Le portail électronique du PJD nous apprend que M. Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, aurait renoncé à son mandat de parlementaire à la Chambre des Représentants où il avait été élu le 7 octobre 2016 par les citoyens de la circonscription de Salé.
« A chaud », cette décision peut paraître surprenante, d’autant que les explications fournies par le PJD ne sont guère convaincantes, Benkirane n’étant plus à la tête du gouvernement.
Certains y verront une façon un peu abrupte, mais tout à fait dans le style impulsif de l’homme, de marquer son mécontentement à la suite de son échec à constituer un gouvernement et la nomination de son principal rival, Saad Eddine El Othmani, qui a réussi en quinze jours ce qu’il n’avait pu faire en cinq mois.
D’autres estimeront que M. Benkirane, qui a « plané » de longues années à la tête de l’Exécutif, ne veut pas se retrouver avec le « vulgus pecum », au beau milieu des travées parlementaires, avec d’autres « fantassins » lui qui, hier encore, tenait « son bâton de maréchal ».
De là à penser qu’il ne voudrait pas subir l’affront de voter en faveur de la prochaine déclaration gouvernementale que présentera vendredi 14 avril son rival préféré, il n’y a qu’un pas…
Enfin, hors de l’enceinte parlementaire, où il n’aurait eu pas grand chose à faire, lui le tribun populiste qui aurait pâti des petites minutes accordées par le président de la Chambre aux interventions des députes, il sera tout à fait libre de se lancer dans ses longues diatribes et ses discours enflammés, parce que, très visiblement, M. Benkirane n’a ni oublié, ni pardonné le « coup de Jarnac » infligé et son humiliante défaite.
En dehors des cadres institutionnels, le trublion reviendra plus facilement. La revanche n’est peut-être pas loin et El Othmani le comprendra sans doute assez vite, si ce n’est déjà fait !
Fahd YATA