LNTech, auteur/autrice sur La Nouvelle Tribune https://lnt.ma/author/lntech/ Actualité économie - tout savoir sur les dernières infos économiques avec Lnt.ma : bourse, finance, entreprises,... Information économique marocaine et internationale en direct. Thu, 31 Oct 2024 07:59:32 +0000 fr-FR hourly 1 10 milliards d’euros pour relancer le partenariat Maroc – France https://lnt.ma/10-milliards-deuros-pour-relancer-le-partenariat-maroc-france/ Thu, 31 Oct 2024 07:59:32 +0000 https://lnt.ma/?p=361985 Les récentes signatures de plusieurs accords entre le Maroc et la France, dont la valeur totale est estimée par l’Élysée à plus de 10 milliards d’euros, marquent une étape stratégique dans la coopération économique entre les deux nations, notamment dans les domaines de l’investissement, de l’énergie renouvelable et de la logistique portuaire. Ces partenariats, impliquant […]

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Les récentes signatures de plusieurs accords entre le Maroc et la France, dont la valeur totale est estimée par l’Élysée à plus de 10 milliards d’euros, marquent une étape stratégique dans la coopération économique entre les deux nations, notamment dans les domaines de l’investissement, de l’énergie renouvelable et de la logistique portuaire. Ces partenariats, impliquant des fonds d’investissement, des entreprises leaders et des agences de développement, témoignent d’un engagement mutuel à stimuler des projets à fort impact socio-économique au Maroc. En effet, le Maroc offre désormais un cadre favorable à la coopération économique à travers des véhicules tels que la nouvelle Charte d’investissement ou encore le Fonds FM6I, pour accompagner le déploiement des investissements privés dans le Royaume, d’autant que les accords signés portent sur des secteurs à haute portée stratégique pour le Maroc mais aussi la France. Le décryptage des principaux accords signés permet d’en révéler les ambitions et les moyens engagés pour leur réussite.

Création d’un accélérateur d’investissements Maroc-France

Le premier accord, un protocole signé entre le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et plusieurs institutions françaises (Agence Française de Développement (AFD), STOA et Bpifrance), vise la création d’un accélérateur d’investissements, doté de près de 3 milliards de dirhams (environ 300 millions d’euros) de capital. Cet accord, signé par Mohamed Benchaaboun, Rémy Rioux, Marie-Laure Mazaud et Isabelle Bébéar, prévoit la mise en place d’une joint-venture à parts égales pour financer des infrastructures durables.

Cette entité franco-marocaine aura pour mission d’injecter des capitaux dans divers secteurs, dont les infrastructures, et favorisera un développement inclusif, couvrant notamment les provinces du sud marocain. Cette initiative cadre avec la vision du Maroc de dynamiser son tissu économique et social à travers des investissements dans des projets d’infrastructures durables.

Développement de la filière de l’hydrogène vert au Maroc

Le deuxième accord porte sur la mise en œuvre d’une offre marocaine pour le développement de la filière de l’hydrogène vert. Signé par des hauts responsables marocains, dont Abdelouafi Laftit, Nadia Fettah et Leila Benali, ainsi que des représentants du groupe TotalEnergies et Total Eren, cet accord ambitionne de transformer le Maroc en un acteur majeur de l’hydrogène vert.

Ce partenariat stipule que l’État marocain mettra à disposition des terrains dédiés pour des installations de production d’hydrogène vert. En contrepartie, les investisseurs doivent respecter des engagements précis concernant le développement durable et la performance énergétique. Cette collaboration est significative dans la transition énergétique mondiale, le Maroc se positionnant comme un pionnier africain dans l’hydrogène vert.

Partenariat stratégique sur la transition et la connectivité énergétique

Dans le domaine de l’énergie, la ministre marocaine Leila Benali et la ministre française Olga Givernet ont signé un partenariat stratégique portant sur la coopération énergétique, la connectivité et la transition vers des énergies plus propres. Cet accord se concentre sur la planification, la certification et la régulation des politiques énergétiques des deux pays, avec un accent particulier sur la production et le transport de l’hydrogène bas carbone et le stockage d’énergie.

Ce partenariat marque une volonté d’harmoniser les approches entre les deux pays pour relever les défis énergétiques et climatiques globaux. Il s’inscrit également dans la diversification des sources énergétiques du Maroc, un pays riche en ressources solaires et éoliennes.

Appui à la transition verte des ports et à l’économie bleue

Un accord a également été signé entre l’Agence nationale des ports du Maroc et l’AFD, représentés par Nizar Baraka et Rémy Rioux. Ce protocole met en avant la nécessité d’adapter les infrastructures portuaires aux enjeux climatiques et environnementaux. Le programme, soutenu par un prêt de 100 millions d’euros de l’AFD, s’articule autour de quatre axes principaux : la transition verte, la résilience climatique, l’économie bleue et l’innovation technologique.

Cet accord témoigne de l’importance croissante de l’économie bleue dans le développement économique marocain, particulièrement dans les zones côtières comme Dakhla et Laâyoune, et souligne l’engagement des deux pays envers une économie plus durable et résiliente.

Décarbonation et développement agricole avec le Groupe OCP

Le groupe OCP, un des leaders mondiaux dans le secteur des phosphates, s’engage également dans une stratégie de décarbonation. Cet accord signé avec l’AFD et Bpifrance prévoit un soutien financier de 350 millions d’euros. Cet investissement permettra au groupe OCP de renforcer sa chaîne de valeur agricole en Afrique, en contribuant au développement de la plateforme « Agrifinance » et à des initiatives de formation et de recherche en sécurité alimentaire.

Ce partenariat est en ligne avec les objectifs du Maroc et de l’OCP de réduire les émissions de carbone et d’assurer une production agricole durable. La France y voit également une opportunité de renforcer ses liens économiques en Afrique.

Développement d’un terminal à conteneurs à Nador West Med

Enfin, l’accord entre le groupe CMA CGM et Tanger Med, représenté par Fouad Brini et Rodolphe Saadé, porte sur le développement d’un terminal à conteneurs à Nador West Med. Ce projet ambitieux, avec un investissement de 258 millions d’euros, permettra de renforcer le rôle stratégique du Maroc en tant que hub logistique dans la région. Avec un engagement de 1,2 million de conteneurs, ce terminal viendra également renforcer les capacités portuaires du pays, notamment dans la région de Nador.

En outre, cet accord s’accompagne d’un engagement à soutenir d’autres projets portuaires marocains, soulignant l’importance de la logistique et de la connectivité dans la stratégie de développement économique du Maroc.

Ces accords, couvrant des secteurs stratégiques comme l’énergie, la logistique et les infrastructures durables, illustrent l’approfondissement de la coopération franco-marocaine. Ils témoignent de la volonté des deux pays de répondre aux enjeux du développement durable, de la transition énergétique et de la connectivité régionale. Ces initiatives visent à renforcer non seulement les relations économiques entre le Maroc et la France, mais à positionner également le Maroc comme un acteur clé dans les domaines de l’investissement durable, de l’énergie verte et de la logistique en Afrique.

 

 

Selim Benabdelkhalek

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Souveraineté et innovation, au coeur de la nouvelle stratégie industrielle du Maroc https://lnt.ma/souverainete-et-innovation-au-coeur-de-la-nouvelle-strategie-industrielle-du-maroc/ Thu, 25 Jul 2024 09:24:51 +0000 https://lnt.ma/?p=357597 Sous impulsion royale, au cours des deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des avancées notables dans le domaine industriel, devenant une destination mondiale incontournable pour des secteurs de pointe tels que l’automobile et l’aéronautique. Ces succès sont le fruit de stratégies successives, aussi ambitieuses que clairement définies et soutenues par une vision territoriale globale. […]

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Sous impulsion royale, au cours des deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des avancées notables dans le domaine industriel, devenant une destination mondiale incontournable pour des secteurs de pointe tels que l’automobile et l’aéronautique. Ces succès sont le fruit de stratégies successives, aussi ambitieuses que clairement définies et soutenues par une vision territoriale globale.

Pour autant, ces acquis sont constamment remis en cause par l’évolution de la conjoncture internationale. La pandémie de la Covid-19 a d’ailleurs profondément mis à l’épreuve de nombreuses certitudes, de la fluidité du commerce mondial, à l’accès aux médicaments ou à certains produits alimentaires vitaux.

Depuis, la notion de souveraineté est redevenue centrale et prioritaire dans la stratégie de nombreux États dont le Maroc. Le pays vit les prémisses d’une nouvelle stratégie qui, tout en garantissant la consolidation des acquis industriels, s’oriente vers un rôle crucial du secteur au service de la souveraineté industrielle, sanitaire ou encore alimentaire du Royaume.

La compétitivité, la montée en gamme, la décarbonation, l’innovation, et la création d’emplois durables devraient être les piliers de cette nouvelle stratégie industrielle nationale, qui met un accent particulier sur le capital humain et l’importance de l’infrastructure technologique, mais aussi la Recherche et Développement.

Cette nouvelle stratégie est aussi le fruit d’une méthode collaborative impliquant des ateliers sectoriels et des tournées régionales pour recueillir les contributions des parties prenantes locales et des fédérations professionnelles. Ce processus permettra de doter la nouvelle stratégie lorsqu’elle sera officiellement lancée, d’une feuille de route opérationnelle par secteur et par région, avec un diagnostic à 360° des enjeux et opportunités stratégiques.

Parmi ces opportunités, l’échéance de la tenue de la Coupe du Monde de football en 2030, fixe un cap pour le Royaume qui pourrait coïncider également avec les ambitions de la nouvelle stratégie industrielle.

Dans ce contexte, son déploiement marquera une étape décisive dans la transformation économique du pays en positionnant le Maroc comme une destination industrielle de premier plan, capable de produire des produits de haute qualité à des coûts compétitifs, tout en se distinguant par l’innovation et la durabilité.

En misant sur la souveraineté, l’innovation et la compétitivité, le Royaume se prépare à relever les défis de demain et à consolider sa position sur la scène industrielle mondiale. Une ambition à la mesure du chemin parcouru.

Zouhair Yata


Des chiffres éloquents qui témoignent des progrès réalisés

Exportations industrielles :

• Environ 370 milliards de dirhams (MAD) d’exportations à fin juillet 2023, représentant 87% des exportations de biens.

• La performance à l’export des principaux secteurs à fin juillet 2023 :

Automobile : 42,4 milliards de MAD (+9% par rapport à 2022)

Aéronautique : 9,7 milliards de MAD (+35% par rapport à 2022)

Textile et cuir : 25,9 milliards de MAD (+29% par rapport à 2022)

Agroalimentaire : 19,9 milliards de MAD (-6% par rapport à 2022)

Électrique et électronique : 13,5 milliards de MAD (+35% par rapport à 2022)

OCP (acide et engrais) : Acide phosphorique 7,3 milliards de MAD (-46% par rapport à 2022) et engrais 30 milliards de MAD (-36,5% par rapport à 2022)

Investissements directs étrangers (IDE) :

• Plus de 50 milliards de MAD d’IDE sur les cinq dernières années, représentant 30% des IDE sur cette période.

• Évolution des recettes des IDE industriels entre 2007 et 2022, avec une croissance significative atteignant 14 729 millions de MAD en 2022.

Emploi industriel :

• En 2022, environ 1 000 000 emplois industriels ont été recensés.

• À fin juillet 2023, 107,9% des emplois industriels ont été récupérés par rapport à la période avant Covid-19.

• 101 143 emplois nets créés entre octobre 2021 et juillet 2023.

Projets et investissements :

• La Banque de Projets, mise en place par le Ministère de l’Industrie, a suscité un engouement réel avec environ 78 milliards de MAD d’investissements prévisionnels.

• 1 612 projets recevables, avec des prévisions de 138 026 emplois directs et 207 039 emplois indirects.

Valeur ajoutée industrielle :

• En 2022, la valeur ajoutée de l’industrie marocaine a atteint environ 200 milliards de MAD, soit environ 15% du PIB national.

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Entretien avec M. Rachid Sraidi, Vice Président Anouar Invest : « La politique industrielle nationale a fourni un cadre favorable à l’expansion et à l’innovation de Best Biscuits Maroc » https://lnt.ma/entretien-avec-m-rachid-sraidi-vice-president-anouar-invest-la-politique-industrielle-nationale-a-fourni-un-cadre-favorable-a-lexpansion-et-a-linnovation-de-best-biscuits-maroc/ Thu, 25 Jul 2024 09:24:35 +0000 https://lnt.ma/?p=357593 Best Biscuits Maroc, filiale d’Anouar Invest, qui fabrique dans son usine basée à Had Soualem, une large sélection de biscuits, est leader du secteur au Maroc. M. Rachid Sraidi, Vice Président Anouar Invest, aborde dans cet interview le développement de son activité, ses perspectives de développement et ses ambitions futures. La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous […]

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Best Biscuits Maroc, filiale d’Anouar Invest, qui fabrique dans son usine basée à Had Soualem, une large sélection de biscuits, est leader du secteur au Maroc. M. Rachid Sraidi, Vice Président Anouar Invest, aborde dans cet interview le développement de son activité, ses perspectives de développement et ses ambitions futures.

La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous nous présenter votre activité industrielle ?

M. Rachid Sraidi : Best Biscuits Maroc (BBM) est une entreprise marocaine spécialisée dans la fabrication de biscuiterie en tout genre (Biscuits, Gaufrettes, Génoises, Cakes, Barres Céréales, Barres Nougat Chocolatées).

Fondée avec l’objectif de fournir des produits de haute qualité à des prix compétitifs, BBM se distingue par son engagement envers l’innovation et la satisfaction des consommateurs marocains et d’ailleurs.

A travers ses deux marques Excelo et Be, Best Biscuits Maroc est le leader incontesté du secteur de la biscuiterie au Maroc, permettant d’offrir des produits tout aussi variés qu’accessibles, grâce notamment à un outil industriel à la pointe de la technologie, et avec un respect des normes internationales de qualité et de sécurité alimentaire.

 

Dans quelle mesure la politique industrielle nationale a-t-elle impacté votre développement ?

La politique industrielle nationale a fourni un cadre favorable à l’expansion et à l’innovation de Best Biscuits Maroc, lui permettant de devenir un acteur clé dans l’industrie de la biscuiterie au Maroc.

Les initiatives gouvernementales visant à promouvoir le secteur industriel, avec l’instauration dans un premier temps de contrats programme visant le développement des industries agroalimentaires, suivi de l’instauration de la nouvelle charte de l’investissement, ont permis à Best Biscuits Maroc d’investir dans des technologies modernes et d’augmenter sa capacité de production.

Les programmes de formation professionnelle et de développement des compétences mis en place par le gouvernement ont également permis à l’entreprise de recruter du personnel qualifié, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de production et à l’innovation.

La mise en place de normes de qualité et de sécurité alimentaire par le gouvernement a encouragé Best Biscuits Maroc à adopter des pratiques industrielles rigoureuses, renforçant ainsi la confiance des consommateurs et des partenaires commerciaux.

Quelles sont les perspectives industrielles que vous identifiez et les priorités pour la nouvelle stratégie industrielle nationale appliquée à votre activité ?

Pour Best Biscuits Maroc, les perspectives industrielles se concentrent sur 4 axes clés prioritaires :

1. Innovation et montée en gamme : Investir dans de nouvelles installations à la pointe de la technologie, pour créer de nouveaux produits inédits répondant aux normes internationales en matière de qualité, mais surtout aux tendances du marché et aux attentes des consommateurs, notamment en matière de diversification et d’accessibilisation de l’offre, nous permettant de substituer progressivement l’offre étrangère.

2. Transfert de compétences et expertise internationale : Faire du transfert de compétences et de l’acquisition de l’expertise internationale une priorité en établissant des collaborations avec des experts étrangers. Cela en vue de l’adoption des meilleures pratiques en ingénierie industrielle et en gestion de la production, permettant à Best Biscuits Maroc de s’approprier un savoir-faire technologique et méthodologique. L’entreprise pourra non seulement accélérer sa capacité d’innovation, améliorer ses processus de fabrication, mais aussi former ses employés aux standards internationaux, augmentant ainsi la compétitivité globale de l’industrie marocaine.

3. Expansion des marchés : Explorer de nouveaux marchés à l’international, pour diversifier les sources de revenus et augmenter la présence du Made in Morocco, permettant à Best Biscuits Maroc de pénétrer de nouveaux marchés internationaux, augmentant ainsi ses opportunités de croissance et de diversification.

4. Amélioration de la chaîne d’approvisionnement : Renforcer les relations avec les fournisseurs locaux et internationaux pour assurer une chaîne d’approvisionnement fiable et optimale.

En alignant ces perspectives avec la nouvelle stratégie industrielle nationale, Best Biscuits Maroc pourra non seulement consolider sa position sur le marché local, mais également se développer à l’international, tout en contribuant à la croissance économique du Maroc.

Propos recueillis par Selim Benabdelkhalek

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Entretien avec M. Badre Jaafar, DG LPF Maroc : « Nous avons évolué d’un simple atelier annexe à une structure capable d’exporter son savoir-faire » https://lnt.ma/entretien-avec-m-badre-jaafar-dg-lpf-maroc-nous-avons-evolue-dun-simple-atelier-annexe-a-une-structure-capable-dexporter-son-savoir-faire/ Thu, 25 Jul 2024 08:13:36 +0000 https://lnt.ma/?p=357585 Le Groupe LPF (Le Piston Français), spécialiste de l’usinage des métaux durs et de l’assemblage mécanique, est un acteur majeur de la supply chain aéronautique mondiale. Avec deux usines au Maroc, son développement est un témoin idoine de l’essor du secteur aéronautique au Maroc. Le Directeur Général de LPF Maroc, M. Badre Jaafar, nous raconte ce […]

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Le Groupe LPF (Le Piston Français), spécialiste de l’usinage des métaux durs et de l’assemblage mécanique, est un acteur majeur de la supply chain aéronautique mondiale. Avec deux usines au Maroc, son développement est un témoin idoine de l’essor du secteur aéronautique au Maroc. Le Directeur Général de LPF Maroc, M. Badre Jaafar, nous raconte ce développement impressionnant.

La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous présenter votre activité industrielle ?

M. Badre Jaafar : Groupe Le Piston Français (LPF) est un acteur majeur de la supply chain aéronautique et un spécialiste de l’usinage des métaux durs et de la fabrication d’assemblages mécaniques.

Au Maroc, LPF compte 275 employés répartis sur deux sites. SERMP, notre usine historique de Casablanca, a été fondée en 1999, située dans la zone industrielle de l’aéroport Mohammed V et est l’une des premières à s’être implantée dans le secteur aéronautique marocain. Cette usine emploie aujourd’hui 185 personnes et se distingue par son expertise dans l’usinage et l’assemblage de pièces pour les moteurs, les systèmes de freinage, les nacelles et l’aérostructure.

En 2021, nous avons inauguré LPF Casablanca, notre deuxième usine, située à Midparc. Cette installation renforce nos capacités de production au Maroc en nous permettant de fabriquer des pièces de plus grande taille, plus complexes et de forte valeur ajoutée, principalement destinées aux moteurs d’avions.

Nos principaux clients au Maroc sont Safran Aircraft Engines, Safran Landing Systems, Collins, Rolls Royce, Airbus Atlantic, Pratt & Withney Canada, Spirit…

Concernant LPF Casablanca, deux nouvelles extensions sont prévues dans les deux prochaines années, portera la superficie à 8 000 mètres carrés. Ainsi, à terme, nos installations au Maroc couvriront une superficie totale de 15 000 mètres carrés et emploieront directement 400 personnes.

Nous avons également lancé une activité d’ingénierie, offrant à nos clients des services de développement et d’industrialisation. Initialement réservée au groupe depuis 2010, cette offre a été étendue à nos clients externes depuis 2018. Depuis le lancement de nos opérations au Maroc, nous avons évolué d’un simple atelier annexe en 1999, entièrement tributaire de la maison-mère, à une structure capable d’exporter son savoir-faire, avec des ingénieurs et techniciens aptes à industrialiser des pièces pour des clients externes. Cela reflète une tendance générale dans le secteur aéronautique marocain, où les entreprises créent désormais davantage de valeur ajoutée au-delà de la simple absorption et consommation de la main d’œuvre.

Justement, dans quelle mesure la politique industrielle nationale et a-t-elle impacté votre développement ?

L’impact sur le développement du secteur aéronautique au Maroc est majeur. Les initiatives des ministères de l’Industrie et de l’Investissement, ainsi que de l’AMDIE, sont essentielles pour attirer les investissements étrangers et stimuler l’industrialisation. Ces efforts favorisent un climat d’affaires propice à la croissance du secteur aéronautique, faisant ainsi monter la chaîne de valeur au Maroc.

L’arrivée de grands noms tels que Safran, Airbus, Spirit, et plus récemment Pratt & Whitney Canada, au Maroc, propulse l’excellence des compétences de la main-d’œuvre locale et booste la compétitivité de notre tissu industriel a l’international. Aujourd’hui, le secteur aéronautique marocain comprend environ 145 entreprises, employant 20 000 personnes, dont 45 % de femmes, et se distingue par son expertise de pointe dans la fabrication de composants techniques et sophistiqués pour les avions.

On peut citer aussi les programmes de soutien, notamment les subventions de Maroc PME, ou le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social, qui permettent aux entreprises de bénéficier d’un certain soutien de l’État pour progresser sur leurs investissements.

Le troisième point, c’est la promotion et le renforcement des compétences humaines et techniques. Parce que l’avantage que l’on a au Maroc, c’est une jeunesse qui est très compétente, ambitieuse, et qui a vraiment la soif d’apprendre. Et je peux témoigner que ce n’est pas le cas ailleurs.

Enfin, un aspect crucial est l’infrastructure. Le Maroc a investi massivement dans un réseau solide, incluant autoroutes, chemins de fer et aéroports, ce qui favorise, simplifie et accélère le transport des marchandises et des compétences.

Quelles sont les perspectives industrielles que vous identifiez, les priorités pour cette nouvelle stratégie appliquée à votre activité ?

Pour aller plus loin, plus haut et dépasser les limites actuelles, je pense qu’il faut prioriser et travailler sur plusieurs axes clés :

1. Innovation Technologique : Accélérer l’adoption de l’industrie 4.0 et intégrer les dernières avancées numériques pour améliorer l’efficacité et la compétitivité.

2. Durabilité : Prioriser les initiatives pour la décarbonation, comme l’intégration d’énergies renouvelables et le développement de technologies vertes, pour répondre aux exigences environnementales croissantes.

3. Développement de la Chaîne d’Approvisionnement : Renforcer les chaînes logistiques, en particulier la distribution des matières premières et les processus de finition et les procédés spéciaux (HVOF, Argentage, Projection Thermique…), pour combler les lacunes existantes.

4. Attraction de Nouveaux Investisseurs : Encourager l’arrivée de grands donneurs d’ordres et de partenaires stratégiques pour développer un écosystème industriel robuste.

5. Renforcement des Compétences : Investir dans la formation et l’évolution des compétences locales pour soutenir l’innovation et maintenir un haut niveau de performance.

6. Partenariats et Collaborations : Étendre les collaborations avec des leaders du secteur pour accroître notre influence et notre présence sur le marché international.

Je pense que ces priorités aideront notre stratégie pour faire face aux défis actuels et saisir les opportunités de croissance future.

Propos recueillis par Selim Benabdelkhalek

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Entretien avec M. Moulay M’hamed Loultiti, Président COPAG : « La COPAG est un exemple concret de l’impact de la politique industrielle nationale » https://lnt.ma/entretien-avec-m-moulay-mhamed-loultiti-president-copag-la-copag-est-un-exemple-concret-de-limpact-de-la-politique-industrielle-nationale/ Thu, 25 Jul 2024 08:12:12 +0000 https://lnt.ma/?p=357580 Fondée en 1987, la COPAG est la plus grande coopérative marocaine, réunissant 24 000 agriculteurs producteurs et générant 10 000 emplois directs. Avec un chiffre d’affaires robuste de 7,6 milliards de dirhams, l’entreprise opère à travers quatre principaux secteurs de production végétale et animale, chacun jouant un rôle essentiel dans son succès continu. La COPAG […]

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Fondée en 1987, la COPAG est la plus grande coopérative marocaine, réunissant 24 000 agriculteurs producteurs et générant 10 000 emplois directs. Avec un chiffre d’affaires robuste de 7,6 milliards de dirhams, l’entreprise opère à travers quatre principaux secteurs de production végétale et animale, chacun jouant un rôle essentiel dans son succès continu. La COPAG étant particulièrement représentative du développement industriel marocain, nous avons donné la parole pour ce numéro spécial à son Président, M. Moulay M’hamed Loultiti.

 

La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous nous présenter votre activité industrielle ?

M. Moulay M’hamed Loultiti : Crée depuis l’année 1987, la COPAG est arrivée, après près de quatre décennies de développement, à incorporer une chaîne de valeur constituée de plus de six domaines d’activités dans le cadre d’une politique progressive d’intégration industrielle entre l’amont agricole et l’aval de transformation, ce qui a fait actuellement de la COPAG, un des fleurons de l’industrie agroalimentaire nationale.

Ce résultat est l’aboutissement d’un travail acharné durant toute cette période. Et ce n’est un secret de polichinelle pour personne, le modèle économique adopté, il y a près de quatre décennies, par la COPAG a prouvé une fois de plus sa résilience et sa capacité à relever les défis lors des différents contextes économiques. En effet, l’un des socles de notre modèle économique est l’esprit coopératif basé d’une part, sur les valeurs de solidarité, de coopération et d’agrégation agricole, d’autre part, la valorisation de la matière première et l’origine Maroc tout en captant la valeur ajoutée agricole en faveur de notre base de production et amont agricole constitué de 24.000 agriculteurs entre adhérents et agrégés.

Cette création de valeur passe inéluctablement par le développement de nouveaux produits, notamment à travers nos différentes filières de production, mais aussi, la mise en place de nouvelles unités de transformation et de valorisation innovantes afin de consolider le positionnement de notre coopérative sous la clairvoyance de la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste.

En revenant à la nature de notre activité industrielle, pour la production végétale, il s’agit de l’activité agrumicole, primeuriste et la fabrication des jus de fruits. En ce qui concerne, la production animale, elle englobe essentiellement l’activité laitière, sa transformation en dérivés laitiers et les produits de la viande rouge et bien d’autres. Par ailleurs, ce qui distingue davantage notre activité industrielle, c’est que l’ensemble des structures de production et de transformation sont situées en zones rurales. Ce qui s’est traduit par l’amélioration du taux d’employabilité et la création d’activités génératrices de revenus dans ces zones.

Dans quelle mesure la politique industrielle nationale a-t-elle impacté votre développement ?

Il va sans dire que toute activité économique ne peut pas évoluer à l’abri d’une politique industrielle souveraine. De ce fait, la COPAG est un exemple concret de l’impact de la politique industrielle nationale sur le développement de l’activité agricole en générale et agroalimentaire en particulier.

Grâce à des politiques agricoles et industrielles appuyées par des stratégies volontaristes de la part des pouvoirs publics à commencer par les stratégies sectorielles telles que le « Plan Maroc vert» et la stratégie de développement du secteur agricole «Génération Green 2020-2030 » à travers leurs déclinaisons via les contrats-programmes avec les filières, notre activité a poursuit son développement avec la croissance de nos différentes chaînes de production.

Pour l’industrie proprement dite, du Plan Emergence (2005-2009) au Pacte National pour l’Emergence (2009-2014) en passant par le Plan d’Accélération Industrielle (2014-2020) avec ses déclinaisons régionales, notamment au sein de la région Souss-Massa où le secteur agroalimentaire a libéré son potentiel, et le Plan de Relance Industrielle (2021-2023). Une nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2024-2030 est en cours de déploiement, après l’instauration de la politique de substitution aux importations surtout après le contexte pandémique.

C’est pour dire que la COPAG doit sa réussite aussi à l’ensemble des politiques industrielles, qui ne cessent de mobiliser des programmes de soutien afin d’appuyer nos projets d’investissement et renforcer de facto la compétitivité de notre industrie et l’employabilité. Cette politique a permis aussi un meilleur accès au financement, ce qui a permis dans le cas de la COPAG d’augmenter la capacité des secteurs productifs dans lesquels la coopérative opère, mais aussi, le taux de transformation et de valorisation avec une meilleure captation de la valeur ajoutée en faveur de nos adhérents. Sur ce dernier, il est essentiel de rappeler que ce volet est le cap stratégique autour duquel gravitent toutes les opérations et l’ensemble des projets d’investissement.

Quelles sont les perspectives industrielles que vous identifiez et les priorités pour la nouvelle stratégie industrielle nationale, dans votre secteur en particulier ?

En termes de perspectives, il est important de mentionner que les orientations stratégiques de la nouvelle feuille de route industrielle rime parfaitement avec nos objectifs stratégiques dont les la voie tracée est d’orienter l’écosystème industriel en projets structurants pour la région Souss Massa et l’agro-industrie.

Cette orientation sera basée sur une meilleure captation de la valeur ajoutée, la consolidation de la compétitivité et une meilleure qualité afin de consolider le positionnement de notre produit national. Au sein de la COPAG, nous sommes conscients que l’avenir est plein de défis, mais en même temps, nous sommes optimistes par rapport à notre capacité à consolider notre modèle économique afin de contribuer davantage à la sécurité alimentaire et à la souveraineté industrielle de notre pays, conformément aux Hautes Orientations Royales.

C’est la raison pour laquelle, la COPAG prendra part à cette dynamique qui offrira à nos secteurs d’activités de nouvelles perspectives de développement agroalimentaires, surtout avec l’entrée en vigueur de la nouvelle charte de l’investissement.

Propos recueillis par Selim Benabdelkhalek

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Industrie automobile, un nouveau chapitre démarre avec l’hybride https://lnt.ma/industrie-automobile-un-nouveau-chapitre-demarre-avec-lhybride/ Thu, 25 Jul 2024 08:11:53 +0000 https://lnt.ma/?p=357559 Tout récemment, l’usine Renault-Tanger a annoncé la fabrication de sa première voiture hybride, inaugurant ainsi le démarrage des lignes de production de l’une des plateformes industrielles et technologiques les plus sophistiquées dans le monde l’industrie automobile d’aujourd’hui. A Tanger, dans la localité de Melloussa exactement, Thierry Charvet, directeur Industrie & Qualité Renault Group, a tenu […]

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Tout récemment, l’usine Renault-Tanger a annoncé la fabrication de sa première voiture hybride, inaugurant ainsi le démarrage des lignes de production de l’une des plateformes industrielles et technologiques les plus sophistiquées dans le monde l’industrie automobile d’aujourd’hui.

A Tanger, dans la localité de Melloussa exactement, Thierry Charvet, directeur Industrie & Qualité Renault Group, a tenu à préciser que « l’usine de Tanger est pleinement engagée dans la transformation de notre système industriel. Cette unité s’appuie notamment sur le metaverse industriel pour accroitre son agilité et sa flexibilité, mais aussi sa compétitivité et la qualité des véhicules qui y sont assemblés. L’usine Renault Group de Tanger poursuit sa transformation pour intégrer de nouvelles technologies dont l’intelligence artificielle pour le pilotage de la consommation d’énergie et ainsi soutenir la stratégie de décarbonation des sites industriels de Renault Group à travers le monde ».

Pour sa part, Denis Le Vot, DG de Dacia, a préféré rappeler dans un premier lieu que le site Melloussa produit notamment Dacia Sandero, 1er VP vendu en Europe depuis 2017. Et de poursuivre que l’usine de Tanger accueille aujourd’hui un nouveau membre de la famille Dacia, incarnant de ce fait la success story de la marque en Europe : « Aujourd’hui, nos bases industrielles dans le Royaume viennent appuyer ces belles performances. L’usine de Tanger fait preuve d’efficacité sur le plan industriel et permettra de répondre à la demande tant à l’export que sur le marché national marocain… ».

A l’usine de Melloussa, il a été procédé à la mise en place la plateforme moderne CMF-B, appliquée à un véhicule hybride de segment C, ce qui en fait le 1er véhicule doté de cette technologie fabriqué dans une usine automobile au Maroc.

En on ne s’arrête pas en si bon chemin ! L’industrialisation de ce véhicule à l’usine de Tanger s’est accompagnée de l’installation d’une trentaine de robots dans les départements tôlerie et montage ainsi que la mise en place d’un process propre à l’intégration de la technologie hybride. Plus de 2500 collaborateurs ont été formés pour ce lancement industriel dont 700 spécifiquement à l’habilitation électrique. La ligne 2 de l’usine a été parfaitement soignée pour assurer la fabrication de cette première hybride de Dacia destinée aux marchés européen et marocain avec une capacité installée allant jusqu’à 120 000 véhicules par an.

Pour le ministre de l’Industrie Ryad Mezzour, il s’agit d’une étape historique : « Cet évènement témoigne du succès de la plateforme automobile marocaine, du savoir-faire de son capital humain et de la grande compétitivité de ses fournisseurs locaux. Avec ce nouveau véhicule, le Maroc continue sa transition vers la mobilité électrique et hybride… mettant la décarbonation comme un pilier essentiel de la nouvelle stratégie industrielle ».

Même son de cloche chez Mohamed Bachiri, DG de Renault Group Maroc : « Le Maroc est une plateforme industrielle majeure pour le Groupe dont la production représente 17% de ses ventes mondiales. C’est grâce au développement continu et aux avancées de l’écosystème Renault et de l’implication de nos parties prenantes, publiques et privées, que la plateforme industrielle marocaine se distingue et fait rayonner le « Made in Morocco ».  Notre dispositif industriel continuera d’innover avec l’industrialisation de Renault Kardian à la SOMACA et de Mobilize Duo à Tanger dans les mois à venir, renforçant ainsi le rôle du Maroc comme deuxième pays de production pour le Groupe au niveau mondial ».

Signalons qu’en 2023, l’écosystème Renault Group enregistrait un taux d’intégration locale, hors mécanique, de 65,5% et un chiffre d’affaires de sourcing local de 2,06 milliards d’euros, soit une augmentation de 11% par rapport à 2022.

Ces nouvelles avancées dépassent les engagements pris avec le Maroc sur la période 2016-2023 qui prévoyaient de passer de 40% à 65% d’intégration locale, hors mécanique, et de 750 millions d’euros à 1,5 milliards d’euros de sourcing de pièces au Maroc sur cette période.

Sur le même registre, il est important de préciser que le Maroc a réussi à réaliser des recettes d’exportation de 13,7 milliards de dollars à partir de voitures, avec une production de 535 825 voitures en 2023. Les données ont montré que les exportations ont dépassé 11 milliards de dollars avec une production de 464 864 voitures en 2022, enregistrant une croissance de 30,2% par rapport à l’année précédente.

L’industrie automobile continue ainsi de réaliser des records d’exportation au Maroc, avec des ventes à l’exportation en 2023 dépassant 130 MMDH, faisant de cette industrie le principal secteur d’exportation du pays après l’OCP.

Hassan Zaatit


Stellantis annonce l’acquisition de Sopriam

Stellantis vient d’annoncer l’acquisition de Sopriam, filiale du groupe Al Mada, en deux étapes : une prise de contrôle majoritaire immédiate suivie d’un rachat de 100 % des actions début 2025. Le groupe automobile assurera désormais l’importation et la distribution de ses marques Peugeot, Citroën et DS Automobiles au Maroc, en plus des autres marques du Groupe (Fiat, Abarth, Jeep, Alfa Romeo), via son propre réseau de distribution. Cette augmentation de capital marque une nouvelle étape dans la consolidation des activités de Stellantis au Maroc, initiée en 2015 dans le cadre du partenariat stratégique avec le gouvernement marocain.

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Sur une bonne trajectoire, le secteur aéronautique marocain poursuit son envol… https://lnt.ma/sur-une-bonne-trajectoire-le-secteur-aeronautique-marocain-poursuit-son-envol/ Thu, 25 Jul 2024 08:10:50 +0000 https://lnt.ma/?p=357562 Le constat fait l’unanimité : dans le sillage de la dynamique de l’aéronautique mondial, le Maroc a su tirer son épingle du jeu. Très vite, en quelques années seulement, le secteur est parvenu à imposer une forte présence dans le tissu économique du pays, devenant ainsi incontournable pour la création d’emplois et de valeur ajoutée. […]

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Le constat fait l’unanimité : dans le sillage de la dynamique de l’aéronautique mondial, le Maroc a su tirer son épingle du jeu. Très vite, en quelques années seulement, le secteur est parvenu à imposer une forte présence dans le tissu économique du pays, devenant ainsi incontournable pour la création d’emplois et de valeur ajoutée.

En effet, le secteur aéronautique représente aujourd’hui un écosystème de 142 entreprises employant 17500 salariés et réalisant 1,9 milliard de dollars à l’export, avec un taux d’intégration local de 38 %.

Selon les chiffres de l’Office des Changes, les exportations du secteur ont atteint durant les trois premiers mois de l’année 2024 plus de 5,8 MMDH, en amélioration de 13,7% par rapport à la même période un an auparavant.

Cette évolution s’explique par la hausse des ventes des segments de l’Assemblage de 20,3% à 3,82 MMDH et de EWIS (Electrical Wiring Interconnection System – système d’interconnexion de câblage électrique) de 2,7% à 1,95 MMDH.

Ses perspectives de croissance annuelle s’élèvent à plus de 20%. Les investissements continuent de converger, d’autant plus que la base aéronautique au Maroc est considérée aujourd’hui comme étant la supply chain la plus compétitive dans le prolongement naturel de l’Europe.

Dans la même lignée, le développement remarquable du secteur aéronautique et spatial au Maroc se traduit notamment par la présence de véritables centres d’excellence couvrant la production, les services, la maintenance et l’ingénierie, etc. Cette situation est confortée par la présence de grands avionneurs internationaux sur le sol national, notamment Airbus, Boeing, Safran, EADS Aviation, le groupe aéronautique espagnol Aciturri …

Il est important de revenir à ce niveau sur la présence d’Airbus au Maroc, avec qui l’avionneur européen entretient un partenariat qui a aujourd’hui 50 ans, grâce notamment à sa filiale Stelia Aerospace implantée à Nouaceur. «Aujourd’hui, les investissements du groupe ont atteint 60 millions de dollars en trois ans, permettant de consolider sa présence industrielle locale», dit-on auprès d’Airbus Afrique et Moyen-Orient, tout en notant que le Maroc aura besoin de 260 aéronefs supplémentaires à l’horizon 2038 pour répondre à la croissance significative du trafic de passagers qui devrait plus que doubler en 20 ans. Et de rappeler par la même occasion que cette demande grandissante à l’échelle nationale, qui a quadruplé depuis 2002, « nécessitera 210 avions de petite taille, 41 et 9 avions de moyenne et grande taille respectivement ». Et de rappeler qu’en 2018, Airbus Hélicoptères et Heliconia ont élargi leur partenariat avec la création d’un nouveau centre de maintenance à Marrakech pour les hélicoptères de type H125 et H135 exploités en Afrique de l’Ouest. Pour rappel aussi, Airbus Hélicoptères a développé depuis 40 ans une relation privilégiée avec les FAR. Les flottes Super Pumas, Pumas, Gazelle, Panther, Dauphins, H135, H145 équipent les FAR, la Marine Royale et la Gendarmerie Royale.

M. Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie se veut rassurant quant aux perspectives de développement de l’aéronautique. D’après lui, le secteur reste prometteur, notant que le Maroc est classé 20ème mondialement : « Nous en sommes fiers et le Maroc est capable de produire n’importe quelle pièce d’avion. La dernière unité de production que j’ai inaugurée fabrique une pièce hautement sensible du moteur, produite uniquement dans cinq pays au monde”. Et de réaffirmer que le pays possède actuellement une forte expertise dans l’industrie aéronautique :  “Notre pays aspire à produire un avion entièrement fabriqué localement d’ici 2030”, a indiqué le ministre lors de la 13ème conférence ministérielle de l’OMC tenu cette année à Abu Dhabi.

Et de poursuivre dans le même sens que le Maroc possède aujourd’hui une expertise solide en la matière. Mais pour lui, la complexité de la nature de l’industrie aéronautique nécessite des compétences de haut niveau internationalement reconnues : « La réalisation de cet objectif positionnerait le Maroc comme un acteur incontournable dans le domaine industriel, capable de produire une gamme variée de produits complexes », tient à préciser le ministre Mezzour, pour qui la vision industrielle globale du Maroc reste axée sur la souveraineté et la réponse aux besoins des citoyens marocains : « Cette vision englobe des domaines tels que la sécurité alimentaire, sanitaire, la souveraineté énergétique et la transition vers les énergies renouvelables, une transition d’autant plus pertinente après les leçons tirées de la pandémie de la COVID-19 ».

En somme, la vision du Maroc pour son avenir dans l’aéronautique est ambitieuse. À ce rythme, il s’agit tout simplement d’une success-story qui prend forme, à condition de rester armé de grande vigilance face à tous les défis technologiques et géopolitiques de l’heure.

Hassan Zaatit

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L’AMDIE, véhicule de promotion et d’attraction des investissements extérieurs https://lnt.ma/lamdie-vehicule-de-promotion-et-dattraction-des-investissements-exterieurs/ Thu, 25 Jul 2024 08:09:30 +0000 https://lnt.ma/?p=357555 L’agence marocaine de développement des investissements et des exportations, AMDIE, est le fruit de la fusion en 2017 de Maroc Export (anciennement l’Agence marocaine de développement des exportations) avec l’AMDI (Agence marocaine de développement des investissements). Une fusion qui visait à renforcer l’efficacité de la promotion des investissements et des exportations du Maroc en regroupant […]

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L’agence marocaine de développement des investissements et des exportations, AMDIE, est le fruit de la fusion en 2017 de Maroc Export (anciennement l’Agence marocaine de développement des exportations) avec l’AMDI (Agence marocaine de développement des investissements). Une fusion qui visait à renforcer l’efficacité de la promotion des investissements et des exportations du Maroc en regroupant les compétences et les ressources des deux entités.

Ainsi, l’AMDIE a renforcé la capacité du Maroc à attirer des investissements étrangers et à développer ses exportations. En combinant les ressources et les expertises des deux anciennes agences, l’AMDIE joue aujourd’hui un rôle crucial dans le développement économique du pays, en améliorant son attractivité et en soutenant les entreprises locales dans leur expansion internationale.

