Ayoub Bouazzaoui, auteur/autrice sur La Nouvelle Tribune https://lnt.ma/author/ayoub-bouazzaoui-2/ Actualité économie - tout savoir sur les dernières infos économiques avec Lnt.ma : bourse, finance, entreprises,... Information économique marocaine et internationale en direct. Mon, 01 Dec 2025 15:28:27 +0000 fr-FR hourly 1 Huawei Maroc s’engage en faveur de la culture et du patrimoine vivant https://lnt.ma/huawei-maroc-sengage-en-faveur-de-la-culture-et-du-patrimoine-vivant/ Mon, 01 Dec 2025 15:28:27 +0000 https://lnt.ma/?p=538485 Dans le cadre de ses engagements en faveur de ses diverses parties prenantes, Huawei Maroc a pris part, en tant que partenaire officiel, à la 20e édition du Festival des Andalousies Atlantiques, réaffirmant ainsi son soutien indéfectible à la culture et au patrimoine vivant, des éléments essentiels à la cohésion sociale et à l’attractivité des […]

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Dans le cadre de ses engagements en faveur de ses diverses parties prenantes, Huawei Maroc a pris part, en tant que partenaire officiel, à la 20e édition du Festival des Andalousies Atlantiques, réaffirmant ainsi son soutien indéfectible à la culture et au patrimoine vivant, des éléments essentiels à la cohésion sociale et à l’attractivité des territoires. La ville d’Essaouira a célébré cet événement phare, véritable vitrine du patrimoine musical marocain, du dialogue interculturel et du vivre-ensemble, en présence d’un public enthousiaste venu de tout le Maroc et d’ailleurs.

Dans une ambiance de partage et d’ouverture, le festival a mis en valeur la richesse du répertoire andalou, de la musique judéo-musulmane du Maghreb, ainsi que les traditions populaires et les créations contemporaines. Cette édition anniversaire a également favorisé un échange intergénérationnel entre jeunes talents et maîtres reconnus, illustrant ainsi l’héritage commun du Maroc au-delà des frontières géographiques et religieuses.

Un programme exceptionnel pour un anniversaire mémorable

La programmation de cette 20e édition a proposé des moments forts, avec des concerts grandioses et des performances plus intimistes. Parmi les moments phares : une représentation des jeunes interprètes de musique andalouse, issus de plusieurs villes du pays, dirigée par le Maestro Mohamed Laroussi, ainsi qu’une soirée consacrée aux grandes voix juives du Maghreb, dirigée par Maxime Karoutchi et son orchestre. Le Ballet Flamenco de l’Andalousie, dirigé par la chorégraphe Patricia Guerrero, a également offert une création inédite. Le festival s’est conclu en beauté avec la prestation de Raymonde El Bedaouia, une figure emblématique de la musique marocaine.

Huawei Maroc : un partenaire de long terme au service de la culture et du dialogue

Le soutien de Huawei Maroc au Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira s’inscrit dans une démarche à long terme, visant à promouvoir la culture, le dialogue interculturel et le vivre-ensemble. Dans une déclaration officielle, M. Jason Chen, Vice-Président de Huawei Maroc, a mis en avant l’envergure de ce programme : « Notre présence aux côtés du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira relève d’abord d’un choix de valeurs. Ce festival porte une histoire, une mémoire et un message de respect mutuel auxquels nous sommes particulièrement sensibles. En tant que partenaire officiel, notre rôle est d’accompagner celles et ceux qui œuvrent, par la culture, à rapprocher les publics et à faire vivre un patrimoine commun, dans un esprit de continuité et de partage. »

Ce partenariat est en parfaite cohérence avec les autres initiatives de Huawei Maroc, qui œuvre également dans les domaines de l’innovation, de la formation et de l’inclusion numérique. Huawei Maroc est convaincu que la transformation technologique prend tout son sens lorsqu’elle est ancrée dans les réalités sociales, humaines et culturelles du Maroc. En soutenant un événement tel que le Festival des Andalousies Atlantiques, l’entreprise participe activement à la valorisation d’un récit national qui place la diversité et l’ouverture au cœur de la société.

Un engagement pérenne pour le patrimoine et la cohésion sociale

Au terme de cette 20e édition, Huawei Maroc réaffirme sa volonté de continuer à accompagner les projets culturels et sociaux qui mettent en valeur la richesse du patrimoine marocain et favorisent le dialogue entre les cultures. L’entreprise se tient aux côtés des institutions, des acteurs locaux et de la société civile pour soutenir des initiatives qui respectent les équilibres propres à chaque projet, tout en contribuant à la préservation et à la transmission des traditions musicales et culturelles du Maroc.

