Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le 9 juin un financement additionnel de 350 millions de dollars destiné à accentuer et amplifier les activités du Projet de réponse d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19 du Maroc, en complément du Programme initial de 400 millions de dollars approuvé et décaissé en 2020. Le financement initial entendait soutenir le gouvernement du Maroc dans sa lutte pour atténuer les impacts de la crise de la COVID-19. Outre les transferts monétaires d’urgence (Emergency Cash Transfers, ECT), il intégrait également des mesures visant à garantir l’accès et à renforcer les programmes de transferts monétaires afin de soutenir les ménages vulnérables et les initiatives de protection sociale du Royaume.
Depuis le premier financement, la pandémie de COVID-19, les chocs climatiques et les autres crises ont considérablement affecté l’économie marocaine, freinant sa reprise après la récession de 2020, explique le communiqué de la BM, ajoutant que ces chocs consécutifs risquent de menacer la prospérité partagée au Maroc et d’exacerber les vulnérabilités préexistantes. Un système de protection sociale adaptatif et mieux ciblé constituerait un outil plus rentable pour atténuer les impacts de ces chocs, juge la Banque Mondiale, qui rappelle que le Maroc a lancé un programme de réforme complet couvrant la totalité du secteur de la protection sociale et réalisé des avancées significatives dans son application.
Le financement additionnel soutiendra la conception du programme d’allocations familiales universelles du Maroc et renforcera à moyen terme la capacité d’adaptation du système de filets sociaux.
« Depuis son lancement en 2020, le projet de réponse d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19 a permis de poser les bases d’un système de protection sociale moderne et efficace, déclare Jesko Hentschel, Directeur Pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. Ce financement additionnel soutient l’opérationnalisation d’éléments clés de la réforme de la protection sociale du Royaume, ouvrant la voie à un système de protection sociale moderne pour tous afin de rendre la croissance plus inclusive. »
Ce Financement additionnel (FA) accompagnera deux aspects clés de la réforme de la protection sociale : son objectif sera de renforcer le soutien aux programmes de transferts monétaires existants du gouvernement du Maroc et de mettre en œuvre le nouveau programme non contributif d’assurance maladie destiné aux ménages vulnérables. Il ajoutera également une composante permettant d’améliorer le système d’information des programmes d’assistance sociale pour les groupes vulnérables, notamment les personnes en situation d’handicap.
« Étant donné l’importance de ces programmes pour le bien-être et la résilience des ménages, mais aussi pour garantir la continuité des prestations qu’ils accordent, il est essentiel de numériser les paiements et de moderniser le Système d’information de gestion pour une transition réussie vers le nouveau système envisagé par la réforme de la protection sociale », affirme Mehdi Barouni, économiste sénior et responsable du programme à la Banque mondiale.
Le FA permettra d’assurer une transition harmonieuse entre les programmes de transfert monétaires existants et le programme d’allocations familiales universelles, selon la BM. Par ailleurs, le FA accompagnera la mise en œuvre du programme AMO-TADAMON, pierre angulaire de protection des ménages – particulièrement les plus vulnérables – face aux risques sanitaires susceptibles d’être exacerbés par les retombées du changement climatique.
« La mise en œuvre du programme AMO-TADAMON est vitale pour protéger les populations vulnérables (femmes, enfants, personnes en situation de handicap) et isolées (dans les zones rurales ou reculées) contre les risques sanitaires. » Pour y parvenir, il sera essentiel de mettre à profit les outils d’identification et de ciblage des populations vulnérables déjà créés », estime Dalal Moosa, économiste sénior et co-chef d’équipe à la Banque mondiale.
Par ailleurs, le FA prendra également en compte les personnes en situation de handicap grâce à la mise en œuvre d’un système d’évaluation des handicaps qui facilitera l’identification ainsi que l’accès aux services. Ce système vise à atteindre toutes les personnes en situation de handicap du Maroc (environ 2,6 millions).
LNT avec ACdP