Profitant d’un contexte où se dessinaient les contours d’une nouvelle reconfiguration des chaînes de valeur qui privilégiait des relocalisations régionales, l’industrie marocaine a profité d’opportunités pour intégrer de nouvelles chaines de valeur régionales dans la région euro-méditerranéenne. En effet, la hausse des coûts de production a poussé les économies européennes vers une co-localisation dans les pays des deux rives de la Méditerranée. Créant ainsi des opportunités en termes d’accroissement et de diversification de la demande étrangère à travers l’intégration de nouveaux réseaux de production et de développement de capacités d’innovation surtout dans les secteurs à fort potentiel de croissance dans l’avenir comme les énergies durables et de l’industrie 5.0.

Dans ce cadre, le Maroc a renforcé l’attractivité du pays pour les investisseurs notamment étrangers, il a entrepris une modernisation de son cadre juridique et réglementaire. Des réformes du droit des affaires cruciales ont été introduites, incluant la protection des droits de propriété et la simplification des procédures administratives.

Et, surtout, à travers la création des zones d’accélération industrielles remplaçant les zones franches, l’État a instauré des avantages fiscaux et logistiques pour attirer les investissements étrangers. Depuis, ces zones sont devenues des pôles de développement économique, contribuant à dynamiser le secteur industriel et à créer de la richesse et surtout de l’emploi.

Comme l’ont démontré les projets d’Investissements directs étrangers, IDE  suivants :

L’Usine Renault-Nissan à Tanger, Peugeot-Citroën (PSA) à Kénitra, l’usine de l’avionneur canadien Bombardier dans l’aéronautique, les investissements dans les parcs éoliens et solaires par des entreprises comme Siemens Gamesa et ACWA Power, l’américain Hexcel qui est un acteur de renommé dans les matériaux composites, l’implantation de la première usine africaine d’impression 3D sur le métal par le géant français Thales pour la fabrication notamment de pièces métalliques pour le spatial, le géant SAFRAN qui est présent depuis plus de 20 au Maroc, le motoriste Pratt & Whitney qui décide de mettre en place une usine au Maroc, l’écosystème Boeing qui est un partenariat inédit jamais conclu auparavant par l’avionneur avec un pays, aussi Nestlé et Danone qui ont développé des activités industrielles au Maroc dans le secteur de l’agroalimentaire…

Tous ces exemples illustrent comment les IDE ont diversifié et renforcé le tissu industriel du Maroc, créant des emplois, transférant des technologies et intégrant le pays dans les chaînes de valeurs mondiales.

Ces résultats, appréciables, sont le fruit des atouts structurels et du dynamisme réformateur du Maroc. Ils illustrent la solidité de la destination Maroc qui a su rester un choix gagnant pour les entreprises étrangères, comme en attestent les chiffres suivants ;

En effet, les recettes issues des IDE ont enregistré un taux de croissance de 12 % en passant de 9,9 MMDH en 2014 à 34,6 MMDH en 2023.

Avec la précision que le secteur industriel représente près du tiers des recettes d’IDE. Ainsi, au cours de la dernière décennie, la part des IDE du secteur industriel dans le total des IDE a augmenté de +10 points, passant de 23 % lors du premier quinquennat (2014- 2018) à 33 % au cours du deuxième (2019-2023).

Le Maroc a enregistré entre 2000-2023, 181MMDHs de recettes d’IDE dans le secteur industriel contre 100 MMDHs de recettes d’IDE entre 2014 et 2023 soit 55% de croissance. Ce qui témoigne de l’attractivité croissante du Maroc pour les investisseurs internationaux. Ce, tout particulièrement après le lancement du Plan d’Accélération industrielle, PAI, qui a placé l’attraction des IDE au cœur de sa stratégie notamment à travers la création de l’AMDIE qui a fait partie des mesures phares de ce plan. L’AMDIE est ainsi venue en tant qu’agence développer les investissements extérieurs et par la même appuyer la mise en œuvre des chantiers du programme industriel en améliorant davantage la qualité de service rendue aux investisseurs et aux exportateurs…

Afifa Dassouli


Le Maroc a opéré une transformation économique significative au cours des dernières décennies, passant d’une économie fermée avec une prédominance d’entreprises publiques à une économie ouverte en accueillant de nombreuses entreprises étrangères. Cette transition a été marquée par des réformes économiques profondes, la libéralisation du commerce, et une stratégie active d’attraction des investissements étrangers. En effet, pendant les décennies 1960 à 1980, l’économie marocaine était largement contrôlée par l’État, avec de nombreuses entreprises publiques opérant dans des secteurs clés tels que l’énergie, les mines, les transports et les télécommunications. De fait, le Maroc avait une politique protectionniste, qui imposait des barrières tarifaires et non-tarifaires pour protéger les industries locales de la concurrence étrangère. Mais, à partir des années 1980, le Maroc a entamé une série de réformes économiques sous l’égide du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, connues sous le nom de programmes d’ajustement structurel, qui visaient à stabiliser l’économie nationale et à stimuler la croissance. Une des mesures phares de cette période fut la privatisation progressive des entreprises publiques. Le gouvernement marocain a commencé à vendre des parts de ces entreprises pour améliorer leur efficacité et attirer des investissements privés. Ce tournant stratégique a marqué le début d’une transition vers une économie plus ouverte et diversifiée, préparant le terrain pour des réformes plus profondes dans les décennies suivantes. Dans les années 1990, l’Etat a accéléré son programme de privatisation, en cédant des parts significatives dans des entreprises publiques de secteurs variés, notamment les télécommunications (Maroc Telecom), l’énergie et les banques, Et, adopté une politique de libéralisation du commerce, marquées par son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995 et la signature d’accords de libre-échange avec l’Union européenne et les États-Unis. Ces mesures visaient à intégrer le Maroc dans l’économie mondiale et à promouvoir un environnement favorable aux échanges internationaux et ainsi aux investissements extérieurs.

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La Banque de projets, outil de relance industrielle https://lnt.ma/la-banque-de-projets-outil-de-relance-industrielle/ Thu, 25 Jul 2024 08:08:11 +0000 https://lnt.ma/?p=357548 Conformément aux directives Royales visant à stimuler l’investissement productif et à créer des emplois, le Ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC) a lancé le programme relatif à « la banque de projets » industriels qui vise principalement à renforcer la compétitivité des produits nationaux et à favoriser l’émergence de nouveaux produits. La genèse de […]

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Conformément aux directives Royales visant à stimuler l’investissement productif et à créer des emplois, le Ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC) a lancé le programme relatif à « la banque de projets » industriels qui vise principalement à renforcer la compétitivité des produits nationaux et à favoriser l’émergence de nouveaux produits.

La genèse de ce programme est survenue dans un contexte de pandémie de Covid-19, marqué par la fermeture des frontières à l’échelle internationale, incitant ainsi le Maroc à assurer son approvisionnement surtout en produits sanitaires et alimentaire. Un contexte où la souveraineté industrielle, en particulier dans les secteurs sanitaire et alimentaire, s’est imposée comme une nécessité incontournable.

Ainsi, la pandémie de la Covid-19 et les compétences marocaines, ont attesté au monde entier la capacité du Royaume à faire preuve de réactivité, d’agilité et d’efficacité. Les industriels marocains ont démontré leur capacité à fabriquer des produits et équipements aux normes internationales capables de répondre à la fois à la demande locale et aux marchés à l’export.

Le lancement effectif de la « banque de projets » s’inscrit dans le cadre du Plan de Relance Industriel (2021-2023). Ce plan ambitieux vise à instaurer une politique de substitution aux importations, tout en renforçant les exportations et le capital marocain dans le secteur industriel.

L’objectif de ce programme est de réduire la dépendance du Maroc aux importations en favorisant la production locale. Il ambitionne également d’augmenter la part des investissements nationaux dans l’industrie et d’encourager l’adoption de pratiques écologiques, afin de minimiser l’empreinte carbone du secteur industriel.

Pour atteindre ces objectifs, le Ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC) a mené une étude interne sur la substitution aux importations. Cette étude a permis d’identifier les produits importés susceptibles d’être remplacés par la production locale.

La « banque de projets » comprend plusieurs branches industrielles, représentées par environ 400 fiches-projets. Ces fiches offrent une vision globale des principales opportunités pour accélérer le développement du marché intérieur dans toutes les régions du Royaume.

Le Ministère de l’Industrie et du Commerce a lancé une vaste campagne de communication dédiée pour promouvoir la « banque de projets » industriels. En parallèle, une plateforme web (https://banquedeprojets.mcinet.gov.ma/ ) a été développée spécifiquement pour permettre aux porteurs de projets d’accéder facilement à cette banque de projets, garantissant ainsi leur accès à l’information et aux services associés.

Pour soutenir les porteurs de projets, une Task Force Souveraineté (TFS) a été mise en place au sein du Ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC). Composée de plus de 25 personnes dédiées et plusieurs directeurs centraux, cette équipe a pour objectif d’offre un accompagnement complet et personnalisé à chaque étape du développement des projets.Cet accompagnement couvre plusieurs aspects essentiels : l’accès aux données de marché, le financement, l’accès au foncier, la normalisation et la certification, l’assistance technique, la facilitation administrative et l’accès au marché local.

En parallèle, une plateforme digitale a été développée pour assurer une gestion optimale et un suivi rigoureux de ces projets tout au long du processus de leurs accompagnements.

Bilan de la Banque de Projets Industriels :

1 806 projets accompagnés, avec un potentiel de création de 418 385 emplois

Depuis le lancement de la banque de projets, 1 806 projets industriels ont été accompagnés par le MIC, représentant un potentiel de substitution de 95 MMDH et un chiffre d’affaires à l’export de 88 MMDH. Ces projets devraient générer près de 110,9 MMDH d’investissement et créer à terme 167 354 emplois directs et 251 031 emplois indirects. Les projets

accompagnés relèvent des différents secteurs industriels et des 12 régions du Royaume, favorisant ainsi un développement économique équilibré et inclusif.

La majorité des projets accompagnés sont portés par des PME

Les PME constituent le segment le plus important en termes de nombre de projets, soit une part de 66%. Ainsi, elles devraient réaliser 49% des investissements et générer 57% de l’emploi.

Prédominance des entreprises à capital marocain

Plus de 86 % des projets accompagnés sont portés par des entreprises à capital marocain, suivi des entreprises à capital mixte et celles à capital étranger, avec une part de 6 % chacune dans total des projets recevables.

Par ailleurs, les projets accompagnés dans le cadre de la TFS se caractérisent par une prédominance masculine des porteurs. En parallèle, les porteurs de projets femmes commencent à consolider leur position en détenant une part de 10 % des projets.

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Compensation industrielle un gisement de développement économique https://lnt.ma/compensation-industrielle-un-gisement-de-developpement-economique/ Thu, 25 Jul 2024 08:07:15 +0000 https://lnt.ma/?p=357545 Au Maroc, la commande publique occupe une place de plus en plus importante dans l’économie nationale : évaluée à plus de 300 milliards de DH en 2023. L’État injecte chaque année en moyenne 200 milliards de dirhams dans l’économie nationale au titre de la commande publique. Le tissu économique local ne disposant pas toujours des […]

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Au Maroc, la commande publique occupe une place de plus en plus importante dans l’économie nationale : évaluée à plus de 300 milliards de DH en 2023. L’État injecte chaque année en moyenne 200 milliards de dirhams dans l’économie nationale au titre de la commande publique.

Le tissu économique local ne disposant pas toujours des technologies nécessaires pour répondre à la demande, plusieurs marchés publics passent auprès d’entreprises étrangères.

La compensation industrielle, qui consiste à exiger, pour la vente de biens ou de services à travers des marchés publics, qu’une contrepartie économique soit transférée du vendeur à l’Etat acheteur, constitue un véritable gisement de développement économique pour le Maroc.

Ses retombées sont indéniables : attractivité des investissements, transferts de technologie, création d’emplois, amélioration des compétences et savoir-faire national, et montée en valeur dans les filières industrielles.

Cette démarche permet également d’introduire au niveau des entreprises locales une culture de l’innovation, de créativité et d’amélioration de la qualité, en leur offrant un accès aux investisseurs, au financement et aux grands marchés.

De très nombreux pays optent pour ce mécanisme afin de dynamiser leur économie nationale et les impacts économiques ont été non négligeables et parfois même spectaculaires.

Cette pratique a été formalisée dans le cadre du Plan d’accélération industrielle. Cette approche permet de démultiplier l’investissement, monter en valeur dans les filières, et améliorer la balance des paiements, en favorisant les achats de produits ou services auprès du tissu local.

Le Ministère a initié une approche collaborative avec les grands acheteurs publics pour ancrer la pratique de la compensation industrielle comme réflexe spontané dans les businessmodels des projets d’envergure nationaux.

Il s’agit de mettre en œuvre diverses formes de compensation, directes et indirectes, modulables selon le secteur d’activité pour booster l’investissement dans l’industrie locale, favoriser le transfert de technologie et former les compétences nationales.

Depuis longtemps, le Maroc s’est contenté d’importer ce que le tissu national ne pouvait pas produire. Un réel changement de paradigme s’opère aujourd’hui à travers la compensation industrielle. Cette vision découle de la nécessité d’utiliser la commande publique en tant qu’instrument incontournable pour appuyer le tissu industriel. Plusieurs investissements industriels ont été réalisés en recourant à la compensation industrielle dans des marchés publics, notamment dans les secteurs du transport ferroviaire, des énergies renouvelables et de la défense.

Le recours à ce mécanisme a été profitable et a contribué à la densification du tissu industriel, à une montée en gamme dans les filières, une intégration en profondeur à travers le développement de nouvelles spécialisations et un positionnement sur des métiers de pointe, avec à la clé des créations d’emplois et de la valeur ajoutée.

Les pas franchis à ce jour renforcent la confiance des donneurs d’ordres publics dans la destination Maroc pour recourir davantage à la compensation industrielle et incitent les candidats également à s’inscrire dans cette démarche qui est profitable à l’ensemble des acteurs.

Un exemple de compensation industrielle qui est le plus récent est celui de la signature en février 2023 d’un Contrat de compensation industrielle entre le Maroc (Administration de la Défense Nationale) et le géant mondial de l’aéronautique Boeing dans le prolongement du programme d’acquisition des hélicoptères Apache.

Ce contrat illustre davantage la Vision Royale visant la modernisation et le renforcement des capacités opérationnelles des FAR ainsi que l’émergence d’un secteur d’industrie de défense au Maroc.

Ce partenariat témoigne de la volonté des parties de renforcer le partenariat existant entre le Maroc et la société américaine Boeing à travers la mise en œuvre de projets stratégiques communs tout en favorisant l’émergence d’une Base Industrielle et Technologique de Défense au Royaume.

L’accord renforce également, la coopération dans le domaine de la recherche et développement et le transfert de technologies à travers la qualification de bureaux d’ingénierie marocains aux normes internationales du secteur de l’aéronautique ainsi que la réalisation, en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique de Ben Guerir, d’un centre de recherche pour la fabrication d’additive avancée 4.0.

Cet accord de compensation, prévoit la réalisation par la société Boeing auprès de fabricants locaux qualifiés d’un volume de sourcing de pièces de rechange de 150 M$US, contribuant ainsi à la création d’emploi au Maroc et le développement du secteur de l’aéronautique national en offrant aux opérateurs locaux de nouvelles opportunités de Marchés.

A.D

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Rôle et actions du ministère dans l’accompagnement des projets industriels https://lnt.ma/role-et-actions-du-ministere-dans-laccompagnement-des-projets-industriels/ Thu, 25 Jul 2024 08:06:08 +0000 https://lnt.ma/?p=357541 La Nouvelle Ère de la Politique Industrielle au Maroc consiste en une pleine transformation. En effet, celle-ci a fait l’objet d’une récente rencontre entre les responsables du ministère de l’Industrie qui ont abordé plusieurs aspects cruciaux de cette transformation, mettant en lumière les efforts et les stratégies mises en œuvre pour renforcer le secteur industriel […]

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La Nouvelle Ère de la Politique Industrielle au Maroc consiste en une pleine transformation.

En effet, celle-ci a fait l’objet d’une récente rencontre entre les responsables du ministère de l’Industrie qui ont abordé plusieurs aspects cruciaux de cette transformation, mettant en lumière les efforts et les stratégies mises en œuvre pour renforcer le secteur industriel du pays. Cette discussion a permis de clarifier le rôle du ministère dans l’accompagnement des projets industriels et les nouvelles orientations stratégiques. Pour ce faire un Nouveau Cadre Organisationnel a été établi.

De ce fait, une réorganisation du ministère de l’Industrie a été au centre  de la discussion.  Car, auparavant, il n’existait qu’une seule direction de l’industrie, subdivisée en diverses divisions sectorielles comme le textile, l’agroalimentaire, et les industries diverses. Avec le Plan d’Accélération Industrielle, une restructuration s’est imposée de manière plus ciblée. Cela a conduit à la création de nouvelles directions spécifiques, telles que la direction automobile et celle de l’aéronautique, du ferroviaire, et du naval. Ces nouvelles structures permettent un suivi rigoureux des contrats-programmes signés avec les fédérations sectorielles, pour garantir que les objectifs de chaque secteur soient atteints. Le directeur de chaque secteur agit comme un interlocuteur clé avec les fédérations, facilitant la coordination et la mise en œuvre.

Les Écosystèmes Industriels et leur Importance

Par ailleurs la création d’écosystèmes industriels a été introduite pour dynamiser des secteurs spécifiques. Par exemple, pour l’industrie automobile, des écosystèmes distincts ont été créés pour les constructeurs, le power train, et l’électronique. Chaque écosystème est soutenu par des structures d’animation comprenant des directeurs, des secrétaires généraux et des chargés de communication, financées par le budget du Plan d’Accélération Industrielle,

Cette approche a permis une interaction ciblée avec les fédérations sectorielles comme l’AMICA (Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce Automobile) et la FENAGRI (Fédération Nationale de l’Agroalimentaire). Sachant que celles-ci jouent un rôle crucial dans la signature et la mise en œuvre des contrats-programmes, engageant le secteur privé à atteindre des objectifs précis en termes d’emplois et d’exportations.

L’Impact de la Compensation Industrielle.

L’évolution de la politique industrielle s’est appuyée aussi sur le concept de la compensation industrielle, un levier stratégique pour le développement industriel au Maroc.

Elle consiste à exiger des investisseurs étrangers, dans le cadre des marchés publics, des contreparties sous forme de transferts de technologie, de savoir-faire ou d’installation d’unités industrielles. Parmi les exemples réussis on peut citer l’installation de l’usine Thales Maroc, spécialisée dans l’impression 3D en métal, celle d’Acam dans l’aéronautique, qui emploie plus de 500 personnes dans le domaine des aérostructures etc…

Cette pratique est aussi courante dans le secteur de la défense, où des clauses de compensation industrielle sont intégrées dans les contrats d’achat de matériel militaire, garantissant ainsi des retombées économiques et industrielles pour le pays.

La Diversification des Investissements Étrangers

La diversification des investissements étrangers est une priorité pour le Maroc. Les investissements chinois, par exemple, sont perçus comme une opportunité pour réduire la dépendance envers le capital européen. La Chine, premier constructeur mondial de voitures électriques, voit le Maroc comme une plateforme stratégique pour contourner les restrictions américaines et profiter des accords de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis.

Les projets chinois au Maroc, notamment dans le cadre de la Belt and Road Initiative, offrent des opportunités pour le transfert de technologies et le développement de nouvelles compétences locales. Une diversification considérée comme essentielle pour renforcer la résilience économique du pays.

Les Nouvelles Orientations Stratégiques

La nouvelle stratégie industrielle du Maroc envisage une réorganisation encore plus profonde. Elle pourrait inclure des pôles dédiés à la recherche et au développement, à l’innovation, et au capital humain. Cette évolution viserait à aligner la structure du ministère avec les nouvelles priorités stratégiques du pays, en dépassant les divisions sectorielles traditionnelles.

La charte de l’investissement, bien qu’elle soit sous la responsabilité du ministère de l’Investissement, continue à impliquer le ministère de l’Industrie dans le suivi et l’évaluation des projets industriels. Cette collaboration est essentielle pour garantir que les projets bénéficient de l’expertise technique nécessaire et contribuent efficacement au développement industriel du Maroc.

En définitive, la politique industrielle du Maroc connait un tournant crucial. Grâce à une réorganisation stratégique, à l’introduction d’écosystèmes industriels, et à l’utilisation de la compensation industrielle, le ministère de l’Industrie s’efforce de créer un environnement propice à l’innovation et au développement économique. La diversification des investissements étrangers et les nouvelles orientations stratégiques renforceront la position du Maroc comme une destination attractive pour les investissements industriels. Le Maroc est prêt à relever les défis de l’avenir et à tirer parti des opportunités mondiales pour stimuler sa croissance économique.

Afifa Dassouli


14 secteurs stratégiques et 55 écosystèmes, un hub industriel complet et ambitieux

Le Maroc se distingue par une industrie diversifiée et structurée autour de 55 écosystèmes industriels, répartis sur 14 secteurs stratégiques. Cette diversité illustre non seulement la capacité du Royaume à attirer les investissements étrangers, mais également son ambition de devenir un hub industriel de référence. Voici un aperçu détaillé des principaux écosystèmes industriels marocains.

1. Automobile

L’industrie automobile marocaine est un moteur crucial de l’économie, avec des écosystèmes dédiés à :

– Powertrain avec Stellantis

– Câblage intérieur & sièges

– Emboutissage avec Renault et Valeo

– Batteries avec Aptiv et Neo Motors

2. Poids Lourds

– Locomotive

3. Outsourcing

Le Maroc est un leader dans le domaine de l’externalisation, offrant une gamme complète de services :

– Customer Relationship Management

– Business Process Outsourcing

– Information Technology Outsourcing

– Knowledge Process Outsourcing

– Engineering Services Outsourcing

4. Agroalimentaire

L’agroalimentaire est un secteur clé avec plusieurs sous-écosystèmes :

– Fruits et légumes transformés

– Huile d’olive

– Lait et produits laitiers

– Viandes

– Biscuiterie, chocolaterie, confiserie

– Pâtes et couscous

5. Construction

Les écosystèmes de la construction comprennent :

– Plasturgie et gestion des déchets plastiques

– Construction navale

– Préfabriqué

– Céramique, marbre, ciment, acier

– Amont carrières et valorisation des métaux

6. Pharmaceutique

– Médicaments et dispositifs médicaux

7. Textile

L’industrie textile est diversifiée avec des segments tels que :

– Denim

– Fast fashion

– Textile à usage technique

– Textile de maison

8. Cuir

Le secteur du cuir est structuré autour de :

– Chaussures, maroquinerie et vêtements

– Tannerie et mégisserie

9. IMM (Industries Métallurgiques et Mécaniques)

– Travail des métaux

10. Plasturgie

– Gestion et valorisation des déchets plastiques

11. Aéronautique

Avec des partenaires comme Boeing et Collins, l’aéronautique est un secteur en plein essor.

12. Naval

– Construction navale

13. Chimie/Parachimie

La chimie est un secteur stratégique avec des écosystèmes dédiés à :

– Chimie organique

– Chimie végétale

14. OCP

Le groupe OCP, leader mondial dans le secteur des phosphates, joue un rôle central avec un écosystème dédié.

Ces écosystèmes reflètent la dynamique industrielle du Maroc et son engagement en faveur de la diversification économique et de l’innovation. En structurant son industrie autour de ces pôles, le Royaume crée des opportunités d’emplois, stimule les exportations et attire des investissements significatifs, consolidant ainsi sa position sur la scène internationale.

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Le Baromètre de l’industrie marocaine, cartographie détaillée du secteur https://lnt.ma/le-barometre-de-lindustrie-marocaine-cartographie-detaillee-du-secteur/ Thu, 25 Jul 2024 08:05:04 +0000 https://lnt.ma/?p=357538 Le ministère de l’Industrie et du Commerce avait dévoilé, le 27 mars 2024 à Rabat, le baromètre de l’industrie marocaine, mettant en avant les principaux résultats de l’enquête industrielle pour l’année 2022. Cette étude, réalisée auprès de 10 891 entreprises opérant dans les secteurs des industries de transformation à travers le pays, vise à fournir […]

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Le ministère de l’Industrie et du Commerce avait dévoilé, le 27 mars 2024 à Rabat, le baromètre de l’industrie marocaine, mettant en avant les principaux résultats de l’enquête industrielle pour l’année 2022.

Cette étude, réalisée auprès de 10 891 entreprises opérant dans les secteurs des industries de transformation à travers le pays, vise à fournir un ensemble d’indicateurs et d’analyses pour évaluer la performance économique du secteur industriel et en identifier les perspectives de développement. Elle ambitionne également de dresser une cartographie détaillée au niveau sectoriel et régional, offrant une meilleure visibilité sur la contribution des différentes régions à la performance globale de l’industrie. Dans le cadre de ce numéro spécial, elle offre une introduction idéale pour poser les bases du sujet.

L’analyse des résultats de l’enquête souligne l’évolution positive du secteur industriel, malgré les défis économiques et les répercussions d’un contexte géopolitique international instable. Les principaux indicateurs économiques du secteur ont affiché des croissances significatives par rapport aux années précédentes. En 2022, le chiffre d’affaires a atteint 801,5 milliards de dirhams (MMDH) et la valeur ajoutée a grimpé à 212,4 MMDH, dépassant pour la première fois la barre des 200 MMDH.

L’enquête révèle une reprise notable du secteur industriel, comme en témoigne la production qui a atteint 738,7 MMDH. De plus, près de 34 MMDH d’investissements ont été injectés dans l’industrie en 2022, montrant la confiance des acteurs économiques dans le potentiel de croissance du secteur.

Le Baromètre inclut également des analyses thématiques destinées à éclairer la prise de décision sur des sujets stratégiques tels que les exportations, l’emploi, le genre, l’origine du capital social et la structure des entreprises industrielles.


Le secteur industriel marocain en chiffres

Ventilation sectorielle de la valeur ajoutée

En général, quasiment l’ensemble des secteurs industriels ont enregistré des croissances significatives de leurs valeurs ajoutées au titre de l’exercice 2022. Les secteurs qui se sont distingués en matière de création de valeur ajoutée sont, par ordre d’importance : • Le secteur agroalimentaire qui a réalisé une valeur ajoutée de 50,2 MMDH ; • Le secteur de la chimie et parachimie avec une valeur de 49,3 MMDH ; • L’ industrie automobile avec une valeur de 43,5 MMDH ; • Le secteur du textile et habillement avec une valeur de 17 MMDH.

Investissement du secteur industriel

Les dépenses d’investissement du secteur industriel se sont inscrites dans une dynamique haussière après la pandémie du COVID-19, s’établissant à 33,9 MMDH en 2022.• Ventilation sectorielle de l’investissement Au titre de l’année 2022, le secteur de la chimie et parachimie a réalisé un investissement de 9,2 MMDH, suivi du secteur de l’agroalimentaire avec une enveloppe de 8,7 MMDH et de l’industrie automobile avec un montant de 8,1 MMDH.

Ventilation sectorielle des exportations industrielles

Le chiffre d’affaires à l’export a représenté 46,1% du chiffre d’affaires global du secteur industriel en 2022.

Les secteurs qui enregistrent un poids élevé des exportations sont l’aéronautique, l’automobile, la chimie et parachimie suivis du secteur du textile et habillement.

La ventilation sectorielle des exportations industrielles en 2022, fait ressortir la dominance de certains secteurs, principalement la chimie et parachimie avec une part de 34%, l’automobile (30,2%), l’agroalimentaire (11,8%), ainsi que le textile et habillement, avec une part de 10,5%.

 

Emploi du secteur industriel

Au titre de 2022, l’emploi industriel a connu une progression de + 8,8% par rapport à 2021, pour s’établir à 870 759 personnes. Cet emploi ne couvre que 80% de l’emploi du secteur industriel (taux de couverture de l’enquête) et ne comptabilise pas les emplois relevant des services liés au secteur industriel.

Cette analyse met en lumière la ventilation et la parité de l’emploi industriel au titre de 2022, selon les paramètres suivants :

secteur, région, taille d’entreprises, tranche d’âge des entreprises et parité homme/femme.

L’observation de l’évolution de l’emploi industriel entre 2021-2022 révèle une progression remarquable pour l’ensemble des secteurs et des régions.

  Emploi sectoriel

– Ventilation sectorielle de l’emploi

La ventilation sectorielle de l’emploi industriel démontre que plus des trois quarts de l’emploi industriel sont concentrés dans quatre secteurs, à savoir le textile et habillement, l’agroalimentaire, l’automobile et les industries mécaniques et métallurgiques.

 

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Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, un élan positif et prometteur https://lnt.ma/plan-dacceleration-industrielle-2014-2020-un-elan-positif-et-prometteur/ Thu, 25 Jul 2024 08:04:23 +0000 https://lnt.ma/?p=357535 Lancé en 2014 par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique, le Plan d’Accélération Industrielle (PAI) du Maroc visait à transformer l’industrie marocaine en un levier majeur de croissance économique. S’inscrivant dans la lignée du Plan Emergence, le PAI avait pour objectifs principaux de créer 500.000 nouveaux emplois, d’augmenter la […]

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Lancé en 2014 par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique, le Plan d’Accélération Industrielle (PAI) du Maroc visait à transformer l’industrie marocaine en un levier majeur de croissance économique. S’inscrivant dans la lignée du Plan Emergence, le PAI avait pour objectifs principaux de créer 500.000 nouveaux emplois, d’augmenter la part de l’industrie dans le PIB de 9 points pour atteindre 23 % en 2020, et d’améliorer la balance commerciale grâce aux exportations et à l’intégration locale. À travers une série d’initiatives et d’écosystèmes, le plan a permis de structurer l’industrie marocaine et de dynamiser les secteurs clés.

Création d’emplois : Un succès éclatant

L’un des principaux objectifs du PAI était la création de 500.000 nouveaux emplois entre 2014 et 2020. Ce pari a été largement gagné, avec 565.483 emplois créés, soit 113,1 % de l’objectif initial. L’industrie automobile s’est distinguée en créant 161.599 emplois, représentant 28,6 % des nouveaux emplois du secteur. Le textile et cuir a suivi avec 123.699 emplois, puis l’agro-alimentaire avec 91.058 emplois et l’offshoring avec 88.421 emplois. Ensemble, ces quatre secteurs ont contribué à 82,2 % des nouvelles opportunités d’emploi dans le secteur industriel.

Le PAI a également permis une parité remarquable entre les emplois masculins et féminins, avec environ 280.000 emplois pour chaque genre. Malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, l’industrie marocaine a montré une résilience notable, ne subissant qu’une baisse de 2 % de l’effectif total entre 2019 et 2020, avant de retrouver et dépasser les niveaux de 2019 dans les mois suivants.

Performance à l’export : Un élan ralentit par la pandémie

Les exportations industrielles du Maroc ont connu une croissance significative au cours de la période du PAI. En 2019, elles totalisaient 243,3 milliards de dirhams (MMDH), contre 158,9 MMDH en 2013, marquant une augmentation de 53 %. Cependant, la pandémie de Covid-19 a causé une baisse de 8,5 % des exportations en 2020. Le secteur automobile, devenu le premier exportateur du pays, a vu ses exportations multipliées par 2,5, atteignant 80,2 MMDH en 2019, avant de subir une baisse de 9,3 % en 2020.

L’industrie de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) a également montré une performance robuste, avec une hausse de 47,5 % de ses exportations entre 2013 et 2019. Ce secteur a même progressé de 4,3 % en 2020, malgré la crise sanitaire. D’autres secteurs comme l’agro-alimentaire et le textile ont également enregistré des augmentations notables de leurs exportations, bien que le textile ait été particulièrement touché par la pandémie, subissant une baisse de 19,2 % en 2020.

L’industrie automobile, figure de proue du PAI

L’industrie automobile marocaine a connu une croissance exceptionnelle, soutenue par le PAI. Avec 161.599 emplois créés, ce secteur est devenu un pilier de l’économie marocaine, représentant 28,4 % des exportations totales du pays en 2019. Le taux d’intégration locale a atteint 60 %, et le pays produit désormais jusqu’à 700.000 véhicules par an, exportés vers 75 destinations différentes.

Le PAI a également permis la mise en place de plusieurs écosystèmes automobiles, renforçant l’offre de valeur et l’intégration du secteur. Des investissements significatifs ont été réalisés, avec 145 projets d’investissement soutenant cette dynamique. Le Maroc a également lancé un projet unique en Afrique, le Centre d’essais automobile, destiné à valider et homologuer les pièces automobiles localement et à stimuler la recherche et développement (R&D).

Industrie aéronautique, une expansion stratégique

En deux décennies, le Maroc a réussi à établir une base aéronautique de qualité, diversifiée et compétitive. Le PAI a contribué à cette expansion, avec la création de 11.383 emplois et l’accompagnement de 49 projets d’investissement, générant un chiffre d’affaires à l’export de 17,5 MMDH en 2019. Le secteur a mis en place plusieurs écosystèmes, notamment dans l’assemblage, l’ingénierie, et le câblage électrique, et a attiré des majors mondiaux comme Boeing et Safran.

Le PAI a également permis de poser les bases de nouveaux secteurs industriels stratégiques. Dans le domaine de la défense, des synergies ont été développées avec l’Administration de la Défense Nationale pour orienter les projets de compensation industrielle et soutenir les capacités locales.

Le secteur des énergies renouvelables a vu l’inauguration de la première usine de pales d’éoliennes en Afrique et au Moyen-Orient par Siemens Gamesa en 2017, et la création de plus de 700 emplois. De plus, un écosystème performant pour les énergies renouvelables est en cours de développement, avec des projets majeurs visant à créer des milliers d’emplois et à générer un chiffre d’affaires significatif.

Le secteur naval, bien que moins développé, a également bénéficié du PAI avec la signature de plusieurs projets d’investissement visant à créer des emplois et à développer les infrastructures de construction et de réparation navale.

Le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 du Maroc a permis de réaliser des avancées significatives dans divers secteurs industriels, contribuant à la création de centaines de milliers d’emplois, à l’augmentation des exportations et à l’intégration locale. Malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, l’industrie marocaine a démontré une résilience remarquable, posant des bases solides pour une croissance durable. Les réalisations du PAI offrent un cadre solide pour les initiatives industrielles futures, renforçant la position du Maroc sur la scène industrielle mondiale.

Selim Benabdelkhalek

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25 ans d’industrialisation du Maroc, une stratégie de longue haleine https://lnt.ma/25-ans-dindustrialisation-du-maroc-une-strategie-de-longue-haleine/ Thu, 25 Jul 2024 08:03:46 +0000 https://lnt.ma/?p=357532 Sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a entamé un processus ambitieux d’industrialisation visant à renforcer et accompagner son développement économique. Ce long processus, encadré par des politiques industrielles successives, a permis au pays de se positionner progressivement sur la scène industrielle mondiale. Comprendre le parcours réalisé par l’industrie marocaine, permet […]

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Sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a entamé un processus ambitieux d’industrialisation visant à renforcer et accompagner son développement économique. Ce long processus, encadré par des politiques industrielles successives, a permis au pays de se positionner progressivement sur la scène industrielle mondiale. Comprendre le parcours réalisé par l’industrie marocaine, permet d’en évaluer les acquis et de se projeter dans les perspectives de ce secteur désormais vital pour la croissance et le développement du pays.

Les premières unités industrielles au Maroc remontent aux années 1920-1930, principalement dans les produits de base comme le sucre et l’agroalimentaire. Après l’indépendance, le Maroc a connu une phase de protectionnisme visant à assurer un développement soutenu de son industrie locale. Cependant, ce modèle a montré ses limites en termes de compétitivité et de qualité des produits.

Depuis 1999, sous l’impulsion royale du nouveau Souverain, le Maroc a entrepris une série de réformes structurelles pour ouvrir son économie et attirer les investissements étrangers. La mise en place de nombreux accords de libre-échange, la réforme du climat des affaires à travers notamment la fiscalité ou encore la mise à niveau des normes et certifications, et le développement des infrastructures, routières, portuaires, télécoms, ont été les piliers de la transformation de l’économie marocaine et par la même de sa capacité à développer une stratégie industrielle ambitieuse.

Les plans industriels successifs qu’a connu le pays ont été les véhicules de cette stratégie qui s’est affinée avec le temps par des bilans d’étapes réguliers et des ambitions renouvelées en conséquence.

Ainsi, le Plan d’Émergence, entre 2006 et 2014, visait d’abord à améliorer les exportations et à attirer les investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée. C’est dans ce cadre qu’ont été choisis des métiers mondiaux pour positionner le Maroc comme l’automobile et l’aéronautique.

Le Plan d’Accélération Industrielle, qui a suivi de 2014 à 2020, a quant à lui introduit la notion d’écosystèmes industriels, visant une intégration verticale des chaînes de valeur pour renforcer la compétitivité du secteur industriel marocain.

Les écosystèmes industriels ont joué un rôle crucial dans la structuration de l’industrie marocaine. Par exemple, l’écosystème automobile a vu l’installation de grandes entreprises comme Renault et la création de nombreux emplois par l’implantation successive de la quasi-totalité des acteurs de la chaine de valeur du constructeur. De même, l’écosystème aéronautique a bénéficié de l’implantation durable d’Airbus et d’acteurs majeurs de ce secteur de niche industrielle à très forte valeur ajoutée mondiale.

L’agro-industrie a aussi connu des développements significatifs grâce à cette dynamique d’écosystèmes et des champions nationaux de l’agroalimentaire ont émergé, avec une maitrise complète de la chaine de production et d’approvisionnement d’amont en aval, un atout de taille pour la capacité de résilience nationale aux crises mondiales et à sa souveraineté alimentaire.

Depuis, le Maroc a déployé sa nouvelle Charte d’investissement qui offre un cadre d’incitation et de confiance aux acteurs industriels, encouragés à se développer pour répondre à de nouvelles ambitions. Par ailleurs, de nouvelles opportunités se profilent grâce au virage vert que le pays a entamé à travers sa politique énergétique résolument tournée vers les énergies renouvelables, mais aussi les perspectives qu’offrent de nouveaux secteurs, de l’hydrogène vert aux usines de dessalement, en passant par les industries lourdes comme l’acier vert.

En filigrane se dessinent en réalité les contours de la nouvelle stratégie industrielle en préparation, qui devrait d’une part renforcer les secteurs existants et en développer de nouveaux.

 

Zouhair Yata


Les Accords de Libre-Échange signés par le Maroc ouvrent un marché de 2,5 milliards de consommateurs potentiels

Depuis plusieurs décennies, le Maroc a multiplié les accords de libre-échange, ouvrant ainsi ses marchés et consolidant sa position stratégique au sein du commerce international. Voici une présentation des principaux accords de libre-échange signés par le Royaume : – Union Européenne (2000) : Un accord clé permettant un accès préférentiel aux marchés européens. – Association Européenne de Libre-Échange (EFTA, 2000) : Comprenant des pays comme la Suisse, la Norvège, l’Islande, et le Liechtenstein. – États-Unis (2006) : Cet accord a renforcé les échanges bilatéraux et les investissements américains au Maroc. – Turquie (2006)*: Facilitant le commerce entre les deux nations. – Jordanie, Tunisie, et Égypte (2007) : Favorisant la coopération régionale et l’intégration économique. – Émirats Arabes Unis (2003) : Un accord qui stimule les échanges dans la région du Golfe. – Grande Zone Arabe de Libre-Échange (GAFTA, 1998) : Renforçant les liens commerciaux avec les pays arabes. – Union du Maghreb Arabe (UMA, 1989) : Une initiative pour améliorer la coopération économique au sein du Maghreb. – Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf, 2019) : Une étape majeure vers l’intégration économique africaine. – Accord d’Association avec le Royaume-Uni (2021) : Assurant la continuité des échanges post-Brexit. Ces accords permettent au Maroc de bénéficier d’un accès à environ 2,5 milliards de consommateurs, consolidant ainsi sa position comme hub économique et commercial en Afrique et au-delà.

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Entretien avec M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce : « Nous visons à monter en gamme, à créer des emplois de qualité et à augmenter la valeur ajoutée de nos produits » https://lnt.ma/entretien-avec-m-ryad-mezzour-ministre-de-lindustrie-et-du-commerce-du-royaume-du-maroc-nous-visons-a-monter-en-gamme-a-creer-des-emplois-de-qualite-et-a-augmenter-la-valeur-ajoutee-de-n/ Thu, 25 Jul 2024 08:02:30 +0000 https://lnt.ma/?p=357527 À l’occasion de ce numéro spécial dédié au parcours industriel du Maroc durant le règne du Roi Mohammed VI, La nouvelle Tribune a eu le privilège d’obtenir une interview exclusive avec M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce. Dans cet entretien, le ministre explicite pour nos lecteurs, les stratégies, les réalisations et les […]

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À l’occasion de ce numéro spécial dédié au parcours industriel du Maroc durant le règne du Roi Mohammed VI, La nouvelle Tribune a eu le privilège d’obtenir une interview exclusive avec M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce. Dans cet entretien, le ministre explicite pour nos lecteurs, les stratégies, les réalisations et les défis de la politique industrielle marocaine, ainsi que les perspectives d’avenir pour l’industrie du pays.

 

Monsieur le Ministre, merci de nous accorder cette interview. Pour commencer, pouvez-vous nous parler de l’évolution de la politique industrielle au Maroc ?

M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce du royaume du Maroc : Merci à vous pour l’opportunité de partager notre vision et nos progrès. La politique industrielle marocaine s’inscrit dans une continuité qui remonte à 25 ans, portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Au fil des ans, nous avons ouvert notre économie à travers des accords de libre-échange, attirant ainsi des investisseurs étrangers. Cette ouverture a nécessité des investissements massifs dans les infrastructures et le renforcement des compétences locales pour s’adapter aux nouveaux métiers que nous avons décidés d’attirer.

Initialement, nous avons identifié six secteurs prioritaires que nous avons appelés les métiers mondiaux du Maroc : l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile, les industries de transformation et les technologies de l’information. Plus tard, ces secteurs ont été élargis à neuf pour inclure d’autres domaines stratégiques. Nous avons créé des conditions favorables pour attirer des opérateurs mondiaux dans ces secteurs, en mettant en place les infrastructures nécessaires, com-me les zones industrielles spécialisées et des écosystèmes de qualité pour soutenir ces industries.

Quel bilan en faites-vous ? Et pouvez vous nous présenter la nouvelle ère industrielle axée sur la souveraineté qui se prépare pour l’avenir ?

Aujourd’hui, l’industrie marocaine emploie un million de personnes, et 85 % de nos exportations de biens sont des produits transformés. Cela représente une évolution significative de notre économie. De plus, 50 % des investissements industriels ont été réalisés au cours des dix dernières années, ce qui témoigne de l’attractivité croissante du Maroc pour les investisseurs internationaux. Nous avons réussi à créer un environnement propice à l’industrialisation rapide et à attirer des locomotives industrielles qui ont tiré toute une chaîne de valeur.

