croissance ne cesse de se conforter.
En effet, avec une croissance marocaine de 3,3% selon BAM, notre pays est sur la même ligne que les pays émergents, mais aussi celle prévue en Afrique pour 2018 alors qu’elle n’a été que de 2,7% en 2017 et sachant qu’elle est tombée de 10% en 2010 à 2% ces dernières années.
Si la quête de la croissance africaine est généralisée et qu’elle conditionne l’activité bancaire du groupe BMCE Bank Of Africa, un constat s’impose, c’est qu’ elle est plus soutenue, à 6,4%, dans les pays de l’UEMOA qui se sont plus diversifiés.
C’est le cas de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique centrale alors que ceux de l’Ouest restent fragiles comme le Congo et la Guinée qui ont connu une croissance négative respectivement de – 3,6% et -7,4% pour ne citer que ces deux cas pour la gravité de leur situation.
Dans un contexte économique africain très important pour le groupe, les fondamentaux de l’activité bancaire marocaine sont maîtrisés selon M. Brahim Benjelloun et la croissance est équilibrée.
Le Maroc s’oriente vers une nouvelle politique économique de croissance intégrée sur les plans régional, en faveur des jeunes et des femmes.
En effet, la croissance économique hors agriculture confirme une tendance croissante, éloignant l’adage qui disait que « gouverner au Maroc, c’est pleuvoir » alors même que l’agriculture se porte bien !
En ce qui concerne l’activité du groupe BMCE Bank M. Brahim Benjelloun fait un constat de départ très intéressant pour le secteur bancaire et qui justifie sa croissance externe notamment en Afrique, selon lequel les crédits sont inférieurs aux dépôts et que donc le coefficient de transformation qui avait atteint les 99% en 2013 est tombé à 87,2% en 2017, perdant ainsi 11,5 points.
Ce qui signifie, entre autres, qu’il y a d es segments qui continuent à ne pas avoir accès au financement bancaire malgré tous les efforts déployés par les banques en faveur des PME et TPME.
Et M. Benjelloun de reconnaître qu’entre le plan stratégique 2012-2015 et celui actuel de 2016-2020, il y a eu une baisse qui pousse le management de la banque à travailler sur une nouvelle stratégie en 2018 qui portera notamment sur une croissance externe choisie, dont le fondement sera la rationalisation et l’approfondissement des investissements dans les pays porteurs de création de richesse, à l’appui de la différenciation de croissance entre pays africains qu’il a exposée plus haut.
Mais, le groupe BMCE a beaucoup grandi ces dernières années avec des synergies diversifiées et un goodwill qui ne relève pas seulement du métier de banque.
C’est ainsi que les évolutions depuis le démarrage du plan stratégique 2016-2020 se traduisent par une progression du Résultat Net Social et le RNPG, de respectivement +7% et + 2% en moyenne annuelle dans un contexte de risque en augmentation traduit par une augmentation des provisions pour le couvrir.
Une analyse plus affinée démontre que la croissance du PNB, Produit Net Bancaire, incluant les activités génératrices d’intérêts et de commissions a connu une croissance de 6,4% en consolidé, c’est à dire au niveau du groupe et de 10% en social soit pour BMCE Bank, traduisant 90% du chiffre d’affaires du groupe et 80% pour la banque.
C’est dire que « le core business » du groupe se porte bien comme l’a souligné M. Brahim Benjelloun.
(Voir tableau des principaux fondamentaux du groupe et de la banque).
Par ailleurs, lors cette conférence de présentation des résultats 2017, la dimension africaine a été particulièrement mise en avant.
C’est ainsi que l’on a eu droit à des résultats détaillés pour chaque banque africaine et que l’on a appris aussi que le Groupe Bank Of Africa est en tête du groupe en tant que second contributeur aux bénéfices du groupe avec un RNPG de 76 millions d’euros, soit plus de 800 millions de dirhams, en croissance de 13% en 2017.
Mais aussi que le groupe africain gère 3,5 millions de comptes clients, en augmentation de 13,1% et que son réseau de 560 agences a triplé depuis 2008.
En conclusion, on peut dire qu’à la fin de la conférence de BMCE Bank, on ne pourra plus penser à la présence et l’évolution de BMCE en tant que banque nationale uniquement, tant sa dimension à l’international a été cette fois mise en avant !
Et ce d’autant que la banque présidée par M. Othman Benjelloun ne cesse de se développer en Europe également avec l’autorisation pour la filiale de Londres, d’ouvrir des représentations à Zurich en Suisse et Dubaï, ainsi qu’une succursale à Shanghai en Chine en octobre 2018 ..
Afifa Dassouli