Aziz Akhannouch

Aziz Akhannouch appelle ses ministres à préparer la programmation budgétaire triennale 2026-2028

Politique

Aziz Akhannouch appelle ses ministres à préparer la programmation budgétaire triennale 2026-2028

Par LNT
Aziz Akhannouch

Dans une circulaire adressée aux ministres, secrétaires d’État et hauts commissaires, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a donné le coup d’envoi à l’élaboration de la programmation budgétaire triennale couvrant la période 2026-2028. Ce document insiste sur l’importance de préparer des propositions budgétaires fondées sur des objectifs clairs et des indicateurs mesurables de performance, conformément aux dispositions de la loi organique n°130.13 relative à la loi de finances. Depuis son adoption en 2015 et sa mise en œuvre progressive à partir de 2018, cette approche pluriannuelle a permis d’améliorer significativement la planification budgétaire de l’État, en renforçant la transparence et en consolidant le lien entre responsabilité et reddition des comptes.

M. Akhannouch met en avant les progrès réalisés dans la gestion des finances publiques, soulignant notamment que les résultats de l’évaluation PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability) de 2024 attestent d’une nette amélioration par rapport aux précédentes évaluations menées en 2009 et 2016. Cette progression est attribuée à la qualité des documents budgétaires présentés au Parlement, ainsi qu’à la rigueur dans la planification à moyen terme. Le Chef du gouvernement rappelle que le Maroc est résolument engagé dans une dynamique de réforme, visant à faire du budget de l’État un véritable levier stratégique au service du développement durable et inclusif.

Aligner les prévisions budgétaires avec les grandes orientations stratégiques

La circulaire met l’accent sur la nécessité d’aligner les prévisions budgétaires avec les grandes orientations stratégiques fixées par le Roi Mohammed VI. En particulier, le gouvernement devra prendre en compte les enseignements issus du septième recensement général de la population et de l’habitat, qui offre une lecture fine de l’évolution démographique et socio-économique du pays. M. Akhannouch insiste sur le fait que l’exploitation rapide des données de ce recensement permettra de mieux anticiper les besoins des citoyens et d’adapter les politiques publiques en conséquence.

Parmi les priorités affirmées dans cette circulaire, le gouvernement entend poursuivre les efforts pour consolider les piliers de l’État social. Cela passe par la poursuite du chantier de généralisation de la protection sociale, tout en veillant à la pérennité de son financement et à l’amélioration de sa gouvernance. La réforme en profondeur du système de santé figure également parmi les axes majeurs. Celle-ci vise à garantir un accès équitable à des services de qualité, à travers l’opérationnalisation des groupements sanitaires territoriaux, la montée en puissance de la Haute Autorité de la Santé, ainsi que la mise en place effective de l’Agence marocaine des médicaments et de l’Agence du sang.

L’éducation et la formation professionnelle demeurent, elles aussi, au centre des préoccupations gouvernementales. Le Chef du gouvernement souligne que la réussite du projet sociétal du Maroc repose largement sur un système éducatif performant, capable de former des citoyens imprégnés des valeurs de citoyenneté et dotés des compétences requises. Il est ainsi prévu de poursuivre l’élargissement du programme « Écoles pionnières » en vue de sa généralisation à l’horizon 2027-2028, tout en continuant la mise en œuvre de la feuille de route dédiée à la réforme de la formation professionnelle, avec une attention particulière à la territorialisation de l’offre.

Sur le plan économique, la circulaire rappelle que le soutien à l’investissement privé constitue un levier fondamental de croissance. Le gouvernement entend capitaliser sur les acquis du nouveau pacte national pour l’investissement, qui a contribué à dynamiser l’investissement privé dans divers secteurs et à renforcer la confiance des investisseurs nationaux et internationaux. M. Akhannouch note que les réformes entreprises ont permis au Maroc de progresser dans plusieurs classements internationaux relatifs au climat des affaires. Toutefois, il insiste sur la nécessité de maintenir cet élan, en poursuivant les efforts d’amélioration du climat entrepreneurial, de simplification des procédures et de lutte contre la corruption.

Acteur de référence dans la transition énergétique mondiale

En matière de politique sectorielle, le Chef du gouvernement met en avant la poursuite de programmes structurants dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, l’industrie agroalimentaire et la logistique. Le développement du secteur de l’hydrogène vert est présenté comme une priorité nationale, dans le cadre d’une stratégie énergétique ambitieuse visant à positionner le Maroc comme un acteur de référence dans la transition énergétique mondiale. Par ailleurs, la question de la sécurité hydrique est abordée avec insistance. Le gouvernement compte accélérer la mise en œuvre du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, tout en adoptant une gouvernance intégrée pour garantir une gestion rationnelle et durable des ressources en eau.

La circulaire évoque également l’enjeu majeur que représente l’organisation conjointe, par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, de la Coupe du Monde 2030. Ce rendez-vous mondial est perçu non seulement comme une consécration des efforts de développement engagés par le Royaume, mais aussi comme une opportunité d’accélérer la réalisation d’infrastructures stratégiques et de renforcer la coordination entre les différentes parties prenantes.

Sur le plan macroéconomique, le Chef du gouvernement fixe des objectifs précis pour la période couverte par la programmation budgétaire. Le Maroc ambitionne de maintenir une croissance moyenne du PIB de 4,2 % sur la période 2026-2028, tout en limitant le déficit budgétaire à 3 % du PIB et en maîtrisant le taux d’inflation autour de 2 %. Il précise que ces résultats nécessitent la préservation d’un cadre macroéconomique stable, condition sine qua non pour continuer à financer les grands chantiers sociaux et économiques du Royaume.

Dans cet esprit, M. Akhannouch appelle les ministères à faire preuve de rigueur dans l’élaboration de leurs propositions budgétaires. Il leur est demandé de veiller à un usage optimal des ressources publiques, notamment en rationalisant les dépenses de fonctionnement et en priorisant les investissements à fort impact. Les propositions doivent intégrer des critères objectifs et réalistes, tenant compte des capacités d’exécution des projets et de l’état d’avancement des engagements en cours.

La dimension environnementale occupe également une place prépondérante. Le Chef du gouvernement rappelle que le Maroc, engagé depuis de nombreuses années dans la lutte contre les changements climatiques, entend intégrer pleinement cette problématique dans ses politiques publiques. Les engagements internationaux du Royaume, en particulier ceux liés aux contributions déterminées au niveau national (CDN), devront être reflétés dans les programmations budgétaires sectorielles. Il est donc attendu des ministères qu’ils alignent leurs projets avec les objectifs de développement durable et les exigences de résilience face aux risques climatiques.

Enfin, la circulaire met l’accent sur l’importance d’une gouvernance territoriale renforcée, en lien avec le processus de régionalisation avancée. Les ministères sont invités à favoriser la déconcentration de leurs compétences et à veiller à la convergence des politiques nationales avec les plans de développement régionaux, tout en prenant en compte les spécificités de chaque territoire.

La période de discussion des propositions budgétaires s’étendra du 14 avril au 14 mai 2025, lors de réunions prévues avec la Direction du budget. À cette occasion, les ministères devront présenter des projections budgétaires détaillées, appuyées par des justifications précises, en utilisant la plateforme numérique dédiée à cet effet. Aziz Akhannouch conclut en appelant l’ensemble des départements ministériels à collaborer pleinement avec le ministère chargé des finances pour garantir la réussite de cet exercice stratégique, jugé crucial pour assurer la soutenabilité des finances publiques à moyen terme et accompagner les ambitions économiques et sociales du Maroc.

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