En effet, la nouvelle ère industrielle, annoncée par Sa Majesté, met l’accent sur la souveraineté, tant comme moyen que comme finalité. Cela signifie que nous cherchons non seulement à renforcer notre indépendance économique en répondant de plus en plus à nos propres besoins pour être résilient en cas de crise. La pandémie de Covid-19 a été une leçon importante à cet égard, imposant la nécessité de compter sur nos propres ressources. Nous avons ainsi identifié des opportunités de substitution à l’importation, qui ont conduit à la création de la Banque de projets.

Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs, le fonctionnement et les objectifs de cette Banque de projets ?

La Banque de projets a été conçue pour identifier et développer des projets industriels qui peuvent remplacer les importations et créer de nouveaux emplois. Ainsi, nous avons analysé les 183 milliards de dirhams de produits importés, en excluant l’énergie et les produits agricoles de base, et avons identifié 34 milliards de dirhams de biens que nous pouvons produire localement de manière compétitive. De ce fait, notre ministère a procédé à une subdivision de ces opportunités en projets potentiels, que nous avons localisés et pour lesquels nous avons préparés des fiches de projets détaillées.

Cette banque de projets vise à créer 400 000 emplois, dont 162 000 directs et 244 000 indirects. En termes d’investissements, nous prévoyons pouvoir mobiliser 110 milliards de dirhams à travers ces projets qui devraient générer un chiffre d’affaires de 92 milliards de dirhams en substitution aux importations et 85 milliards de dirhams en exportations. Par ailleurs, ce qui est remarquable, c’est que 86 % du capital engagé dans ces projets sont marocains, ce qui montre la confiance des investisseurs locaux dans l’économie de leur pays.

M. Mezzour, de quels types de projets il s’agit? Comment le ministère de l’industrie accompagne-t-il cette initiative ?

Les projets en question, couvrent une large gamme de secteurs, y compris l’agroalimentaire, la chimie et para-chimie, le textile, la métallurgie, la plasturgie , les matériaux de construction, l’électronique, l’économie circulaire, le cuir, l’automobile, les énergies renouvelables et l’industrie navale.

Ces derniers sont  de toutes tailles, et sont portés par des grandes moyennes et petites voire toute petites entreprises. C’est cette diversité qui permet de créer un écosystème industriel dynamique et résilient.

 

Pour ce faire, nous offrons un accompagnement complet aux investisseurs qui va de l’identification des opportunités jusqu’à la réalisation des projets. Nous leur fournissons des pré-projets clés en main, avec des business modèles détaillés, et leur offrons un soutien administratif à travers une cellule intra-ministérielle dédiée.  Celle-ci est pilotée par le directeur général de l’industrie, et inclut des directeurs métiers et des délégués dans les différentes provinces pour assurer un suivi local des projets. Nous suivons donc, les investisseurs jusqu’au bout en nous battant pour créer de l’emploi et soutenir les entreprises marocaines.

Par ailleurs, en analysant les importations du Maroc, nous avons certes identifier les produits que nous pouvons produire localement de manière compétitive pour économiser 34 milliards de dirhams de biens importés. Mais en plus nous avons chercher à répondre à nos exigences en  nous assurant que ces projets aient une ambition internationale. Ainsi, 50 % de leurs productions sont exportés. Cela permet non seulement de répondre à la demande locale mais aussi de renforcer notre présence sur les marchés internationaux.

Je vous donne un exemple concret, celui du développement de l’industrie des semi-conducteurs;  au Maroc identifiée comme stratégique pour notre souveraineté industrielle. Nous avons commencer par mettre en place les infrastructures de pointe nécessaires pour attirer des investisseurs internationaux et développer ce secteur. De fait, ce projet permettra non seulement de répondre à la demande locale en semi-conducteurs mais aussi d’exporter ses produits vers les marchés internationaux, créant ainsi des emplois de qualité et augmentant la valeur ajoutée de notre économie.

M. le Ministre, quels sont les défis auxquels vous faites face pour atteindre ces objectifs ?

Les défis sont nombreux. Il s’agit d’obstacles administratifs, comme  par exemple la difficulté d’obtenir les autorisations nécessaires, de l’accès à l’électricité, qui peut retarder les projets etc… De plus, la conjoncture internationale qui se caractérise par une certaine  tendance au  protectionnisme, peut constituer un grand obstacle en soi et compliquer nos efforts pour attirer et maintenir des investissements. Nous  devons rester proactifs et travailler en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux pour préserver et renforcer nos parts de marché.

Comment le ministère mesure-t-il l’impact de ces initiatives ?

Nous avons mis en place des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux pour mesurer l’impact de nos initiatives. Chaque semaine, je reçois un tableau de bord avec les mises à jour des projets en cours, les investissements réalisés et les emplois créés. Nous utilisons également des indicateurs de performance clés pour évaluer l’efficacité de nos politiques et ajuster nos actions en conséquence. Enfin, nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs du secteur privé pour recueillir leurs retours et améliorer nos dispositifs d’accompagnement.

M. Le Ministre, êtes vous enthousiaste pour l’avenir  ?

Je suis très optimiste quant à l’avenir de l’industrie marocaine. Le ministère de l’industrie s’inscrit dans une  vison de montée en gamme par la création d’emplois de qualité et une appréciation de la valeur ajoutée de nos produits.  Le Maroc s’affirme de plus en plus comme un pays à meilleur coût, compétitif par la qualité. Ainsi, nous continuerons à attirer des investissements, à soutenir nos entreprises et à promouvoir l’innovation pour assurer une croissance durable et inclusive. Le Maroc offre un environnement propice aux affaires, avec des infrastructures de qualité, une main-d’œuvre qualifiée et une position géostratégique avantageuse. Avec des mesures d’accompagnement pour faciliter les investissements, nous nous efforçons de créer un environnement stable et attractif. Nous invitons les investisseurs à profiter des opportunités offertes par notre économie en pleine croissance et à contribuer ainsi à notre développement industriel.

Vous avez une nouvelle politique industrielle d’envergure dans le pipe quels en sont les objectifs à moyen terme pour l’industrie marocaine ?

En effet, nous cherchons à renforcer notre indépendance économique en développant des secteurs stratégiques pour réduire nos importations tout  en répondant à nos besoins internes. Nous visons également d’augmenter la valeur ajoutée de nos produits en investissant dans des secteurs à forte intensité technologique en mettant l’accent sur la création d’emplois de qualité pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.

Notre objectif à long terme est de faire du Maroc un leader industriel en Afrique et dans le monde. Nous voulons créer une industrie diversifiée et compétitive, capable de répondre aux défis mondiaux et de saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Notre autre objectif repose sur l’amélioration des conditions de vie de nos citoyens en leur offrant des emplois de qualité bien rémunérés.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Lettre Royale à l’occasion de la première Journée nationale de l’Industrie https://lnt.ma/lettre-royale-a-loccasion-de-la-premiere-journee-nationale-de-lindustrie/ Thu, 25 Jul 2024 08:01:22 +0000 https://lnt.ma/?p=357524 Le Roi Mohammed VI avait adressé un message aux participants à la première édition de « la Journée nationale de l’industrie », en mars 2023. Ce message, qui est à la fois un bilan de la politique industrielle nationale et une feuille de route pour le développement futur de l’industrie marocaine, est une introduction idoine à notre […]

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Le Roi Mohammed VI avait adressé un message aux participants à la première édition de « la Journée nationale de l’industrie », en mars 2023. Ce message, qui est à la fois un bilan de la politique industrielle nationale et une feuille de route pour le développement futur de l’industrie marocaine, est une introduction idoine à notre numéro spécial, et nous le reproduisons donc ci-après.

« Louange à Dieu, Prière et Salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Mesdames et Messieurs,

Il Nous est particulièrement agréable de Nous adresser aux participants à cette première édition de la « Journée Nationale de l’Industrie ». Nous avons tenu à placer cette manifestation sous Notre Haut Patronage, réaffirmant ainsi tout l’intérêt que Nous portons à la promotion de ce secteur vital du tissu économique national, considéré comme un levier essentiel et un catalyseur du développement socio-économique inclusif et durable. Aussi, Nous voulons que cette Journée Nationale de l’Industrie s’inscrive au calendrier des évènements économiques majeurs, en tant que rendez-vous annuel du secteur et de ses opérateurs.

Nous donnons aussi comme orientation que ses prochaines éditions soient déclinées au niveau régional afin de mettre en valeur les potentialités industrielles locales et de traiter des défis spécifiques à chaque région. Mesdames et Messieurs, Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans le domaine industriel. La clé de cette réussite tient au fait que l’industrie nationale se fonde sur le principe d’ouverture économique mondiale et s’appuie sur des stratégies ambitieuses, clairement définies et déployées dans le cadre d’une vision territoriale globale. Ces stratégies ont été conçues pour faire de l’industrie un levier central du développement économique du Maroc, un pourvoyeur majeur d’emplois, un catalyseur de l’investissement productif et de l’export et un vecteur de croissance et de développement au service du citoyen.

Leur accompagnement s’est effectué à travers la mise en place d’un réseau d’infrastructures industrielles, logistiques et énergétiques et la mise en œuvre de réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires, la formation des compétences et la compétitivité de l’industrie marocaine. Ces acquis et ces atouts, couplés à la stabilité politique et macro-économique du Royaume et à son savoir-faire industriel, ont permis à l’industrie marocaine de se positionner sur des métiers et spécialisations hautement technologiques et d’être un moteur de la croissance, de la production et de l’export. C’est ainsi que le Maroc est devenu aujourd’hui une destination mondiale incontournable dans des secteurs de pointe, tels que l’automobile dont notre pays est devenu un leader continental, ainsi que les industries aéronautiques pour lesquelles le Royaume constitue une plateforme attractive fournissant les matériels, les pièces et les composants qu’elles nécessitent. Parallèlement, le Royaume a confirmé son statut d’acteur majeur de la sécurité alimentaire mondiale en général et africaine en particulier, à travers le développement de son industrie des fertilisants, offrant aux agriculteurs des produits de qualité, abordables et spécifiquement adaptés aux besoins des sols et des cultures de chaque région. Pour sa part, l’industrie agro-alimentaire nationale, en contribuant à la valorisation des ressources halieutiques et agricoles de notre pays, concourt au renforcement de la souveraineté alimentaire. Le secteur du textile et du cuir a également su tirer profit des mutations des chaînes de valeur mondiales en se positionnant sur des segments durables et à plus forte valeur ajoutée. Tous ces secteurs et bien d’autres qui ont connu une dynamique de croissance similaire, notamment à l’export, ont renforcé la résilience de notre industrie. Ils lui ont permis de juguler l’impact de la crise de la Covid-19 et de jouer un rôle vital dans la consolidation de la souveraineté industrielle, sanitaire et alimentaire de notre pays.

Mesdames et Messieurs,

La conjoncture économique mondiale, marquée par les conflits géopolitiques, a engendré des zones de turbulences qui gagnent en intensité sous l’effet des changements climatiques aux impacts sans cesse croissants; tant et si bien que la sécurisation des approvisionnements vitaux et l’inflation de leurs prix s’en sont trouvées négativement affectées. Face aux vulnérabilités des chaînes de valeur mondiales et à la forte dépendance aux importations, la souveraineté de notre pays en la matière se place au cœur des priorités. Pour cela, notre industrie est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à rendre la production locale plus concurrentielle pour réduire cette dépendance, à conforter davantage notre résilience et notre compétitivité, à consolider l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs. Aussi, il faut se préparer pleinement à inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la notion de souveraineté.

Notre pays a besoin, pour réussir ce challenge, d’une industrie intégrant de nouvelles activités et de nouveaux savoir-faire et offrant plus d’opportunités d’emploi. Voilà pourquoi l’industrie doit faire de sa capacité à créer des emplois pérennes pour les jeunes son premier enjeu. L’ambition industrielle ne peut être, en effet, portée que par un capital humain aux capacités et aux compétences renforcées. Aussi, le nouveau tissu industriel doit généraliser l’adaptation du capital humain aux besoins spécifiques des projets industriels et renforcer les compétences managériales. A cette fin, il est nécessaire d’assurer aux jeunes une formation de qualité au diapason des nouveaux besoins et des nouvelles mutations et ouverte sur les nouvelles technologies, dans le cadre d’un partenariat public-privé plus renforcé.

Il faudra également mettre en place et élargir les dispositifs d’accompagnement en faveur du renforcement de l’infrastructure technologique et de la R&D (Recherche et Développement) au sein des entreprises marocaines et de la création d’un écosystème industrie-université-centres de recherche, pour soutenir l’innovation et en faire un moteur de croissance de l’industrie marocaine.

D’autre part, cette montée en gamme que l’industrie devra opérer, implique nécessairement sa transition accélérée vers une production sobre en carbone par l’accès à l’électricité produite à partir de sources renouvelables à des prix compétitifs et l’amélioration de son efficacité énergétique. En outre, l’industrie marocaine est appelée à contribuer à la préservation des ressources hydriques par la rationalisation de l’utilisation de l’eau et la réutilisation des eaux usées et par le recours aux technologies et aux solutions nouvelles. Le Royaume peut ainsi devenir une référence en termes de modes de production décarbonée, responsable et durable et drainer les investisseurs étrangers en quête d’opportunités dans les secteurs de l’économie verte.

Mesdames et Messieurs,

Eu égard à l’importance des priorités que Nous avons définies, et compte tenu du rôle et de la responsabilité dont le secteur privé doit s’acquitter aux côtés de l’Etat dans le domaine industriel en relevant les défis actuels et en exploitant les opportunités existantes, Nous appelons ce secteur à tirer parti de la dynamique enclenchée par la nouvelle Charte de l’Investissement. Nous l’engageons aussi à profiter des multiples incitations accordées par les régions aux investissements privés, selon les spécificités, les ressources et les potentialités dont elles disposent, de manière à ce que soit érigé, dans chacune d’entre elles, un pôle économique capable de créer de l’emploi et de réaliser le plein potentiel productif des territoires. Nous l’invitons également à orienter ses efforts vers l’investissement productif, y compris dans les filières de pointe et d’avenir, porté par des marques marocaines et à viser l’émergence d’une nouvelle génération d’entreprises à travers tout le territoire national. Ainsi, il pourra apporter son concours aux chantiers de développement que connaît notre pays et servir les intérêts de la Nation et des citoyens. Enfin, Nous formons le souhait que cette rencontre nationale soit l’occasion de mettre en place des bases saines et solides pour promouvoir davantage le secteur industriel dans notre pays, afin d’en faire un vecteur de croissance et de développement durable, générateur de valeur et d’emplois. Puisse Dieu guider vos pas et vous accorder plein succès dans vos travaux.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh »

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Une fête de l’Aid qui va peser sur les budgets https://lnt.ma/une-fete-de-laid-qui-va-peser-sur-les-budgets/ Fri, 14 Jun 2024 21:37:28 +0000 https://lnt.ma/?p=321259 De l’avis de nombre de citoyens, le prix du mouton a atteint dans la majorité des cas des seuils intolérables. Encore plus à la veille de l’Aid. En dépit en effet d’une offre étoffée, avec les effets de la sécheresse, de l’inflation, mais aussi de la spéculation, les prix sont très élevés cette année, et […]

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De l’avis de nombre de citoyens, le prix du mouton a atteint dans la majorité des cas des seuils intolérables. Encore plus à la veille de l’Aid. En dépit en effet d’une offre étoffée, avec les effets de la sécheresse, de l’inflation, mais aussi de la spéculation, les prix sont très élevés cette année, et il faut compter au minimum 3500 dhs pour un petit mouton qui coûtait moins de 1500 dhs il y a quelques années. Les moutons importés d’Espagne sont à des tarifs plus abordables que les moutons marocains, mais ils ne sont pas disponibles partout et sont vite achetés. De quoi rendre le goût de l’Aid un peu amer pour nombre de chefs de familles qui se sentent obligés d’accomplir le rituel du sacrifice…

Ceci dit, une bonne partie de ménages marocains a globalement vu leur budget de l’Aid exploser ces dernières années, et 2024 ne fait pas exception, au contraire ! Mais, comme c’est la fête du sacrifice, il n’y a pas de choix. Une fête sans mouton pourrait entrainer l’explosion d’une famille. Cette année, les moutons du sacrifice sont négociés à un tarif entre 60 et 75 Dhs/Kg selon la race. A Casablanca, Marrakech et dans presque toutes les villes du Royaume, les Chennakas ont fait et défait le marché, agissant en seuls et incontournables maître du marché.

Normal, diront beaucoup, puisque le tout se déroule dans l’informalité et l’anarchie totale… au grand bonheur des Chennakas et autres Semsaras peu scrupuleux. Et c’est loin d’être un simple fait divers. Chez nous et ce n’est un secret pour personne, le marché des ovins réservés pour le Sacrifice reste livré à lui-même. En l’absence d’un dispositif de contrôle bien établi, le prix des ovins pratiqué dans les différents points de vente est jugé de plus en plus « inabordable » pour les petites bourses. Sans oublier les problématiques liées au manque d’hygiène et à l’anarchie qui règne dans un espace aussi sollicité le temps d’une fête aussi importante et symbolique pour les musulmans. Dans les souks, ce n’est pas du tout la fête.

Le manque d’organisation du monde pastoral favorise les pratiques spéculatives, et les ménages tombent dans les griffes des maquignons de tout poil. Tel est le constat dressé par un professionnel qui insiste sur le besoin pressant de lutter contre le phénomène des Chennakas qu’il qualifie de clé de voûte pour la régulation du marché.

En l’état actuel des choses, les Chennakas continuent à imposer leur diktat dans la pratique des prix avec des répercussions en chaîne : hausse des tarifs de location des espaces de vente ainsi que des aliments pour bétail en dépit des subventions étatiques accordées aux agriculteurs, explique-t-il. Et de poursuivre que seule la loi de l’offre et de la demande semble influencer les prix, en fonction assurément de la qualité, la race et l’âge des ovins, relevant que la présence en force des Chennakas, en quête d’opportunités de gain, entame l’équilibre du marché et met à rude épreuve les ménages aux ressources limitées.

Quoi qu’il en soit, l’avènement de l’Aid Al Adha constitue un bol d’oxygène pour la trésorerie des agriculteurs, surtout ceux dont l’élevage de petits ruminants représente la principale source de revenus. Du côté du département de l’Agriculture, on avance le chiffre de 7,8 millions de têtes disponibles, avec 6,8 millions d’ovins, et un million de caprins, ce qui doit dépasser une demande estimée à 6 millions de têtes. On prévoit un chiffre d’affaires de 14 milliards de dirhams. Néanmoins du côté du citoyen marocain, Al Aid risque de devenir inabordable à défaut d’une organisation adéquate du marché…Autrement, il faut prendre ses propres précautions pour s’éviter les Chennakas.

Hassan Zaatit

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Comment protéger la vie numérique des enfants ? https://lnt.ma/comment-proteger-la-vie-numerique-des-enfants/ Thu, 17 Feb 2022 10:17:53 +0000 https://lnt.ma/?p=269475 Contrairement à leurs parents, la jeune génération s’équipe de smartphone et de tablette de plus en plus tôt. Selon le HCP, plus de la moitié des élèves qui retrouveront les bancs de l’école le 1er octobre, seront munis d’un téléphone portable, soit plus de 4,5 millions d’élèves. Bien qu’Internet regorge d’informations éducatives, amusantes ou utiles […]

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Contrairement à leurs parents, la jeune génération s’équipe de smartphone et de tablette de plus en plus tôt. Selon le HCP, plus de la moitié des élèves qui retrouveront les bancs de l’école le 1er octobre, seront munis d’un téléphone portable, soit plus de 4,5 millions d’élèves.
Bien qu’Internet regorge d’informations éducatives, amusantes ou utiles qui permettent aux enfants de s’épanouir et d’apprendre au quotidien, ça reste une arme à double tranchant. Les jeunes peuvent être confrontés à des images choquantes, violentes ou tout simplement inadaptées à leur âge, mais aussi au cyberharcèlement, à des propos sexistes, racistes, homophobes, ou encore à des arnaques en tout genre.

Pour répondre aux nombreuses préoccupations des parents sur ce sujet, les experts en cybersécurité de Kaspersky dévoilent leurs conseils clés pour accompagner les nouveaux collégiens pour une rentrée numérique en toute sécurité.
Il s’agit en premier lieu de mettre en place un mécanisme de verrouillage sur le smartphone de l’enfant.

Les enfants ont facilement tendance à égarer leurs affaires et peuvent facilement perdre leur smartphone qui peut se retrouver entre de mauvaises mains.
«Dans ce type de situation, il est primordial d’avoir au préalable mis en place un système de verrouillage efficace qui permettra de protéger les données et les informations personnelles de l’appareil», analyse Pierre Delcher, Chercheur Senior au sein de la Global Research & Analysis Team de Kaspersky.
En effet, le système de verrouillage constitue un premier rempart contre une utilisation potentiellement frauduleuse du téléphone.
Selon les experts, il est essentiel d’informer l’enfant des risques auxquels il sera exposé en commençant par rappeler des règles simples. «Par exemple, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans. Il est également important de comprendre que tout ce qui est publié peut être réutilisé, à mauvais escient. Rappeler qu’il est préférable de ne pas partager d’informations contenant le nom/lieu de l’établissement scolaire, l’adresse de la maison ou encore le nom des parents et proches pour éviter de se faire avoir par une personne mal intentionnée…», explique Pierre Delcher.
Le troisième conseil consiste en la désignation d’un adulte référent en cas d’alerte.

Selon les experts, même bien informé, un enfant ne sera jamais complètement à l’abri des dangers d’Internet. Il faut donc convenir avec lui d’une procédure d’alerte à activer dès qu’il en ressent le besoin, et aussi souvent qu’il le souhaite, en désignant un adulte référent.
Il faut également établir avec l’enfant des règles et limites d’usage grâce au contrôle parental.
Chaque système d’exploitation de smartphone, iOS ou Android, propose de paramétrer un contrôle parental. Ils permettent de limiter ou d’interdire l’accès aux contenus (musique, vidéos en ligne, séries, livres…), au web, aux jeux vidéo, etc. Tout aussi important, le contrôle parental permet de garder la main sur les informations personnelles que l’enfant pourra partager, afin d’interdire à une application d’accéder à sa géolocalisation, à ses contacts, au calendrier, au micro, à la reconnaissance vocale, ou encore au Bluetooth, expliquent les experts.

«La nouvelle génération est très connectée, et se sent parfois plus compétente, techniquement, que les adultes. Si les enfants ont parfois bien des choses à nous apprendre sur le fonctionnement de certaines applications, il faut qu’ils aient conscience des risques et s’approprient les bonnes pratiques, dès leurs premiers usages», soulignent les experts de Kaspersky.

AL

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La CIMR poursuit sa transformation digitale de manière soutenue https://lnt.ma/la-cimr-poursuit-sa-transformation-digitale-de-maniere-soutenue/ Thu, 17 Feb 2022 10:08:27 +0000 https://lnt.ma/?p=269468 La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR), de par la nature de ses activités, qui la met face à une multitude de cotisants, de pensionnaires, de partenaires, le tout générant une quantité importante de documents, est particulièrement bien placée pour tirer parti des potentialités du digital, et c’est donc très naturellement que la caisse a […]

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La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR), de par la nature de ses activités, qui la met face à une multitude de cotisants, de pensionnaires, de partenaires, le tout générant une quantité importante de documents, est particulièrement bien placée pour tirer parti des potentialités du digital, et c’est donc très naturellement que la caisse a entamé très tôt sa transformation digitale, que ce soit pour optimiser ses process internes, ou pour améliorer ses interactions avec ses parties prenantes.
Télédéclaration, paiement en ligne, dématérialisation des documents, e-liquidation pour les affiliés partant en retraite… Au fur et à mesure des années, la CIMR a digitalisé une grande partie de ses prestations, ou a utilisé le digital pour optimiser les déplacements physiques.
La caisse a également rapidement compris que l’un des grands pans du digital est la communication. C’est pourquoi, en 2016, elle a lancé une refonte totale de sa communication digitale, avec une nouvelle version de son site web, et une présence marquée sur les réseaux sociaux (Youtube, Facebook, LinkedIn et Twitter).
Une fois les services et produits essentiels mis en place, la Caisse s’est lancée dans l’amélioration de son offre digitale, avec une belle part dédiée à l’innovation. En 2019, la CIMR avait lancé son application mobile baptisée «CIMR Dialcom» permettant aux retraités d’effectuer plusieurs opérations sur smartphone, simplement en prenant un selfie et sans avoir à se déplacer auprès de la CIMR. Parmi les services proposés, la Caisse a ajouté en 2021 la possibilité d’attester de sa vie à distance, en se basant sur une technologie de reconnaissance faciale par selfie dynamique, ce qui a marqué une grande première au Maroc.

Des démarches depuis chez soi
En prenant justement l’exemple de l’attestation de vie, penchons-nous sur les opérations à suivre pour un retraité inscrit à la CIMR. Après avoir téléchargé l’application CIMR DIALCOM, l’allocataire s’enrôle depuis son passeport biométrique, s’il dispose d’un smartphone Android doté de la technologie NFC. Dans le cas contraire ou si l’allocataire dispose plutôt d’un smartphone IOS, il procède à l’enrôlement via une prise de selfie. Il s’authentifie ensuite et active son compte en prenant un selfie bien clair et en renseignant soigneusement les informations demandées. Ceci fait, l’allocataire accède à son compte en utilisant son identifiant ainsi que son nouveau mot de passe. Enfin, il atteste de sa vie trimestriellement durant les 20 premiers jours des mois de janvier, avril, juillet et octobre en vue d’assurer la régularité de paiement de sa pension. Tout cela sans avoir eu besoin une seule fois de se déplacer en agence ou bâtiment administratif.

Une dématérialisation continue des procédures
Plus récemment, début 2022, la CIMR a mis en ligne son nouveau télé service E-liquidation, intégrant la nouvelle option de sortie en capital mixte. Ce nouveau mode de liquidation mixte permet à l’affilié de choisir les institutions de sa carrière pour lesquelles il souhaite percevoir le remboursement de ses contributions sous forme de capital. Les contributions auprès des institutions non-choisies ainsi que les contributions patronales lui seront versées sous forme de pension.
Comme vous l’aurez compris, la CIMR a plusieurs chantiers digitaux en cours. Mais en tête de liste se trouve toujours la mise en place du CRM, qui doit permettre de centraliser, sauvegarder, gérer et exploiter l’ensemble des données des prospects et des clients recueillies par la CIMR sur l’ensemble des points de contact et d’interaction, qu’ils soient physiques ou digitaux. L’objectif est d’avoir une vision 360°, dit-on auprès de la Caisse.
Le CRM fournira un enregistrement complet et exact de tout l’historique des interactions avec les prospects, accessible en un seul clic. Les conseillers de la CIMR n’auront plus jamais à reconstruire manuellement le journal de leurs interactions et consulter leur pipeline de ventes, et ainsi savoir en permanence où ils se trouvent par rapport à leurs objectifs. Le CRM a aussi pour objectif d’améliorer la communication au sein de l’institution et faciliter le travail des managers par l’intermédiaire de l’établissement simple des rapports, qui pourront être facilement combinés et analysés pour surveiller l’état de santé global des processus de vente. La majorité des détails techniques liés à ce grand projet ont été arrêté, et la CIMR a lancé plusieurs appels d’offre qui touche à ses différentes dimensions. L’année à venir devrait voir des avancées significatives de ce côté-là.

S.B

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Entretien avec Samantha Frih, Head of Digital & CRM à la BMCI : “ Le contexte pandémique est venu souligner la nécessité d’accélérer la digitalisation de la BMCI ” https://lnt.ma/entretien-avec-samantha-frih-head-of-digital-crm-a-la-bmci-le-contexte-pandemique-est-venu-souligner-la-necessite-daccelerer-la-digitalisation-de-la-bmci/ Thu, 17 Feb 2022 09:46:21 +0000 https://lnt.ma/?p=269458 Les banques ont été parmi les premiers acteurs à s’adapter au contexte pandémique en s’appuyant sur le digital. D’une part à cause de la nature névralgique de leur activité, et de l’autre en ayant déjà bien entamé leur transformation digitale. Mme Samantha Frih, Head of Digital & CRM à la BMCI, nous apporte plus de […]

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Les banques ont été parmi les premiers acteurs à s’adapter au contexte pandémique en s’appuyant sur le digital. D’une part à cause de la nature névralgique de leur activité, et de l’autre en ayant déjà bien entamé leur transformation digitale. Mme Samantha Frih, Head of Digital & CRM à la BMCI, nous apporte plus de détails sur le sujet.

La Nouvelle Tribune : Au mois d’août 2021, BMCI a bouclé un projet de transformation digitale de longue haleine, incluant la refonte de son Core Banking System, qui nécessitait une période de stabilisation. Un peu plus de 6 mois après, pourriez-vous nous dresser un état des lieux du post-projet ?
Samantha Frih : Dans un contexte hautement concurrentiel où le marché bancaire connaît une profonde mutation, la BMCI construit la banque de demain. A ce titre, dans le cadre de son plan de modernisation et de digitalisation, la BMCI a lancé un vaste chantier de transformation incluant une forte composante IT et Innovation.
L’une des briques fondamentales du programme de transformation de la BMCI consiste à se doter d’un système d’informations plus robuste mais également de revoir les principaux processus en les rendant plus automatisés, plus simples et plus sûrs. Ce nouveau système d’information entièrement modernisé permettra également d’accompagner le développement de la BMCI dans les années à venir.
En construisant un socle solide, notre objectif est de pouvoir diversifier notre offre de produits et services afin de répondre au mieux aux attentes de nos clients qui restent au cœur de nos préoccupations.

Votre plan d’action digital est basé sur 4 piliers, pourriez-vous en dresser les grandes lignes pour nos lecteurs ?
La stratégie digitale de la BMCI a été construite de manière à faciliter la banque au quotidien, simplifier la relation bancaire et accompagner nos clients de bout en bout. Pour se donner les moyens d’atteindre ces ambitions, notre plan d’actions est basé sur 4 piliers majeurs :
• La Digitalisation des parcours clés qui reste un incontournable de cette stratégie (Souscription Produit, Crédit, Ouverture de compte…).
• Le Selfcare Banking afin de rendre nos clients beaucoup plus autonomes et leur permettent de réaliser leurs opérations de banque au quotidien en toute autonomie, et accéder également à des services et fonctionnalités à forte valeur ajoutée qui leur facilite vraiment leur quotidien.
• Le Mobile First. L’usage grandissant du device mobile en Afrique et plus particulièrement au Maroc nous pousse à nous assurer que nos produits et services sont consommables facilement depuis le Mobile qui reste la principale source d’accès à internet.
• Le Phygital visant à assurer une continuité de l’expérience digitale en agence pour un meilleur accompagnement et une sécurisation de l’omnicanalité. Cette omnicanalité est clé pour assurer une continuité entre les canaux Online et Physique. Le client doit pouvoir choisir le canal avec lequel il souhaite interagir et en changer à sa guise dès qu’il le souhaite.

Votre application BMCI Connect est appelée à recevoir de nombreuses nouvelles fonctionnalités en 2022, quels sont les principaux ajouts prévus ?
Le nouveau service de banque en ligne à destination des clients Particuliers « BMCI Connect » lancé fin 2020 a grandement facilité la vie de nos clients et l’usage s’est fortement intensifié au fil des mois. Le contexte pandémique est venu souligner la nécessité d’accélérer la digitalisation de la BMCI et ce nouveau service BMCI Connect continuera à être enrichi fonctionnellement en 2022 et plus globalement dans les prochaines années. Les analyses concernant l’usage de nos clients mais également leurs besoins viennent confirmer la nécessité d’enrichir BMCI Connect toujours dans une optique Customer Centric.
Ainsi et afin de répondre aux besoins de nos clients, nous priorisons le développement de fonctionnalités sur lesquelles nos clients ont de fortes attentes. Il s’agit avant tout de venir à bout de leurs points de douleurs mais également de renforcer leur autonomie. Cela se matérialisera concrètement, à court terme, par la mise en service de nouvelles fonctionnalités répondant directement à leurs besoins, qu’ils expriment au quotidien à travers différents canaux de la Banque (agences, Centre de Relations Clients, Digital…). La feuille de route sur BMCI Connect a d’ailleurs été établie sur la base de leurs remontées afin de répondre au mieux à leurs attentes. 2022 nous permettra d’y répondre très concrètement.
On remarque, au Maroc comme à l’international, une baisse régulière du nombre d’agences bancaires physiques, une dynamique dans laquelle s’inscrit la BMCI. Ce phénomène est-il appelé à durer ? Quelle sera à terme la place du physique dans le secteur bancaire ?
Le Digital n’a pas pour vocation de remplacer les agences physiques. Bien que le Business Model évolue, le client aura toujours la possibilité de choisir le canal avec lequel il est le plus à l’aise pour interagir avec la BMCI.
De plus, les agences restent au cœur de la relation bancaire, le contact humain est primordial et le rôle des conseillers est d’autant plus important. En d’autres termes, les agences occupent une place centrale dans la relation client/banque et nos clients restent « très attachés » à leurs agences. Il est vrai que nos clients souhaitent beaucoup plus d’autonomie mais sont également à la recherche d’une proximité immédiate avec leur banque. C’est pourquoi l’omnicanalité est la clé pour faire du Phygital un modèle homogène et complémentaire entre le Digital et le réseau d’agences.

À propos des agences justement, BMCI avait relifté en 2019 son agence historique dans le cadre d’un projet-pilote. Quelles conclusions ont été tirées ? Quels sont les projets de BMCI en ce qui concerne l’ouverture d’agences « nouvelle génération » ?
La BMCI avait repensé en Décembre 2019 son agence historique située au niveau de son siège social au Boulevard Mohammed V. Nous assistions à la naissance d’une agence «Nouvelle Génération», combinant le digital en libre-service pour fluidifier davantage le parcours client.
Ce projet pilote d’agence rompt avec les codes de l’agence bancaire traditionnelle et propose une nouvelle expérience client plus qualitative et innovante: bornes interactives, espaces meetings insonorisés et digitalisés, un espace Innovation visant à échanger entre clients et collaborateurs autour des innovations bancaires du moment, des besoins et attentes futurs …
Par ailleurs, plusieurs nouveaux formats d’agences verront le jour prochainement avec de nouveaux modèles relationnels adaptés aux attentes de nos clients.

A.D


« LEENA », UNE APPLICATION CITOYENNE UNIQUE EN FAVEUR DU DON DU SANG AU MAROC LANCEE PAR DIGISERV

« LEENA », UNE APPLICATION CITOYENNE UNIQUE EN FAVEUR DU DON DU SANG AU MAROC LANCEE PAR DIGISERV Afin d’offrir des services digitaux innovants pour améliorer le quotidien de tous les marocains et d’exprimer pleinement son engagement citoyen, DigiServ, filiale du Groupe BNP Paribas et de la BMCI a lancé l’application «Leena» pour soutenir le don du sang au Maroc. Leena est une application 100% citoyenne dont la seule et unique raison d’être est de motiver chaque marocain à donner son sang et de sauver des vies avec ce geste simple et naturel, tout en participant à l’objectif d’autosuffisance nationale. Leena œuvre pour le bien commun et s’adresse aussi aux entreprises et organismes ayant la même vision à travers le service « Leena Pro » qui permet aux organisateurs de journées de collecte de sang d’avoir une vue en temps réel des promesses de dons et de mieux gérer le flux des donneurs pour le plus grand confort des organisateurs mais aussi des donneurs. Leena permet également aux personnes ayant besoin de sang de publier leur annonce et la partager largement. L’application Leena a été pensée afin de permettre aux citoyens marocains d’effectuer plusieurs actions sans avoir à se déplacer :
• Se renseigner sur les centres de transfusions sanguines proches de chez eux grâce à la géolocalisation, • Effectuer un test d’éligibilité via un questionnaire,
• Effectuer une promesse de don, • Recevoir des notifications et rappels afin de transformer les promesses de dons en dons réels, • Consulter son historique de dons,
• Effectuer un appel de don de sang auprès de la communauté Leena.

A propos de DIGISERV
DIGISERV est une filiale de BMCI et de BNP Paribas qui a pour vocation de développer une offre unique et variée de services digitaux non bancaires pour faciliter de nombreux besoins du quotidien des marocains.

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Entretien avec M. Mehdi Bennani, Directeur de la transformation digitale à Wafa Assurance : “ La culture digitale est celle de l’amélioration continue ” https://lnt.ma/entretien-avec-m-mehdi-bennani-directeur-de-la-transformation-digitale-a-wafa-assurance-la-culture-digitale-est-celle-de-lamelioration-continue/ Thu, 17 Feb 2022 09:44:07 +0000 https://lnt.ma/?p=269453 Le secteur des assurances compte sans nul doute parmi les bons exemples en termes de transformation digitale au Maroc. Wafa Assurance s’est inscrite très tôt dans cette dynamique, et a mis un coup d’accélération supplémentaire durant la pandémie, avec le lancement de sa Digital Factory. M. Mehdi Bennani, Directeur de la Transformation Digitale à Wafa […]

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Le secteur des assurances compte sans nul doute parmi les bons exemples en termes de transformation digitale au Maroc. Wafa Assurance s’est inscrite très tôt dans cette dynamique, et a mis un coup d’accélération supplémentaire durant la pandémie, avec le lancement de sa Digital Factory. M. Mehdi Bennani, Directeur de la Transformation Digitale à Wafa Assurance, nous éclaire sur la stratégie et les ambitions du groupe.

La Nouvelle Tribune : En juin 2020, Wafa Assurance marquait une nette accélération dans sa stratégie de transformation digitale avec le lancement de sa Digital Factory. Un an et demi après, quels premiers bilans tirer de cette initiative, et quels sont les apports de cette structure pour le groupe ?
M. Mehdi Bennani :
La Digital Factory est une structure d’accélération qui permet à tous les métiers du Groupe Wafa Assurance de changer de rythme afin de se transformer à l’ère du digital. Après une première phase d’acculturation des métiers et des supports qui a aussi vu le lancement de nos premiers parcours, nous avons décidé d’investir massivement afin de consacrer l’expérience Client et l’excellence opérationnelle sous-jacente. La Digital Factory est donc née en plein confinement, témoignant de la vision du top management et de l’actionnariat par rapport à la digitalisation. Grâce à leur soutien et à la mobilisation de plus d’une centaine de collaborateurs à date, Wafa Assurance a bien engagé ce virage stratégique :
• Plus de 40 parcours ont été mis à la disposition de nos clients dans l’assurance automobile, la santé et l’épargne-retraite. Ces parcours ont connu une adoption fulgurante en 2021, preuve de la maturité du marché d’une part et de la qualité de nos infrastructures digitales d’autre part.
L’obtention du label « élu service client de l’année » dans la catégorie assurance qui vient souligner les efforts déjà réalisés par la compagnie et ses réseaux dans la transformation de la relation client à travers le digital notamment.
Mais ces premiers succès ne sont que le début et le plus important est le maintien d’une attitude « jour 1 » partagée par toutes les parties prenantes. Amazon définit cela très bien : Jour 1 est à la fois une culture et un modèle de fonctionnement qui place le client au centre de tout ce que fait Amazon. Jour 2 est celui où l’on s’éloigne du Client pour se concentrer sur les défis organisationnels internes de l’entreprise. Nous souhaitons rester à l’écoute du Client tous les jours.

La transformation digitale, quels que soient les investissements dans les infrastructures, est tout d’abord une question de culture d’entreprise. Quels efforts avez-vous mené et menez-vous pour insuffler une véritable culture digitale auprès de vos collaborateurs ?
Exactement et cela rejoint le point précédent. Si nous voulons maintenir une écoute constante des clients et innover en adressant leurs irritants avec un rythme soutenu de mises sur le marché, il ne suffit pas d’investir une seule fois. La culture digitale est celle de l’amélioration continue. Elle repose sur des valeurs d’humilité, d’empathie, de prise de risque, de partage et d’excellence. Même si ces valeurs étaient déjà bien ancrées à Wafa Assurance, la culture s’acquiert par les comportements. Nous avons très tôt fait confiance aux collaborateurs même s’ils n’avaient jamais fait de digital et avons encouragé ceux qui sortent de la zone de confort pour réinventer leur métier. Nous privilégions la formation-action qui consiste à embarquer les collaborateurs dans tout nouveau rôle digital rapidement après une première formation puis compléter leur skills au fur et à mesure de leur immersion.
Ces collaborateurs partagent ensuite leur aventure digitale à différentes occasions : les comités métiers, les conventions des collaborateurs ou plus fréquemment les démos à la fin de chaque sprint. Récemment, nos ambassadeurs du digital sont venus renforcer ce dispositif viral de propagation de la culture digitale.

 

Avec les profonds bouleversements amenés par la crise de la covid, quels changements avez-vous constaté en ce qui concerne la relation et les attentes de vos clients et partenaires avec le digital ?

Sur nos marchés et ailleurs, la crise sanitaire a développé à grande échelle les services de livraison, de commande en ligne, les services publics et financiers, l’éducation à distance pour les étudiants et la visioconférence pour les travailleurs, ainsi que le temps passé sur les réseaux sociaux afin de s’informer ou de se divertir.
Chacune de ces tendances s’applique aussi à l’assurance : nos clients commandent leur assurance Auto et conviennent avec leur agent d’une livraison où qu’ils soient. Leurs paiements et leurs remboursements sont dématérialisés. Du contenu qui simplifie et qui rend accessible l’assurance est diffusé sur les canaux digitaux et nos produits et parcours sont promus sur les réseaux sociaux. Encore une fois, en mettant le Client au centre de nos décisions nous suivons l’évolution des usages en travaillant main dans la main avec le régulateur pour que la protection de l’assuré reste de mise.

 

Comment jugeriez-vous la maturité, au niveau digital, du marché des assurances au Maroc ? Et comment vous placeriez-vous par rapport à ce marché ?

Le secteur des assurances a tout à gagner dans la digitalisation : amélioration de la relation client, simplification des procédures, services supplémentaires, excellence opérationnelle et valorisation de la data. Tous les acteurs, locaux et internationaux, ont entamé leur digitalisation avec des rythmes ou des priorités qui différent. Ces initiatives du secteur ont suivi celles des télécoms, du e-commerce, de la banque et de la presse qui ont toutes connu des succès sur le marché marocain. Bien entendu, l’assurance ne fait pas partie des pionniers puisque naturellement le contact entre l’assuré et la compagnie ou ses intermédiaires est moins fréquent. Grace à la concurrence saine du secteur des assurances, les compagnies aujourd’hui innovent et ce sont les clients qui doivent en bénéficier en premier. Avec ses investissements et sa stratégie phygitale, Wafa Assurance relève le défi et vise une digitalisation qui inclurait l’écosystème.

