Chambre des représentants
Le bilan d’étape de l’action gouvernementale a suscité des réactions divergentes des groupes et groupements parlementaires de la majorité et de l’opposition lors de son examen, mercredi, à la Chambre des représentants.
En effet, si la majorité a exprimé sa satisfaction quant aux réalisations enregistrées par l’exécutif, l’opposition estime que ces résultats sont insatisfaisants.
A cet égard, le groupe Justice et Développement s’est dit fier du climat constitutionnel distingué dans lequel le bilan d’étape a été présenté, notant qu’il « concrétise le modèle marocain exceptionnel » et consolide l’État des institutions, basé sur le principe de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.
Le bilan d’étape correspond au programme gouvernemental et il est en harmonie avec la base contractuelle liant le citoyen à l’institution représentative, a-t-il soutenu, appelant à la poursuite des réformes, l’immunisation de l’économie nationale et la consolidation du volet social, tout en tenant compte des catégories sociales vulnérables, sans omettre la capitalisation des réalisations et des acquis.
Plaidant en faveur du bilan de l’exécutif, le groupe a cité plus de 70 actions gouvernementales entreprises, concernant les questions liées à l’économie, au soutien de l’entreprise, à la lutte contre la corruption et à la consolidation de la démocratie, mettant l’accent sur les importants acquis réalisés par le gouvernement, tels que l’amélioration du climat des affaires au Maroc et du classement de l’indice de perception de la corruption.
De son côté, le groupe du Rassemblement constitutionnel a salué l’initiative du gouvernement visant à augmenter les crédits alloués aux secteurs de l’éducation et de la santé, étant donné qu’ils constituent les piliers du modèle de développement escompté.
Le groupe a, également, pris note des réalisations du gouvernement, tout en appelant à accorder une grande attention aux dysfonctionnements entachant la mise en œuvre du programme gouvernemental et des programmes sectoriels.
En tant que composante de la majorité gouvernementale, le groupe Haraki a souligné, lui, la nécessité de définir un nouvel horizon ayant un impact positif sur le citoyen marocain, appelant au contrôle de l’endettement et à l’adoption d’un indice évaluant le déficit d’investissement dans les zones éloignées.
Dans ce sillage, il a souligné l’impératif d’accorder plus d’attention au monde rural, dans le dessein de garantir la pérennité du développement escompté, tout en donnant une place de choix à la langue amazighe en tant que patrimoine commun de tous les Marocains.
Pour sa part, le groupe socialiste a rappelé que son parti a adopté les valeurs d’engagement, de responsabilité et de transparence à l’égard de l’action gouvernementale, soulignant que la stabilité politique est liée aux constantes référentielles fédératrices.
Le groupe a souligné la nécessité de tenir compte du contexte international et du classement de notation financière et de relever les défis liés à la recrudescence des mouvements de protestation, tout en préservant les acquis cumulés en matière des droits de l’Homme, notant que le nouveau modèle de développement repose sur la justice territoriale.
Même son de cloche chez le groupement du Progrès et du socialisme qui a mis l’accent sur les dysfonctionnements ayant marqué la mise en œuvre des programmes et chantiers sectoriels, tout en insistant sur la nécessité de faire preuve d’objectivité et de tenir compte du contexte politique précédant la formation du gouvernement.
En revanche, le groupe Authenticité et Modernité (opposition) a souligné que le bilan du gouvernement est « maigre », vu qu’il continue à s’endetter et ignore les rapports de la Cour des comptes, citant également l’augmentation des taux de chômage.
Le gouvernement n’a pas réussi à mettre en œuvre les programmes sectoriels, exerce de la pression sur la classe moyenne et menace la paix sociale, a-t-il poursuivi, appelant à l’activation des dispositions constitutionnelles relatives à la transparence et aux valeurs de probité, ainsi que la mise œuvre du programme des cités des métiers et des compétences.
Le groupe a également jugé nécessaire d’adopter la justice territoriale au niveau de la répartition des investissements publics et privés et d’accélérer la mise en œuvre du registre national unifié, à même de généraliser la couverture médicale, tout en mettant l’accent sur l’importance du traitement proactif des problèmes cruciaux et d’une interaction positive avec l’opinion publique.
Pour sa part, le groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme s’est interrogé sur l’efficacité des chantiers et programmes adoptés par l’exécutif, exprimant son regret pour les décisions hâtives ayant impacté négativement plusieurs catégories, telles que les commerçants.
Après avoir souligné la nécessité d’une plus grande solidarité gouvernementale, le groupe a exhorté l’exécutif à œuvrer de concert avec les partis de l’opposition, notant que les réalisations contenues dans le bilan d’étape consistent principalement en l’adoption des textes juridiques et résultent de la compétence exclusive du parlement.
Le groupe a mis en garde contre l’interruption du dialogue social et du plan national de promotion de l’emploi, décliné principalement dans la stratégie nationale intégrée pour la jeunesse, notamment dans une conjoncture où le taux de croissance est estimé à 2% au lieu de 5,5 % avancé par le programme gouvernemental.
En vue de dépasser la crise de confiance due à la minimisation du rôle des mécanismes, structures et instances de médiation, le groupe a formulé une série de solutions et propositions visant, principalement, à renforcer la liberté des médias, à garantir la participation des Marocains résidant à l’étranger, en accélérant la promulgation de la loi relative au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens et à plafonner les prix des carburants.
LNT avec MAP