Bassin du Sebou: De grands projets hydrauliques en marche

nizar baraka

Les grands projets hydrauliques actuellement en cours dans la zone d’intervention de l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou (ABHS) permettront d’accroître la capacité de stockage globale des infrastructures du bassin pour atteindre 8,14 milliards de m³, contre 6,1 milliards m³ auparavant, soit une augmentation de plus de 2 milliards de m³. C’est ce qu’a déclaré, lundi à Fès, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka.

Durant l’année écoulée, la zone couverte par l’Agence a connu plusieurs avancées majeures, dont le début de la mise en eau du barrage M’dez, situé dans la province de Sefrou, avec une capacité de stockage de 700 millions de m³. De plus, les travaux de construction du barrage de Koudiat Borna à Sidi Kacem, doté d’une capacité de 12 millions de m³, ont été finalisés. Ce dernier a pour vocation principale l’alimentation en eau potable et l’irrigation. Ces annonces ont été faites par le ministre lors des travaux du Conseil d’Administration de l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou, consacrés à l’exercice 2024.

Par ailleurs, Nizar Baraka a souligné la poursuite des travaux sur deux autres barrages stratégiques : le barrage Sidi Abbou, dont la capacité s’élève à 200 millions de m³, et le barrage Ratba, d’une capacité impressionnante de 1,9 milliard de m³, tous deux situés dans la province de Taounate. Les taux d’avancement de ces deux projets ont respectivement atteint 87 % et 33 %.

Le barrage Ratba jouera un rôle crucial, selon le ministre, en matière de protection contre les crues, de lutte contre l’envasement du barrage Al Wahda, ainsi que pour le soutien du transfert des excédents hydriques du bassin du Sebou vers celui du Bouregreg.

Le responsable gouvernemental a également annoncé le lancement des travaux de construction du barrage de Ribat El Kheir dans la province de Sefrou. Ce nouvel ouvrage, d’une capacité de 124 millions de m³, contribuera à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation de la région. S’ajoute à cela le démarrage des travaux du petit barrage « Hamdallah » dans la province de Sidi Kacem.

Parallèlement à ces réalisations, M. Baraka a insisté sur l’importance d’autres projets en cours, notamment le transfert des ressources hydriques du bassin du Sebou vers celui du Bouregreg. Ce transfert s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la tranche prioritaire du projet d’interconnexion entre ces deux bassins. À ce titre, il a été précisé que le volume transféré depuis le barrage de garde Sebou vers le barrage Sidi Mohamed Ben Abdallah a dépassé les 610 millions de m³, contribuant ainsi à répondre aux besoins en eau potable des zones côtières s’étendant de Rabat jusqu’au nord de Casablanca.

Le ministre a également mentionné la progression du projet de dépollution du bassin du Sebou, dont l’objectif est de garantir la qualité des eaux transférées vers le bassin du Bouregreg. Pour cela, des stations collectives ont été mises en place afin de traiter les margines issues des huileries d’olives. Par ailleurs, des mesures d’urgence ont été adoptées pour pallier le déficit en eau potable, incluant l’acquisition de camions-citernes, la réalisation de forages de reconnaissance et d’exploitation, ainsi que l’activation des comités régionaux et provinciaux dédiés à la gestion de l’eau.

Évoquant la situation hydrologique, M. Baraka a souligné que le bassin du Sebou a enregistré, au cours de l’année 2023-2024, une baisse des précipitations de 25,4 % par rapport à la moyenne annuelle. Malgré ce contexte difficile, le gouvernement poursuit l’exécution de programmes structurants visant à renforcer la résilience hydrique du bassin.

Il s’agit notamment de la poursuite du projet de transfert des eaux du barrage M’dez vers la plaine de Saïss, dans le but de réduire la surexploitation de la nappe phréatique locale. Le ministre a également annoncé la programmation de la construction de neuf petits barrages, conformément aux recommandations des commissions régionales présidées par les walis, ainsi que la poursuite des travaux de forage pour mobiliser davantage de ressources hydriques afin de répondre aux besoins conjoncturels, en particulier dans les zones rurales.

Dans le même esprit, il a rappelé l’engagement du gouvernement dans un programme de réutilisation des eaux usées traitées, destinées à l’arrosage des espaces verts, notamment dans les villes de Bouknadel et Salé. Des projets similaires sont actuellement à l’étude pour les villes de Fès, Meknès, Ifrane et Kénitra.

Le ministre n’a pas manqué de rappeler que ces efforts interviennent dans un contexte national marqué par un déficit pluviométrique persistant, le pays connaissant sept années consécutives de sécheresse. Cette situation a fortement impacté les ressources en eau à travers l’ensemble du Royaume.

Face à ces défis, il a tenu à réaffirmer l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre des solutions durables et efficaces, en stricte application des Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, des gouverneurs des provinces d’Ifrane et de Sefrou, ainsi que des élus locaux. Elle a été l’occasion de présenter le bilan des réalisations de l’Agence pour les années 2023 et 2024, ainsi que son plan d’action et son budget pour l’exercice 2025.

Le Conseil d’Administration a par ailleurs validé plusieurs conventions touchant à divers domaines : protection contre les inondations, dépollution industrielle de l’Oued Sebou, réutilisation des eaux usées traitées, préservation du domaine public hydraulique, et approvisionnement en eau potable et d’irrigation. Ces accords incluent également des partenariats avec des institutions étrangères ainsi qu’avec des établissements académiques nationaux.

LNT

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