 

Lors de la rencontre annuelle de la FNACAM, il a été dit que même en Europe, le secteur des assurances reste « classique », la vente en ligne ne représentant qu’à peine 10% du total. En quoi selon vous l’utilisation du digital par les assurances diffère-t-elle d’autres secteurs comme les banques ?

Ce chiffre date de quelques années déjà. Ce taux a bien augmenté en Europe pendant la pandémie. De plus, l’assurance en Europe et en Afrique sont deux histoires différentes car l’environnement n’est pas le même. Justement, la banque n’évolue pas de la même manière non plus puisque les paiements mobiles dans certains pays en Afrique dépassent, et de loin, leur adoption en Europe grâce aux réseaux télécoms qui redéfinissent la proximité. La principale différence entre l’assurance et les autres secteurs, hormis la fréquence de contact plus faible, est la criticité de l’événement majeur qu’est le sinistre. Nous prônons un digital plus humain, plus responsable, plus rassurant et où l’agent général garde toute sa place pour apporter de la proximité, du conseil et de l’expertise.

A.D

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La transformation digitale, un processus irréversible mais semé d’embûches https://lnt.ma/un-processus-irreversible-mais-seme-dembuches/ Thu, 17 Feb 2022 09:34:59 +0000 https://lnt.ma/?p=269446 Selon Gartner, entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, dans le monde, tous les postes de dépenses IT – depuis le datacenter jusqu’aux logiciels d’entreprise – auront atteint en 2021, 4,1 milliards de dollars, soit une augmentation de 8,4 % par rapport à 2020. La croissance des dépenses en […]

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Selon Gartner, entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, dans le monde, tous les postes de dépenses IT – depuis le datacenter jusqu’aux logiciels d’entreprise – auront atteint en 2021, 4,1 milliards de dollars, soit une augmentation de 8,4 % par rapport à 2020. La croissance des dépenses en matériel est bien sûr liée à l’impact durable de la pandémie de Covid-19 sur les habitudes de travail des employés et des consommateurs, dit-on auprès de la société, ajoutant que le travail à distance évolue en travail hybride, l’enseignement à distance se transforme en éducation digitale, et les jeux interactifs migrent dans le cloud, si bien que le type et le nombre d’appareils dont les gens ont besoin, qu’ils possèdent et qu’ils utilisent, vont continuer à augmenter. À l’échelle mondiale, le parc d’appareils installés devrait atteindre 6,4 milliards d’unités en 2022, soit en hausse de 3,2 % par rapport à 2021.
Les grands groupes sont en première ligne pour la réalisation de ces investissements. À titre d’exemple, le Groupe BNP Paribas a récemment annoncé un plan triennal de plusieurs milliards d’euros avec le digital en premier objectif. Le Groupe a notamment lancé « Bridge by BNP Paribas », une plateforme numérique d’introduction de capitaux de la banque, proposée exclusivement aux investisseurs institutionnels et aux clients de fonds spéculatifs desservis par l’activité Prime Services du groupe. Il s’agit donc non seulement de développer l’utilisation du digital par l’entreprise, mais également d’habituer, voire d’initier, ses clients à l’utilisation de l’outil digital.

Sauter les étapes, oui mais…
L’Afrique, et le Maroc en particulier, s’efforcent comme ils le peuvent à suivre ce mouvement mondial de développement massif des technologies IT, qui s’est accéléré avec la pandémie. On parle beaucoup des opportunités offertes par le digital de «leapfrog» (franchir à saute-mouton) les étapes en s’appuyant sur des benchmarks internationaux, ce qui est censé permettre aux pays en développement de rattraper leur retard dans le développement des écosystèmes digitaux.
Mais il y a de claires limites à ce potentiel de rattrapage. La première d’entre elles, qui concernent moins le Maroc et les autres pays les plus développés du continent, est celle de l’énergie. L’utilisation de l’outil digital nécessite des réseaux électriques fiables et suffisamment puissants. Et ce réseau doit couvrir l’ensemble du pays, pas seulement les grandes villes. Cela nécessite d’importants financements en général publics, dans un contexte où les budgets des Etats sont déjà sous grande pression. Il faut également développer en complément du réseau mobile un réseau internet fixe à la hauteur. Sur ce point, il faut rappeler que si le Maroc affiche d’excellents indicateurs sur le mobile, il est très en retard sur le terrestre…

Le digital, en brisant les distances, place ses acteurs dans un contexte international, et les force ainsi à se mettre à des normes semblables à celles des pays développés. Cela peut s’avérer être très coûteux, par exemple en termes de transferts ou d’achats de technologies avancées. Et pour utiliser ces nouveaux outils, il faut une population non seulement réceptive, mais également bien formée à l’outil numérique, permettant la mise en place d’une véritable culture digitale. Pour accompagner ce processus, l’éducation nationale doit être modulée vers la maîtrise des technologies nouvelles et la promotion d’un secteur privé dynamique. Par exemple, au Sénégal, le modèle de la «case des tout-petits» est conçu pour en partie permettre de combler rapidement le gap numérique par rapport aux pays développés, en investissant beaucoup sur la maîtrise du numérique à partir de la très petite enfance.
Une fois que la population (ou plutôt une petite partie) commence à être formée et compétente, se dresse l’un des obstacles majeurs au développement de compétences de pointe dans les pays en voie de développement : la fuite des cerveaux.

Travailler à l’étranger… de chez soi
En 2019, certaines entreprises marocaines annonçaient des taux de rotations de leurs postes IT de 30% annuellement ! Et le phénomène s’est empiré avec la pandémie. Le développement du télétravail fait qu’il n’est même plus nécessaire pour le nouvel employé de rejoindre son pays d’emploi, il peut tout faire de chez lui. Quand on parcourt les pages des communautés marocaines orientées IT, on peut lire de nombreux commentaires de jeunes informaticiens ne souhaitant pas quitter leur pays, mais voulant toucher un (bien) meilleur salaire en étant embauchés par un groupe à l’étranger. Et les recruteurs le savent ! Un utilisateur de Reddit témoigne: «Je travaille pour une startup aux États-Unis et je me rôde parfois sur le «subreddit» du Maroc. Nous embauchons actuellement des développeurs à distance et je contacte les profils intéressants par messages privés sur la plateforme».
On aura donc compris que si le Maroc et ses entreprises sont résolument engagés dans un processus continu de transformation digitale, ils doivent être prudents afin de pouvoir rentabiliser leurs investissements. Si l’on dépense sans compter pour mettre en place les infrastructures nécessaires et les formations adéquates, l’accent doit aussi être mis sur la mise en place de conditions propices à la rétention des talents !

Selim Benabdelkhalek

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Trésorerie Générale du Royaume, le digital comme levier majeur de modernisation https://lnt.ma/tresorerie-generale-du-royaume-le-digital-comme-levier-majeur-de-modernisation/ Thu, 17 Feb 2022 09:19:32 +0000 https://lnt.ma/?p=269451 La Trésorerie Générale du Royaume compte parmi les institutions marocaines qui ont très tôt compris les potentialités du numérique, et qui ont entamé leur transformation digitale. La première preuve de cette transformation est la dématérialisation de la relation de la TGR avec les contribuables. Plusieurs opérations sont disponibles, et d’autres sont en cours de finalisation, […]

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La Trésorerie Générale du Royaume compte parmi les institutions marocaines qui ont très tôt compris les potentialités du numérique, et qui ont entamé leur transformation digitale. La première preuve de cette transformation est la dématérialisation de la relation de la TGR avec les contribuables. Plusieurs opérations sont disponibles, et d’autres sont en cours de finalisation, comme le paiement des taxes locales. Revenons sur l’évolution de la TGR vers le digital.

Mettre à la disposition des contribuables des téléservices leur permettant d’accomplir leurs démarches sans se déplacer aux services de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), a toujours constitué l’un des leviers majeurs de modernisation de son administration.

C’est ainsi que depuis une dizaine d’années, la TGR a mis en place, à travers son site www.tgr.gov.ma quatre importants téléservices :

• Le premier téléservice permet aux contribuables de constituer, d’une manière sécurisée, un dossier fiscal vis-à-vis de la TGR pour le suivi et la consultation des restes à payer, ainsi que le paiement de toutes les créances publiques recouvrées par la TGR;

• Le deuxième téléservice offre aux contribuables la possibilité de régler leurs taxes prises en charge par la TGR, par carte bancaire. Ainsi une référence unique de paiement a été intégrée aux avis d’imposition, aux derniers avis sans frais et autres lettres de rappel transmis par l’administration.

Devant le succès de ce téléservice et pour répondre aux attentes des contribuables, d’autres moyens de paiement ont été ouverts, notamment via les guichets Automatiques Bancaires (GAB), les sites E-banking, les applications Mobile Banking, les guichets de proximité (Jiwar, WafaCash…), etc.

Il est à rappeler qu’autrefois, pour régler ses créances, notamment la taxe d’habitation, la taxe de services communaux, la taxe professionnelle, les amendes relatives aux infractions au code de la route, les droits liés au permis de conduire… le citoyen devait se déplacer à la perception en s’approvisionnant en espèce éventuellement ou muni de son chéquier et faire la queue. Le tout durant l’ouverture des guichets de 9h à 15h30mn, et ce du lundi au vendredi. C’est ainsi qu’aujourd’hui, le paiement peut être effectué 24h/24 et 7j/7 sans déplacement à une perception.

•Le troisième téléservice donne la possibilité, en cas de non réception d’avis d’imposition, de disposer des montants à payer ;

•Le quatrième téléservice concerne le dépôt en ligne des réclamations et des requêtes.

Dans la même lignée, les études portant sur la réforme de la fiscalité territoriale ont retenu la digitalisation des démarches fiscales comme socle de gestion.

Ainsi, sur le plan légal, la loi 07-20 modifiant et complétant la loi 47-06 relative à la fiscalité locale prévoit que les redevables peuvent déposer électroniquement leurs déclarations et procéder au paiement de leurs taxes territoriales, notamment la taxe sur les terrains urbains non bâtis, la taxe sur les débits de boissons, la taxe de séjour, la taxe sur les véhicules automobiles soumis à la visite technique et la taxe sur les services portuaires.

Sur le plan technique, le télé service 4T (télé déclaration et télépaiement des taxes territoriales déclaratives) conçu conjointement avec la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT), est dans sa phase finale. Il permettra aux redevables de taxes territoriales de constituer un espace propre au niveau du site www.tgr.gov.ma où toutes les obligations fiscales aussi bien déclaratives que de paiement seront accomplies sans avoir à se rendre aux services fiscaux relevant des collectivités territoriales. Ledit téléservice sera mis en ligne dès publication au Bulletin officiel des textes d’application prévus par la loi 07-20 précitée.

On l’aura compris, la TGR mise gros sur le numérique, et à raison au vu des résultats obtenus. Mais la crise de la covid-19 a mis les finances publiques sous une pression sans précédent, et elle a également confirmé le grand besoin de poursuivre la transformation numérique des administrations, qui nécessite des budgets conséquents. Il fallait donc trouver un équilibre entre ces deux problématiques.

En effet, la crise de la covid-19 n’a épargné aucun pays et a impacté négativement le monde entier sur les plans économique, financier et social.

Le Maroc a mis en place les mesures nécessaires pour atténuer les effets négatifs de la pandémie avec une approche pragmatique, anticipative et efficace. Certes, elle a nécessité la mobilisation de ressources financières importantes mais elle a été saluée à travers le monde, puisqu’elle a pu éviter le pire et préserver la santé des citoyens.

Les administrations publiques ont veillé au maintien de leurs activités durant la crise pandémique et ont assuré la continuité des services publics tout en prenant des mesures d’accompagnement vis-à-vis des ressources humaines, des usagers et opérateurs économiques pour éviter autant que possible la circulation de documents sous format papier.

C’est dans cette mouvance que le besoin d’accélérer la digitalisation s’est fait sentir et a fait émerger un nouveau mode de travail et de collaboration même s’il existait depuis plusieurs années. Le télétravail s’est révélé être un levier incontournable pour améliorer la productivité des collaborateurs ainsi que la qualité et l’efficacité des services rendus.

Considérée comme un véritable outil de conduite de changement, la période de confinement même si elle a été courte, a permis d’accélérer le déploiement des projets de dématérialisation qui pâtissaient d’une certaine résistance de différents acteurs à plusieurs niveaux. Ainsi, les projets de dépôt électronique des factures, de digitalisation des cautions provisoires et définitives, de la retenue de garantie et du nantissement des marchés publics ainsi que des actes et documents échangés entre les services ordonnateurs et les comptables publics ont pu être menés à bien durant cette période permettant ainsi la suppression de la circulation du papier. Ce qui nous permet d’envisager dès l’année 2022 la dématérialisation de l’ensemble de la chaine comptable et financière de la commande publique jusqu’à la reddition complètement digitalisée par les comptables publics des comptes de services de l’Etat à la Cour des Comptes.

Aujourd’hui, les retombées de la digitalisation ne sont plus à démontrer. Elles vont marquer un saut qualitatif garantissant plus de transparence, d’efficacité et d’efficience dans la gestion publique. La transformation digitale est perçue comme une nécessité et une opportunité de croissance engendrée par un gain d’efficacité opérationnelle et économique. Plus qu’une simple solution technique, la transformation numérique des administrations porte en elle un enjeu de développement durable, d’économies dans l’utilisation de papier et partant la réduction des coûts liés aux espaces d’archivage, une plus grande transparence et une meilleure satisfaction des citoyens.

Moderniser l’administration publique

Les efforts de digitalisation rentrent bien sûr dans le cadre de la stratégie nationale de modernisation de l’administration publique, matérialisée par le programme Ennajaâ, qui a récemment fait l’objet d’un prêt de 450 millions de dollars accordé au Maroc. La TGR est directement concernée par cette modernisation, notamment en ce qui concerne la plateforme d’interopérabilité et le programme Open Data.

Le programme d’appui à la performance (ENNAJAA) du secteur public a pour objectifs d’améliorer l’efficience, l’équité et la transparence des services publics, à travers l’amélioration de l’efficience des dépenses publiques, le renforcement des performances de l’administration fiscale et la transformation numérique de l’administration publique.

Ce Programme privilégie l’approche « Govtech » qui vise à promouvoir l’utilisation de solutions technologiques innovantes pour la transformation des services publics, à l’effet d’en rehausser la qualité, en renforcer l’efficacité et l’efficience et en améliorer la transparence. Cette approche mobilise différents leviers complémentaires permettant de simplifier les procédures et numériser les services.

Cette approche permet en outre d’accroitre la disponibilité et l’accessibilité des services publics tout en améliorant l’expérience des usagers. Elle vise également à renforcer l’interopérabilité des systèmes et le partage des données afin de dépasser les cloisonnements et la fragmentation caractérisant l’univers administratif.

Le programme Ennajaa se base sur trois domaines de résultats, à savoir:
• l’amélioration de l’efficience des dépenses publiques et la transparence des marchés publics ;
• le renforcement des performances de l’administration ;
• la transformation numérique de l’administration.

La TGR a contribué à la concrétisation de ce programme jusqu’à son aboutissement et l’octroi du prêt.

Les indicateurs relevant de la TGR ont concerné deux aspects importants :
• l’amélioration de l’efficience des marchés publics à travers la production et l’analyse des données;
• l’amélioration de la performance du recouvrement.

S’agissant du volet relatif aux marchés publics, il s’agit de l’engagement pris par la TGR pour la mise en œuvre de l’observatoire marocain de la commande publique et la mise en production des rapports statistiques standardisés générés par la version live de cet observatoire.

Plusieurs objectifs sont attendus à travers cet observatoire. D’une part, il permettra de mettre en valeur la base de données des marchés publics à travers la collecte, le traitement et l’analyse des données relatives aux aspects économiques, sociaux et techniques de la commande publique, ainsi que la promotion et la valorisation de l’information économique, financière et comptable y afférente.

Il offrira aussi la possibilité d’élaborer les indicateurs de suivi de la performance de la commande publique, leur analyse et leur communication aux décideurs et au grand public. Il permettra également d’analyser l’impact économique, social, environnemental et de développement durable de la commande publique ainsi que l’effet de cette dernière sur l’innovation.

Par ailleurs, dans le cadre de la consolidation des efforts entrepris sur le chemin de la transparence des marchés publics et des données qui s’y rapportent, la TGR s’est engagée à expérimenter l’intégration des standards de l’OCDS (Open Contracting Data Standard) dans le système de passation des marchés publics en ligne.

L’OCDS permet de garantir que le système de passation des marchés publics en ligne du Maroc recueille les informations devant faire l’objet de publication, à chaque étape du processus de passation des marchés publics. Il contribuera ainsi à améliorer tant la qualité que la quantité des données sur les marchés publics, et favorisera, in fine, une gestion plus efficace et plus transparente de ces marchés et un accès facilité des petites et moyennes entreprises (PME) à la commande publique.

S’agissant de l’amélioration de la performance du recouvrement, et plus précisément l’augmentation des recettes fiscales des communes, le programme Ennajaa se concentre sur l’amélioration des ressources dans les 10 plus grandes communes du Maroc.

A cet effet, la TGR s’est engagée à poursuivre ses efforts en ciblant les grandes communes du Royaume et en mettant en œuvre les instruments de télépaiement et de télédéclaration. L’objectif visé est la mobilisation des ressources financières et l’augmentation continue du taux de recouvrement.

Une évolution constante

Bien évidemment, la transformation digitale est un effort continu, car l’innovation dans le secteur progresse de manière constante et fulgurante. Déjà, les décideurs doivent se demander comment profiter de l’utilisation des technologies digitales les plus avancées, comme l’intelligence artificielle ou encore la blockchain.

Les finances publiques connaissent une transformation numérique dont les enjeux et les défis sont importants certes, mais qui présentent une série d’apports multiples et plurivoques.

Les gains engendrés par l’utilisation des technologies digitales en termes d’efficacité des processus, d’optimisation des délais d’exécution des prestations et de la qualité du service rendu sont indéniables.

Acteur majeur et incontournable des finances publiques, la Trésorerie Générale du Royaume, a su mettre en valeur le potentiel offert par les technologies digitales les plus avancées pour moderniser ses processus et offrir un service de qualité à ses clients et partenaires. Ainsi, plusieurs domaines métiers ont profité de cette dynamique notamment au niveau du recouvrement des impôts, du télépaiement de taxes, du règlement mobile, de la soumission électronique aux marchés publics, du dépôt électronique des factures ainsi que du traitement automatisé et intelligent de mines d’informations.

L’automatisation des processus métiers, ancrée dans la culture digitale de la Trésorerie Générale du Royaume, a permis de constituer des gisements importants de données qui offrent des possibilités d’exploitation importantes grâce aux mécanismes automatisés de traitement de la donnée et des techniques de l’IA (Intelligence Artificielle) et du Machine Learning.

L’exploration des possibilités offertes par ces techniques a permis à la Trésorerie Générale du Royaume de mettre en place, à titre expérimental, un assistant virtuel « Chatbot » qui permet de répondre aux questions fréquentes des utilisateurs dans le domaine de la dépense publique. Cet assistant permet d’offrir un service plus rapide aux utilisateurs et de libérer une catégorie de services, qui peuvent redéployer leurs ressources au traitement de questions plus complexes.

La stratégie adoptée par la Trésorerie Générale du Royaume en matière d’Intelligence Artificielle (IA) a été enclenchée depuis quelques années en préparant et qualifiant les données, véritable matière première pour construire des algorithmes pour l’analyse de données et le machine learning pour détecter de potentiels cas de fraude, ainsi que pour augmenter l’efficacité du traitement des cas de non-conformité en relation avec la gestion des finances publiques.

Sur un autre plan, la technologie du blockchain (ou le stockage sécurisé des données) figure également dans les sujets de réflexion de la Trésorerie Générale du Royaume vu que cette technologie, intéressante et extrêmement prometteuse, a fait ses preuves dans plusieurs pays tant avancés qu’en développement.

A travers l’enregistrement crypté des données dans des registres distribués, partagés et protégés et la transmission sécurisée des informations sans organe de contrôle, la chaîne de blocs est porteuse d’un immense potentiel pour la numérisation des finances publiques. Cette technologie permettra d’améliorer les processus fiscaux actuels avec un accroissement de l’efficacité des nouvelles fonctions liées à la fiscalité locale qui font désormais partie des missions de la Trésorerie Générale du Royaume.

Tisser des partenariats

La taille du chantier de la transformation digitale pousse à créer des partenariats pour s’appuyer sur les expériences et acquis d’autres institutions, et accélérer son propre développement. Consciente de l’intérêt du partage d’expériences et de bonnes pratiques dans le domaine des finances publiques, la TGR a conçu une stratégie de coopérations bilatérale et multilatérale avec plusieurs partenaires tant au niveau national qu’international.

FONDAFIP est sans doute l’un des partenaires importants de la TGR eu égard à son rôle en tant que think-tank des finances publiques et laboratoire d’idées pour la nouvelle gouvernance financière et fiscale.

La coopération avec Fondafip a permis non seulement de soutenir et développer la recherche en finances publiques mais également de favoriser les échanges entre universitaires, praticiens et décideurs politiques et d’établir un contact direct entre les milieux professionnels et les milieux scientifiques de différents pays avec une orientation vers le développement du numérique et de l’intelligence artificielle.

En effet, depuis plusieurs années, des colloques et séminaires organisés en collaboration avec FONDAFIP ont permis de montrer que le secteur public et les pouvoirs politiques sont appelés à connaître des bouleversements sans précédent sous l’effet des phénomènes majeurs que constituent le numérique et l’intelligence artificielle.

Par ailleurs, les représentants de la TGR ont pu participer à des manifestations organisées par FONDAFIP avec ses partenaires au niveau international sur des thématiques en liaison avec le développement du numérique et la transformation digitale.

SB

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Les nouvelles technologies porteuses d’un grand espoir pour l’action climatique https://lnt.ma/les-nouvelles-technologies-porteuses-dun-grand-espoir-pour-laction-climatique/ Fri, 19 Nov 2021 15:14:18 +0000 https://lnt.ma/?p=264591 L’accentuation de l’effort mondial de lutte contre les effets du changement climatique, comme nous l’avons amplement discuté dans ces pages, va nécessiter une coopération de toutes les parties prenantes, des financements importants, et des efforts de la part de tous. En matière de changement climatique, le secteur des nouvelles technologies fait partie des problèmes. En […]

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L’accentuation de l’effort mondial de lutte contre les effets du changement climatique, comme nous l’avons amplement discuté dans ces pages, va nécessiter une coopération de toutes les parties prenantes, des financements importants, et des efforts de la part de tous.
En matière de changement climatique, le secteur des nouvelles technologies fait partie des problèmes. En effet, la production comme la distribution de smartphones, d’ordinateurs, ou d’appareils connectés émettent des GES, entre l’extraction des matières premières, leur acheminement vers les sites de production, et le transport les produits finis vers le consommateur. Ils utilisent également une électricité qui n’est généralement pas décarbonée, et les déchets émettent eux aussi des gaz à effet de serre. Selon une étude du think-tank Shift Project, en 2020, le secteur de la tech a représenté environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, part qui croît d’année en année. Mais ces nouvelles technologies sont également un terreau fertile d’où émergent des solutions, parfois déjà rentables, qui peuvent aider à faire face à la crise climatique. On pense par exemple, pendant la crise sanitaire, à toutes ces solutions qui ont permis à des employés de travailler de leur domicile, à des millions de professionnels de mener leurs meetings en ligne, ou encore à toutes les entreprises et institutions qui ont organisé rencontres et conférences en mode digital. En plus de permettre à de larges franges de l’économie de continuer à fonctionner malgré la pandémie, cela s’est traduit par des économies historiques de carburant, le déplacement physique étant moins nécessaire.

Réduire les consommations
Ainsi, les nouvelles technologies peuvent aider à réduire l’empreinte carbone des logements en incitant les consommateurs à réduire leur consommation. Mais certaines entreprises sont encore plus avancées, et fournissant à leurs clients les outils pour qu’ils participent à l’effort climatique. Par exemple, Tesla commercialise un kit comprenant des panneaux solaires à poser sur son toit, une batterie et une application permettant de suivre sa consommation en temps réel.
L’optimisation de sa consommation d’énergie est intégrée au fonctionnement de nombreux objets connectés. Google estime ainsi que son thermostat « intelligent » Nest a permis aux utilisateurs américains de réduire de 10% à 12% leur consommation de chauffage et de 15% celle de climatisation.
Le thermostat « s’auto-programme après une semaine d’utilisation », explique Google, et il est « compatible avec la plupart des systèmes de chauffage à gaz et à mazout ». Précisons toutefois que pour chauffer en émettant moins de CO2, il est généralement préférable d’isoler son logement et de choisir un système de chauffage moins polluant, comme une pompe à chaleur.
De manière plus large, les bâtiments et les usines « intelligents » peuvent aider à réaliser des économies d’énergie, à travers des capteurs et autres instruments de mesure, qui permettent de régulier de manière précise la consommation d’énergie, menant à des économies substantielles.
L’empreinte carbone d’un foyer dépend de sa consommation totale, mais aussi de la façon dont est produite l’électricité au moment où elle est utilisée. Lorsqu’une grande partie de l’électricité provient des énergies renouvelables, leur part dans le mix électrique varie en effet au cours de la journée, en fonction de l’ensoleillement et du vent.
Le 6 octobre, Google a présenté une nouvelle solution, pour le moment cantonnée aux Etats-Unis. Celle-ci vise à offrir aux utilisateurs de thermostats intelligents la possibilité de se chauffer ou de climatiser davantage aux moments de la journée où une grande partie de l’électricité est d’origine renouvelable.
Tesla pour sa part propose carrément aux consommateurs de prendre le relais du réseau si ce dernier ne parvient plus à répondre à ses besoins, comme nous l’avons expliqué plus haut. Les revenus issus de sa division « solaire et stockage » ont dépassé les 2,1 milliards de dollars cette année.

La force du virtuel
L’information, parfois en temps réelle, est aussi une des solutions offertes par les nouvelles technologiques. Par exemple, Google compte prendre en compte le budget carbone du déplacement dans son comparateur de vols, et sur Google Maps, permettant aux consommateurs de faire le choix du trajet le plus «écologique».
«Ces fonctionnalités seront déployées aux Etats-Unis cette année, et d’autres seront disponibles en 2022 partout dans le monde», écrit la firme californienne dans un communiqué.
Comme elles l’ont prouvé durant la pandémie, l’une des grandes forces du digital est de permettre le travail et les rencontres sans déplacement physique. Certains établissements éducatifs, chez qui l’expérience du distanciel a réussi, ont commencé même à programmer, sur le long terme, des cours en réalité virtuelle. Et toutes ces personnes les yeux rivés sur un écran d’ordinateur, où une petite fenêtre contient leur(s) interlocuteur(s), n’est que le balbutiement de cette technologie.
On pourrait en effet imaginer que très bientôt, grâce aux progrès de la réalité virtuelle comme de la robotique, un technicien pourrait intervenir « physiquement », par le biais d’une machine contrôlée à distance, sur plusieurs sites, sans avoir à se déplacer de son domicile. L’évolution et les cycles industriels des nouvelles technologies sont les plus rapides de l’histoire humaine. Autant mettre ce dynamisme au service de la lutte contre le plus grand défi qu’a connu l’humanité…

Selim Benabdelkhalek

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Les entreprises marocaines face au défi du développement durable https://lnt.ma/les-entreprises-marocaines-face-au-defi-du-developpement-durable/ Fri, 19 Nov 2021 14:19:59 +0000 https://lnt.ma/?p=264574 C’est désormais un fait, de plus en plus évident, pour ne pas dire irréversible. En effet, les pays industrialisés comme ceux en voie de développement, ne sont plus indifférents aux multiples risques de la dégradation environnementale. Ce constat souligne le grand défi et l’urgence de la protection de l’environnement et du développement Durable. Chez nous […]

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C’est désormais un fait, de plus en plus évident, pour ne pas dire irréversible. En effet, les pays industrialisés comme ceux en voie de développement, ne sont plus indifférents aux multiples risques de la dégradation environnementale. Ce constat souligne le grand défi et l’urgence de la protection de l’environnement et du développement Durable.

Chez nous au Maroc et au-delà de son aspect obligatoire pour les entreprises cotées, car celles-ci doivent produire annuellement un rapport ESG, la culture de la RSE est de plus en plus présente chez les entreprises marocaines, particulièrement dans les grands groupes. Certains s’y mettent car il s’agit d’un ‘‘management à la mode’’, tout simplement. D’autres pour soigner l’image de l’entreprises sans véritable conviction. Néanmoins, certains de ces groupes sont animés par la volonté d’aider, de soutenir, de contribuer et d’accompagner les chantiers structurants de la société, d’être au cœur de son développement, voire être l’un des principaux acteurs du changement escompté sur les plans aussi bien socio-économique qu’environnemental. Néanmoins, il est important de souligner que beaucoup d’entreprises marocaines, animés certes par cette volonté de favoriser le développement durable, ne disposent pas d’assez de ressources nécessaires, notamment financière et humaines, pour répondre au défi environnemental.

Ainsi, l’enjeu est de taille pour toute entreprise marocaine soucieuse du développement de l’environnement dans lequel elle évolue. La RSE peut apporter, le cas échéant, une réelle valeur ajoutée afin de faire face aux défis économiques auxquels est confronté le Maroc au même titre que beaucoup d’autres pays dans leur quête d’un développement social et économique, durable et harmonieux.

Hassan Zaatit


Des actions méritant d’être citées

 

La CGEM promeut la mobilité durable

La Confédération Générale des Entreprises du Maroc, l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc -, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique, le Ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE) et l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN) viennent de signer une Charte pour la réalisation d’une étude sur la mobilité durable au Maroc.

L’objectif de cette étude est de contribuer à la définition d’une feuille de route nationale pour la mobilité électrique et durable, de déterminer les orientations en la matière et de préparer les entreprises marocaines aux mutations en cours dans ce secteur. “La mobilité durable est un sujet structurant qu’il faut anticiper et penser sur le long terme afin de ne pas avoir à subir les transformations mondiales sans préparation. Il est de notre responsabilité, en tant que représentant du secteur privé, d’accompagner les efforts de l’État et de contribuer à poser les fondements de ce que sera la mobilité au sein de notre pays dans les années à venir, mais aussi de faire bénéficier nos entreprises des opportunités que la transition écologique présente” a souligné M. Chakib Alj, Président de la CGEM. L’étude, qui sera financée par l’Agence néerlandaise des Entreprises, à travers The Energy Transition Facility (ETF), et menée par EV Consult, repose sur sept axes majeurs, à savoir la mise en place du cadre réglementaire et législatif, le développement de l’écosystème national, la planification urbaine, la mise en place d’un programme R&D et Innovation adapté au contexte national, l’identification des technologies de mobilité électrique et durable et d’une offre adéquate en véhicules, la planification des infrastructures de recharge et l’introduction des énergies renouvelables en la matière. En effet, la transition vers une mobilité durable est aujourd’hui d’une grande importance, vu que le secteur du transport représente près de 38% de l’énergie totale consommée au Maroc.

La mise en place d’un système de transport privilégiant les solutions à bas carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) aura un rôle déterminant dans le succès des efforts de transition énergétique et écologique du Maroc. Ce changement représente également une opportunité historique de stimulation de la croissance économique s’il est accompagné d’une stratégie d’intégration locale anticipative et réfléchie en matière notamment de préservation de l’environnement.


Les phosphates face aux contraintes environnementales

Symphos est un réseau d’acteurs internationaux autour du phosphate et ses dérivés. Une initiative exclusivement émanant de l’OCP et dont le lancement fut en 2011. Le concept Symphos, un événement biennal, se veut ainsi un carrefour international avec pour principaux objectifs de servir de plate-forme d’échange et de partage autour des bonnes pratiques et de l’innovation, d’examiner les solutions pouvant améliorer la production et préserver les ressources et d’échanger le savoir et le savoir-faire entre les différents participants. Aujourd’hui, la communauté Symphos ne cesse de s’agrandir avec notamment de nouveaux enjeux à l’horizon, en premier lieu l’environnement et le développement durable. D’ailleurs, c’est à Benguérir, en 2019, qu’il a été procédé à la mise en place d’un réseau international de la communauté Symphos. Composée de scientifiques et d’industriels, cette entité aura pour mission de développer des travaux de recherche sur les vertus du phosphore et des phosphates, selon une démarche scientifique et technique. La Symphos se penche ainsi sur les nouvelles solutions technologiques et tendances en matière de valorisation des phosphates et dérivés autour, entre autre, du rôle de l’ammoniac, un élément essentiel à la fertilisation des sols, et des enjeux de la digitalisation et de l’intelligence artificielle. La question environnementale et celle en rapport avec une industrie du phosphate durable, constituent une priorité de Symphos. En effet, la communauté Symphos est unanime à souligner l’urgence de l’innovation pour une industrie des phosphates propre, éco-friendly et durable, ainsi que l’optimisation des procédés et ressources. Le recyclage des plastiques pourrait être une opportunité à même de créer pas moins de huit usines et de l’emploi et contribuer à la lutte contre le rejet des déchets industriels. C’est ce qu’on appelle le développement durable en industrie. Pour cette communauté, il ne peut y avoir d’innovation sans la fédération des efforts des universitaires et des industriels animés par un objectif aujourd’hui davantage incontournable : une industrie des phosphates propre, prospère et durable.

 


LafargeHolcim Maroc, un cimentier engagé́ pour bâtir des liens durables avec les communautés locales

En ligne avec son programme RSE, N’BNIOUW L’7AYAT, LafargeHolcim Maroc est mobilisé dans le développement des communautés et des territoires qui l’entourent. Le Groupe œuvre à renforcer l’autonomisation des communautés, à promouvoir la culture du dialogue et à valoriser toutes les pratiques qui permettent de développer l’économie locale, dans l’objectif de créer de la valeur partagée et de bâtir des liens durables. Plus de 12.000 riverains de la cimenterie ont ainsi bénéficié en 2020 des actions RSE du programme N’BNIOUW L’7AYAT. Dans le cadre du soutien à l’éducation et de la lutte contre l’abandon scolaire, plus de 2200 enfants et adolescents riverains ont été accompagnés, avec la réhabilitation de six écoles et l’opération annuelle de rentrée scolaire. Au niveau de son site de Settat à titre d’exemple, des programmes de développement de l’employabilité ont été lancés avec des coopératives d’élevage de poulet bio et de caprins. Les caravanes médicales pour adultes et enfants, ainsi que l’équipement d’un poste d’échographie au centre de santé Lebna, ont permis à environ 3000 riverains de bénéficier de tests et de soins. Aussi en matière de développement local, la réalisation et le réaménagement d’installations ont permis l’accès à l’eau potable pour plus de 8200 riverains dans plusieurs douars proches de la cimenterie de Settat. Accompagnant depuis plus de 90 ans les plus grands chantiers de développement du Royaume, LafargeHolcim Maroc continue ainsi de placer le Développement Durable au cœur de sa vision et de ses actions, en le prenant en compte dans tous ses processus et à toutes les étapes de sa chaîne de valeur.


Le semis direct, une solution innovante pour une agriculture durable et résiliente

Aujourd’hui plus que jamais et face aux changements climatiques et à la rareté des précipitations, il est nécessaire de se pencher sur des modèles territoriaux de transition agro-écologique de l’agriculture qui puissent mettre à l’échelle des mesures variées et complémentaires d’adaptation. C’est dans ce cadre que le programme Al Moutmir de l’OCP avait lancé en octobre 2019, en partenariat avec l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), la technique innovante dite Semis Direct avec le concours de plusieurs associations et coopératives agricoles à l’échelle nationale. Concrètement, avec un cumul de plus de 29 000 ha réalisés en semis direct durant les deux campagne 2019-2020 et 2020-2021, les agriculteurs bénéficiaires auraient contribué en principe à une séquestration de plus de 4350 T supplémentaires de carbone, sachant que la séquestration est plus importante lors des premières années d’adoption du système. Les résultats se veulent fort prometteurs pour la phase 2 du programme national de semis direct, soit une amélioration de +23% du rendement biologique et +18,3 % du rendement en grains des plateformes semis direct par rapport au conventionnel.

Pour la saison 2020-2021, le programme de semis direct Al Moutmir a couvert plus de 18 500 ha réalisés en semis et plus de 700 plateformes de démonstration installées et ce au niveau de plus de 100 localités dans 23 provinces. Le programme a couvert différentes zones agro-climatiques (Bour Défavorable, Bour Intermédiaire, Bour Favorable, Bour Favorable Supérieur et Montagne). Plus de 40 organisations professionnelles porteuses et plus de 3500 agriculteurs ont bénéficié de ce programme qui a couvert les principales cultures annuelles pratiquées dans notre pays, à savoir les céréales en premier lieu, les légumineuses et aussi d’autres cultures à fort potentiel comme les oléagineuses notamment le colza dont plus de 2 000 ha ont été réalisés en semis direct dans les provinces de Sidi Kacem, Meknès, El Hajeb, Midelt, et Khénifra.

Les rendements biologiques moyens ont été plus importants au niveau des plateformes de semis direct, soit une amélioration de 22% en moyenne au niveau national par rapport au conventionnel. Quant aux rendements en grains, la moyenne est de 4 102 kg/ha en semis direct contre 3 467 kg/ha en conventionnel, soit une amélioration de +18,3 % : ‘‘ Ainsi, le système semis direct confirme, en plus de sa résilience face aux aléas du climat, son efficacité à tous les niveaux et à différentes conditions pédoclimatiques. Il représente, parmi d’autres, une solution efficace pour améliorer et stabiliser les rendements, réduire les coûts de production et préserver les ressources’’, dit-on auprès des spécialistes d’Al Moutmir, tout en précisant qu’en plus de l’amélioration des rendements biologiques et en grains, dès les premières années de son adoption, le semis direct permet de réduire les coûts de production, ce qui permet aux agriculteurs d’économiser de 800 à 1300 Dhs/ha et avec le gain généré par l’amélioration des rendements, ce système permet d’augmenter la marge de bénéfice (entre 2500 et 3000 Dhs/ha en moyenne pour les deux campagne 2019-2020 et 2020-2021). Pour Al Moutmir, le programme de semis direct OCP a été pensé et mis en œuvre dans le cadre d’une approche participative fédérant plusieurs acteurs : associations et coopératives, experts scientifiques, experts de l’agriculture de conservation, industriels. Le tout pour une agriculture durable et résiliente.

 


La scolarisation des enfants défavorisé, un axe central de l’engagement de la Fondation Annajah de Saham Assurances

Créée en 2019 par SAHAM Assurance, la Fondation Ennajah a pour vocation de promouvoir l’éducation des enfants défavorisés, lutter contre l’abandon scolaire, la pauvreté et l’exclusion sociale. Elle apporte ainsi son soutien aux populations démunies, pour participer à l’éradication de toutes les formes de précarité. Depuis sa création, la Fondation Ennajah a permis à plus de 15 000 élèves de bénéficier des ordinateurs et studios numériques offerts à 24 établissements au niveau de l’AREF Casa-Settat.

La Fondation parraine également 7 pensionnats d’élèves (Dar Attalib) dans les provinces de Zagoura, Tinghir, Sefrou, Azilal et Taroudant. Une opération menée en collaboration avec la Banque Alimentaire, au profit de 621 élèves bénéficiaires.

Par ailleurs, la Fondation Ennajah organise périodiquement des opérations de distribution d’aide aux populations défavorisées, incluant des denrées alimentaires de bases, des produits d’hygiène… La Fondation Ennajah a récemment équipé 1000 élèves du milieu rural en tablettes et ce, dans le cadre de son partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports. Cette nouvelle initiative vient consolider le plan d’action de la Fondation Ennajah, visant à soutenir l’utilisation des nouvelles technologies par les élèves issus des zones enclavées, afin d’assurer un accès égalitaire à l’enseignement numérique, contribuant au développement social et cognitif.

Les bénéficiaires ont ainsi été sélectionnés à l’échelle de six Directions provinciales du Ministère parmi les élèves des classes certificatives, fin du cycle primaire et fin du cycle collège ainsi qu’au niveau des deux années du baccalauréat. Par ailleurs, les tablettes ont été au préalable configurées pour intégrer la plateforme « Telmidtice » destinée aux cours, exercices et aux révisions des examens ainsi que la plateforme «taalim.ma» permettant d’organiser des classes virtuelles.

HZ

 

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Le secteur financier, acteur, coordinateur et facilitateur de la transition verte du Maroc https://lnt.ma/le-secteur-financier-acteur-coordinateur-et-facilitateur-de-la-transition-verte-du-maroc/ Fri, 19 Nov 2021 14:13:46 +0000 https://lnt.ma/?p=264571 Le financement, on ne le répètera jamais assez, est le maillon central de l’action climatique. Sans lui, rien ne se fait, et s’il est mal canalisé, cela se traduit par beaucoup d’argent investi pour peu de résultats concrets. Pour que la relation entre les bailleurs de fonds et les porteurs de projets soit la plus […]

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Le financement, on ne le répètera jamais assez, est le maillon central de l’action climatique. Sans lui, rien ne se fait, et s’il est mal canalisé, cela se traduit par beaucoup d’argent investi pour peu de résultats concrets. Pour que la relation entre les bailleurs de fonds et les porteurs de projets soit la plus fructueuse possible, le secteur financier doit donc donner les conditions idoines, autant au niveau réglementaire qu’incitatif, au développement efficace de projets à dimension environnementale.

 

Un engagement précoce

Même s’il est engagé dans la question du développement durable depuis fort longtemps, accompagnant par exemple le Plan d’investissement vert, c’est en 2016 qu’a été publié le document fondateur « Feuille de route pour l’alignement du secteur financier marocain sur le développement durable », avec les contributions de ses acteurs principaux, à savoir Bank Al-Maghrib, l’AMMC, l’ACAPS, le ministère de l’Economie et des Finances, CFC, la Bourse de Casablanca, le GPBM, et la FMSAR.

