Bank Al Maghrib a organisé, jeudi 20 juillet, une conférence de presse pour présenter son rapport annuel sur la supervision bancaire relatif à l’exercice 2016.
Ce rapport, qui est à sa 13ème édition, fait le point sur la structure, l’activité et la rentabilité des établissements de crédit au titre de l’année 2016. Il porte également sur l’évolution des risques encourus par les banques et les principales avancées du secteur bancaire sur le plan réglementaire.
A fin 2016, le secteur bancaire cumule un total actifs de 118% du PIB. Le nombre de comptes bancaires a atteint 24 millions et le taux de bancarisation s’est établi à 69% avec une disparité enregistrée entre le milieu rural et le milieu urbain.
L’activité des banques a enregistré une modeste progression de 4% liée à la conjoncture nationale.
L’encours des crédits a augmenté de 3,9% s’établissant à 811 milliards de dirhams, tiré par les crédits aux ménages qui ont progressé de 4,1% ainsi que les crédits aux entreprises. Parallèlement, le volume des créances en souffrance a évolué à un rythme moindre que celui observé au cours des 3 dernières années, induisant un taux de risque de 7,6%, contre 7,4% en 2015.
Au niveau des dépôts, BAM a observé une augmentation de 4,3% en 2016. «La structure des dépôts reste prédominé par les comptes à vue créditeurs à hauteurs de 60%. Ce sont essentiellement les particuliers résidents qui représentent la moitié des dépôts collecté par les banques», explique Mme Hiba Zaoui, directrice de la supervision bancaire, qui assure que les banques bénéficient d’une base de dépôt solide et diversifiée leur permettant d’assurer un refinancement du crédit.
Le PNB a enregistré une hausse de 3,4% à 45 milliard de dirhams pour sa part le RN a baissé de 1,7% à 9,2 milliards de dirhams, une décélération moindre que celle observée en 2015 où le résultat avait baissé de 7,6%.
Concernant le coût du risque, BAM a observé une légère hausse s’établissant à 8,7 milliard de dirhams pour cette année ce qui représente -38% du résultat brut d’exploitation des banques.
Selon BAM, le volume d’activité des 9 groupes bancaires a atteint 1433 milliards de dirhams au terme de l’année 2016 en progression de 5,4%, l’activité bancaire représente la part principale avec 92%. LE RNPG des 9 groupes a progressé de 6% pour s’établir à 12,2 milliards de dirhams.
Malgré la conjoncture, BAM a observé un ralentissement dans l’accroissement des créances en souffrance. L’année 2016 a enregistré 61,6 milliards de dirhams de créances en souffrance dans les comptes des banques, ce qui représente 7,6% de leur portefeuille de prêt. «Nous avons constaté un effort de provisoirement, le taux de couverture qui était de 65% il y a 2 ans est aujourd’hui de 69%, ce qui représente un encours de provision de presque 43 milliards de dirhams », a souligné Mme Zaoui.
Le ratio de solvabilité moyen du secteur s’est amélioré à 14,2% pour un ratio de fonds propres de base de 11,5%
En ce qui concerne la liquidité, 2016 a enregistré une amélioration des réserves de change selon BAM. Le ratio entre les actifs liquides détenus par les banques et leur total actif est resté à 14,5% offrant à celles-ci un matelas de liquidité suffisant pour faire face à des besoins de trésorerie, explique Hiba Zaoui.
Réformes réglementaires
Bank Al-Maghrib a maintenu une surveillance rapprochée de la qualité des portefeuilles de prêts des établissements de crédit et de leur provisionnement. Elle a, dans ce cadre, rehaussé les normes d’octroi de crédit en faveur des contreparties relevant de groupes d’entreprises et engagé une réforme des règles de classification des créances visant à renforcer la résilience des établissements bancaires au risque de crédit.
Dans le cadre de ses attributions en matière de protection de la clientèle, la Banque a intensifié ses contrôles de la conformité des établissements de crédit au cadre légal et réglementaire y afférent. Aussi, les banques ont étendu, sous l’impulsion de Bank Al-Maghrib, la gratuité à 6 services additionnels en sus des 16 services convenus en 2010.
A. Loudni