Selon le dernier rapport de Moody’s sur le secteur bancaire au Maroc, les quatre banques marocaines notées par l’agence ont fait état d’une baisse de 53% de leur bénéfice net global pour 2020. La baisse de rentabilité résulte d’un provisionnement accru en prévision d’une augmentation des pertes sur créances.
Ainsi, la rentabilité des banques marocaines a été mise sous pression en 2020 en raison de les coûts de provisionnement en prévision de pertes de crédit plus élevées, de volumes de transactions plus faibles dans un contexte de mesures de verrouillage et de frais ponctuels liés aux dons au fonds national marocain COVID-19, explique Moody’s Investors Service.
Ensemble, ces quatre banques, à savoir Attijariwafa bank (AWB, Ba1 négatif), Groupe Banque Centrale
Populaire (GBCP, Ba1 négatif, b1), Bank of Africa – Groupe BMCE (BOA, Ba1 négatif, b1) et Le Crédit du Maroc (CDM, Ba1 stable, ba3), ont réalisé un bénéfice net global de 6,5 milliards de dirhams en 2020, en baisse de 53% par rapport à 13,9 milliards de dirhams (1,4 milliard de dollars) en 2019.
«La rentabilité finale restera sous pression à moyen terme», déclare Mik Kabeya, analyste VPSenior chez Moody’s et co-auteur du rapport. «Nous prévoyons que le revenu net d’intérêt va augmenter de 3% à 5% en 2021 par rapport aux niveaux de 2020 et les revenus de commission devraient continuer leur lente reprise mais restent sous pression. »
Le résultat net a augmenté malgré la baisse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance du crédit. Néanmoins, le coût du risque devrait rester élevé en 2021 mais inférieur à celui de 2020, les banques adoptant une approche relativement prudente, avant de revenir aux niveaux d’avant la pandémie en 2023.
Moody’s s’attend à un retour progressif à des niveaux de croissance normaux (environ 6% sur un an) pour ces banques marocaines, et une reprise lente et régulière de la rentabilité, bien que le niveau des capitaux restera modeste à moyen terme.
LNT