Selon le document, en tant que conseillers, les institutions financières ont un rôle de sensibilisation et d’éducation des opérateurs économiques aux préoccupations environnementales, sociales et de durabilité. Elles doivent, pour cela, faire preuve d’exemplarité en la matière en favorisant l’émergence d’une véritable culture interne des risques environnementaux et sociaux et en communiquant régulièrement sur les actions entreprises dans ce domaine. Les régulateurs financiers ont également leur part de responsabilité pour la réussite de la transition vers une économie plus durable en adoptant les mesures réglementaires et/ou incitatives appropriées favorisant un alignement coordonné et progressif du secteur financier marocain sur les impératifs d’un développement durable. Il en ressortait plusieurs mesures basées sur les axes suivants : l’extension de la gouvernance fondée sur les risques aux risques socioenvironnementaux ; le développement d’instruments et de produits financiers durables ; la promotion de l’inclusion financière en tant que vecteur du développement durable ; le renforcement des capacités dans le domaine de la finance durable ; la transparence et la discipline de marché.

Dans la foulée, en novembre 2018, l’AMMC publiait un guide, dédié aux investisseurs, sur les Green Bonds. Littéralement traduites par «obligations vertes», les Green bonds sont des obligations dont le produit est exclusivement affecté au financement ou au refinancement, total ou partiel, de nouveaux projets ou de projets existants ayant des impacts environnementaux positifs. Et en 2018, l’autorité publiait un second guide, qui complétait le premier, intitulé « Green, Social & Sustainability Bonds : Instruments de Financement du Développement Durable ». Fort de son engagement, l’AMMC a régulièrement participé à des groupes de travail internationaux dédiés à la finance verte, notamment en sa qualité de membre et co-président du Sustainable Banking Network. Entre 2016 et 2020, au total, ce sont 6 émissions durables qui ont été réalisées sur le marché marocain, totalisant un montant global de près de 4 milliards de dirhams.

La Bourse de Casablanca, elle aussi, a montré son engagement pour une finance durable. Tout d’abord, en publiant, à l’instar des entreprises cotées, son propre rapport ESG. C’est également dans le même concept d’exemplarité qu’elle a mis en place dès septembre 2018 un nouvel indice pour la place casablancaise, ESG 10, indice de référence Environnement, Social et Gouvernance (ESG) qui « répond à l’intérêt multiple d’attirer une nouvelle catégorie d’investisseurs ISR en mettant à leur disposition un référentiel qui répond à leurs besoins », et devait donner «un coup de projecteur à la place financière de Casablanca à l’échelle internationale, tout en faisant la promotion du développement des bonnes pratiques ESG auprès des entreprises faisant appel public à l’épargne», avait indiqué à l’époque le DG de la Bourse de Casablanca. Rappelons que la consécration des entreprises composant cet indice, dont la composition a été revue depuis, repose sur une évaluation et un classement basés sur leur conformité aux 38 critères et plus de 330 indicateurs de responsabilité environnementale de gouvernance, sociale et sociétale appliqués par Vigeo Eiris.

L’engagement de la Banque Centrale

Bank Al-Maghrib, elle aussi, s’est résolument engagée dans ce chantier de transition vers une économie et une finance vertes. Comme elle l’explique dans un document officiel publié à l’occasion de la COP 26, « en tant que Banque Centrale, la préservation de la solidité du secteur bancaire face aux risques climatiques, la promotion d’une finance verte et le soutien à la transition vers une économie net-zéro carbone s’inscrivent pleinement dans le cadre de nos missions fondamentales de régulation prudentielle et de contribution à la stabilité financière et à l’inclusion financière ». C’est ainsi que BAM a adhéré aux réseaux internationaux du Network for Greening Financial Systems (NGFS), au Sustainable Banking Network (SBN) ainsi qu’au Groupe de Travail sur la Finance Verte Inclusive (AFI) relevant de l’Alliance pour l’Inclusion Financière. Elle a également affirmé en juin 2019, son soutien aux principes de transparence sur les risques financiers liés au climat édicté par la Task force sur la transparence des risques financiers liés au climat (TCFD) relevant du Financial Stability Board (FSB). Elle a aussi édicté en 2021, au plan réglementaire, une directive appelant les établissements de crédit à prendre en considération les enjeux climatiques dans leurs activités et se doter de dispositifs visant à mesurer et atténuer leurs expositions aux risques climatiques.

Pour poursuivre sa mission et « accélérer le verdissement du secteur financier », comme l’explique le document, la Banque compte, dans les années à venir, mener un ensemble d’actions, en cohérence avec les travaux engagés par NGFS, et dans le cadre d’une nouvelle feuille de route du système financier. Ces actions comprennent l’édiction de guidelines à l’attention du secteur bancaire pour la conduite de stress tests et le reporting des risques liés au climat, y compris au niveau de leurs implantations sur le continent africain, la conduite des évaluations de l’exposition du secteur bancaire aux risques financiers d’origine climatique et des analyses de sa vulnérabilité à des scénarii de chocs climatiques physiques et de transition, la contribution au renforcement de capacités des acteurs bancaires et financiers dans le domaine de la gestion des risques climatiques, le soutien au développement par l’écosystème bancaire des crédits et produits financiers verts, le maintien d’un dialogue avec les parties prenantes publiques et privées autour des incitations nécessaires pour orienter les décisions d’investissement et de financement vers l’économie verte, ou encore la promotion de l’échange d’expériences autour de la réponse à donner par les banques centrales et les régulateurs financiers au changement climatique à l’échelle africaine. BAM s’engage également à étudier les impacts du changement climatique et de la transition vers une économie bas carbone sur l’économie marocaine et nos modèles macro-économiques, à renforcer ses pratiques d’investissement durable et réduire son empreinte environnementale en vue d’atteindre une neutralité carbone à long-terme, et enfin à intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au niveau du dispositif de gestion des risques relatif aux réserves de changes.

Le secteur financier est souvent cité en exemple lorsque l’on discute de l’économie marocaine, de par sa maturité, son dynamisme et sa modernité. Attaché au respect des meilleurs standards internationaux, il est un maillon essentiel du développement d’une économie verte et pérenne au Maroc.

Selim Benabdelkhalek

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M. Mehdi Guedira, Responsable RSE chez Attijariwafa bank : « A travers le SGES, les projets à financer feront désormais l’objet d’une analyse des risques environnementaux » https://lnt.ma/m-mehdi-guedira-responsable-rse-chez-attijariwafa-bank-a-travers-le-sges-les-projets-a-financer-feront-desormais-lobjet-dune-analyse-des-risques-environnementaux/ Fri, 19 Nov 2021 14:11:32 +0000 https://lnt.ma/?p=264562 Entretien avec M. Mehdi Guedira, Responsable RSE chez Attijariwafa bank La Nouvelle Tribune : Le groupe Attijariwafa bank fait partie des pionniers du développement durable et de la RSE au Maroc. Pouvez-vous nous expliquer comment le groupe a fait de la RSE un jalon central de sa stratégie de développement ? M. Mehdi Guedira : […]

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Entretien avec M. Mehdi Guedira, Responsable RSE chez Attijariwafa bank

La Nouvelle Tribune : Le groupe Attijariwafa bank fait partie des pionniers du développement durable et de la RSE au Maroc. Pouvez-vous nous expliquer comment le groupe a fait de la RSE un jalon central de sa stratégie de développement ?

M. Mehdi Guedira : En tant qu’acteur bancaire et financier d’envergure, le groupe Attijariwafa bank compte parmi ses missions de participer activement au développement d’une économie résiliente et durable. La RSE est ainsi une dimension naturellement intégrée dans ses chaines de valeurs, à travers l’ensemble de ses activités.
En 2016, le groupe Attijariwafa bank a formalisé sa politique RSE, qui s’inscrit dans sa stratégie globale. Cette politique vise à avoir un impact positif, dans les domaines économique, social et environnemental, conformément à la stratégie RSE d’Al Mada.
La mise en œuvre de plans d’actions annuels déclinant cette politique a permis d’accentuer cet impact positif, ainsi que de le mettre en valeur auprès de l’ensemble des parties prenantes du Groupe.
La politique RSE du Groupe se structure selon les 4 axes suivants, eux-mêmes déclinés en 10 engagements (voir schéma, ndlr).

En se concentrant plus spécifiquement sur la question environnementale, quels types de mesures un grand groupe bancaire peut-il prendre, aussi bien en interne qu’en externe, auprès de ses clients et partenaires ?

La démarche environnementale d’un groupe bancaire tel qu’Attijariwafa bank consiste d’une part à réduire les impacts environnementaux négatifs de ses activités, et d’autre part à accompagner la finance verte et la transition énergétique. Les impacts environnementaux se divisent eux-mêmes en deux volets, les impacts directs et les impacts indirects.
Les impacts directs représentent les consommations d’énergie et de ressources (papier, eau, consommables, etc.) utilisées par la banque dans son activité, ainsi que les déchets générés par celle-ci. Pour cela, le Groupe a mis en place de nombreuses mesures d’optimisation de ses consommations d’électricité, d’eau et de papier, qui est également le principal déchet produit par son activité. La généralisation de l’éclairage à basse consommation, le renouvellement des équipements par des installations à faible consommation énergétique, l’acquisition d’équipements informatiques moins énergivores, l’utilisation des imprimantes multifonctions, l’équipement et la gestion des data center, ou encore la gestion centralisée de certains sites, permettant ainsi d’améliorer la consommation énergétique au plus près des besoins.

Par ailleurs, le Groupe a également mis en place une démarche de gestion durable des déchets, qui comprend le tri et le recyclage des déchets, ainsi que le remplacement des distributeurs de bouteilles d’eau par des fontaines.

Les poubelles individuelles ont été remplacées par des poubelles de tri mutualisées, démarche accompagnée par une campagne de sensibilisation. Cette campagne, déclinée tout d’abord en affichage interne, a été renforcée par des capsules vidéo sur les écogestes, disponibles sur la chaîne YouTube d’Attijariwafa bank, ainsi que par un guide des écogestes à destination des collaborateurs.

Ces bonnes pratiques ne sont d’ailleurs pas exclusives au contexte professionnel, car ces écogestes concernent la vie de tous les jours et peuvent aussi être faits à la maison ou ailleurs.

Les impacts indirects représentent les impacts environnementaux causés par ses investissements, à travers ses clients et leurs projets. Pour cela, le groupe a mis en place un Système de Gestion des Risques Sociaux et Environnementaux (SGES), qui intègre la dimension environnementale dans l’analyse des risques de crédit accordés aux entreprises.

Enfin, le Groupe soutient la finance verte à travers une offre de financements adaptée aux différents acteurs publics-privés opérant dans la transition énergétique, notamment les énergies renouvelables, et l’accompagnement des entreprises engagées dans un processus de développement durable ou d’optimisation de leur consommation d’énergie. Attijariwafa bank est ainsi aujourd’hui un acteur de référence en Afrique en matière de transition énergétique, comme l’illustre l’accréditation du Groupe par le Fonds Vert des Nations Unies en 2019, une première en Afrique et dans la zone MENA.

 

Comment jugez-vous la prise de conscience environnementale de vos collaborateurs et partenaires externes, comment le groupe s’est-il employé à les sensibiliser ?

Nous avons constaté un fort engagement des collaborateurs d’Attijariwafa bank sur la question environnementale, illustré par leur adhésion aux écogestes et à la démarche de tri sélectif des déchets, ainsi qu’aux différentes actions citoyennes organisées par le Groupe, telles que les commmunity days autour de thèmes tels que le recyclage ou l’agriculture urbaine, par exemple.

En ce qui concerne nos partenaires externes, mis à part le SGES, le Groupe a mis en place une charte d’achats responsables, qui comporte l’ensemble des engagements du Groupe à l’égard des fournisseurs et ceux attendus d’eux sur le plan réglementaire, éthique, social et environnemental. Les fournisseurs sont désormais engagés à respecter ces principes dès leur référencement. Elle est également partagée avec les filiales du Groupe en vue de leur adhésion progressive. Enfin, une clause RSE reprenant les principes d’achats responsables a été intégrée dans les conditions générales d’achats, dans les cahiers des charges lors des appels d’offres, ainsi que dans les contrats signés avec les fournisseurs.

 

Une grande partie des entreprises marocaines, notamment les PME, reste encore peu sensible aux questions de développement durable. Selon vous, quel rôle peut jouer Attijariwafa bank, en tant que financeur de l’économie, pour faire évoluer les mentalités ?

Il est vrai que la prise en compte des questions de développement durable par les grands groupes, souvent multinationaux, précède généralement celle des PME, que ce soit au Maroc ou ailleurs.

Le rôle d’Attijariwafa bank en tant qu’acteur financier est en effet de sensibiliser ses clients sur ces questions, mais également de les inciter à adopter un certain niveau d’exigence sur les aspects environnementaux. A travers le SGES, les projets à financer feront désormais l’objet d’une analyse des risques environnementaux, permettant une sensibilisation des clients, ainsi que, si nécessaire, d’un plan d’action concerté avec eux afin de réduire ces risques, conditionnant l’accord de financement.

Par ailleurs, la mise en place de la charte d’achats responsables a permis de sensibiliser les fournisseurs du Groupe, parmi lesquels figurent de nombreuses PME et TPE, sur ces aspects environnementaux.

Enfin, le rôle du Groupe est également de les aider à saisir les opportunités créées par le développement durable, à travers un accompagnement et des produits et services dédiés.

 

Dans les années à venir, comment voyez-vous évoluer la green finance ? Le contexte de la relance post-covid sera-t-il propice à ce type de financement ?

Les enjeux environnementaux sont des enjeux structurels, universels, qui restent d’actualité indépendamment du contexte de la pandémie de COVID-19. C’est pourquoi il est probable que la finance verte, secteur en plein développement, poursuivra sur cette tendance et continuera de prendre une part de plus en plus importante dans les financements du Groupe, mais aussi du secteur financier dans son ensemble. La relance de l’activité économique, bien entendu, créera des opportunités de création de valeur que nous devons encourager.

Entretien réalisé par
Afifa Dassouli

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Dossier Spécial : Développement durable et RSE, au centre des préoccupations des entreprises https://lnt.ma/dossier-special-developpement-durable-et-rse-au-centre-des-preoccupations-des-entreprises/ Fri, 19 Nov 2021 13:57:56 +0000 https://lnt.ma/?p=264507 Les spéciaux de nos supports papier et Web se consacrent à une thématique liée à l’actualité. Il se trouve que les entreprises intègrent de plus en plus la RSE. Cette orientation accompagne la protection de l’environnement et la dimension écologique des politiques publiques. Au-delà des sociétés cotées qui doivent produire annuellement un rapport ESG, la […]

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Les spéciaux de nos supports papier et Web se consacrent à une thématique liée à l’actualité. Il se trouve que les entreprises intègrent de plus en plus la RSE. Cette orientation accompagne la protection de l’environnement et la dimension écologique des politiques publiques. Au-delà des sociétés cotées qui doivent produire annuellement un rapport ESG, la RSE s’installe de plus en plus dans les entreprises marocaines, particulièrement dans les grands groupes qui sont animés par la volonté d’aider, de soutenir, de contribuer et d’accompagner les chantiers structurants de la société. Il s’agit donc de la «Responsabilité d’une entreprise vis-à- vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement» qui se traduit par un comportement éthique et transparent. Cette politique incarne la responsabilité sociale des entreprises, contribue au développement durable, à la santé et au bien-être de la société.

Le développement durable, la protection de l’environnement, la sécurité routière, la lutte contre l’abandon scolaire, la gestion des déchets, la question énergétique, l’éthique, la lutte contre la discrimination, la transparence, la formation, sont autant de sujets que les entreprises peuvent lier liés à la RSE.
Notre Spécial RSE, essayera de traiter de tous ces axes, en ce concentrant particulièrement sur l’aspect environnemental, dans le contexte de la COP 26 qui vient de s’achever à Glasgow, en s’appuyant sur la collaboration des entreprises, petites moyennes et grandes. Mais aussi d’évaluer la place de la RSE au Maroc d’aujourd’hui et celle nécessaire au nouveau modèle de développement.

Fahd Yata


SOMMAIRE

  1. COP26, pour une entreprise plus contributive !
  2. COP 26, encore un goût d’inachevé…
  3. Les discours royaux, des appels à la mobilisation de l’ensemble des acteurs
  4. Depuis la COP 22 de Marrakech…
  5. Crise sanitaire, quelles leçons pour l’action climatique ?
  6. L’agriculture, exemple par excellence de l’action climatique au Maroc
  7. M. El Mahdi ARRIFI, DG de l’ADA : « L’ADA s’est engagée dans une démarche promouvant les dimensions environnementales dans sa mission d’accompagnement »
  8. La Responsabilité sociale et le développement durable s’imposent et se pérennisent par la gouvernance
  9. Sociétés cotées, une adaptation réussie aux nouvelles exigences de la RSE
  10. M. Ismail Akalay, DG de SONASID : « Nous sommes le plus grand recycleur du pays »
  11. M. Mehdi Guedira, Responsable RSE chez Attijariwafa bank : « A travers le SGES, les projets à financer feront désormais l’objet d’une analyse des risques environnementaux »
  12. Le secteur financier, acteur, coordinateur et facilitateur de la transition verte du Maroc
  13. Les entreprises marocaines face au défi du développement durable
  14. Les nouvelles technologies porteuses d’un grand espoir pour l’action climatique

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M. Ismail Akalay, DG de SONASID : « Nous sommes le plus grand recycleur du pays » https://lnt.ma/m-ismail-akalay-dg-de-sonasid-nous-sommes-le-plus-grand-recycleur-du-pays/ Fri, 19 Nov 2021 13:42:29 +0000 https://lnt.ma/?p=264554 Entretien avec M. Ismail Akalay, Directeur Général de SONASID   La Nouvelle Tribune : M. Akalay, notre spécial porte sur la contribution des entreprises marocaines protectrices de leur environnement, à la nouvelle orientation stratégique de politique économique du Maroc, est-ce le cas de SONASID ? M. Ismail Akalay : Nous sommes totalement impliqués dans cette […]

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Entretien avec M. Ismail Akalay, Directeur Général de SONASID

 

La Nouvelle Tribune : M. Akalay, notre spécial porte sur la contribution des entreprises marocaines protectrices de leur environnement, à la nouvelle orientation stratégique de politique économique du Maroc, est-ce le cas de SONASID ?

M. Ismail Akalay : Nous sommes totalement impliqués dans cette orientation stratégique de notre pays par la promotion d’un modèle économique innovant et circulaire qui nous permet d’assurer la production d’aciers à faible empreinte carbone.
Nos usines sont actuellement alimentées à 85% par des énergies éoliennes et l’installation d’un parc photovoltaïque à Nador nous permettra d’atteindre, dès l’année prochaine, plus de 95% d’énergies vertes dans notre mix énergétique. Nous sommes par ailleurs le plus grand recycleur du pays : notre aciérie de Jorf Lasfar assure le recyclage de plus de 600 000 tonnes de ferrailles et d’autres produits chaque année. Nous évitons ainsi l’émission de 200 000 tonnes de CO2 par an.

 

Pouvez-vous nous exposer les axes et actions que vous avez menées et leurs effets sur vos processus ?

Le prérequis de toute politique de protection de l’environnement est l’existence d’un système de contrôle et d’évaluation efficace. C’est le cas de Sonasid, à travers des activités certifiées ISO 14001. Tous les déchets solides générés par nos usines sont valorisés et un travail d’optimisation de l’énergie nous a permis de réduire notre consommation de 7% en 2020.
Nous sommes conscients que la protection de l’environnement est une condition nécessaire pour la performance et ceci nous a conduit à transformer une contrainte en une opportunité de création de valeur.

 

La production dans l’industrie est souvent énergivore, qu’en est-il pour Sonasid ? Comment y pallier, sont-ce les nouvelles technologies qui facilitent cet objectif ?

La sidérurgie est effectivement une industrie à forte intensité énergétique : l’énergie représente le deuxième poste de coût après les matières premières.
Sonasid a mis en place un ambitieux programme d’optimisation de ses consommations d’énergie et est certifiée ISO 50001. Nous étudions la possibilité de lancer un pilote de production du biogaz à partir des déchets ménagers qui nous permettrait de réduire notre consommation de fuel. Nous testons également, avec la R&D d’ArcelorMittal, des procédés innovants pour utiliser certains déchets organiques en substitution du charbon. Autant d’initiatives qui nous permettront de renforcer notre leadership environnemental.

 

La préservation de l’environnement et la propreté des process de production ou autre imposent généralement des budgets importants et exigent du temps, depuis quand Sonasid est-elle engagée dans cette voie et à quel prix ?

Sonasid est engagée dans cette voie depuis plusieurs années et les charges relatives à ces programmes sont largement amortis par les retombées financières générées par la réduction de la consommation électrique, l’optimisation des intrants et la valorisation des déchets.

M. Akalay, quels sont les bénéfices de tels choix pour Sonasid sachant que sa compétitivité a été remise en cause par la concurrence sauvage ?

Le premier bénéfice est bien entendu la protection de la santé de nos employés.
Le deuxième porte sur la réduction des coûts et la valorisation des déchets. Enfin, notre performance environnementale nous place aujourd’hui à l’avant-garde du secteur sidérurgique au niveau mondial, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour Sonasid. Nous sommes ainsi engagés dans le développement d’une nouvelle gamme d’aciers verts à très haute valeur ajoutée que nous prévoyons de commercialiser au Maroc et sur le marché nord-américain en 2022.

Entretien réalisé par
Afifa Dassouli

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Sociétés cotées, une adaptation réussie aux nouvelles exigences de la RSE https://lnt.ma/societes-cotees-une-adaptation-reussie-aux-nouvelles-exigences-de-la-rse/ Fri, 19 Nov 2021 13:37:49 +0000 https://lnt.ma/?p=264549 L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a introduit en 2019 une circulaire qui stipule que le rapport financier annuel des sociétés cotées en bourse doit contenir un chapitre « Environnement, social et de gouvernance ». Ce dernier est destiné à informer le public sur l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement, ses relations avec […]

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L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a introduit en 2019 une circulaire qui stipule que le rapport financier annuel des sociétés cotées en bourse doit contenir un chapitre « Environnement, social et de gouvernance ». Ce dernier est destiné à informer le public sur l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement, ses relations avec les employés et ses parties prenantes externes ainsi que sa gouvernance.

Selon l’article 2.59 de la circulaire du 20 février 2019 de l’AMMC, le rapport ESG doit contenir des éléments d’information généraux et spécifiques. A titre d’exemple, sur le volet environnementale, l’émetteur doit présenter l’ensemble des activités ayant un impact sur l’environnement, décrire sa politique en la matière, décrire tout litige ou poursuite relatif à des problématiques d’ordre environnementale, etc.
Il est à noter que jusqu’à très récemment, un nombre très limité d’entreprises intégrait la RSE (la responsabilité sociale de l’entreprise) dans leur rapport financier annuel. Aujourd’hui, elles sont toutes tenues d’inclure des informations environnementales, sociales et de gouvernance.
Dans sa première édition du baromètre des rapports ESG publiée en 2020, l’Institut Marocain des Administrateurs, en partenariat avec Utopies, s’est penché sur l’information publique (extra financière) disponible dans les rapports financiers au titre de l’exercice 2019.
Cette étude portait sur un panel de 78 émetteurs faisant appel public à l’épargne, dont 82% de sociétés cotées.
Il en ressort que plus de la moitié des sociétés du panel font référence, à égalité, à l’ISO 26000 ou au Global Reporting Initiative (GRI) pour l’élaboration du rapport ESG.

Plus de 80% des entreprises décrivent leur politique en matière environnementale, à savoir les mesures prises et les normes et objectifs fixés en la matière, et 72% communiquent sur les actions et mesures mises en place pour évaluer et minimiser les impacts environnementaux de l’activité.
Globalement, cette étude montre que la majorité des entreprises respecte cette nouvelle exigence de l’AMMC et se plie à la réglementation.
La BMCI, qui avait mis en place un plan RSE en 2012, a inclus dans son rapport financier au titre de l’année 2020 son rapport ESG. La banque détails sur plusieurs pages, comme stipulé par l’AMMC, toutes ses actions en matière de RSE notamment sa responsabilité environnementale.
Cette dernière se traduit par l’engagement de la BMCI à soutenir la stratégie nationale pour satisfaire une demande croissante d’électricité au moindre coût et dans le respect de l’environnement, affirme la banque dans son chapitre ESG.

Disklosure, éditeur de solutions logicielles pour la performance durable des entreprises, avait dévoilé, pour sa première étude annuelle sur le reporting ESG (Environnement, social et gouvernance) réalisée en septembre 2020, les meilleurs rapport ESG au Maroc. Dans le Top 3, on retrouvait OCP, Taqa Morocco et BMCI.
Le mois dernier, ce sont 17 entreprises sur les 44 premières capitalisations du Maroc qui ont obtenu la distinction de Top Performers RSE, une reconnaissance indépendante et gratuite issue d’une évaluation réalisée par V.E Maroc, entité découlant de Moody’s ESG Solutions.
Il s’agit d’OCP, Attijariwafa bank, BCP, Bank of Africa, BMCI, LafargeHolcim Maroc, Itissalat Al Maghrib, Lydec, Managem, SMI et Sonasid. En parallèle, Colorado, Cosumar, Crédit du Maroc, les Eaux Minérales d’Oulmès, Marsa Maroc et Taqa Morocco se distinguent par leur performance sur des thèmes spécifiques. Cette reconnaissance Top Performers ainsi que l’indice ESG de la Bourse de Casablanca en partenariat avec V.E Maroc ont pour vocation d’accompagner les entreprises marocaines à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs activités et politiques afin de répondre aux exigences croissantes des investisseurs internationaux.

Il est à noter que les efforts fournis depuis quelques années par l’AMMC, la CGEM et autres entités pour promouvoir la culture de la Responsabilité Sociétale des Entreprises au niveau des sociétés ont contribuer à préparer ces dernières aux obligations du reporting ESG.
En effet, les rapports financiers au titre de l’année 2020 montrent que les émetteurs ont bien intégré la RSE dans leur réflexion stratégique.

Asmaa Loudni

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La Responsabilité sociale et le développement durable s’imposent et se pérennisent par la gouvernance https://lnt.ma/la-responsabilite-sociale-et-le-developpement-durable-simposent-et-se-perennisent-par-la-gouvernance/ Fri, 19 Nov 2021 13:34:56 +0000 https://lnt.ma/?p=264541 Du fait que la responsabilité sociale et le développement durable sont réglementaires pour les sociétés cotées et pour les sociétés anonymes de façon générale, leur intérêt pour les conseils d’administration s’accentue incontestablement. En effet, la dynamique des conseils d’administration des sociétés cotées se traduit par la diversification de leurs sujets de discussion dont notamment la […]

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Du fait que la responsabilité sociale et le développement durable sont réglementaires pour les sociétés cotées et pour les sociétés anonymes de façon générale, leur intérêt pour les conseils d’administration s’accentue incontestablement. En effet, la dynamique des conseils d’administration des sociétés cotées se traduit par la diversification de leurs sujets de discussion dont notamment la RSE.

En effet, l’une des thématiques les plus discutées, la responsabilité sociale de l’entreprise, a tout bonnement pris ses quartiers au sein de ces organes de décision, qui ont saisi la mesure des enjeux sociétaux et du développement durable et de leur rôle en la matière.

La RSE s’est ainsi infiltrée au cœur de la stratégie des entreprises, et les managers et dirigeants d’entreprises sont jugés à leur capacité à gérer la crise et à se projeter dans l’avenir en prenant en compte ces contraintes. La situation de crise de la Covid 19, a mis une pression terrible sur les dirigeants et mis exergue leur gouvernance et ses orientations.
La RSE fait son chemin, il en résulte qu’en France, les trois quarts des sociétés du CAC 40, ont formulé leur intérêt pour cet engagement et que 85% d’entre elles possèdent un comité RSE.

Dans un objectif de gouvernance toujours plus efficiente, la composition des conseils d’administration poursuit sa quête de diversité. Comme on prétend que les femmes sont plus favorables à la protection de l’environnement et la responsabilité sociale, en France, en matière de féminisation, le taux de femmes en conseil d’administration est à 44,5 %, loin devant les 33,6 % de l’Allemagne, alors qu’au Maroc, la même tendance se profile. Autant de progrès invitant à inscrire la gouvernance des organisations en tête, pour favoriser la politique sociale et de développement durable des entreprises.
Enfin, pour accentuer la RSE et contribuer à la préservation de l’environnement il faut mettre les budgets en face des engagements, or c’est aux conseils d’administration que ces derniers se déterminent se décident. De même que leur exécution est très importante de par sa rapidité, l’efficacité de son déploiement, son efficience et sa durée dans le temps. La bonne gouvernance est le fer de lance de la RSE d’une entreprise, elle en est le pilier, le support et une des conditions de sa réussite…

AD

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M. El Mahdi ARRIFI, DG de l’ADA : « L’ADA s’est engagée dans une démarche promouvant les dimensions environnementales dans sa mission d’accompagnement » https://lnt.ma/m-el-mahdi-arrifi-dg-de-lada-lada-sest-engagee-dans-une-demarche-promouvant-les-dimensions-environnementales-dans-sa-mission-daccompagnement/ Fri, 19 Nov 2021 13:33:54 +0000 https://lnt.ma/?p=264533 Entretien avec M. El Mahdi ARRIFI, DG de l’Agence de Développement Agricole   La Nouvelle Tribune : L’Agence pour le Développement Agricole, en tant que pierre angulaire du développement de l’agriculture au Maroc, est directement impliquée dans les enjeux environnementaux du secteur, et gère un portefeuille de projets de développement durable. Pourrions-nous avoir un tour […]

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Entretien avec M. El Mahdi ARRIFI, DG de l’Agence de Développement Agricole

 

La Nouvelle Tribune : L’Agence pour le Développement Agricole, en tant que pierre angulaire du développement de l’agriculture au Maroc, est directement impliquée dans les enjeux environnementaux du secteur, et gère un portefeuille de projets de développement durable. Pourrions-nous avoir un tour d’horizon des principaux projets et de leurs évolutions récentes ?

M. El Mahdi ARRIFI : Depuis sa création en 2009, l’ADA joue un rôle central dans la mise en œuvre des ambitions stratégiques du secteur agricole au Maroc. L’intégration du développement durable dans ses actions reflète à travers l’adoption de mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques tout en accordant une attention particulière à la sauvegarde des ressources naturelles pour une agriculture durable et ce à travers l’encouragement et la promotion des mesures d’atténuation (programme de plantation de l’arboriculture fruitière, rationalisation de l’usage des engrais et des pesticides, gestion des déchets agricoles …) et aussi des mesures d’adaptation (mise en œuvre des projets agricoles solidaires inclusifs pilier II, programme national d’économie d’eau d’irrigation PNEEI, subventions du Fonds de Développement Agricole, Recherche Agronomique…).

Ainsi et afin mettre en œuvre ces mesures, l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) contribue activement à la levée de fonds additionnels auprès des différents bailleurs de fonds nationaux et internationaux pour accélérer la réalisation de projets de développement agricoles résilients aux changements climatiques destinés principalement aux petits agriculteurs dans les zones les plus vulnérables.

A ce titre, l’ADA a pu mobiliser un montant de 240 MDH pour le financement d’un porte feuille de projets agricoles résilients aux changements climatiques intégrant les mesures d’adaptation et atténuations, financés par les bailleurs de fonds notamment : le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, le Fonds International de Développement Agricole.

Il est à souligner que les efforts déployés par le Maroc en matière de renforcement de la résilience du secteur agricole au changement climatique, ont été couronnés par l’accréditation de l’ADA auprès du Fonds d’Adaptation en 2012 et auprès du Fonds Vert pour le Climat en 2016, lui permettant un accès direct aux ressources financières de ces fonds, à même de concrétiser des projets de développement durable au profit des populations vulnérables, non seulement dans le secteur agricole mais également pour les autres secteurs à l’échelle nationale.

Au titre de son mandat d’accréditation auprès du FVC et du FA, l’ADA a également pu mobiliser des fonds d’un montant de 475 MDH sous forme de Dons dont 310 MDH ont été décaissés.

Lesdits fonds ont porté principalement sur le Projet d’Adaptation au Changement Climatique dans les Zones Oasiennes (PACCZO) pour un montant de 10 MUSD, visant le renforcement de la résilience des populations et de l’écosystème oasiens aux impacts du changement climatique, aussi sur le Projet de Promotion de l’arganiculture dans les zones vulnérables – DARED pour un montant de 49.2 MUSD (dont 39.3 MUSD don), portant sur le renforcement de la résilience des communautés rurales et la préservation de la réserve de biosphère d’arganeraie (RBA) ainsi que sur des dons de préparation et d’appui à l’ADA «Readiness Grant» accordé par le FVC et le FA, pour un montant de 1.039 MUSD.

Au titre de l’année 2021, l’ADA a pu également obtenir son ré-accréditation auprès du FVC pour les 5 prochaines années.

L’ADA a été la première entité accréditée au Maroc auprès du FA et du FVC. Que pensez-vous de l’état de développement de la finance verte au Maroc, et de l’intérêt qu’elle suscite, autant au niveau des bailleurs de fonds que des porteurs de projets ?

Le Maroc s’est inscrit dans l’effort international visant la lutte contre le changement climatique par la signature en 1992 et la ratification en 1995 de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Maroc a ratifié aussi le Protocole de Kyoto en 2002 et l’Accord de Paris en 2016.
Le Maroc fait partie également des pays ayant adopté l’agenda du développement durable à l’horizon 2030 à travers dix-sept objectifs globaux (ODD) mettant en exergue les préoccupations majeures du monde notamment la lutte contre le changement climatique (son 16 objectif). De plus, le Maroc est doté de stratégies et d’outils structurants les efforts pour la lutte contre le changement se traduisant à travers l’élaboration de la Stratégie nationale du développement durable (SNDD-2030), le Plan Climat National (PCN 2030), la Contribution Nationale Déterminée (CDN) révisée et aussi le Plan National d’Adaptation (PNA).

Dans ce cadre, la finance climat est une opportunité pour la mobilisation de financement pour la mise en œuvre principalement les projets prioritaires identifiés dans la CDN du Maroc, qui à ce jour, est le deuxième pays en Afrique qui attire le plus les financements climatiques.

En effet, le Maroc est assez clair sur le fait que sa transition vers un avenir durable est dépendante d’un financement extérieur, qui sera drainé notamment à travers les entités accréditées par les fonds climatiques (Fonds d’Adaptation & Fonds Vert pour le Climat) dont l’ADA a eu l’honneur de décrocher les accréditations en premier.

Le Maroc se prononce ainsi pour la poursuite conséquente de la mobilisation de la finance climat en encourageant l’accréditation d’autres entités qui sont au nombre de trois actuellement en plus de l’ADA (Attijari Wafa Bank, CDG Capital et MASEN). Mais également à travers la levée de fonds via les agences multilatérales et les banques de développement.
Les porteurs de projets quant à eux, sont toujours demandeurs d’appui technique et financier. Et les besoins en termes de financement liés au coût d’adaptation et à l’atténuation dans le secteur agricole principalement et les autres également ne cessent d’augmenter, ce qui a amené l’ADA actuellement à amorcer le processus de rehaussement du niveau de son accréditation pour passer des projets de petite taille (Small : 10-50 MUSD) aux projets de taille moyenne (Medium : 50-250 MUSD) et pouvoir ainsi contribuer à la satisfaction des requêtes d’un large éventail de projets.

L’ADA part en permanence à la rencontre des acteurs du secteur agricole au Maroc, des grands exploitants aux petites coopératives. Selon vous, quel est le degré de sensibilisation de ces différents acteurs aux questions environnementales ?

L’Agence pour le Développement Agricole agit en synergie avec les différents acteurs du secteur agricole. Ces nombreuses interactions se matérialisent tout au long de l’année à travers les rencontres sur le terrain, les événements nationaux et internationaux et l’accompagnement des petits agriculteurs et des grands exploitants pour la conception et le suivi des projets agricoles et de développement durable.

Également, l’ADA s’est engagée dans une démarche promouvant les dimensions environnementales dans sa mission d’accompagnement de l’évolution du secteur agricole et de la mise en œuvre des stratégies de développement agricole du Royaume du Maroc. Cet engagement en matière de durabilité environnementale se traduit notamment par l’élaboration d’une « Evaluation environnementale stratégique du Plan Maroc Vert » en 2012, la mise en place d’une Politique de Sauvegarde Environnementale et Sociale en 2015 et sa révision en 2020, reflétant ainsi sa vision intégrante des dimensions environnementales et sociales dans le cycle des projets.

La question environnementale se trouve au cœur des préoccupations des acteurs du secteur au vu le contexte mondial actuel. En effet, l’ADA déploie des efforts pour accompagnement les agriculteurs marocains (à travers les entités du Département de l’Agriculture) et la sensibilisation à la durabilité environnementale en les encourageant à adopter les bonnes pratiques agricoles pour une meilleure durabilité et une utilisation raisonnée des ressources en eau et en sol, et ce avec l’appui de l’ensembles des entités du Département de l’Agriculture.

Par ailleurs, l’ADA à travers son statut d’Agence d’exécution de plusieurs projets financés par les Bailleurs de Fonds Multilatéraux et Bilatéraux, met en place des appuis techniques sur le thème de la durabilité environnementale, par exemple : l’instauration de techniques comme le semis directs (projet PICCPMV financé par la BM), la domestication de l’arganier (projet DARED financé par le FVC) ou le renforcement de la résilience des oasis (projet PACCZO financé par la FA).

A titre de l’élaboration de sa stratégie de communication, l’ADA a élaboré un panel d’outils de sensibilisation à la question de développement durable du secteur agricole allant de brochures d’informations, à des capsules vidéo, à des guides et manuels thématiques.

Les années à venir, entre sortie de crise et mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, promettent d’amener de profonds changements pour le Maroc en général, et son secteur agricole en particulier. Selon vous, quels seraient, du point de vue environnemental, les opportunités à saisir et les défis à relever pour les opérateurs agricoles marocains ?

Le Maroc est appelé à faire face aux changements climatiques et aux impacts du Covid-19, en repensant l’ensemble du modèle de développement et en redéfinissant les plans et programmes sectoriels, notamment pour le secteur agricole qui s’est montré très résilient face à la crise sanitaire conjuguée aux années de sécheresse grâce aux stratégies adoptées.

En effet, à l’instar de la stratégie «Plan Maroc Vert», la dimension du développement durable et du changement climatique constitue l’une des préoccupations majeures de la nouvelle stratégie «Génération Green 2020-2030» qui réside dans le développement du capital humain, la gestion durable des ressources naturelles, l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

Pour atténuer les impacts du changement climatique et réussir la transition vers une économie verte et durable, la nouvelle stratégie capitalisera sur les réalisations du PMV et engagera de nouvelles initiatives basées sur la promotion de l’investissement vert qui vise entre autres, le développement agricole durable à bas carbone, la préservation des ressources naturelles, l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

A ce titre, les principaux projets et programmes de la stratégie « Génération Green » qui visent entres autres la transformation digitale et l’utilisation des nouvelles technologies, le renforcement de la résilience et la durabilité de l’agriculture marocaine, la réduction des émissions des Gaz à effet de serre se résument en 3 grands axes, le premier consiste à la promotion de la transition énergétique du secteur agricole vers l’énergie verte à travers l’utilisation de l’énergie solaire/éolienne pour le pompage collectif, le fonctionnement des unités de valorisation et bâtiments d’élevage, etc. Ainsi que la valorisation de déchets et de la biomasse agricole pour la production de l’énergie (méthanisation, bois de chauffage…) et les biofertilisants (compost, biochar…). Le deuxième axe est le programme de mobilisation et d’économie de l’eau d’irrigation qui permettra une mobilisation de ressources non conventionnelles à travers la mise en place de projets de dessalement et de traitement des eaux usées alimentés en énergie renouvelable. Elle veillera aussi à la poursuite des projets d’économie d’eau à travers la reconversion des systèmes d’irrigation traditionnels en goutte à goutte sur une superficie de 500 000 ha et aura aussi comme objectif la mobilisation et le captage des eaux pluviales (eaux vertes) à travers l’aménagement des ouvrages de collecte et stockage et d’épandage d’eau et le troisième axe consiste à renforcer davantage les projets d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et ce, moyennant l’adoption de l’agriculture de précision à travers le recours à l’utilisation des nouvelles technologies pour la conduite, la gestion et le suivi des exploitations agricoles (drones, capteurs, alerte précoce…) pour augmenter la productivité tout en réduisant la consommation d’énergie et d’intrants, la mise en œuvre de projets de l’agriculture biologique (100.000 ha), de l’agroécologie et l’agroforesterie ainsi que des projets de l’agriculture de conservation et de la restauration des sols et de la biodiversité (plantation des arbres fruitiers, gestion des parcours, semis direct, conservation des eaux et des sols (CES), …).

Entretien réalisé par
Afifa Dassouli

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L’agriculture, exemple par excellence de l’action climatique au Maroc https://lnt.ma/lagriculture-exemple-par-excellence-de-laction-climatique-au-maroc/ Fri, 19 Nov 2021 13:30:46 +0000 https://lnt.ma/?p=264529 Il est établi de longue date que l’agriculture est l’un des principaux moteurs de l’économie marocaine, et l’un des garants de sa stabilité sociale, à travers notamment l’emploi et la sécurité alimentaire. Le secteur a donc toujours été fait l’objet d’une grande attention auprès des pouvoirs publics. L’agriculture est également l’un des secteurs les plus […]

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Il est établi de longue date que l’agriculture est l’un des principaux moteurs de l’économie marocaine, et l’un des garants de sa stabilité sociale, à travers notamment l’emploi et la sécurité alimentaire. Le secteur a donc toujours été fait l’objet d’une grande attention auprès des pouvoirs publics.
L’agriculture est également l’un des secteurs les plus vulnérables au changement climatique, et le préparer, ainsi que ses acteurs, à faire face à ce phénomène est de la plus grande importance. C’est pourquoi le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, et Génération Green, son successeur lancé en 2018, accordent une place majeure aux considérations environnementales.

Le Royaume particulièrement vulnérable
Le Maroc compte parmi les pays qui connaitraient le plus d’impacts négatifs sur le rendement dû au changement climatique, selon un rapport sur le développement mondial datant de 2010. Particulièrement, les sécheresses sont très coûteuses. À titre d’exemple, la sécheresse de 1994/95 a engendré un recul du PIB agricole de 45% et du PIB national de 8%. De plus, selon un rapport de l’Agence de Développement Agricole, les petits exploitants sont particulièrement vulnérables au changement climatique, et il est difficile d’atténuer cette vulnérabilité, du fait d’un faible niveau d’éducation, et de ressources financières limitées.

