La reprise économique au Maroc pourrait être « progressive » et « irrégulière » à court terme, a estimé la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport de suivi de la situation économique du Maroc.
La BM prévoit ainsi que la croissance du PIB réel rebondira à 4,6% en 2021, soutenue par la bonne performance du secteur agricole et par une reprise partielle des secteurs secondaire et tertiaire, indique-t-on dans le rapport.
Dans ce scénario de base, la Banque estime que « la production agricole dépasse les tendances historiques, la campagne vaccinale progresse comme prévu, la politique monétaire reste accommodante et le processus d’assainissement budgétaire est progressif, avec une réduction modérée du déficit dès 2021 ».
Après deux années consécutives de sécheresse, les données préliminaires suggèrent que la saison agricole 2020/21 « sera forte », souligne la même source, notant que les précipitations abondantes de ces derniers mois ont conduit à une révision substantielle des prévisions de production des principales cultures du Maroc.
La reprise des secteurs de l’industrie manufacturière et des services devrait être progressive avec une croissance de la valeur ajoutée de 3,4% et 3,1% respectivement, initialement limitée par le ralentissement des partenaires commerciaux du Maroc en début d’année et par un retour prolongé du tourisme international.
Par ailleurs, la BM affirme que le Maroc se distingue comme étant un pays qui a su profiter de la crise du Covid-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes transformatrices.
Il s’agit de la création d’un Fonds d’investissement stratégique pour soutenir le secteur privé, la refonte du cadre de protection sociale pour dynamiser le capital humain et la restructuration du vaste réseau d’entreprises publiques marocaines, fait remarquer la BM, relevant qu’une mise en œuvre réussie de ces réformes pourraient déboucher sur « une trajectoire de croissance plus forte et plus équitable ».
Ces réformes pourraient augmenter le potentiel de croissance de l’économie marocaine, en augmentant la contestabilité du marché, en renforçant la concurrence et en rationalisant le rôle des entreprises publiques dans l’économie. Ainsi, un nombre croissant d’entreprises privées pourrait accéder aux marchés, croître et créer des emplois.
« Un secteur privé plus dynamique pourrait faire un meilleur usage du large stock de capital physique accumulé au cours des dernières décennies, augmentant ainsi les gains en termes de croissance des infrastructures existantes, dont la performance a été jusqu’à présent décevante », fait observer le rapport.
Et de poursuivre que l’accélération du rythme de formation du capital humain pourrait permettre à un plus grand nombre de citoyens marocains de réaliser leur potentiel de productivité, ce qui contribuerait à relever le niveau de vie et à accélérer la croissance économique.
Ce rapport présente les perspectives actuelles pour le Maroc compte tenu des récents développements du Covid-19.
LNT avec MAP