Hicham Seffa, président du directoire de BMCI, a reçu la presse lundi 1er avril pour la traditionnelle présentation des résultats du groupe. Pour ce qui aura été une meilleure année que 2022, notamment grâce à la baisse de l’inflation, la filiale de BNP Paribas affiche des résultats solides, avec de belles performances au niveau de la collecte des dépôts notamment. « « Nos indicateurs de performance et de solidité financière se confirment », s’est félicité M. Seffa.
Côté chiffres, la banque a clôturé l’année avec un résultat net consolidé de 171 millions de dirhams (MDH), en baisse de 7,5% par rapport à l’année précédente. Cette diminution a été principalement influencée par les résultats d’un contrôle fiscal couvrant la période de 2019 à 2022. Hors éléments exceptionnels, il serait en croissance d’environ 15%, selon la direction de BMCI.
Crédits et dépôts en hausse
La performance de BMCI en 2O23 est particulièrement notable dans l’accroissement de ses activités principales. Les crédits octroyés à la clientèle ont vu une hausse significative de 8%, s’élevant à 58,9 milliards de dirhams à la fin de 2023, contre 54,5 milliards de dirhams l’année précédente. De même, les dépôts de la clientèle ont enregistré une progression de 7,2%, atteignant 47,5 milliards de dirhams, contre 44,3 milliards de dirhams en 2022. Une hausse bienvenue, selon M. Seffa : « 2023 était une année de redémarrage pour BMCI en termes de collecte ».
Au cœur de ces performances financières se trouve une augmentation notable du produit net bancaire (PNB) consolidé, qui a atteint 3,44 milliards de dirhams, marquant une hausse de 12,6% par rapport à l’année précédente. Cette croissance est attribuée à l’amélioration du résultat des opérations de marché et à l’expansion de la marge d’intérêts, reflétant l’efficacité de la stratégie de diversification des revenus de la banque.
Les résultats des opérations de marché, qui affichent également une belle croissance, sont « surtout portés par la bonne performance des résultats de change et la partie obligataire », selon la direction, ajoutant que si l’opération exceptionnelle de vente de BMCI Asset Management a évidemment pesé, la performance est surtout portée par le récurrent.
L’efficience opérationnelle de BMCI a également été mise en lumière, avec une réduction du coefficient d’exploitation à 63,7%, indiquant une gestion prudente et efficace. Cette performance est soutenue par un contrôle rigoureux des charges, qui ont totalisé 2,19 milliards de dirhams. Le résultat brut d’exploitation consolidé s’est ainsi élevé à 1,25 milliard de dirhams, en hausse de 27% par rapport à 2022, démontrant une amélioration considérable de la rentabilité opérationnelle.
Le coût du risque a connu une augmentation de 12,8%, fruit de l’approche prudente de BMCI en matière de provisionnement. Il faut « avoir en tête que notre [coût du risque] est orienté à la baisse depuis 2017 », note la direction, précisant que la hausse est principalement liée « à la population des clients les plus fragiles au niveau du crédit conso ».
Une année de redémarrage
Hicham Seffa a exprimé son enthousiasme face à ces résultats, qualifiant 2023 d’année de « rupture et de redémarrage » pour la banque. Les efforts continus pour maîtriser les charges, couplés à une croissance dynamique des activités principales, ont été particulièrement soulignés. M. Seffa a également mis en avant l’orientation stratégique de la banque vers le développement de ses canaux digitaux, visant à enrichir l’expérience client et à élargir l’offre de services.
En outre, la reconnaissance de BMCI au niveau international est confirmée par la note «AAA (mar)» attribuée par Fitch Ratings, reflétant sa solidité financière et sa capacité à maintenir des performances élevées. Cette notation, l’une des meilleures à l’échelle nationale, est un gage de confiance pour les clients et les investisseurs.
Pour 2024 et les années suivantes, BMCI va poursuivre son plan stratégique TWENTY4CHANGE, pour « s’adapter de manière agile et continue », explique M. Seffa. Et d’ajouter que « pour 2024, le client est au cœur de nos préoccupations plus que jamais », notant que le groupe compte « poursuivre le vaste chantier de transformation de la banque ». Sur ce dernier point, le président du directoire a relevé plusieurs projets phares : un programme IT, notamment le volet stabilisation, un programme digital avec une évolution « significative » de la palette de services, ou encore une revue des costumers journeys (parcours clients) à travers un programme dédié « afin de nous adapter aux nouvelles habitudes de nos clients ». Notons que l’un des objectifs de ce plan est « l’orientation du coefficient d’exploitation de la banque », afin qu’à l’horizon de 2026, la banque puisse atteindre un taux d’environ 55%.
Enfin, M. Seffa a conclu en insistant sur « l’absence totale » de trace de désengagement de BNP Paribas, continuant à nier les tenaces rumeurs qui circulent dans le secteur.
Selim Benabdelkhalek