Ainsi, la dimension de développement durable et du changement climatique faisait l’objet du 6ème fondement du PMV, à travers l’adoption de mesures d’intervention adaptative efficaces et économiques tout en accordant une attention particulière à la sauvegarde des ressources naturelles pour une agriculture durable. Elle est articulée autour de 9 principaux leviers à travers lesquels le Plan Maroc Vert intègre la dimension du changement climatique et du développement durable, et par là la promotion d’une agriculture résiliente des impacts des changements climatiques et faiblement carbonée. Le PMV a également impulsé d’autres grands programmes à dimension environnementale, par exemple le Programme National d’Économie d’Eau en Irrigation, qui visait la reconversion de près de 555 000 ha de terres irriguées, ou encore le Programme de résorption du retard accumulé en matière d’aménagement hydroagricole.
Les considérations environnementales du PMV et de Génération Green ont donc pour objectif principal, en s’appuyant sur des principes écologiques, modernes et durables, de fournir au Maroc et à ses agriculteurs les moyens de moins subir les aléas climatiques, afin de permettre un développement pérenne et maîtrisé de leurs activités, qui ne serait pas brusquement freiner par de mauvaises précipitations.

Les 10 années qu’a duré le PMV ont clairement vu de grandes avancées au niveau environnemental. Au cœur de la maîtrise de l’eau d’irrigation, sa rationalisation et sa valorisation, des programmes structurants d’aménagements hydro-agricoles ont abouti à des réalisations importantes, à savoir 560000 Ha équipés en goutte à goutte à fin 2018, l’extension de l’irrigation sur 82000 Ha dont 33200 Ha achevés, la réhabilitation de 150000 Ha de PMH et la mobilisation et l’exploitation en cours des eaux de surface et eaux non conventionnelles pour pallier les risques climatiques. Ces programmes ont permis, à fin 2018, d’économiser et de valoriser plus de 2 milliards de m3 d’eau d’irrigation annuellement, tout en contribuant à l’amélioration de la productivité agricole, à la diversification des assolements et à l’augmentation des revenus des agriculteurs. Par ailleurs, un programme de reconversion et d’intensification de l’arboriculture fruitière a été mis en place, visant à reconvertir les cultures céréalières sensibles à la variabilité climatique par des cultures plus résiliantes et plus valorisantes de la terre notamment les plantations fruitières. Sur le terrain, les pratiques des agriculteurs montrent, selon un rapport de 2018 du ministère, que ce sont les systèmes de production qui ont évolué pour associer arboriculture et céréales comme culture intercalaire. De plus, les programmes d’intensification qui consistent à moderniser et entretenir les plantations existantes ont permis d’améliorer la production, à travers la modernisation des infrastructures d’irrigation, l’amélioration des pratiques culturales, la valorisation de la production, ou encore la mécanisation.

Dans la lignée de son aîné, le programme Génération Green donne une grande importance aux considérations environnementales, avec un accent supplémentaire sur la modernisation. En effet, les investissements en recherche & développement doivent être multipliés par 1,5 voire 2 pour une meilleure diffusion des innovations et des percepts de l’agri-tech. Les services digitaux de l’agriculture devraient couvrir les domaines de la traçabilité, du conseil, de la commercialisation, du paiement mobile et de l’assurance agricole, afin que les exploitants intègrent pleinement l’Agri 4.0. Le programme vise également le renforcement de l’éco-efficience de l’agriculture nationale. La nouvelle stratégie aspire à doubler l’efficacité hydrique (valeur ajoutée par m3 d’eau) à travers la mise en œuvre du volet irrigation du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, la poursuite des programmes d’irrigation et d’aménagement de l’espace agricole ainsi que la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles.

Le développement du secteur agricole à travers le Plan Maroc Vert et Génération Green est clairement un exemple de l’impulsion donnée par une grande politique publique aux acteurs du terrain, en leur donnant les incitations et moyens nécessaires à l’introduction des considérations environnementales dans leurs activités. D’autres secteurs devraient s’en inspirer !

SB

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Crise sanitaire, quelles leçons pour l’action climatique ? https://lnt.ma/crise-sanitaire-quelles-lecons-pour-laction-climatique/ Fri, 19 Nov 2021 13:30:03 +0000 https://lnt.ma/?p=264524 Dessèchement des fleuves, désertification, pollution, inondations, perte de la diversité biologique, etc., les catastrophes climatiques se sont multipliées ces dernières années et l’activité humaine est, en grande partie, responsable de cette dégradation environnementale. Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (ONM) publié il y a quelques mois, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié […]

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Dessèchement des fleuves, désertification, pollution, inondations, perte de la diversité biologique, etc., les catastrophes climatiques se sont multipliées ces dernières années et l’activité humaine est, en grande partie, responsable de cette dégradation environnementale.

Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (ONM) publié il y a quelques mois, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par cinq entre 1970 et 2019. «Une catastrophe d’origine météorologique, climatique ou hydrologique a été enregistrée en moyenne par jour au cours des 50 dernières années, entraînant quotidiennement le décès de 115 personnes et des dégâts se chiffrant à 202 millions de dollars», peut-on lire dans le rapport de l’ONM.
Durant cette même période, le continent africain a enregistré 1 695 catastrophes qui ont couté la vie à 731 747 personnes et entraîné des pertes économiques s’élevant à 38,5 milliards de dollars. Il est à noter que 95 % des morts ont été causés par les sécheresses.

Des conséquences immédiates
Dans ce contexte de réchauffement climatique que connait la terre, la crise sanitaire qui a entrainé un confinement mondial entre mars et avril 2020 a eu plusieurs changements sur la planète, notamment sur la qualité de l’air.

Il est à rappeler que la pollution atmosphérique tue chaque année près de sept millions de personnes dans le monde, selon l’OMS.
Il faut dire que les mesures de restrictions imposées par la propagation de la Covid 19 ont été bénéfiques pour la planète et ont permis de nettoyer l’atmosphère.
Les images prisent en Chine, premier pays confiné durant plus d’un mois, par la NASA, ont été très choquantes. On y voyait une baisse drastique notamment au-dessus de la région de Wuhan liée à la baisse d’activité, aux mesures de confinement et aux fermetures d’usines provoquées.
Ce même constat a été fait en Italie où la carte publiée par l’Agence spatiale européenne (ESA), témoigne d’une forte diminution du dioxyde d’azote, dans le nord de l’Italie durant la période de confinement.

Selon une étude parue dans la revue Environmental Research Letters, les particules fines PM2,5, à l’origine d’inflammations, et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires, etc., ont diminué en moyenne de 40% dans 162 pays du monde. Cette baisse est le résultat de la chute du trafic aérien, mais aussi de l’activité sur les routes du monde qui a diminué de près de 50% en 2020 par rapport à 2019, etc.

Des impulsions notables
Selon une note du ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable, après une évaluation préliminaire de la qualité de l’air au niveau de la ville de Marrakech et couvrant la période de novembre 2019 jusqu’au 8 avril 2020, on constate des taux de réduction importants des polluants atmosphériques. En effet, il est question d’une diminution de 55% pour le dioxyde d’azote, de 70 % pour le monoxyde de carbone et de 67 % pour les particules en suspension.
Partant de ce constat, une évaluation détaillée de la qualité de l’air a été lancée au niveau de plusieurs villes du Royaume qui devrait permettre d’établir une analyse plus précise de la situation de la pollution de l’air, de tirer des enseignements et de formuler des recommandations pour limiter la pollution atmosphérique post-Covid19, explique-t-on auprès du ministère.

Si le confinement a causé l’arrêt de plusieurs activités industrielles au niveau mondial déclenchant une crise économique qui s’est vite propagée, il a aussi montré qu’il existait un moyen de préserver l’environnement en présence d’une volonté et d’un engagement politique clairs.
D’ailleurs S.M le Roi Mohammed VI, l’a bien précisé dans son discours adressé aux participants de la COP 26, : « L’organisation de la réponse à la menace de la pandémie de Covid19 a montré que la communauté mondiale disposait d’atouts réels, ceux-là mêmes qui, paradoxalement, étaient dépeints comme faisant défaut dans le cas de la lutte contre le changement climatique. De fait, à cette occasion, un ensemble de pays à qui incombe la responsabilité historique et morale de l’état actuel de dégradation de l’environnement ont réussi à mobiliser des ressources financières considérables. Par leur action, ils ont également montré que la réduction des activités nuisibles au climat et à l’environnement était tout à fait possible, sans conséquences insoutenables ».
Et les impératifs de la relance économique post-covid peuvent être compatibles avec l’action climatique. D’ailleurs, selon un rapport récent du think-tank panafricain Power Shift Africa, les pays africains qui incluent des actions contre le changement climatique comme objectif central dans la planification et la mise en oeuvre de leurs plans de relance économique post-Covid-19 sont plus susceptibles d’attirer des financements, de relever les défis sociaux et d’atteindre une croissance robuste et durable.

La pandémie nous aura donc appris qu’une mobilisation mondiale, des Etats comme du privé et de la société civile, était possible face à l’urgence. Nous aurons également constaté la capacité de mobiliser de manière très rapide de financements importants, et l’on a vu que le secteur industriel a pu de manière efficace adapter ses méthodes de production aux exigences de l’heure. Il reste maintenant à appliquer ces mêmes efforts à la crise climatique, autrement plus grave et aux conséquences plus importantes que la crise sanitaire liée à la pandémie…

A. Loudni

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Depuis la COP 22 de Marrakech… https://lnt.ma/depuis-la-cop-22-de-marrakech/ Fri, 19 Nov 2021 13:28:12 +0000 https://lnt.ma/?p=264519 En 2016, la ville ocre avait abrité la COP 22. Pas moins de 196 pays du monde entier y avaient pris part. La rencontre de Marrakech faisait suite à la COP 21 de Paris, au cours de laquelle des avancées importantes avaient été effectuées, notamment l’engagement des gouvernements à maintenir l’augmentation de la température moyenne […]

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En 2016, la ville ocre avait abrité la COP 22. Pas moins de 196 pays du monde entier y avaient pris part. La rencontre de Marrakech faisait suite à la COP 21 de Paris, au cours de laquelle des avancées importantes avaient été effectuées, notamment l’engagement des gouvernements à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C. La COP22 s’était ouverte sur une bonne note : la ratification de l’Accord de Paris le 4 novembre 2016. Cette conférence était donc désignée comme étant la conférence de «l’action, de l’innovation et du partage de solutions».
Lors de cette COP, de nombreuses initiatives et des nouveaux outils d’évaluation sur l’eau, les forêts, l’énergie, les villes, les transports, les océans, les entreprises, ou encore l’agriculture avaient été lancés.
Le Maroc, pays hôte, avait présenté son initiative «Ceinture Bleue», pour préserver les communautés côtières et promouvoir une pêche durable. Le Royaume avait aussi supervisé le lancement de l’initiative AAA, et avait signé un protocole visant à aider les exploitants agricoles africains à restaurer les terres dégradées dans le continent africain. La coalition « We Mean Business » avait déclaré que 471 entreprises ont entrepris plus d’un millier d’engagements en faveur de l’action climatique.

Le privé marocain orienté vers l’environnement
Ce qu’il est important de souligner, c’est que lors de cette COP 22, les PME et bien d’autres groupes et holdings marocains ont été au rendez-vous. Une présence en force. Et depuis l’événement de Marrakech, il est important de constater que le privé marocain ne cesse de se réorienter vers tout ce qui concerne de près ou de loin la question environnementale et le développement durable. La technologie, la créativité et l’innovation sont autant d’outils novateurs à même d’aider les entreprises à aller de l’avant en la matière, grâce notamment à l’identification des meilleures initiatives, au suivi des résultats et à l’optimisation des opérations dans le cadre des RSE des entreprises.

Ombre et lumière
Il est important aussi de constater que si pour certains, cette question n’est autre que de l’habillage, pour beaucoup, l’environnement et le développement durable relèvent d’une conviction, voire d’une pure culture managériale. D’ailleurs, le constat fait l’unanimité auprès des observateurs, à savoir que depuis la COP 22 de Marrakech, cette culture s’installe, se modernise, voire s’impose en tant que mécanisme de développement et d’intégration dans le milieu socio-économique du Maroc. Autrement dit, une prise de conscience existe. En atteste d’ailleurs une rencontre, tenue à la veille de la COP26 de Glasgow, mobilisant les acteurs économiques marocains de premier plan en matière de climat et de développement durable. Lors de cette rencontre, des entreprises marocaines leaders appartenant aux secteurs de l’industrie, des transports et du secteur agricole ont pris la parole pour exprimer leurs engagements vers la neutralité carbone et le climat. Selon le nouveau ministre de l’Industrie, M.Mezzour, la décarbonation de l’outil industriel représente un avantage majeur permettant à l’industrie marocaine de gagner en compétitivité et de concurrencer les bases industrielles les plus intégrées au monde ». Et d’ajouter que « la décarbonation permettra non seulement de sécuriser l’accès de nos exportations aux marchés étrangers notamment d’Europe, après la mise en place de taxes carbone, mais aussi de développer, de manière substantielle, nos parts de marché dans les pays qui ont, avec la pandémie, fait le choix de relocaliser dans des pays proches et fiables de nouvelles sources d’approvisionnement». Pour sa part, Mme Leila Benali, ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable, a souligné «que la Stratégie bas-carbone récemment développée, apportera plusieurs opportunités pour notre pays dans le contexte de relance Post-Covid 19 notamment, en termes de développement des énergies durables». Pour sa part, M. Chakib Alj, Président de la CGEM, a rappelé « que la décarbonation est l’une des 10 priorités fixées par la Confédération dans son Livre Blanc, qui apporte des mesures concrètes de mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement. Elle constitue un enjeu que l’entreprise doit appréhender sous l’angle de sa compétitivité et non de manière conjoncturelle, du fait des multiples opportunités qu’elle présente. Nous sommes ravis de constater que les entreprises marocaines s’inscrivent de plus en plus dans cette dynamique».

La Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement et la CGEM se mobilisent pour inciter les entreprises à entamer leur transition vers une économie bas carbone et résiliente. Elles veulent aujourd’hui amplifier ce mouvement en travaillant en partenariat avec l’Ambassade Britannique et l’équipe des champions du climat de la COP26 au cours de l’année 2021, pour inviter les entreprises à rejoindre la « Race to Zero » et la « Race to Resilience », les deux initiatives mondiales du Partenariat de Marrakech, soutenues par la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.
De quoi démontrer encore une fois la réorientation du privé vers l’environnement et le développement durable, qui relève de la Responsabilité Sociale et Économique des entreprises marocaines. D’ailleurs, le privé, acteur incontournable du développement socio-économique du pays, a intérêt à s’y impliquer de plus en plus. L’urgence est absolue quand on sait que la température augmentera de 2,9 à 3,4°C d’ici 2100 si rien n’est fait très vite…

Hassan Zaatit

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Les discours royaux, des appels à la mobilisation de l’ensemble des acteurs https://lnt.ma/les-discours-royaux-des-appels-a-la-mobilisation-de-lensemble-des-acteurs/ Fri, 19 Nov 2021 13:25:46 +0000 https://lnt.ma/?p=264516 Nul ne peut nier le fait que si le Maroc est très souvent cité parmi les meilleurs exemples mondiaux en termes de politique environnementale, c’est en grande partie parce que la question écologique compte parmi les principales préoccupations du Roi Mohammed VI, qui même avant son intronisation, en 1992 à Rio, évoquait la «construction d’un […]

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Nul ne peut nier le fait que si le Maroc est très souvent cité parmi les meilleurs exemples mondiaux en termes de politique environnementale, c’est en grande partie parce que la question écologique compte parmi les principales préoccupations du Roi Mohammed VI, qui même avant son intronisation, en 1992 à Rio, évoquait la «construction d’un nouveau modèle de société».

La place de choix de la politique environnementale au sein des grandes orientations du pays s’était encore plus renforcée en 2009, quand le Souverain avait appelé «le gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l’environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable» dans son discours de la fête du Trône. Et, sachant que les Etats ne pourraient faire face à ce phénomène de manière isolée, avait affirmé qu’il «est nécessaire de poursuivre la politique de mise à niveau graduelle et globale, tant au niveau économique qu’au plan de la sensibilisation, et ce, avec le concours des partenaires régionaux et internationaux».
Dans la foulée avait été adoptée en 2011, la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable a été adoptée, puis en mars 2014, la Loi Cadre n° 99-12 portant Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable a été publiée, incitant le gouvernement à élaborer une Stratégie Nationale de Développement Durable.

Une mobilisation globale
Les préoccupations les plus souvent citées par le Roi Mohammed VI concernent les énergies renouvelables, ce qui a conduit notamment à la station NOOR, la préservation de l’eau potable, la protection des pays les plus vulnérables, notamment en Afrique, ainsi que la nécessité de mettre en place une véritable coopération entre l’ensemble des acteurs mondiaux pour faire face à l’urgence. « L’heure est venue pour redresser la situation actuelle. Nous n’avons d’autre choix que d’œuvrer à rattraper le temps perdu par une mobilisation continue et globale et une cohésion constructive, pour assurer aux générations successives une vie commune digne et durable», avait souligné le Souverain dans son discours à la COP 22 tenue en 2016 à Marrakech.
À l’ouverture du 8ème sommet des ministres de l’environnement à New York, le Roi Mohammed VI rappelait qu’en inscrivant le droit à l’environnement dans sa Constitution, le Maroc a franchi un nouveau cap qui vient raffermir encore son engagement déterminé en la matière. Mais il réitérait surtout un point essentiel, qui est que les Etats ne peuvent pas traîner derrière eux l’ensemble de leur société. Il affirmait ainsi que «la réalisation des objectifs de la SNDD est subordonnée à l’implication de toutes les composantes de la société », insistant sur « l’importance d’une transformation culturelle profonde, fondée sur la sensibilisation accrue à l’environnement».

Toutes les composantes de la société
À l’occasion de l’ouverture de la COP 26 à Glasgow, le Roi Mohammed VI rappelait que «il nous incombe, de manière urgente, d’affirmer une volonté politique réelle en nous engageant plus équitablement en faveur de pans entiers de l’humanité, contraints de subir les effets d’un ordre économique mondial qui ne leur profite pas dans de justes proportions. De fait, au regard du dommage climatique infligé à l’Afrique, les faibles financements et l’appui technologique insuffisant qui lui sont dévolus, illustrent, de la manière la plus flagrante, la défaillance du système international en place». Et d’ajouter que la politique climatique marocaine «s’inscrit dans le cadre d’une stratégie intégrée de développement bas carbone à l’horizon 2050, visant le passage à une économie verte qui soit en accord avec les objectifs de durabilité, de renforcement de la résilience, d’adaptation et de protection de l’environnement, sur lesquels repose le nouveau Modèle de développement du Royaume». La question environnementale, après la Constitution, est intégrée au modèle de développement, et au fonctionnement de l’économie du Maroc. Elle concerne donc l’ensemble des acteurs de la société marocaine.

Dans son discours à l’occasion de l’ouverture de l’année parlementaire, le 8 octobre dernier, il insistait de nouveau sur ce point, mentionnant une «dynamique volontariste ambitieuse incarnant l’intelligence collective des Marocains». Et, concernant la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, il déclarait que celui-ci «n’est pas un plan de mesures figé au sens conventionnel du terme. Il constitue plutôt un cadre général propice à l’action et apte à instaurer de nouvelles règles, à ouvrir de larges perspectives devant chacun et tous».
Le message est clair. L’heure n’est plus, pour les acteurs économiques, à attendre du gouvernement des instructions à suivre, mais à prendre des initiatives, afin d’être un moteur, pour le pays, d’un développement pérenne, qui intègre la dimension environnementale.

SB

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COP 26, encore un goût d’inachevé… https://lnt.ma/cop-26-encore-un-gout-dinacheve/ Fri, 19 Nov 2021 13:21:43 +0000 https://lnt.ma/?p=264513 La COP 26 s’est achevée samedi 13 novembre à Glasgow, avec un jour de retard pour cause de négociations de dernière minute pour parvenir à un accord, l’émoi et les excuses du président de la réunion, le Britannique Alok Sharma, étaient équivoques : une nouvelle fois, la conférence sur le climat reste sur un goût […]

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La COP 26 s’est achevée samedi 13 novembre à Glasgow, avec un jour de retard pour cause de négociations de dernière minute pour parvenir à un accord, l’émoi et les excuses du président de la réunion, le Britannique Alok Sharma, étaient équivoques : une nouvelle fois, la conférence sur le climat reste sur un goût d’inachevé, avec des annonces en deçà des attentes, et surtout loin de rassurer quant au maintien de la hausse des températures dans des limites soutenables.
Malgré cela, certaines bonnes nouvelles sont à signaler, quelques «bons élèves», et des avancées somme toute notables. En effet, la COP 26 avait démarré sur quelques notes positives, notamment l’engagement d’une centaine de pays qui ont promis de réduire leurs émissions de méthane — un puissant gaz à effet de serre (GES) — de 30% d’ici 2030. L’Inde a également annoncé qu’elle atteindrait l’objectif de zéro émissions nettes de carbone d’ici 2070. Le Maroc a revu son ambition à la hausse par rapport à celle de 2016, avec un nouvel objectif de réduction des émissions de GES qui est de 45,5% d’ici 2030, dont 18,3 % est inconditionnel et réalisé sans appui de la coopération internationale. Plus de 100 dirigeants de pays, représentant plus de 86 % des forêts du monde, se sont engagés à travailler ensemble pour stopper la déforestation et la dégradation des terres d’ici 2030, dans la « déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres ».

De nombreuses annonces
Le secteur privé et la société civile ont également connu leur lot d’annonces. Notamment, des entreprises privées représentant 130.000 milliards de dollars d’actifs, soit 40% des actifs financiers mondiaux, vont désormais s’aligner sur les objectifs climatiques de l’accord de Paris. Des engagements qui contribueront à créer une importante réserve de liquidités qui permettra de financer la transition vers la neutralité carbone. Les champions de haut niveau pour l’action climatique ont présenté un plan quinquennal qui vise à adapter le Partenariat de Marrakech, une alliance mondiale de plus de 320 initiatives, coalitions et ONG majeures, pour permettre à la communauté internationale d’accélérer les actions immédiates à l’échelle et au rythme requis par la science. Une centaine d’organisations représentants 35 économies différentes ont lancé l’Alliance pour la recherche en adaptation (ARA) qui catalysera et renforcera les investissements dans la recherche et l’innovation orientées vers l’action pour l’adaptation, afin de protéger les communautés les plus vulnérables au changement climatique.
Parmi les principales surprises (positives) de cette COP, la Chine et les Etats-Unis, qui se montraient jusqu’à présent très agressifs l’un envers l’autre, ont conclu une « déclaration conjointe sur le renforcement de l’action climatique ». Les deux pays se sont engagés à « prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020 », en réaffirmant leur attachement aux objectifs de température de l’accord de Paris.

Focus sur le charbon
Les énergies fossiles, notamment le charbon, étaient au centre des débats. Une quarantaine de pays se sont engagés en faveur de la « déclaration de transition du charbon vers l’énergie propre ». Certains États ont pris de nouveaux engagements pour éliminer progressivement le charbon de leur production énergétique, alors que d’autres ont assuré qu’ils ne construiraient plus de nouvelles centrales de charbon. Un groupe de 25 pays a signé une déclaration commune dans laquelle ils s’engagent à mettre fin au soutien public international au secteur de l’énergie fossile d’ici à la fin de 2022.
Justement, l’un des points majeurs de l’Accord de Glasgow, qui a mené au prolongement des négociations, concernait la sortie progressive du charbon ainsi que des subventions aux combustibles fossiles. Il faut savoir que depuis près de trente ans, les négociations climatiques internationales n’avaient jamais permis de trouver un tel accord sur les énergies fossiles, pourtant à l’origine de près de 90 % des émissions mondiales de CO₂ et de 70 % des émissions totales de GES. Malgré les pressions des pays pétroliers comme l’Arabie saoudite, la Russie ou l’Australie, souhaitant faire supprimer ce passage, un accord a été trouvé, même s’il a été largement édulcoré la première mouture du texte. De plus, l’accord mentionne seulement une suppression progressive du charbon “non compensé à la source”, ce qui peut ouvrir la porte à certains abus.
Une autre source de frictions a été la question de l’aide aux pays les plus vulnérables, et qui subissent les conséquences de la pollution émise par les pays riches. Les pays en développement, amers du fait de la promesse non honorée des pays développés de leur fournir 100 milliards de dollars par an de financement climatique, ont tenté de défendre le concept de « pertes et préjudices » qui a vu le jour en 2013. Il s’agit d’un système opérationnel de financement visant à aider les pays en développement à faire face aux dommages du changement climatique qu’ils subissent déjà. Faibles émetteurs de gaz à effet de serre, ils y voyaient une juste compensation pour les malheurs qu’ils subissent et qu’ils auront encore à subir. Mais le mécanisme a été bloqué notamment par les États-Unis et l’Union européenne, particulièrement la France, qui craignaient les implications juridiques d’un tel engagement. Finalement l’accord final n’évoque qu’un « dialogue » annuel afin de « discuter des modalités pour le financement des activités ».

La société civile mobilisée
Selon le dernier bulletin du think tank RA&A, dirigé par Richard Attias, l’une des principales sources d’espoir de cette COP est l’engagement de nombreux pays à atteindre la neutralité carbone ce siècle, ce qui entretient l’espoir d’un réchauffement maintenu en deçà des 2 degrés. Mais, comme l’explique ces analystes, le gros point noir de l’action climatique reste l’énorme fossé entre les engagements et les actions concrètes. C’est d’ailleurs pour cela que l’accord demande aux Etats signataires de soumettre leurs stratégies long-termes pour réaliser leurs engagements.
Enfin, comme le mentionne le think-tank, cette COP 26 a une nouvelle fois vu une très forte mobilisation de la société civile, qui a manifesté et fait pression sur les gouvernements tous les jours du sommet, et qui a fait preuve d’un fort engagement, notamment du côté de la jeunesse. Un des rares bons signes pour l’avenir.
Si les efforts diplomatiques n’ont pas été à la mesure de la crise que traverse le monde, du propre aveu du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a déploré « une volonté politique collective insuffisante pour surmonter de profondes contradictions », tout le monde semble d’avis que l’année prochaine, les Etats devront aller en Égypte avec des objectifs plus ambitieux. Ce refrain semble bien familier…

SB

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COP26, pour une entreprise plus contributive ! https://lnt.ma/cop26-pour-une-entreprise-plus-contributive/ Fri, 19 Nov 2021 13:20:27 +0000 https://lnt.ma/?p=264510 Du 31 octobre au 12 novembre, s’est tenue à Glasgow, en Ecosse, la COP 26, le grand évènement de l’environnement, en présence de 180 pays censés prendre des engagements et apporter des solutions aux dégâts causés par le changement climatique. En effet, son objectif premier est d’orienter le monde vers une réduction drastique des émissions […]

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Du 31 octobre au 12 novembre, s’est tenue à Glasgow, en Ecosse, la COP 26, le grand évènement de l’environnement, en présence de 180 pays censés prendre des engagements et apporter des solutions aux dégâts causés par le changement climatique. En effet, son objectif premier est d’orienter le monde vers une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et ralentir ainsi le réchauffement de la planète. La COP 26, se devait non seulement d’aborder les questions du charbon gros producteur de CO2, les autres sources d’énergie et la hausse de leur prix actuelle, mais aussi de trancher sur les problèmes de financement et convaincre les pays du Nord de la nécessité de prendre en charge les pays du Sud.

Pour atteindre ces objectifs, un nouvel esprit s’impose selon lequel l’état de la planète ne dépendra plus uniquement de l’engagement des pays, mais aussi des ambitions des entreprises.

L’importance du rôle des entreprises est telle qu’il faut la mesurer dans son ampleur et dans le temps par des outils scientifiques et adaptés à leur environnement. D’ailleurs, un nouvel outil vient de naître, développé par une nouvelle organisation «Sustainability Standards Board (ISSB)». Il s’agit d’une base de référence mondiale complète de normes de haute qualité d’informations en matière de durabilité pour répondre aux attentes des investisseurs ». Son objectif est de s’assurer progressivement que les entreprises font valider leurs engagements par des tiers indépendants pour mettre en confiance les populations et les investisseurs. Car, les résultats d’une étude récente menée par la société de conseil Accenture, auprès de plus de 1.000 entreprises cotées en Europe, montrent que celles-ci ne contribuent pas assez à la préservation de l’environnement. Même si la même étude affirme que près d’un tiers des plus grandes entreprises européennes cotées en Bourse, se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Et que seule une sur 20, soit 5%, réalisera la neutralité carbone à la date prévue, et seulement 9 % d’entre elles seront en passe d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est pourquoi les entreprises sont contraintes d’accélérer leur politique RSE et d’étendre clairement son aspect développement durable.

A la COP 26, un appel à la mobilisation générale des entreprises a été lancé ! Avec la précision de taille que la mesure de leurs efforts et engagements doit se faire à l’aide bons outils d’appréciation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisés. Il s’agit de convaincre les investisseurs parce que les besoins de financement se comptent en milliers de milliards par an sur plus de 30 ans.

A la COP 26, les entreprises intervenantes ont partagé leurs multiples initiatives, sous la pression des états, mais surtout des consommateurs, des investisseurs et des jeunes générations en quête d’emplois responsables. Conscients de leur pouvoir de changer réellement les choses, nombreuses sont celles petites et grandes, qui vantent leurs engagements dans la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Les secteurs les plus émetteurs de gaz, sont certes, ceux de l’énergie, dans l’industrie, sidérurgie, cimenterie, chimie, les transports, la construction, l’agriculture et d’autres secteurs encore. Mais la pression de la demande des consommateurs, pour des biens de consommation propres, le respect des règles édictées par les pouvoirs publics jouent un rôle important dans l’accélération du processus.

Les leçons de la COP 26 sont claires : il faut de vrais entrepreneurs et acteurs du changement ; pour qu’une entreprise soit contributive, il faut qu’elle fonctionne en réseau et accepte de partager ses expériences car la quantité ne suffit pas, c’est la qualité qui est le paramètre central de la réussite en matière de réduction de gaz. Faire mieux ne suffira plus, il convient de faire autrement, de changer son modèle pour moins gaspiller et moins dégager de gaz à effet de serre. L’entreprise contributive choisit le bon sens aux dépens de la compétition car là, c’est la coopération qui garantira le développement durable…

Afifa Dassouli

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La culture et le sport, parents pauvres du développement https://lnt.ma/la-culture-et-le-sport-parents-pauvres-du-developpement/ Thu, 29 Jul 2021 08:38:28 +0000 https://lnt.ma/?p=259045 La culture au Maroc a toujours été le grand absent des stratégies et autres plans de développement. N’étant pas considérée par les politiques publiques comme un levier de développement et de croissance, elle est reléguée au second plan. Pourtant, de nombreuses études réalisées ces dernières décennies par des organisations internationales expliquent que la culture peut […]

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La culture au Maroc a toujours été le grand absent des stratégies et autres plans de développement. N’étant pas considérée par les politiques publiques comme un levier de développement et de croissance, elle est reléguée au second plan. Pourtant, de nombreuses études réalisées ces dernières décennies par des organisations internationales expliquent que la culture peut être un levier de développement économique et social.

Un rapport accablant
Il est à rappeler que le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), dans son rapport sur les « Contenus Culturels et Médias » réalisé en 2018, affirme que le champ culturel, ainsi que le système d’éducation et de formation, continuent de pâtir de déficits majeurs les empêchant de jouer pleinement leur rôle, alors qu’ils sont censés être les principaux vecteurs de développement des capacités et d’épanouissement de l’individu.
Si l’on se réfère aux études internationales en la matière, la culture a de nombreux effets directs sur le développement social et la structuration de la société.
Elle peut être un facteur de stabilité sociale. Le déploiement de certaines activités liées à la culture dans les milieux défavorisés, ou les régions rurales, éloignées, etc., contribue à l’élaboration d’activités créatrice d’emplois, et génératrices de revenus.
La culture peut également être considérée comme facteur de cohésion sociale. Dans un Maroc marqué par des fractures, la cohésion sociale est un besoin nécessaire qui peut passer par la culture.
Dans son document de contribution au chantier de réflexion autour du nouveau modèle de développement, le CESE a appelé à rendre à la culture sa place centrale au sein du système d’éducation et à en faire « la base qui servira au développement de la jeunesse et au renforcement de la cohésion sociale ».
Selon une étude réalisée par « The Cultural Learning Alliance », participer à des activités culturelles permet aux jeunes d’étendre leurs capacités de réflexion et d’adaptation, et de consolider leur estime de soi, ce qui, in fine, se ressent dans leur comportant mais aussi dans leurs résultats scolaires.
La même étude révèle qu’aux États-Unis, les établissements scolaires qui intègrent des activités artistiques à leurs programmes éducatifs obtiennent régulièrement des résultats moyens supérieurs aux établissements similaires qui en sont dépourvus.
Malheureusement, au Maroc, l’environnement scolaire, de même que l’environnement médiatique et institutionnel, n’est pas propice à l’épanouissement culturel de l’individu ni à l’éclosion de contenus culturels.
Ce constat du CESE s’explique par la faiblesse de l’industrie culturelle au Maroc, qui résulte du manque d’initiatives publiques et privées susceptible de proposer une offre culturelle adéquate et adaptée aux besoins de différentes franges de la population.

La culture contre l’exclusion sociale
Cependant, de nombreuses institutions sociales, établissements scolaires, etc., qui sont confrontés à des situations sociales «difficiles» arrivent à mieux «insérer» leur public à travers une démarche culturelle et créative.
Même si elles ne sont pas au nombre espéré, il existe au Maroc plusieurs associations qui utilisent la culture comme moyen de prévention et de réduction de l’exclusion sociale.
La Fondation Ali Zaoua, portée notamment par l’artiste peintre et auteur Mahi Binebine et le réalisateur Nabil Ayouch, est née d’une conviction de ce dernier que la culture est un outil d’insertion socio-économique et de démocratisation.
A travers cette fondation, Nabil Ayouch mise sur les arts et la culture comme moyen de développement. En 12 ans d’existence, la Fondation a pu développer plusieurs centres culturels à travers le Maroc qui offrent aux jeunes marocains des espaces d’expression, de dialogue et de découverte, afin de leur permettre de se réconcilier avec leur environnement social tout en favorisant leur réhabilitation psycho-sociale. Les différents projets de la fondation, tels que la Positive School of Hip-Hop, la Ligue nationale de l’improvisation théâtrale Noujoum, ou encore le programme de musique Dream up connaissent un succès auprès de milliers de jeunes des quartiers défavorisés que ce soit à Casablanca, Marrakech, Tanger, Agadir ou Fès. « Le Hip m’a sauvé alors que je me sentais perdu », témoigne un jeune diplômé bénéficiaire du projet « Positive School ». Un témoignage révélateur du rôle de la culture auprès de la jeunesse marocaine.
Si les quelques rares associations qui font de culture un moyen d’épanouissement social, connaissent un engouement auprès des jeunes, en revanche, la fréquentation spontanée des différents lieux de culture (bibliothèque, cinéma, théâtre, musée…) reste faible, selon le CESE. Ceci s’explique par plusieurs facteurs : le manque quantitatif de lieux de culture, la qualité de l’animation, la dégradation des équipements, la faiblesse de l’offre en termes de contenu et le manque d’intérêt des citoyens.
Pour faciliter l’accès des jeunes à la culture, plusieurs mesures peuvent être entreprises, à savoir des tarifs subventionnés, des cartes d’abonnement, des abonnements à tarif réduit ou encore la gratuité d’accès à certains endroits où manifestations culturelles, à l’instar de ce qui se fait dans les pays développés.
En effet, la Charte européenne par exemple recommande aux collectivités locales et régionales « d’apporter leur appui aux activités socioculturelles organisées – dirigées par des associations et organisations de jeunesse, des groupes de jeunes ou des maisons de quartier –, lesquelles, avec la famille et l’école ou le travail, sont l’un des piliers de la cohésion sociale dans une commune ou une région…».
Selon cette Charte, participation sociale et participation culturelle sont inextricablement liées.
Au Maroc, même si le budget du Ministère de la Culture a pu connaitre une augmentation ces dernières années, celui-ci demeure insuffisant pour répondre aux besoins et aux attentes.
C’est dans ce sens que le CESE a appelé, dans son document pour le NMD, à placer l’accès à la culture et aux sports en causes prioritaires en investissant dans les infrastructures, les équipements et la valorisation des talents.

L’influence du sport
Le sport, tout comme la culture offrent des opportunités d’interactions sociales qui permettent de développer les connaissances et attitudes nécessaires à une intégration sociale. Si l’impact économique du sport est quantifié, son impact social ne fait pas l’objet de beaucoup de recherches.
Une étude américaine énumère les impacts du sport comme suit :
– l’impact sur l’individu dans le sens où l’activité physique permet une bonne santé aussi bien physique que mentale, diminue la dépression, l’anxiété, etc.
– l’impact sur la société dans le sens où le sport renforce le lien social, contribue à l’amélioration de la cohésion communautaire, à l’augmentation des performances scolaires, à la réduction de la criminalité/de la récidive, à la réduction des besoins en soins de santé, etc.
Le sport est un moyen de rapprocher les personnes et les communautés. Il n’y a qu’à prendre l’exemple des équipes locales ou nationales qui sont souvent, multinationales, encouragées et supportées par des spectateurs de diverses origines.
En France par exemple, le sport est souvent utilisé pour nouer le dialogue avec les groupes vulnérables et marginalisés. Les travailleurs sociaux se servent du football de rue, le sport populaire par excellence, pour entrer en contact avec les personnes vulnérables, ou en situation d’exclusion sociale, dans les quartiers « chauds ».
Cette activité en particulier compte beaucoup de sportifs qui sont admirés pour leur parcours et qui sont une véritable source d’inspiration pour beaucoup de jeunes de par le monde.
D’ailleurs, plusieurs ONG internationales font appels à des personnalités du monde de la musique, du cinéma ou du sport pour promouvoir leurs activités et leur mission auprès des populations en rupture.
Parmi les actions proposées par le CESE pour le NMD, le développement des infrastructures sportives et l’amélioration des conditions de leur utilisation dans le cadre d’un partenariat entre les institutions publiques et les organismes sportifs. Le CESE appelle également à développer les compétitions et les manifestations sportives et élargir l’identification des talents à travers la généralisation des mécanismes de convergence et de partenariat entre les établissements scolaires, les associations et les clubs sportifs.
Le sport peut sans aucun doute contribuer à l’action sociale, reste à trouver la formule adéquate pour en faire un outil pertinent.

Asmaa Loudni

 

 

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L’éducation, moteur de la croissance économique https://lnt.ma/leducation-moteur-de-la-croissance-economique/ Thu, 29 Jul 2021 08:29:42 +0000 https://lnt.ma/?p=259040 Depuis son indépendance, le Maroc a entrepris plusieurs réformes du système éducatif qui n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Il y a certes eu des acquis au fil des années, mais des dysfonctionnements persistent et le rendu reste encore en-deçà des espérances. Lors de l’ouverture de la session parlementaire de l’automne 2014, le Roi Mohammed […]

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Depuis son indépendance, le Maroc a entrepris plusieurs réformes du système éducatif qui n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Il y a certes eu des acquis au fil des années, mais des dysfonctionnements persistent et le rendu reste encore en-deçà des espérances.
Lors de l’ouverture de la session parlementaire de l’automne 2014, le Roi Mohammed VI a appelé le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique à élaborer une feuille de route pour la réforme de l’École.
Le Maroc a ainsi adopté une nouvelle stratégie, à savoir la vision stratégique 2015-2030, qui a pour finalité la mise en place d’une école nouvelle fondée sur l’équité et l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et de la société.
En accompagnement de cette vision et pour mieux s’attaquer au chantier complexe de l’éducation et pérenniser les réformes engagées, le Royaume a adopté, en 2019, la loi-cadre 51.17. Une loi dont l’objectif, selon Saaid Amzazi, Ministre de l’Éducation Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, est de contribuer à la promotion de l’école marocaine et à la poursuite de la réforme du système éducatif.
Dans une récente apparition, le ministre a déclaré : «Pour un pays, aucun investissement, dans n’importe quel secteur que ce soit, n’est aussi rentable que l’investissement dans l’éducation».

Il n’est plus à prouver aujourd’hui que l’éducation contribue fortement à la croissance économique. Une thèse reconnue par les organismes internationaux et étayée dans de nombreuses études. En effet, qu’on le veuille ou pas, l’éducation est étroitement liée à la rémunération sur le marché du travail et la productivité. Plus la population a accès à l’éducation, plus elle a de chance d’être insérée dans la vie active.
On ne peut lutter contre la pauvreté qu’à travers un système éducatif efficace et équitable qui permettra in fine à tous ceux qui le veulent d’accéder aux études et d’obtenir des diplômes.
Une éducation de qualité a des avantages sociaux, économiques mais aussi politiques. Elle est synonyme d’une réduction des inégalités sociales, d’une économie performante et d’une population avisée qui contribue à la vie politique de son pays et qui vote en toute connaissance de cause et non pas d’une manière aléatoire ou poussé par quelques incitations matérielles.
Si au niveau quantitatif le Royaume enregistre des chiffres très satisfaisants et des avancées incontestables, sur le plan qualitatif, le constat reste décevant.
Selon les derniers chiffres partagés par le ministère, relatifs à l’année scolaire 2019/2020, le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire a atteint environ 100%.
Au niveau du cycle collégial, ce taux a atteint 94,2%, contre 91,8% une année auparavant.
La même tendance haussière a été enregistrée au niveau du cycle secondaire, où le taux de scolarisation s’est établi à 69,6%, contre 66,9% durant la saison 2018/2019.

Concernant le préscolaire, le ministère fait état d’une évolution de 14,1% du taux de scolarisation des enfants âgés entre 4 et 5 ans, qui a atteint 71,9% en 2019-2020, contre 57,8% un an auparavant.
Dans son intervention à la CGEM, il y a quelques jours, le ministre Amzazi précise que la généralisation de la scolarisation à l’école primaire est atteinte depuis 3 ans: « Cela veut dire que tous les enfants marocains de l’âge du primaire sont scolarisés».
Le taux d’achèvement des études s’est également amélioré au niveau des trois cycles, passant de 87,7% à 91,4% au primaire, de 55,6% à 61,4% au collège et de 31,3% à 39% au lycée.

«La durée de la scolarisation obligatoire passe de 9 ans à 12 ans, soit 3 années supplémentaires, grâce à la loi cadre 51-17. Un acquis des plus précieux quand on sait que chaque année de scolarisation supplémentaire se traduit par une hausse de 1% du PIB annuel», souligne le ministre.
Certes, le bilan statistique du secteur de l’éducation est positif sur beaucoup de points. Les chiffres relatifs à l’année 2020 enregistrent des améliorations sur plusieurs plans en dépit de la pandémie qui a eu des répercussions sur le système éducatif de nombreux pays. Cependant, cette année-là a également mis à nu le niveau des écoles marocaines et remis la question de qualité de l’enseignement à l’ordre du jour.

Il est à noter que les élèves marocains enregistrent de faibles performances dans les tests de PIRLS (Progress In Reading and Literacy Study) et de TIMSS (Trends in Mathematics and Science Study) réalisées par l’Association Internationale pour l’Evaluation des Rendements Scolaires.
Les derniers résultats de l’étude PIRLS, effectuée tous les cinq ans, montrent que le Maroc, même si il a gagné 48 points par rapport au score de 2011 (310), il reste en dessous de la moyenne internationale qui est de 500.
En 2020, la Banque mondiale a publié un rapport alarmant. Il stipule qu’en 2019, 66 % des enfants marocains âgés de 10 ans n’étaient pas capables de lire et comprendre un texte simple, soit un pourcentage inférieur de 2,5 points à la moyenne régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et de 10,7 points à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Le rapport souligne également qu’un an plus tôt, soit en 2018, les années de scolarité des élèves marocains corrigées en fonction des acquis étaient estimées à 6,2 années.

Autrement dit, en procédant à un ajustement du nombre d’années effectives de scolarisation par rapport au volume des acquis, on constate que la durée effective de la scolarité au Maroc était en moyenne inférieure de 4,4 ans au nombre d’années réelles.
Ces chiffres, selon la Banque mondiale, reflètent la crise des apprentissages que traverse le pays, à l’instar d’autres pays dans le monde, et l’urgence de déceler les lacunes du système éducatif «afin d’équiper chaque élève des compétences fondamentales nécessaires pour s’insérer à l’âge adulte dans la société et l’économie marocaines».
Le système éducatif national a parcourus un long chemin et relevé de nombreux défis, mais le plus dur reste à faire à savoir rehausser le niveau de nos élèves. La vision stratégique de l’enseignement n’est pas encore à la moitié de son chemin, et on ne peut que rester positif et confiant quant à la suite des réformes et espérer qu’à l’horizon 2030 le Maroc aura tenu son pari d’améliorer son capital humain.

Asmaa Loudni

 

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Des bidonvilles aux logements sociaux, cette transition au forceps pour un toit décent… https://lnt.ma/des-bidonvilles-aux-logements-sociaux-cette-transition-au-forceps-pour-un-toit-decent/ Thu, 29 Jul 2021 08:28:24 +0000 https://lnt.ma/?p=259014 Chez nous au Maroc, la problématique des bidonvilles ne date pas d’aujourd’hui. Bien au contraire, c’est du temps du protectorat français que les premières baraques s’installent aux alentours des grandes manufactures françaises qui étaient dans un besoin extrême de main d’oeuvre locale. La Carrière Centrale de Hay El Mohammadi à Casablanca, le cheikh des bidonvilles […]

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Chez nous au Maroc, la problématique des bidonvilles ne date pas d’aujourd’hui. Bien au contraire, c’est du temps du protectorat français que les premières baraques s’installent aux alentours des grandes manufactures françaises qui étaient dans un besoin extrême de main d’oeuvre locale. La Carrière Centrale de Hay El Mohammadi à Casablanca, le cheikh des bidonvilles du Royaume, en est l’exemple. C’est dire que le concept des ‘‘blocs de baraques urbaines autour d’une unité de production’’ au Maroc, est avant tout un héritage français!

Très vite, le développement du phénomène des bidonvilles et de l’habitat insalubre en général, aussi bien dans les grandes agglomérations que dans les villes moyennes et les centres urbains émergents, est accentué par l’exode rural. Il est aussi le résultat de l’absence d’une stratégie d’aménagement du territoire, qui aurait dû permettre une stabilité de la population, une juste répartition des activités sur le territoire national et une planification urbaine adéquate tenant compte des différentes couches sociales. L’instrumentalisation politique du phénomène a été, de plus, un facteur aggravant, pour ne pas dire l’un des principaux responsables du statuquo.

En effet, malgré les actions de résorption menées depuis 1980, les formes d’habitat insalubre ont continué à se développer dans les principales villes, enregistrant un taux d’accroissement de 5,6% par an entre 1992 et 2001.
D’après un dénombrement réalisé en 2001, l’habitat insalubre ou précaire concernait près de 18% de la population urbaine marocaine (environ 880.000 ménages), dont 30%, soit 275.000 ménages, logeant dans des bidonvilles.
En 2004, le programme «Villes Sans Bidonvilles», est lancé officiellement avec comme principal objectif, la rupture totale avec l’habitat insalubre.

Au sein de tous les gouvernements, ce programme a toujours été une priorité, pour ne pas dire une urgence. Il est important de rappeler sur ce registre qu’en plus de l’éradication des bidonvilles, le programme PVS avait aussi pour finalité l’amélioration des conditions et du cadre de vie de la population occupant les bidonvilles. Au menu aussi, le PVSB devait aboutir, à son terme en 2020, à l’émergence de 15 nouveaux fleurons urbains intégrés, durables et abritant un million d’habitants.
Néanmoins, au final, le bilan des réalisations est tout autre, avec seulement deux vraies nouvelles villes qui remplissent peu ou prou leurs promesses.

C’est ainsi que lors du lancement du VSB en 2004 par le Gouvernement Jettou, l’objectif affiché était le traitement de 270.000 ménages dans 70 villes et centres urbains. A fin 2018, il a été constaté que le programme avait porté sur 472.723 ménages, incluant les actualisations du nombre des ménages cibles, dans 85 villes et centres urbains.
Mais il est quand même important de souligner que la tâche n’a pas été facile, avec comme obstacles des contraintes à la pelle, notamment la rareté et la difficulté de la mobilisation du foncier public, ainsi que les difficultés liées au relogement des bidonvillois opposés à la vie à l’extérieur de leur ville.
Outre ces problématiques, il fallait faire face aussi au phénomène des familles devenues plusieurs familles habitant la même baraque. À cela s’ajoutent d’autres difficultés liées au financement et à la gouvernance du programme.

Ces obstacles, parmi tant d’autres, ont fait repousser l’échéance de 2020, celle de l’aboutissement du PVSB. Les vicissitudes de relogement/ recasement enregistrées dans les villes de Casablanca, Rabat, Témara, Salé, Marrakech et Larache… ont compliqué davantage le respect des délais annoncés. Il fallait aussi et surtout accompagner et soutenir les bidonvillois relogés, notamment ceux les plus vulnérables qui ont bénéficié de lots de terrain. En effet et à défaut de moyens de construction, ces espaces de recasement se sont très vite transformés en nouveaux clusters de baraques et tentes en attendant des jours meilleurs.
Aujourd’hui et malgré toutes ces difficultés, quelques 60 cités ont été déclarées VSB sur 85 prévues au lancement du programme. Les 26 villes restantes, elles, notamment les plus denses, sont encore gangrénées par les bidonvilles, donnant du fil à retordre aux pouvoirs publics. Sur les 451.816 ménages recensés, seuls 64% ont vu leurs conditions de vie s’améliorer.

Les chiffres du ministère de l’Habitat indiquent que le PVSB a permis la réalisation d’un total de 28.053 unités jusqu’en août 2020. Un programme qui a été suivi de l’adoption, en 2010, d’un mécanisme d’habitat social à 250.000 Dhs destiné aux catégories sans logement. Un projet dans le cadre duquel 496.603 unités ont été réalisées jusqu’à fin août dernier, sachant qu’un autre programme destiné à la classe moyenne a été lancé en 2013, mais dont la cadence de mise en œuvre n’a pas été à la hauteur des attentes.

Il convient de noter que ces différents programmes de logement ont permis de réduire le déficit enregistré de 2,1 millions d’unités à 400.000 actuellement. Dans le même sens, le ministère indique qu’il s’est penché sur la révision des mécanismes de conventionnement relatifs au logement social, notant que la révision vise à soutenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires en offrant des solutions innovantes et de nouveaux modes de financement à même de favoriser l’accès au logement, selon des conditions souples et adéquates.

Après une année 2020 marquée par les répercussions de la crise sanitaire sur l’état d’avancement des différents chantiers d’habitat, le gouvernement est attendu de pied ferme en 2021 pour accélérer la cadence du programme VSB. Pour rappel, le nombre de ménages ciblés est passé de 270.000, au lancement du programme en 2004, à 451.816 recensés (jusqu’à fin 2019). Depuis le démarrage du programme en 2004 et jusqu’à fin 2019, les conventions signées concernent quelque 2.843 ménages, pour un coût global de 314 MDH dont un appui financier de 106,55 MDH débloqué par le ministère de tutelle.

Hassan Zaatit

 

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Entretien avec Mme Sabah Bennouna : “La société civile n’est pas l’État, mais une composante vive de la Nation ” https://lnt.ma/entretien-avec-mme-sabah-bennouna-la-societe-civile-nest-pas-letat-mais-une-composante-vive-de-la-nation/ Thu, 29 Jul 2021 08:28:00 +0000 https://lnt.ma/?p=259011 Mme Sabah Bennouna est une figure bien connue de la société civile nationale et particulièrement dans le combat pour les droits de la Femme et l’égalité des genres. Dans l’entretien qui suit, elle développe des idées pertinentes sur le rôle de la société civile dans le contexte actuel et l’action des ONG. La Nouvelle Tribune […]

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Mme Sabah Bennouna est une figure bien connue de la société civile nationale et particulièrement dans le combat pour les droits de la Femme et l’égalité des genres. Dans l’entretien qui suit, elle développe des idées pertinentes sur le rôle de la société civile dans le contexte actuel et l’action des ONG.

La Nouvelle Tribune :
Quel peut être le rôle de la société civile et de ses organisations pour une meilleure inclusion sociale et la cohésion qui en découlerait ?
Mme Sabah Bennouna :

Le Maroc indépendant a fait le choix, orienté par l’héritage colonial, d’une économie libérale dont les effets n’ont pas permis de répondre aux défis d’une société en quête d’équilibre et d’égalité.
La réflexion au niveau national sur les exigences d’inclusion et de cohésion sociales pour un développement durable prend son sens aujourd’hui dans les complémentarités et des alternatives appropriées, voir urgentes en vue d’intégrer la population marginalisée dans un marché soumis aux aléas des échanges et de contexte de pandémie.
La société marocaine depuis l’avènement de l’indépendance connait le poids des inégalités mais où s’affirme également la participation des forces citoyennes dans une action d’aide et de promotion sociales accompagnant l’Etat et concourant à la réalisation de projets socioéconomiques.
Dans un rapport de l’institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains, aux fins d’évaluation du potentiel, la viabilité ainsi que les contraintes du développement des organisations de le société civile (OSC) conclut à un indice de pérennisation faible s’établissant à 4,7 en 2019, pour notre pays.
En causes l’environnement juridique, la capacité organisationnelle, la viabilité financière, le plaidoyer, la fourniture de service, l’infrastructure et l’image publique des OSC tout en reconnaissant leur rôle : pilier de la construction démocratique et la promotion des droits humains ; particulièrement à l’ère des nouvelles technologies de l’information.
Les interventions de ces différentes organisations de la société civile ont emprunté essentiellement trois voies avec une pérennité aléatoire : la sensibilisation à la défense des droits humains, la quête pour la dignité pour toutes et tous et la promotion d’un développement durable.

Les ONG ont-elles joué un rôle dans la sensibilisation aux droits et actions de plaidoyer pour la démocratie et l’Etat de droit ?
L’histoire du Maroc indépendant, jalonnée de luttes pour la démocratie, a connu une évolution constitutionnelle marquée de changements qui n’auront eu d’effet de consécration textuelle d’une démocratie participative qu’en juillet 2011.
De près de 200.000 associations au Maroc, à la lecture des derniers chiffres parus en 2020, nombreuses celles dont l’action n’est pas réellement visible et encore moins évaluable. Il n’en demeure pas moins que le mouvement associatif dans notre pays a inscrit des lettres d’engagement dans les pages de l’histoire marocaine, du fait d’organisations pionnières marquant une évolution dans les rapports de pouvoir à la société civile.
Bien que l’élite dirigeante s’approprie l’appareil de l’État, y compris la politique des droits humains, les plaidoyers d’associations chefs de file du mouvement pour l’Etat de droit a, de toute évidence et contrairement à certaines assertions, réduit du poids de l’immobilisme culturel; pour ne citer, à titre d’exemple, que les actions pour la promotion des droits des femmes.

Dans le contexte de la crise sanitaire, la société civile a-t-elle pu assumer une action caritative et de solidarité envers les plus démunis ?
La mention de la faible contribution des associations au PIB, n’excédant pas 1% et son peu d’implication pendant la pandémie COVID avancées par certains ne couvre pas toute la réalité des actions de terrain. La spécificité du contexte marocain ne permet pas, en effet d’assener des conclusions hâtives, le bénévolat étant une conduite sociale et citoyenne affirmée, sans être un fait comptable inscrit dans un quelconque livre ou registre.
La société civile n’est pas l’Etat et la gestion des menaces, risques et catastrophes naturelles met au front d’abord les pouvoirs publics. Le concours des associations a été limité par les règles dictées par les instances scientifiques, imposant le confinement.
Il n’en reste pas moins que ceux et celles qui sont au service citoyen, au quotidien sur le terrain, n’ont cessé de transporter les malades, d’accompagner leurs familles et d’aider financièrement, au-delà du fonds COVID.
Les entreprises adhérentes de la CGEM, ou indépendantes des organisations professionnelles ont versé des participations dans ce fonds et elles sont partie de la société civile.
Il y a lieu de rappeler toutes les actions caritatives d’associations ou d’individus ; mécènes connus et reconnus ou d’invisibles, cultivant religieusement une discrétion honorable ont, et ce depuis des décennies, allégé pour de nombreuses familles et personnes déshéritées les affres de la pauvreté.
Des noms ont porté l’aide à autrui non pas dans l’esprit de la bienfaisance mais dans la lettre de mission et de devoir. Un devoir de reconnaissance est dû à ceux et celles qui, depuis l’indépendance, se sont relayés pour que les autres ne restent pas les oubliés du vivre ensemble.
Les citer serait un exercice périlleux, au risque de commettre le péché d’un oubli inconséquent.
Mais comment ignorer les noms de hajj Mohamed Sekkat, Mohamed Mjid, Aicha Alaoui Terrab et bien d’autres, mobilisant les bonnes volontés pour des interventions de tous genres et toujours pour les autres, au respect de la concitoyenneté positive.
Minimiser la place et le rôle de la société civile, dans les limites de chiffres incertains serait inconsidéré. Les associations sont certes confrontées à des règles et des procédures juridiques à reconsidérer, des problèmes de logistique, de compétences et de moyens ne leur autorisant pas des interventions publiques magistrales, et encore moins de contributions budgétaires. La question à poser est de savoir si ces organisations n’existaient pas aurions-nous connu la même stabilité ?

Société civile et ONG sont-elles opératoires pour l’accomplissement des objectifs du développement durable à l’horizon 2030 et notamment à travers l’INDH?
L’inclusion et la cohésion sociales devant résulter de la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 sont parfaitement assimilées par des associations ayant reçu une assistance pour le renforcement des compétences de leurs organisations ; ce n’est pas général, mais la participation est une culture à promouvoir par une volonté politique certaine et une éducation d’appropriation de la participation citoyenne.
Cette philosophie a présidé au lancement de l’INDH contre la pauvreté, la précarité et la vulnérabilité.
L’INDH est un projet qui est de société qui a transformé d’abord le rapport des hommes et des femmes en situation précaire à l’assistance sociale : Prendre leur destin en main et s’initier à la prise de plus de risque en matière de création de projets ou ce qui est communément appelé activités génératrices de revenus (AGR).
Des petites entreprises (TPE) ou des microentreprises en sont nées, permettant à leurs porteurs de s’assumer comme producteurs ou productrices de biens ou de services.
En 2018 une évaluation d’impact des politiques publiques de développement humain au Maroc a conclu aux progrès mesurés dans les termes suivants :
• La pauvreté extrême a disparu ;
• La pauvreté monétaire a diminué à 4,8% contre 15,3% en 2001 ;
• La pauvreté multidimensionnelle a reculé : 6,1% contre 25% en 2001 et demeure un phénomène rural ;
• Meilleure avancée dans la réalisation des (OMD) ;
Ces conclusions émanent des sources gouvernementales, si elles s’avèrent correspondre à des mesures exactes il serait juste de rappeler que ce sont des associations partenaires qui ont, et continuent à le faire, œuvré pour la réalisation des projets de l’INDH, de ceux des fondations des entreprises empruntant une politique RSE (responsabilité sociale des entreprises).
La société civile comme l’État ne peuvent se satisfaire de certains progrès tant les 17 objectifs (ODD) ne sont pas atteints globalement et dans leur mesure certaine.
Le projet de couverture sociale annonce une avancée dans ce sens pour ceux et celles démunis, sans une ressource permanente régulière qui assure à la fois leur subsistance au quotidien mais aussi la préservation de leur santé.
C’est un potentiel qu’on met en place pour créer de la production ; retrouver une meilleure acuité visuelle a permis à des femmes, par exemple, de reprendre leurs travaux manuels après des années d’arrêt faute de moyens pour une simple cataracte.
Les caravanes médicales, organisées par des associations et des médecins bénévoles sillonnent nos contrées, même les plus lointaines, dans un élan de solidarité remarquable.
Le concours des (OSC) est salutaire et un Etat providence et protecteur est garant des sécurités de ses citoyens, particulièrement les populations les plus vulnérables : les jeunes et les femmes en situation difficile.
La situation de veuvage, le recul du mariage, du fait de l’âge ou de rupture du contrat font que des femmes se retrouvent dans une situation sociale et économique précaire, obligées d’être à même de trouver leurs propres moyens de survie; quand elles ne sont pas tenues de subvenir aux besoins de leurs familles quel que soit leur statut matrimonial.
L’accompagnement de ces femmes, au-delà des pers perspectives de la couverture sociale, est le fait d’associations œuvrant pour leur autonomisation économique, organisées désormais en fédération RESOFEM. Les objectifs assignés à cette nouvelle structure sont pour l’essentiel :
• L’analyse des tendances qui affectent l’inclusion des femmes dans tous secteurs confondus et leurs participations au développement économique, social, culturel et environnemental.
• La contribution active à l’instauration des conditions nécessaires au défi de la démocratie, aux exigences de la transparence, de la libre concurrence, d’une justice fiscale et sociale et la lutte contre les violences et les pratiques discriminatoires.
• La valorisation des initiatives féminines en tant que facteurs de développement économique, social, culturel et environnemental durable de création de richesses et d’emplois
• La mise à disposition des associations fondatrices tous les services leur facilitant leur développement mutuel.
• La mise en relation et recherche de partenariat avec des partenaires marocains ou étrangers.
• La promotion et participation à la mise en œuvre d’une politique générale de développement de l’entreprenariat féminine au Maroc basée sur l’égalité des chances.
• La contribution à la valorisation de l’image de la Petite entreprise en favorisant le travail productif des femmes et en renforçant l’éthique de l’acte d’entreprendre ainsi que sa dimension citoyenne.
• L’action pour la promotion des femmes dans les sphères de décision, dans les fonctions de représentations institutionnelles électives et représentatives ainsi qu’une présence paritaire dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises publiques, mixtes et privées.
Cette initiative fédérative a l’avantage de mutualiser les efforts des associations pour un impact plus conséquent de leurs actions, revendiquant par ailleurs, de par les instances élues davantage de volonté d’implication dans le cadre d’une démarche participative effective.

Entretien réalisé par
Afifa Dassouli

 

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La Covid-19, une forte incitation pour la réforme sanitaire ! https://lnt.ma/la-covid-19-une-forte-incitation-pour-la-reforme-sanitaire/ Thu, 29 Jul 2021 08:25:57 +0000 https://lnt.ma/?p=259008 C’est un fait ! Le Maroc souffre au niveau de la santé. Le constat ne date pas d’ailleurs d’aujourd’hui. Bien au contraire, les Marocains font face depuis de longues année à un écosystème sanitaire des plus décevants. En effet, ceux qui ont les moyens, partent souvent à l’étranger pour se faire soigner. La population démunie […]

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C’est un fait ! Le Maroc souffre au niveau de la santé. Le constat ne date pas d’ailleurs d’aujourd’hui. Bien au contraire, les Marocains font face depuis de longues année à un écosystème sanitaire des plus décevants. En effet, ceux qui ont les moyens, partent souvent à l’étranger pour se faire soigner. La population démunie et à faible revenu prend son mal en patience avec l’hôpital public, alors que l’hôpital privé reste le plus souvent trop cher, traînant de plus une mauvaise réputation.

La gouvernance, la recherche scientifique, l’état des urgences médicales et l’accueil, la prise en charge des maladies transmissibles et non transmissibles, notamment la santé mentale et les cancers, la santé rurale, la mortalité maternelle et infantile, la gestion des ressources humaines, l’infrastructure des hôpitaux et les équipements médicaux, la gestion financière et réglementaire…

Autant de symptômes qui font très mal à notre système sanitaire. C’est dire que les chantiers de la réforme de la Santé sont d’une urgence extrême. Le contexte pandémique lié à la Covid-19 est venu mettre à nu toutes ces problématiques de fond qui caractérisent le secteur de la Santé chez nous. Les dysfonctionnements en rapport avec toutes ces problématiques ont refait surface, démontrant ainsi à quel point notre Santé n’est vraiment pas en bonne santé!

Néanmoins, il est quand même important de constater qu’en dépit de toutes ces problématiques, la mobilisation pour faire face à un virus aussi ravageur que la Covid-19, n’a pas déçu. Bien que l’on n’ait toujours pas vu le bout du tunnel, des enseignements peuvent être tirés. Ainsi et depuis cette crise sanitaire, la nécessité d’aller de l’avant et d’accélérer la cadence des réformes les plus prioritaires mène le débat.
Au Parlement, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a révélé que le système national de santé demeure majoritairement dépendant des dépenses des familles, et ce à hauteur de 50,7% exactement, tandis que le seuil généralement recommandé est de 25% maximum.

L’État, pour sa part, réserve 6% seulement du PIB au secteur de la Santé, soit moitié moins que les préconisations de l’OMS. Ensuite, un manque criant est à relever au niveau du personnel, dont le taux représente aux alentours de 1,7 professionnel par 1.000 habitants, répartis entre 32.522 médecins et 65.044 infirmiers. Et il faudrait, au minimum, que ce taux monte à 2,75 pour se retrouver au niveau des normes internationales.
Sur ce registre bien particulier, le ministre de la Santé a réaffirmé l’intention du gouvernement de réformer la loi relative à l’exercice de la médecine à même de permettre aux compétences étrangères de pratiquer au Maroc. Un chantier qui est aujourd’hui d’autant plus d’actualité que le Maroc vient d’entamer le chantier de l’élargissement à l’horizon 2023 de la couverture médicale à toute la population. Face aux députés, Khalid Aït Taleb a mis en exergue l’importance de refondre au plus vite le système national de santé, sous peine de ne pas être en mesure de répondre aux besoins sanitaires des 22 millions de futurs bénéficiaires.
Dans le même sens, il y a lieu de noter que le Maroc verra, au cours de cette année 2021, ses capacités litières augmentées de 2.475 lits, en même temps qu’environ 1.500 lits seront rénovés.

Au total, cette nouvelle réforme repose sur 4 piliers essentiels : la valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l’offre sanitaire en renforçant la dimension régionale, l’adoption d’une nouvelle gouvernance dans le système de santé et le développement du système informatique. Et de conclure que dans ce contexte marqué par des contraintes liées à la crise de Covid-19, les efforts ont abouti à des résultats positifs, notamment la réponse rapide aux exigences de prévention et de contrôle de la pandémie, en renforçant la capacité litière des hôpitaux, des produits médicaux et de nouveaux équipements dont des respirateurs artificiels ainsi que l’acquisition de plusieurs équipements qui ont dépassé ce qui a été acquis au cours de la dernière décennie.
Il s’agit aussi de l’accélération des travaux de construction de plusieurs hôpitaux pour garantir leur entrée en service en 2021, ce qui augmentera la capacité litières de 2475 lits supplémentaires, la préparation d’un programme ambitieux au cours de l’année 2021 pour réhabiliter environ 1.500 unités de santé de base, et de réfléchir sur des moyens innovants à même de remédier aux contraintes en recherchant des formules optimales pour réaliser des politiques publiques préventives dans certains programmes et projets via des plans d’action nationaux multisectoriels, a fait observer Khalid Aït Taleb.

Et d’ajouter que ces efforts concernent également l’accélération des chantiers de la couverture sanitaire en développant des programmes structurés basés sur la révision de la n° 65-00 du 3 octobre 2002 portant Code de la couverture médicale de base et en évaluant les traitements actuellement approuvés, afin de réduire les frais restants de l’assuré.
Autrement dit, la réforme, la vraie, de la Santé ne fait que commence et ce, grâce, entre autres, à la Covid-19, ce virus qui a démontré l’urgence absolue de la réforme de la Santé.

Hassan Zaatit


Cap sur la souveraineté vaccinale

Par rapport à la signature de conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins, Khalid Ait Taleb explique que dès le mois de mars 2020, des partenariats précoces ont été conclus pour assurer l’approvisionnement des vaccins, préparer le transfert de technologie et démarrer le premier essai clinique vaccinal au Royaume du Maroc. La gestion de la pandémie et la campagne de vaccination ont permis d’atteindre une performance de rang mondial avec un taux de vaccination final de 34% malgré l’incertitude des approvisionnements du fait de la rareté et la faible production mondiale, note le ministre. Et de rappeler que dès avril 2019, a-t-il rappelé, le Roi Mohammed VI a identifié dans son Message adressé aux participants à la Journée mondiale de la santé les conditions fondamentales pour réussir la réforme de notre système de santé dans l’optique d’atteindre la souveraineté médicamenteuse… ‘‘Ce message « fort » est plus que jamais d’actualité aujourd’hui pour renforcer « la diplomatie vaccinale », la recherche, le développement et l’innovation pharmaceutique et pour promouvoir l’investissement dans le domaine de la Health-Tech faisant ainsi du Royaume un hub continental de premier rang’’, a-t-il conclu.

 

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Le chantier titanesque et multiforme de la généralisation de la protection sociale https://lnt.ma/le-chantier-titanesque-et-multiforme-de-la-generalisation-de-la-protection-sociale/ Thu, 29 Jul 2021 08:25:00 +0000 https://lnt.ma/?p=259005 L’Assurance maladie obligatoire (AMO) a vu le jour au Maroc en 2005, après avoir été instituée par la loi 65.00 portant code de la couverture sociale, en 2002. Elle a connu ensuite quelques modifications, dont les principales ont concerné l’élargissement de la population couverte, ou l’extension de l’AMO à certains soins. En 2019, seulement 26% […]

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L’Assurance maladie obligatoire (AMO) a vu le jour au Maroc en 2005, après avoir été instituée par la loi 65.00 portant code de la couverture sociale, en 2002. Elle a connu ensuite quelques modifications, dont les principales ont concerné l’élargissement de la population couverte, ou l’extension de l’AMO à certains soins.
En 2019, seulement 26% des Marocains étaient couverts par l’AMO, un peu plus de 9 millions de personnes. On comprend donc la taille du chantier que représente la généralisation de cette couverture à l’ensemble de la population, annoncée par le Roi Mohammed VI à l’occasion du discours de la Fête du Trône du 29 juillet 2020, et officiellement lancée par le Souverain le mercredi 14 avril 2021, après la publication au BORM du Dahir n° 1-21-30 du 23 mars 2021, portant promulgation de la loi n° 09-21 relative à la protection sociale.

Un calendrier chargé
Ce projet d’envergure, qui bénéficie déjà dans un premier temps aux agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l’auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité, devra s’étendre, dans un second temps, à d’autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens.
Parmi les objectifs de la généralisation de la protection sociale, la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire de base est prévue durant les années 2021 et 2022, et ce par l’élargissement de l’assiette des bénéficiaires de cette assurance pour inclure les catégories vulnérables bénéficiant du Régime d’assistance médicale et la catégorie des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées, qui exercent une activité libérale, de sorte que 22 millions de personnes supplémentaires en bénéficient.

51 MMDH par an
C’est ainsi qu’environ 22 millions des Marocains, dont 11,4 millions sont adhérents au RAMED, et 11 millions de professionnels, commerçants, agriculteurs, artisans et ceux exerçant une profession libérale, bénéficieront du régime de l’AMO avec les mêmes services et panier de soins dont bénéficient actuellement les salariés du secteur privé. Il est à noter que l’État prendra en charge les frais d’abonnement des 11 millions bénéficiaires actuels du RAMED, avec une enveloppe annuelle de l’ordre de 9 MMDH, soit une augmentation annuelle de 7 MMDH par rapport aux dépenses liées à l’achat de médicaments dans le cadre de l’actuel régime.
A cet effet, une enveloppe de 4,2 MMDH a été allouée au titre de la Loi de Finances pour l’année 2021, et 8,5 MMDH devraient être alloués en 2022. En outre, tous les ménages, en particulier les plus démunis ou ceux en situation de vulnérabilité, avec ou sans enfants, bénéficieront d’une compensation pour se prémunir contre les risques de l’enfance ou d’une indemnité forfaitaire, et ce par le biais d’un ciblage plus efficace en adoptant le Registre Social Unique. Le soutien de ces ménages coûtera environ 20 MMDH, dont 14,5 MMDH seront versés au profit des ménages pauvres au titre des indemnités familiales.
Globalement, selon les déclarations de M. Benchaâboun, ministre de l’Économie et des Finances, la généralisation de l’AMO va nécessiter la mobilisation d’environ 51 MMDH annuellement, à travers deux dispositifs : le premier consiste en un système d’affiliation (28 MMDH) qui concerne les personnes ayant la capacité de participer au financement de la couverture sociale, tandis que le deuxième dispositif (23 MMDH) est basé sur la solidarité et concerne les personnes n’ayant pas la capacité de participer au financement. Ce dernier devra être financé par : le budget de l’État, les recettes fiscales réservées au financement de la protection sociale (par exemple la taxe sur la solidarité de 2021), les ressources dégagées suite à la réforme de la compensation, toutes les autres ressources qui peuvent être mobilisées en vertu de textes législatifs ou réglementaires.
Sur ce dernier point, il faut souligner que le chantier impose également de modifier plusieurs textes existants et d’en préparer de nouveaux. Par exemple, le gouvernement a récemment amendé la loi n° 98-15 du 23 juin 2017 relative au régime de l’AMO de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale, pour se conformer à la loi-cadre sur la protection sociale, notamment au niveau du temps de cotisation ou encore la couverture retraite.

Les propositions des Conseillers
L’adoption de la loi-cadre est une étape cruciale, vu qu’elle définit un cadre qui restera inchangé, et auquel les autres textes de loi devront se conformer. Une fois votée, les parties prenantes, comme la CNSS par exemple, n’auront plus qu’à l’appliquer.
La couverture sociale a été justement le thème d’un rapport parlementaire présenté mi-juillet, qui propose notamment, au niveau de la gouvernance, la création d’un mécanisme unifié de pilotage multi-représentatif notamment «l’Instance nationale d’orientation de la protection sociale». Cette dernière serait chargée d’assurer le suivi et la mise en œuvre des chantiers de protection sociale.
Et en ce qui concerne le financement de la protection sociale, le rapport préconise notamment l’élaboration d’un mécanisme d’évaluation annuelle du financement et de ses effets sur la stabilité du système de protection, et invite à la réduction du déficit social et la création de moyens innovants de collecte des ressources de la protection sociale et des contributions des assurés.
Mais au-delà de tout ceci, la généralisation de la protection sociale nécessite également de lancer un ensemble de réformes structurelles qui concernent le système de santé, dont la réhabilitation des hôpitaux, l’instauration du respect du procédé de traitement, la promotion des ressources humaines et le développement du système d’information.
Au niveau de la seule CNSS, dont le nombre d’affiliés va exploser, et on estime que la Caisse aura besoin de 6.000 à 7.000 agents par jour au lieu de 1.000 actuellement pour gérer les dossiers de manière efficace.
Selon une étude du Bureau International du Travail de 2019, seulement 29% de la population mondiale sont couverts par des systèmes complets de protection sociale. En Afrique, à peine 17,8% de la population bénéficient d’une couverture sociale. La réussite du chantier marocain hisserait le Royaume parmi les meilleurs exemples en la matière…

Selim Benabdelkhalek

 

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La CNSS double de taille avec la généralisation de la couverture sociale https://lnt.ma/la-cnss-double-de-taille-avec-la-generalisation-de-la-couverture-sociale/ Thu, 29 Jul 2021 08:24:08 +0000 https://lnt.ma/?p=258996 La Caisse Nationale de Sécurité Sociale va prendre une place de plus en plus importante avec la nouvelle politique sociale du Maroc. Déjà, elle a démontré pendant la crise de la pandémie de la Covid 19, une réelle réactivité en jouant un grand rôle sur plusieurs plans. Le premier a été, bien sûr, celui d’opérer […]

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La Caisse Nationale de Sécurité Sociale va prendre une place de plus en plus importante avec la nouvelle politique sociale du Maroc.
Déjà, elle a démontré pendant la crise de la pandémie de la Covid 19, une réelle réactivité en jouant un grand rôle sur plusieurs plans. Le premier a été, bien sûr, celui d’opérer la continuité de ses prestations en assurant, d’une part, son recouvrement et, d’autre part, ses liens avec les entreprises qui sont restées en activité.
Bien sûr, elle a dû prendre les dispositions nécessaires pour assurer la continuité de ses services tout en respectant les directives de l’État en matière de précaution contre la Covid pour lutter contre l’expansion de la pandémie tout en permettant aux assurés de continuer à déposer leurs demandes, se faire rembourser et bénéficier de ses prestations, afin d’éviter toute perte de droits.

A cet effet, la Caisse a mené des campagnes de communication pour inciter les citoyens à utiliser d’autres canaux comme le digital, sachant qu’elle n’a pu rouvrir ses bureaux qu’à partir du 3 juillet 2020.
D’un autre côté, la CNSS a mis à disposition des wilayas et régions des unités sanitaires et médicales que sont ses polycliniques, notamment à Casablanca, Tanger et Marrakech.

M. HASSAN BOUBRIK, DG DE LA CNSS

Il s’agit là d’un apport important, qui a permis aux autorités locales de prendre en charge des malades du COVID. Cette option a permis à plusieurs citoyens atteints d’être pris en charge et soignés.
En parallèle, la CNSS a mis en place une politique d’accompagnement des entreprises en difficultés, en leur offrant l’avantage de pouvoir surseoir au paiement de leurs cotisations, pendant la période difficile, au terme de laquelle, elles pouvaient procéder à un paiement étalé dans le temps de leurs cotisations sans aucune pénalité.
Mais surtout, la CNSS a été utilisée par l’État, notamment après la mise en place du Comité de Veille Économique, pour mettre en pratique certaines mesures, au profit des salariés nationaux affiliés à la Caisse.
Et aussi, en faveur des citoyens démunis ou qui travaillent dans l’informel. A ce titre, la CNSS a assumé un rôle très important qui ne cessera d’ailleurs de prendre de l’ampleur dans le cadre de la nouvelle politique sociale du pays.
C’est ainsi que, notamment, elle a assuré le service de la distribution d’une indemnité forfaitaire à tous les salariés du secteur privé immatriculés à la CNSS et déclarés au titre du mois de février 2020, pour un montant mensuel de 2000 dirhams par personne, pour la période de mars à juin 2020. Cette action a été financée par le Fonds Covid-19, mis en place sur hautes instructions de SM le Roi.
La CNSS s’est acquittée de cette tâche de distribution de cette indemnité dans les meilleures conditions de réussite.

Du fait que l’État a étendu cette indemnité aux personnes travaillant dans l’informel, ainsi qu’aux démunis et aux vulnérables, le rôle de la Caisse s’est avéré central !
Pour ce faire, un système digitalisé a donc été mis en œuvre avec un portail ouvert à tous les employeurs et leurs employés, leur permettant de bénéficier des aides prévues par l’État.
Les premiers touchés par l’arrêt de leur activité, ont pu déclarer leur situation. Des secteurs entiers qui ne pouvaient reprendre leurs activités, comme le tourisme, la culture, l’événementiel, etc., ont pu continuer à bénéficier du soutien de l’État de mars à juin 2020 dans un premier temps voire pour certains à juin 2021.
La CNSS a pu servir plus d’un million cent mille assurés, en leur versant pas moins de 5,5 milliards de dirhams d’indemnités.

Aujourd’hui, la CNSS continue à occuper une place importante dans la mise en œuvre des mesures sociales dont la plus importante de par son ampleur et sa durée dans le temps, est la généralisation de la couverture médicale. Rappelons que sa mise en œuvre, s’est concrétisée à travers les dispositions des lois votées et promulguées à cet effet. Le processus a été initié dès l’adoption des lois 98-15 et 99-15 en 2017.
Avec la publication des décrets nécessaires à leur application, des groupes ou sous-groupes de professions en ont bénéficié, à savoir les adouls, les sages-femmes, les kinésithérapeutes, les guides touristiques, les traducteurs-copistes, les architectes, etc.
Et l’extension de l’assurance maladie n’est pas terminée, d’autres décrets d’application sont en cours d’adoption par le gouvernement notamment pour les professionnels de santé, les agriculteurs, les commerçants, les artisans, etc.

Autant de professions qui ont en plus souscrit à la contribution professionnelle unifiée, qui leur permet de payer un seul impôt en remplacement de trois ou quatre autres comme la taxe professionnelle, la taxe d’habitation, d’enseigne, etc…
Pour accélérer la cadence d’intégration des populations et respecter les dispositions légales prévues par la Loi-cadre 09-21, il était nécessaire d’amender les lois 98-15 et 99-15 de 2017 en désynchronisant leur entrée en vigueur.
Tout particulièrement, un amendement essentiel a permis de rendre facultative la retraite pour toutes les populations concernées, c’est-à-dire les travailleurs non-salariés, les professions libérales, etc., et donner à l’AMO la priorité tout en s’appuyant sur son caractère obligatoire.
Même s’il reste conseillé aux travailleurs non salariés et aux personnes exerçant une profession libérale de souscrire à un régime de retraite afin de continuer à bénéficier de l’AMO après la cessation de l’activité professionnelle.
Concernant les personnes démunies ou vulnérables, la loi cadre 0921 a prévu leur la couverture médicale.
Aujourd’hui, elles sont concernées et couvertes par un système d’assistance, le RAMED, régime d’assistance médicale aux personnes démunies et vulnérables. Mais, ce système va se transformer d’un système assistenciel vers un système assurentiel.
En conséquence, les bénéficiaires en question seront à partir de 2022, délai prévu dans la loi-cadre, pris en charge par l’AMO, l’Assurance Maladie Obligatoire.
A priori et après recensement qui est facilité par le fait qu’il s’agit de personnes déjà ramédistes, le transfert d’un statut à l’autre sera opéré sans trop de difficultés.

Cette nouvelle architecture confiée à la CNSS implique de grandes évolutions infrastructurelles et informationnelles en interne de la Caisse même si l’actuel système d’informations de la CNSS dont l’infrastructure permet notamment une implantation aux niveau local et régional, va permettre à la Caisse d’être au plus proche des nouvelles populations affiliées, que ce soient les travailleurs non-salariés, les professions libérales ou autres.
Les structures de la CNSS peuvent accueillir, dans les meilleures conditions, ces nouvelles populations. Mais, il faut quand même opérer les investissements nécessaires pour les mettre à niveau au profit du réseau physique et du personnel de cette nouvelle institution sociale.

D’ailleurs, M. Hassan Boubrik, le nouveau Directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Social a déjà mis en place un plan d’actions adéquat. Ce dernier se doit de prendre en compte l’évolution des effectifs attendus qui vont passer de 9 à 10 millions de travailleurs salariés avec leurs familles, couverts aujourd’hui à beaucoup plus !
Après l’intégration de ces derniers, on passera d’ici à la fin de l’année à 18 ou 20 millions de personnes. Ce qui exprime un doublement de la capacité d’accueil de la CNSS en moins d’une année !
La CNSS a, du coup, projeté d’ouvrir des agences dans plusieurs villes du pays, sachant qu’aujourd’hui, elle est présente à travers cent quatre représentations et agences dans le pays.
D’autant que compte tenu des caractéristiques des nouvelles populations qu’elle intègre, la CNSS se doit d’être présente partout dans le Maroc.

Ainsi, durant l’année 2021, une cinquantaine de nouveaux points seront ouverts en procédant au recrutement du personnel nécessaire.
D’un autre côté, la digitalisation devra jouer un rôle prépondérant dans la prise en charge, l’enregistrement, l’inscription, la déclaration de la famille, à la CNSS, mais aussi au niveau du traitement des demandes de remboursement.
Déjà, une première étape essentielle a été concrétisée par la mise en ligne d’un portail dédié aux travailleurs non-salariés pour leur permettre de s’inscrire, en s’identifiant en tant qu’adhérents eux et leurs familles.
De même, le système d’information dédié à l’AMO doit être mis à niveau en migrant d’un système papier à un système digital.

Dans les mois à venir sera déployé un système qui sera accessible par l’ensemble des prestataires de soins, qui pourra identifier l’assuré à travers un identifiant et permettra de générer à la fois son ordonnance, sa feuille de soins électronique, ce qui lui donnera droit au remboursement des frais engagés. Ce qui ressemblerait à la Carte Vital des régimes publics d’assurance maladie dans les pays développés.
Cela augmentera de façon significative la productivité du système.
Aujourd’hui, pour les 10 millions de bénéficiaires, la Caisse est à 25 000 dossiers par jour.

Demain, avec le doublement de la population couverte, d’ici la fin de l’année, elle passera à environ 50 000 ou 60 000 dossiers/jour, en gardant la qualité de service au niveau de l’assurance, avec le souci de rembourser le plus rapidement possible les frais engagés par l’assuré.

Et, en 2022, si les onze millions de «ramédistes» entraient dans le système géré par la CNSS, on arriverait à 80 000 dossiers/jour à traiter, ce qui impliquerait de pouvoir déployer tous ces nouveaux systèmes.
Pour accélérer sa transformation, la CNSS a développé des partenariats avec des sociétés de services de proximité, Wafa Cash, Barid Cash, etc., implantées au niveau local, pour l’aider en lui facilitant les inscriptions et immatriculations des travailleurs non-salariés. De même qu’ultérieurement, avec la montée en charge des dépôts des demandes de remboursement de l’assurance-maladie, ils pourront recevoir les dossiers en se constituant comme des collecteurs pour la CNSS….

Afifa Dassouli

 

 

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La TGR, un outil primordial de l’opérationnalisation de la politique sociale de l’État https://lnt.ma/la-tgr-un-outil-primordial-de-loperationnalisation-de-la-politique-sociale-de-letat/ Thu, 29 Jul 2021 08:22:46 +0000 https://lnt.ma/?p=258990 A travers son large réseau de comptables publics, ses systèmes d’information dédiés à la gestion intégrée des dépenses, des recettes et de la comptabilité, ainsi que sa maitrise des aspects juridiques et réglementaires régissant les finances publiques, la TGR participe activement, et au plus près de la réalité du terrain, à l’opérationnalisation des politiques publiques […]

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A travers son large réseau de comptables publics, ses systèmes d’information dédiés à la gestion intégrée des dépenses, des recettes et de la comptabilité, ainsi que sa maitrise des aspects juridiques et réglementaires régissant les finances publiques, la TGR participe activement, et au plus près de la réalité du terrain, à l’opérationnalisation des politiques publiques et plus particulièrement la politique sociale de l’État.
En matière de recettes, il s’agit de centraliser et d’imputer dans les meilleurs délais les recettes destinées au budget de l’État et aux budgets des Collectivités territoriales, et plus particulièrement au compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale», qui retrace une bonne partie des dépenses sociales de l’État. La disponibilité des ressources financières demeure une condition essentielle pour la mise en œuvre des politiques publiques.

En matière de dépenses, la TGR participe à la mise en place, au niveau central, du cadre juridique, réglementaire et comptable des comptes spéciaux du Trésor dédiés à la politique sociale de l’État, à savoir notamment le compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds de soutien à l’initiative nationale pour le développement humain» et le compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale».
La TGR met à la disposition de l’ensemble des acteurs de la dépense le système de gestion intégrée de la dépense (GID) qui permet notamment la disponibilité et le partage de l’information en temps réel, la transparence dans le traitement des actes, l’uniformisation des pratiques et la mise en place d’un référentiel réglementaire commun.
Ainsi, le système GID/Fournisseurs permet aux entreprises titulaires de la commande publique de suivre et de vérifier les informations relatives à la constatation du service fait, à l’ordonnancement et au paiement des dépenses.

M. Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume

Il est important de rappeler que la TGR a entrepris la réforme des délais de paiement, avec pour principal objectif de permettre aux entreprises d’être payées dans des délais raisonnables et de s’acquitter de leurs charges financières sans recourir aux prêts bancaires dans le cas d’allongement des délais de paiement.
La TGR a en outre entamé un chantier de dématérialisation et de numérisation des actes de gestion des dépenses de l’État et des Collectivités territoriales, avec pour principaux objectifs la simplification des démarches et des procédures et la réduction des coûts de gestion, notamment pour les entreprises. A ce titre, il convient de citer notamment les soumissions électroniques aux marchés publics, les enchères inversées et le dépôt électronique des factures qui participent à la réduction des coûts et constituent des leviers majeurs de transparence.
Par ailleurs, et en coordination avec les différents partenaires, la TGR a mis en place un système de comptabilité générale de l’État qui élargit le périmètre de la comptabilité budgétaire aux informations relatives au patrimoine de l’État, aux droits constatés et à l’analyse des coûts.
Enfin, il convient de souligner que la TGR participe mensuellement à l’information des responsables, des citoyens et du Parlement sur l’exécution des finances de l’État et des Collectivités, dans le but d’en améliorer le pilotage.

C’est donc dans le cadre de ses missions et objectifs que la TGR joue un rôle incontournable dans l’application des politiques destinées à implémenter les décisions des pouvoirs publics dans le champ du développement social, sachant que le social a pris une place prépondérante au niveau des politiques publiques aux Maroc.
Cette orientation a été clairement annoncée par Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, dans son discours du 18 mai 2005 à l’occasion du lancement de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain :
«Cette initiative s’inscrit dans la vision d’ensemble qui constitue la matrice de notre projet sociétal, modèle bâti sur les principes de démocratie politique, d’efficacité économique, de cohésion sociale et de travail, mais aussi sur la possibilité donnée à tout un chacun de s’épanouir en déployant pleinement ses potentialités et ses aptitudes …»

Cette orientation a été également réaffirmée lors du Discours du Trône du 29 juillet 2018 :
«… la question sociale retient toute Mon attention et M’interpelle vivement à la fois en tant que Roi et en tant qu’homme».
La mise en œuvre de la politique sociale a été réalisée à travers plusieurs initiatives, dont les plus importantes sont :
1- L’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), dont la 3ème phase place le développement du capital humain au centre de ses préoccupations.
En effet, lors de son Discours du Trône du 29 juillet 2018, Sa Majesté le Roi a tracé la feuille de route de cette initiative :
«… J’insiste sur la nécessité de se concentrer sur les mesures d’urgence à mettre en œuvre dans les domaines suivants: […]Lancer la troisième phase de l’Initiative nationale pour le Développement Humain, en consolidant ses acquis et en recentrant ses programmes sur le développement du capital humain, la promotion de la condition des générations montantes, l’appui aux catégories en situation difficile, et en lançant une nouvelle génération d’initiatives génératrices de revenus et d’emplois …».
2- Le programme Tayssir a été lancé en 2008 dans le cadre des efforts visant à rendre effective la scolarisation obligatoire des enfants âgés de 6 à 15 ans à travers le renforcement de la demande scolaire et la lutte contre la déperdition. Cette opération consiste en le versement de bourses à la totalité des enfants d’une même école primaire, à tous les niveaux, sous réserve du respect des conditions d’assiduité définies (moins de 4 absences par mois).
3- l’Initiative Royale « 1 million de cartables » consiste en la distribution de cartables, de fournitures scolaires, de manuels et de livres aux élèves des enseignements primaire et collégial avec une distinction par niveaux scolaires entre les milieux rural et urbain.
4- le programme d’assistance aux personnes à besoins spécifiques en vue d’améliorer leur accès, tant sur le plan physique qu’économique, aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi et aux autres services sociaux de base.
5- le registre social unique (RSU) qui est un outil de ciblage des ménages à faible revenu devant bénéficier des ressources publiques dans le cadre des politiques sociales destinées à lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité.
6- la couverture médicale de base, à travers la mise en place de l’Assurance Maladie Obligatoire de base (AMO) et du Régime d’Assistance Médicale (RAMED).
L’AMO est destinée aux personnes exerçant une activité lucrative, des titulaires de pension, des anciens résistants et membres de l’armée de libération et des étudiants, alors que le RAMED profite aux personnes démunies.
Avec le commencement de l’AMO en 2005 et le RAMED en 2011, les personnes démunies ont pu bénéficier d’une couverture médicale de base, offrant ainsi la gratuité des soins et des prestations médicalement disponibles dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les services sanitaires relevant de l’Etat.
7- le projet Royal de généralisation de la protection sociale à tous les Marocains.
Ce projet s’articule autour de 4 grandes réformes structurelles:
– la généralisation de l’AMO à fin 2022 au profit de 22 millions de bénéficiaires qui disposeront d’une assurance couvrant les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation.

Ainsi, les commerçants, les agriculteurs, les artisans traditionnels, les transporteurs et les professionnels libéraux pourront bénéficier de la couverture médicale, après seulement un mois de leur inscription et paiement des cotisations auprès de la CNSS.
– la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024 au profit des familles qui n’en profitent pas. Ces familles bénéficieront, selon le cas, d’indemnités forfaitaires ou d’indemnités de protection des dangers relatifs à l’enfance (déperdition scolaire) ciblant 7 millions d’enfants en âge de scolarité.
– l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite pour inclure environ 5 millions de personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension à l’horizon 2025.
– la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi durant l’année 2025 pour couvrir toute personne exerçant un emploi stable.
Enfin, il est important de rappeler les décisions Royales relatives à la gratuité du vaccin contre la Covid-19 pour tous les Marocains et à la subvention des prix du transport aérien et maritime afin de faciliter le retour des Marocains résidant à l’étranger au pays.

De par ses attributions, la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) est un acteur majeur dans le processus des dépenses et des recettes de l’Etat et des collectivités territoriales.

A travers son large réseau de comptables publics, ses systèmes d’information dédiés à la gestion intégrée des dépenses, des recettes et de la comptabilité, ainsi que sa maitrise des aspects juridiques et réglementaires régissant les finances publiques, la TGR participe activement, et au plus près de la réalité du terrain, à l’opérationnalisation des politiques publiques et plus particulièrement la politique sociale de l’Etat.
En matière de recettes, il s’agit de centraliser et d’imputer dans les meilleurs délais les recettes destinées au budget de l’Etat et aux budgets des Collectivités territoriales, et plus particulièrement au compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale», qui retrace une bonne partie des dépenses sociales de l’Etat. La disponibilité des ressources financières demeure une condition essentielle pour la mise en œuvre des politiques publiques.

En matière de dépenses, la TGR participe à la mise en place, au niveau central, du cadre juridique, réglementaire et comptable des comptes spéciaux du Trésor dédiés à la politique sociale de l’Etat, à savoir notamment le compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds de soutien à l’initiative nationale pour le développement humain» et le compte d’affectation spéciale intitulé «Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale».
La TGR met à la disposition de l’ensemble des acteurs de la dépense le système de gestion intégrée de la dépense (GID) qui permet notamment la disponibilité et le partage de l’information en temps réel, la transparence dans le traitement des actes, l’uniformisation des pratiques et la mise en place d’un référentiel réglementaire commun.
Ainsi, le système GID/Fournisseurs permet aux entreprises titulaires de la commande publique de suivre et de vérifier les informations relatives à la constatation du service fait, à l’ordonnancement et au paiement des dépenses.

Il est important de rappeler que la TGR a entrepris la réforme des délais de paiement, avec pour principal objectif de permettre aux entreprises d’être payées dans des délais raisonnables et de s’acquitter de leurs charges financières sans recourir aux prêts bancaires dans le cas d’allongement des délais de paiement.
La TGR a en outre entamé un chantier de dématérialisation et de numérisation des actes de gestion des dépenses de l’Etat et des Collectivités territoriales, avec pour principaux objectifs la simplification des démarches et des procédures et la réduction des coûts de gestion, notamment pour les entreprises. A ce titre, il convient de citer notamment les soumissions électroniques aux marchés publics, les enchères inversées et le dépôt électronique des factures qui participent à la réduction des coûts et constituent des leviers majeurs de transparence.
Par ailleurs, et en coordination avec les différents partenaires, la TGR a mis en place un système de comptabilité générale de l’Etat qui élargit le périmètre de la comptabilité budgétaire aux informations relatives au patrimoine de l’Etat, aux droits constatés et à l’analyse des coûts.

Enfin, il convient de souligner que la TGR participe mensuellement à l’information des responsables, des citoyens et du Parlement sur l’exécution des finances de l’Etat et des Collectivités, dans le but d’en améliorer le pilotage.

Afifa Dassouli

 

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Le Registre social unifié, une réforme qui se met en route https://lnt.ma/le-registre-social-unifie-une-reforme-qui-se-met-en-route/ Thu, 29 Jul 2021 08:21:51 +0000 https://lnt.ma/?p=258987 Dans le cadre du grand chantier de la généralisation de la protection sociale, le Registre Social Unifié (RSU) du Maroc est promu en tant qu’outil central pour l’avenir de la protection social dans le pays ; d’après le discours royal de 2020, le RSU doit commencer à être mis en œuvre en 2021. Le RSU […]

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Dans le cadre du grand chantier de la généralisation de la protection sociale, le Registre Social Unifié (RSU) du Maroc est promu en tant qu’outil central pour l’avenir de la protection social dans le pays ; d’après le discours royal de 2020, le RSU doit commencer à être mis en œuvre en 2021.
Le RSU est en train d’être adopté en tant que solution pour diverses faiblesses existantes du système marocain : il devrait ainsi concentrer et harmoniser la collecte de données en un seul lieu au moyen d’un numéro d’identifiant unique et à grâce à l’utilisation de données biométriques.

La mise en place d’une nouvelle architecture institutionnelle devra permettre de faire la sélection et l’identification des bénéficiaires à travers le RSU : celui-ci utilisera les données du nouvellement créé RNP (Registre national de la population), où sont concentrées les informations sur les bénéficiaires potentiels, et sera également administré par la récemment formée ANR (Agence nationale des registres). Ceux-ci ont déjà été institués légalement, et seront opérationnalisés dès 2021.
Cette structure institutionnelle vise avant tout à améliorer l’efficacité des dépenses en matière sociale grâce à des mécanismes d’identification plus précis, ce qui réduirait les erreurs d’exclusion – avec le risque de finir par se focaliser davantage sur les erreurs d’inclusion.
Cette structure utilisera probablement une méthode d’évaluation indirecte des ressources pour la sélection des bénéficiaires, ce qui accompagnera une refonte du paysage de la protection sociale national visant à généraliser l’accès aux allocations familiales et aux caisses publiques d’assurance maladie publique.

Par conséquent, le RSU est conçu en tant qu’outil moteur pour l’avenir de la protection sociale au Maroc, offrant une meilleure compréhension sur les bénéficiaires de la protection sociale et l’impact des transferts monétaires.
En ce mois de juillet 2021, le nouveau dispositif de ciblage des bénéficiaires des programmes d’aides sociales se met progressivement en place. Le gouvernement a approuvé lors de sa dernière réunion avant l’été, deux projets de décret d’application de la loi N°72.18 relative au système de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social et à la création de l’Agence nationale des registres (ANR). Le premier projet de décret N°2.21.473 relatif au Registre national de la population (RNP) consiste à déterminer les modalités d’application des dispositions des articles 6, 7, 8, 28 et 30 de la loi 72.18, et ce par la création de l’ANR en ce qui concerne l’inscription au RNP.
Il s’agit de déterminer les modalités d’octroi de l’identifiant digital civil et social (IDCS), les conditions et modalités d’offrir les services de vérification de la crédibilité des données déclarées auprès des administrations publiques, des collectivités territoriales et des organismes publics et privés.

La première phase de cette opération sera limitée à la préfecture de Rabat et à la province de Kénitra avant de la généraliser à toutes les préfectures et provinces du Royaume, en vertu d’une décision du ministre de l’Intérieur.
Le second projet de décret N°2.21.582 relatif au Registre social unifié (RSU) vise à déterminer les modalités d’inscription à ce registre et pour compter le scoring des ménages inscrits audit registre, ainsi qu’à déclarer tout changement qui affecte les données précédemment fournies lors de l’inscription, outre les modalités de dépôt d’une demande de révision du scoring attribué aux ménages et de la radiation de l’inscription au RSU.

S.B

 

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La pandémie a exacerbé les inégalités régionales au Maroc https://lnt.ma/la-pandemie-a-exacerbe-les-inegalites-regionales-au-maroc/ Thu, 29 Jul 2021 08:21:16 +0000 https://lnt.ma/?p=258984 Face à l’ampleur inédite de la crise causée par la pandémie Covid-19, les réponses des pouvoirs publics de par le monde ont mobilisé des sommes colossales, qui elles-mêmes ont dû être utilisées de manière juste et précise pour limiter autant que peut les conséquences dévastatrices de cette crise. Et à travers le globe, les gouvernements […]

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Face à l’ampleur inédite de la crise causée par la pandémie Covid-19, les réponses des pouvoirs publics de par le monde ont mobilisé des sommes colossales, qui elles-mêmes ont dû être utilisées de manière juste et précise pour limiter autant que peut les conséquences dévastatrices de cette crise. Et à travers le globe, les gouvernements se sont majoritairement appuyés sur des approches territorialisées, du fait de l’asymétrie des effets de l’épidémie non seulement entre les pays, mais aussi à l’échelle régionale et locale.

Ainsi, sur le plan sanitaire, ont été adoptées des approches territorialisées en lien, notamment, avec la fermeture des établissements scolaires et des restaurants, les confinements et les déconfinements progressifs qui sont appliqués à certaines localités ou régions (en Australie, Canada, Colombie, Europe…) ainsi que le lancement et l’adoption d’une gestion territoriale des campagnes de vaccination. Sur le plan socioéconomique, les autorités locales ont entrepris des mesures de proximité, ciblées et diversifiées au niveau local. Et du point de vue de la finance, tous les pays de l’OCDE ont lancé des dispositifs de mesures ciblant l’amélioration de la situation financière et budgétaire des collectivités territoriales, à travers un ciblage particulier des territoires les plus touchés par la crise (Autriche, Chili, France, Italie, Corée…) alors que d’autres ont lancé ou accéléré les réformes des finances locales (France, Islande, Espagne, Royaume-Uni…).

Des réponses régionales et locales
L’adoption quasi-généralisée de ce type de mesures n’est pas sans raison. En effet, la crise a exacerbé la problématique de la trop forte centralisation des pouvoirs et des finances, notamment dans un contexte où la circulation des biens et des personnes était particulièrement délicate. Cela a montré qu’il faut, plus que jamais, renforcer l’autonomie et les moyens des régions, afin que chacune puisse adopter des actions de proximité liées à leur environnement particulier.

Au Maroc, la question de la régionalisation avancée ne date pas de la pandémie, loin de là. Le projet de régionalisation avancée est inscrit dans la constitution de 2011, et a eu comme première conséquence le nouveau découpage régional de 2015.
Dans le but de mieux jauger l’effet de la crise sur chaque région en particulier, ainsi que l’efficacité des moyens déployés pour y faire face, la Direction des Etudes et Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances a publié un ouvrage de recherche au mois de juin, avec l’appui de la Banque Mondiale et sous la direction de Mme Fatna El Hattab, Chef du service de l’analyse des données, intitulé «Les territoires face à la pandémie COVID-19 : Impact sur l’économie des régions». «Au-delà des réponses globales, somme toute importantes, les mesures déployées à l’échelle territoriale des pays se sont avérées salutaires, du fait de la proximité des acteurs locaux et la meilleure connaissance qu’ils ont des réalités économiques et sociales», explique ainsi la DEPF en préambule.

Ainsi, les conséquences de la pandémie ont touché les régions de manière très différenciées, selon leurs principales activités économiques, ainsi que leur niveau de développement. A titre d’illustration, si les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra ont enregistré les plus grands nombres de cas au niveau national, avec respectivement 41% et 14,4% du total, elles affichent aussi le plus petit nombre d’habitants par médecin (1015 et 835), et ainsi des taux de létalité largement inférieurs aux autres régions. A l’inverse, la région de Beni-Mellal-Khénifra dispose d’un médecin pour plus de 2 500 habitants, et affiche l’un des taux de létalité les plus élevés (2,9%).

Le poids de l’informel
Un autre facteur important influant les conséquences sociales et économiques de la crise a été le niveau de l’informel. Ainsi, les régions avec une forte présence de l’emploi informel ont été durement touchées par la hausse du chômage et par la baisse du taux d’emploi. Par exemple, la région de l’Oriental, qui se caractérise par la présence d’une grande part de l’emploi informel dans l’emploi non agricole régional, a enregistré un niveau élevé de l’écart du taux de chômage comparativement au niveau national (+6,9%).
Les différents secteurs composant l’économie de chaque région ont également, bien sûr, fortement influé l’impact de la crise. Les secteurs les plus touchés dépendent généralement de la demande externe qui est fortement impactée par les mesures sanitaires adoptées, par l’arrêt partiel ou complet de l’activité et la rupture des chaines de valeur et d’approvisionnement mondiales. Il s’agit notamment des activités de l’hôtellerie et restauration dont la valeur ajoutée a baissé de 55,8% entre 2019 et 2020, du transport (-27,4%) et des industries mécanique, métallurgique et électrique (-21,3%, principalement celles liées à l’automobile, à l’aéronautique…).

Trois groupes de régions ont été identifiés eu égard à leurs taux de perte de valeur ajoutée. Le premier groupe, profondément impacté, est constitué par les régions spécialisées dans les activités liées au tourisme, aux activités fortement dépendantes des chaines de valeurs mondiales ou celles caractérisées par une présence importante de l’emploi informel. Il s’agit des régions de l’Oriental, Marrakech Safi, Souss Massa et Béni Mellal avec des pertes allant de 9,8% à 6,8%.

Le deuxième groupe formé des régions modérément touchées par cette crise avec une perte aux alentours du niveau national (-5,3%) qui sont généralement spécialisées dans les secteurs modérément impactés par la crise sanitaire et dont la part de l’emploi informel est relativement faible. Il s’agit des régions de Laâyoune Sakia El Hamra, Guelmim Oued Noun, Fès Meknès, Casablanca Settat et Dakhla Oued Ed Dahab.
Le troisième groupe, considéré relativement résilient aux effets de la crise, est caractérisé par une présence relativement élevée des activités de support, des activités non marchandes administrées ou activités ayant profité de cette crise. Ce groupe est constitué des régions de Tanger Tétouan Al Hoceima (-1,6%), Rabat Salé Kenitra (-2,5%) et Drâa Tafilalet (-4,3%).

De profonds changements conseillés
Les conclusions de cette étude sont assez claires, et confortent les principes derrière la régionalisation avancée entreprise par le Maroc. En effet, la crise du covid-19 a mis clairement en relief le rôle clé des collectivités territoriales (CT) en matière de gestion de la pandémie, à travers leur contribution à la continuité des services publics dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et le transport, mais aussi au vu de leur participation à l’effort de relance économique.

C’est pourquoi, dans la perspective de renforcer les capacités d’action des acteurs territoriaux et en faire un levier d’accélération de la transformation structurelle portée par le nouveau modèle de développement, la DEPF a formulé plusieurs recommandations. Tout d’abord, il s’agit de la promotion d’une gouvernance inclusive et multidimensionnelle orientée vers l’objectif de promouvoir durablement l’équité spatiale : la coordination entre les niveaux central et local doit être renforcée et axée sur une solidarité régionale et nationale fondée sur la proximité, le réseautage et la flexibilité au niveau de la prise de décision. Dans ce cadre, il importe d’œuvrer activement en faveur du renforcement des moyens d’action des acteurs territoriaux et de leur dotation en compétences suffisantes pour accompagner la mise en œuvre des chantiers structurants de développement.
Par ailleurs, la DEPF conseille la réduction des degrés de dépendance des chaînes d’approvisionnement à travers la diversification du secteur productif, la création des industries de substitution et la création d’un écosystème industriel au niveau local, tenant compte des avantages comparatifs des différentes régions. De même, elle prône l’accélération du déploiement sectoriel et territorial de la réforme du système de protection sociale, afin notamment d’atténuer le poids du secteur informel, renforcer les filets sociaux et améliorer la résilience des tissus productifs locaux. Cela devra passer par un renforcement de la capacité budgétaire des collectivités locales afin de maintenir et de consolider les services publics. Et le digital a une place de choix parmi ces recommandations, à travers l’instauration d’une intelligence collective basée sur la numérisation des territoires à travers, notamment, la simplification des procédures, l’investissement dans le domaine du numérique, comme levier de renforcement de la connectivité des territoires et d’impulsion de leur contribution au développement de l’économie nationale et sa diversification.

Dans le cadre de l’adoption du nouveau modèle de développement, la crise aura ainsi mis en évidence, à tous les niveaux, du besoin impérieux pour le Maroc de poursuivre et accélérer le grand chantier de la régionalisation avancée, facteur incontournable de la réduction des inégalités de développement au sein du Royaume.

Selim Benabdelkhalek

 

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L’aide publique a atténué l’impact de la Covid-19 sur le niveau de vie des ménages https://lnt.ma/laide-publique-a-attenue-limpact-de-la-covid-19-sur-le-niveau-de-vie-des-menages/ Thu, 29 Jul 2021 08:20:25 +0000 https://lnt.ma/?p=258982 Les inégalités sociales et la pauvreté monétaire dans notre pays ont été appréhendées à partir des données issues de l’enquête nationale sur les sources de revenu réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), du premier décembre 2019 à fin mars 2020, auprès d’un échantillon de 3 290 ménages. Les résultats obtenus sont présentés par ménage […]

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Les inégalités sociales et la pauvreté monétaire dans notre pays ont été appréhendées à partir des données issues de l’enquête nationale sur les sources de revenu réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), du premier décembre 2019 à fin mars 2020, auprès d’un échantillon de 3 290 ménages. Les résultats obtenus sont présentés par ménage et par personne.

L’amélioration du niveau de vie entre 2013 et 2019 marque une nette décélération par rapport à la période 2006-2013
En 2019, le niveau de vie par ménage, mesuré par la dépense de consommation annuelle moyenne des biens et services acquis par les ménages marocains, est évalué, au niveau national, à 86 094DH, soit 7 175 DH par mois, 95 950 DH en zones urbaines (8 000 DH par mois) et 64 530 DH en zones rurales (5 378 DH par mois).
Près de 66,1% des ménages ont un niveau de vie inférieur à la moyenne nationale, 59,9% en milieu urbain et 79,6% en milieu rural.

A dépense égale par ménage, le niveau de vie diffère selon les tailles des ménages. A cet égard, la mesure et l’évolution du niveau de vie sont généralement approchées par la dépense annuelle de consommation par personne.
Ainsi, en termes nominaux, le niveau de vie par tête est passé de 15 900DH en 2013 à 20 389 DH en 2019. Cette amélioration a profité aussi bien aux citadins, pour lesquels le niveau de vie est passé de 19 500 DH en 2014 à 24 500 DH en 2019, qu’aux ruraux, passant de 10 425 DH à 13 360 DH au cours de la même période.
Aux termes de cette progression, le niveau de vie a augmenté en dirham constant à un taux annuel de 2,7% entre 2013 et 2019, contre 3,6% entre 2007 et 2014.

Cette progression a concerné aussi bien le milieu urbain que le milieu rural :
4 En milieu urbain : le niveau de vie par tête a progressé de 2,4% entre 2013 et 2019 contre 2,6% entre 2007 et 2014.
4 En milieu rural : il a progressé de 2,7% contre 4,6%.
Puisque cette évolution n’est pas la même pour l’ensemble des ménages, la répartition sociale du niveau de vie sera approchée par la valeur médiane des dépenses et par catégorie sociale.

Niveau de vie médian
Le niveau de vie moyen est fortement influencé par le degré de dispersion de la dépense des ménages. Il est tiré vers le haut par les dépenses les plus élevées au détriment des dépenses les plus prépondérantes. Pour remédier à cette limite, le niveau de vie médian est utilisé pour avoir une première estimation plus globale du niveau de vie. Il représente la valeur de la dépense qui scinde la population en deux segments sociaux à taille égale: 50% de la population vivant en dessous de ce niveau de vie et 50% au-dessus.
Un ménage sur deux dépense annuellement moins de 67,5 mille dirhams
Au niveau national, la moitié des ménages dépense moins de 67 500DH par an, soit 5 625DH par mois. Cette valeur médiane s’élève à 74 090DH par an en milieu urbain, 6 174DH par mois, et à 54 900DH par an en milieu rural, 4 575DH par mois.
Mesuré par personne, le niveau de vie médian montre qu’un marocain sur deux vit avec une dépense annuelle inférieure à 15 187DH en 2019 (1 266DH par mois). Par milieu de résidence, le niveau de vie médian est de l’ordre de 18 040 DH par personne dans les villes (1503 DH par mois) et de 11 233DH dans la campagne (936 DH par mois).

Distribution sociale du niveau de vie en 2019
La progression du niveau de vie, entre 2013 et 2019, a profité à l’ensemble des ménages, particulièrement aux catégories les plus modestes, et est moins inégalitaire.
Par catégorie sociale, le niveau de vie par habitant a connu, au cours de cette période, une amélioration en termes réels de :
– 3,5% pour les 20% des ménages les plus défavorisés contre 3,9% entre 2007 et 2014;
– 2,9% pour la catégorie sociale intermédiaire contre 3,6% entre 2007 et 2014 ;
– 2,5% pour les 20% des ménages les plus aisés contre 2,4% entre 2007 et 2014;
A cet égard, le schéma de la répartition sociale du niveau de vie est marqué par les principaux traits suivants :
– La moitié la plus aisée de la population (50% de la population appartenant au haut de l’échelle sociale) réalise 75,1% de la masse totale des dépenses (contre 75,8% en 2014), alors que la moitié la plus modeste n’en dispose que de 24,9% (24,2% en 2014).
– Les 10% des personnes les plus aisées ont un niveau de vie supérieur à 37 631DH et réalisent près de 30,9% des dépenses totale de consommation, alors que les 10% les plus modestes, avec un niveau de vie inférieur à 7 402DH, n’en effectue que 2,9%.
– Les 20% des personnes les plus aisées totalisent 46,1% de la consommation totale des ménages (47% en 2014), contre 7% pour les 20% les moins aisées (6,7% en 2014).
Dans ces conditions, les inégalités du niveau de vie, mesurées par l’indice de Gini, affichent une nette baisse passant de 39,5% en 2013 à 38,5% en 2019, dénotant une croissance économique qui aurait été pro-pauvres.

Pauvreté et vulnérabilité monétaires
En 2019, la pauvreté et la vulnérabilité monétaires, phénomènes surtout ruraux, ont continué leur baisse
Au niveau national, l’incidence de la pauvreté absolue a baissé de 4,8% en 2013 à 1,7% en 2019. Par milieu de résidence, elle a respectivement baissé de 9,5% à 3,9% en milieu rural et de 1,6% à 0,5% en milieu urbain.
Parallèlement au recul de la pauvreté absolue, la vulnérabilité économique a également connu une baisse notable. C’est ainsi que la part des personnes économiquement vulnérables est passée de 12,5% en 2014 à 7,3% en 2019 au niveau national, respectivement de 7,9% à 4,6% en milieu urbain et de 17,4% à 11,9% en milieu rural.

La tendance de la pauvreté, de la vulnérabilité et des inégalités sociales a été brisée par la pandémie COVID-19
Sous l’effet de la crise sanitaire et sans les aides publiques, la pauvreté aurait été 7 plus élevée et la vulnérabilité multipliée par 2, creusant profondément les inégalités
Dans le contexte de la crise sanitaire, l’incidence de la pauvreté s’est multipliée par près de 7 à l’échelle nationale, passant de 1,7% avant cette crise à 11,7% au temps du confinement, de 5 fois en milieu rural, passant respectivement de 3,9% à 19,8%, et de 14 fois en milieu urbain, respectivement de 0,5% à 7,1%.
De même, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement. Par milieu de résidence, ces proportions sont respectivement de 4,5% et 14,6% en milieu urbain et de 11,9 % et 20,2% en milieu rural.

Dans ces conditions, les inégalités sociales se sont détériorées et ont dépassé le seuil socialement intolérable (42%). L’indice de Gini a atteint 44,4%, contre 38,5% avant la crise sanitaire.
Ces contrecoups majeurs de la pandémie COVID-19 sur le bien-être socioéconomique des ménages obligent le Maroc à réagir en doublant les efforts et les mesures urgentes de lutte contre l’exacerbation de la précarité afin d’endiguer l’augmentation de la pauvreté et des inégalités sociales et de renforcer la résilience des ménages vulnérables à la crise sanitaire pour renverser la tendance vers une société plus égalitaire.
Les aides publiques ont réduit l’incidence de la pauvreté de 9 points de pourcentage, la vulnérabilité de 8 points et les inégalités de 6 points
L’impact des aides publiques destinées aux ménages bénéficiaires, pour contrecarrer les répercussions économiques de la pandémie, sur le niveau de vie de la population a été simulé sur la base du couplage des données de l’ENSR de 2019 et du deuxième panel de l’enquête COVID-19 de 2020.
En somme, les aides publiques ont notablement atténué les effets du confinement sanitaire sur les niveaux de vie des ménages:
– le taux de pauvreté absolue a été réduit de 9 points à l’échelle nationale, passant de 11,7% avant le transfert des aides publiques à 2,5% après le transfert, respectivement de 7,1% à 1,4% en milieu urbain et de 19,8% à 4,5% en milieu rural.
– L’indice de Gini, mesure synthétique des inégalités sociales, est passé de 44,4% sans les transferts publics à 38,4% après réception des aides publiques.

LNT avec HCP

 

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Revenus des ménages, des inégalités criantes ! https://lnt.ma/revenus-des-menages-des-inegalites-criantes/ Thu, 29 Jul 2021 08:19:11 +0000 https://lnt.ma/?p=258961 Dans les pays où le registre fiscal est disponible, la fiscalité des revenus constitue la source par excellence des études sur leur répartition. Au Maroc, en dehors du revenu comptable qui permet d’avoir le niveau du revenu par habitant, sans permettre d’en connaitre la répartition, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a jusqu’à présent essayé d’appréhender […]

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Dans les pays où le registre fiscal est disponible, la fiscalité des revenus constitue la source par excellence des études sur leur répartition.
Au Maroc, en dehors du revenu comptable qui permet d’avoir le niveau du revenu par habitant, sans permettre d’en connaitre la répartition, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a jusqu’à présent essayé d’appréhender la répartition sociale des revenus à travers celle de la consommation des ménages avec tous les biais que cette approche pourrait comporter, notamment en ce qui concerne l’observation des revenus les plus élevés
Pour la première fois, le HCP a essayé d’appréhender cette question à travers une enquête directe auprès des ménages en s’inspirant, dans ce domaine, de l’expérience de l’Institut National de Statistique d’Italie.

Cette enquête, qui couvre l’ensemble du territoire national et des couches sociales, a été réalisée du premier décembre 2019 à fin mars 2020 auprès d’un échantillon de 3 290 ménages, échappant ainsi aux effets de la pandémie COVID-19 et renseignant aussi bien sur les sources sectorielles que sur la répartition sociale des revenus des ménages.

1. Niveau des revenus des ménages en 2019
Le revenu total des ménages marocains est ainsi estimé annuellement à 767 142 millions de dirhams. Les ménages urbains disposent d’un revenu total 2,8 fois celui de leurs homologues ruraux, respectivement 564 024 millions de dirhams pour les premiers et 203 118 millions de dirhams pour les seconds.
Par ménage, le revenu annuel moyen s’établit à 91 933 DH, ce qui équivaut à un revenu mensuel moyen de 7 661 DH. Il est de 98 483 DH en milieu urbain, (8 207 DH par mois) et 77 600 DH en milieu rural (6 467 DH par mois).
Et compte tenu que certains revenus, très élevés, tirent la moyenne vers le haut l’écartant des niveaux les plus fréquents, la médiane serait un meilleur indicateur pour renseigner sur le niveau de répartition de revenus. Ainsi,
– 50% des ménages à l’échelle nationale ont un revenu mensuel moyen supérieur à 5 133 DH ;
– 50% des ménages en milieu urbain ont un revenu mensuel moyen supérieur à 5 609 DH ;
– 50% des ménages en milieu rural ont un revenu mensuel moyen supérieur à 4 237 DH.
Par personne, le revenu annuel moyen est de :
– 21 515 DH au niveau national, équivalent à 1 793 DH par mois ;
– 24 992 DH en milieu urbain, ou encore 2 083 DH par mois ; et
– 15 560 DH en milieu rural, ou encore 1 297 DH par mois.
Le graphique ci-après présente une distribution asymétrique des revenus des ménages marocains largement étendue vers la droite, très semblable à celle observée dans les différentes études similaires.

2. Distribution sociale des revenus des ménages
A cet égard, l’analyse de la concentration des revenus par tête en 2019 selon les différentes catégories socio-économiques permet de faire les constatations suivantes :
– Au niveau national, les 20% de la population les plus aisés détiennent plus de la moitié (53,3%) des revenus des ménages contre 5,6% pour les 20% les moins aisés.
– Avec un revenu annuel moyen par tête de 57 400 DH, les 20% de la population les plus aisés disposent d’un revenu environ 10 fois (9,6) celui des 20% de la population les moins aisés (6 000 DH).
– En milieu urbain, le revenu annuel moyen par tête est de 65 070 DH pour les 20% les plus aisés contre 7 286 DH pour les 20% les moins aisés et le rapport inter-quintile est de 8,9 fois. Au total, la part des 20% les plus aisés dans la masse totale des revenus est de 52,1% contre 5,9% pour les 20% les moins aisés.
– En milieu rural, les 20% de la population les plus aisés ont un revenu annuel moyen par tête de 40 700 DH et détiennent plus de la moitié du revenu total (52,3%), alors que les 20% les moins aisés, avec un revenu annuel moyen par tête de 4 900 DH, en disposent de 6,3%, soit un rapport inter-quintile de 8,3.
Cette concentration des revenus est plus accentuée parmi les 10% de la population les moins aisés et les 10% les plus aisés :
– Les 10% de la population les moins aisés vivent avec moins de 6 270 DH par personne et par an (7 756 DH en milieu urbain et 5 157 DH en milieu rural), alors que les 10% les plus aisés disposent de plus de 41 705 DH (48 440 DH en milieu urbain et 28 090 DH en milieu rural).
– Le milieu urbain concentre les revenus les plus hauts: les 10% de la population les plus aisés vivent avec un revenu annuel moyen par tête supérieur à 48 440 DH, soit 72,4% de plus que celui des 10% des ménages ruraux les plus aisés.
– Les 10% de la population les plus aisés concentrent 37,8% du total des revenus contre 2,2% pour les 10% les moins aisés, ce qui correspond à un rapport inter-décile de 17,2. Ces indices sont respectivement de 36,5%, 2,3% et 15,9 en milieu urbain et de 37,9%, 2,6% et 14,6 en milieu rural.
Dans ces conditions, l’inégalité du revenu, estimée par l’indice de Gini, est de 46,4%, relativement élevée et dépassant le seuil socialement tolérable (42%). Cette inégalité du revenu est de 45% en milieu urbain et de 44,5% en milieu rural.

 

3. Comparaison des distributions du revenu et de la dépense des ménages
Le niveau d’inégalité associé à la répartition des dépenses est de 38,5%, par référence à l’indice de Gini, contre 46,4% pour le niveau d’inégalité des revenus. Par milieu de résidence, ces indices sont respectivement de 37,9% contre 45% en milieu urbain et 30,1% contre 44,5% en milieu rural.
Ces écarts sont également mis en exergue par les rapports inter-quantiles et inter-déciles :
– Le rapport inter-quintile est de 9,6 si le niveau de vie est mesuré par le revenu versus 6,6 s’il est mesuré par la dépense. Ainsi, les 20% des ménages les plus aisés concentrent un revenu d’environ 10 fois celui des 20% des ménages les plus moins favorisés. En termes de dépense, ce rapport est de 7 fois.
– Quant au rapport inter-décile, il affiche des écarts plus prononcés avec un revenu total des 10% les plus aisés 17 fois celui des 10% les moins favorisés et une dépense de 11 fois.
– Graphiquement, d’après les courbes de concentration associées aux répartitions du revenu et de la dépense des ménages marocains, il en ressort que la part du revenu global des percentiles de la population est inférieure à celle de la dépense totale ; en d’autres termes, l’inégalité des revenus est plus élevée que l’inégalité des dépenses.
4. Pauvreté relative, corollaire d’inégalités de revenu
Considérée comme une forme d’inégalités de revenu, la pauvreté relative se mesure par référence au poids démographique des personnes à faible revenu dans la répartition du revenu de toute la population, en fixant le seuil de pauvreté à 50% du revenu médian par tête (6 830 DH).
En 2019, la part des personnes à faible revenu est de 12,7% à l’échelle nationale, 6,8% en milieu urbain et 22,9% en milieu rural. Au total, 4,5 millions de personnes sont pauvres à titre de pauvreté relative, dont les deux tiers (66,4%) résident en milieu rural.

5. Facteurs discriminant le niveau du revenu
Le niveau du revenu varie en fonction de plusieurs facteurs, en particulier les caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage dont :
• l’âge du chef de ménage, dans le sens que le revenu mensuel moyen a tendance à plus que doubler à l’âge de retraite, passant d’une moyenne mensuelle de 4 200 DH pour les 15-24 ans à 8 600 DH pour les 65 ans et plus.
• le sexe du chef de ménage, avec un revenu moyen de 5 500 DH pour les ménages dirigés par une femme contre 8 200 DH pour ceux dirigés par un homme. Etant donné que les ménages dirigés par un homme sont généralement de taille plus élevée, le revenu par tête est quasi similaire pour les deux types de ménages, avec respectivement 1 740 DH et 1800 DH.
• le niveau d’éducation, avec un revenu mensuel moyen variant de 6 458 DH pour les ménages dont les chefs sont sans niveau scolaire à 14 281 DH pour les chefs de ménages ayant le niveau d’enseignement supérieur.
• La catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage, dans la mesure où l’on peut distinguer 6 grands groupes:

1. Le premier groupe est celui des ménages dirigés par des responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d’entreprises, cadres supérieurs et membres des professions libérales, dont le revenu mensuel moyen est 17 040 DH. La moitié de cette catégorie dispose d’un revenu mensuel supérieur à 13 055 DH
2. Le second groupe englobe les ménages dont les chefs sont des cadres moyens, des employés et des commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers, avec un revenu moyen de 8 257 DH, dont la moitié gagne un revenu mensuel supérieur à 6 295 DH;
3. Le troisième groupe comprend les inactifs (retraités, rentiers, et autres inactifs), avec un revenu moyen de 7 819 DH, dont la moitié gagne un revenu mensuel supérieur à 5 458 DH.
4. Le quatrième renferme les exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers, chasseurs et travailleurs assimilés et les ouvriers agricoles, avec un revenu moyen de 7 370 DH. 50% de ces ménages ont un revenu mensuel supérieur à 4 390 DH.


5. Le cinquième groupe comporte les conducteurs d’installations et de machines, les artisans et les ouvriers qualifiés, avec un revenu moyen de 6 447 DH. 50% de cette catégorie ont un revenu mensuel supérieur à 4 800 DH.
6. Enfin, le sixième groupe inclue les manœuvres non agricoles, les manutentionnaires et travailleurs des petits métiers et les chômeurs n’ayant jamais travaillé. Le revenu moyen de ces ménages est de 4 720 DH. 50% de ces ménages ont un revenu supérieur à 3 910 DH.
En somme, trois catégories socioprofessionnelles du chef de ménage disposent d’un revenu supérieur au revenu moyen : les responsables hiérarchiques, les directeurs et cadres administratifs d’entreprises, les cadres supérieurs et membres des professions libérales, les cadres moyens, employés, commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers et les rentiers, retraités et autres inactifs.

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