À travers cette initiative, Huawei réaffirme sa conviction que la technologie et la culture doivent aller de pair pour bâtir une société plus solidaire et ouverte. En valorisant le patrimoine marocain et en soutenant des initiatives qui favorisent le vivre-ensemble, l’entreprise contribue activement à la transmission de valeurs communes aux générations futures. Ce partenariat illustre ainsi l’importance de la culture comme vecteur d’unité et de cohésion sociale.

 

Cdp

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VTC au Maroc : Heureusement que le ridicule ne tue pas… https://lnt.ma/vtc-au-maroc-heureusement-que-le-ridicule-ne-tue-pas-2/ Fri, 10 Oct 2025 11:22:03 +0000 https://lnt.ma/?p=535544 Il y a dans la gestion du transport via applications au Maroc une absurdité presque méthodique, un chaos entretenu par le flou et la passivité, un théâtre où l’État joue à la fois le rôle du spectateur, du censeur et du complice. On laisse les plateformes proliférer, on ferme les yeux tant que les taxis […]

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Il y a dans la gestion du transport via applications au Maroc une absurdité presque méthodique, un chaos entretenu par le flou et la passivité, un théâtre où l’État joue à la fois le rôle du spectateur, du censeur et du complice. On laisse les plateformes proliférer, on ferme les yeux tant que les taxis ne crient pas trop fort, on attend le scandale, puis on se souvient soudain qu’il existe des lois, souvent inapplicables, toujours dépassées. Entre-temps, les citoyens se débrouillent, les touristes s’y perdent, et le pays donne une image de désordre institutionnalisé qui confine au ridicule.

Un vide juridique systémique

Depuis des années, les Marocains assistent à ce ballet incohérent où les applications de transport se développent sans autorisation formelle, où les taxis traditionnels se révoltent contre une concurrence numérique qu’ils perçoivent comme illégitime, et où les autorités oscillent entre tolérance tacite et répression spectaculaire. La position officielle est connue : les services de type VTC ne sont pas encadrés par la loi, mais continuent d’opérer au vu et au su de tous, dans chaque grande ville du pays. Une hypocrisie d’État qui tient lieu de politique publique, une sorte de compromis bancal entre modernité subie et conservatisme revendiqué.

Le résultat est pathétique : des scènes de poursuite, de tension, parfois de violence, et une peur diffuse chez les utilisateurs qui ne savent plus s’ils agissent dans la légalité ou dans la zone grise d’une loi qui n’existe pas. Le web marocain regorge aujourd’hui de vidéos où des taxis traquent des voitures de particuliers soupçonnés de transporter des clients via application. À Marrakech, récemment, une touriste étrangère, venue profiter de la ville rouge, a vécu ce que beaucoup redoutent : après avoir réservé une course sur inDrive, elle s’est retrouvée encerclée par des chauffeurs de taxi furieux, contrainte d’attendre la police, conduite au commissariat, interrogée pendant des heures pour avoir simplement payé son trajet sur une application téléchargée depuis un store officiel. Son témoignage, publié sur Reddit, a fait le tour du monde numérique et terni, en quelques lignes, l’image d’un pays qui prétend pourtant faire du tourisme un pilier de son économie.

Ce cas n’est pas isolé, il est symptomatique. Symptomatique d’un vide juridique qui devient un vide de gouvernance, d’une administration qui choisit le laxisme comme stratégie de régulation, d’un État qui laisse pourrir une situation au lieu de la cadrer. Car enfin, si ces plateformes sont illégales, pourquoi ne pas les interdire ? Et si elles répondent à un besoin réel, celui de la transparence, de la sécurité, du choix, de la concurrence, pourquoi ne pas les autoriser et les encadrer ? Ce double discours permanent, cette gesticulation bureaucratique qui consiste à fermer les yeux tant que les choses restent discrètes, puis à réagir avec fracas lorsque la presse s’en empare, constitue la quintessence d’une politique de l’improvisation.

Ailleurs, des réformes courageuses

Pourtant, ailleurs, le problème a été affronté, parfois dans la douleur, mais avec une clarté politique. En France, l’explosion des plateformes comme Uber avait d’abord provoqué une véritable guerre de rue entre taxis et VTC. L’État y a répondu par une réforme profonde : création d’un statut légal du chauffeur VTC, obligation d’obtenir une carte professionnelle, immatriculation du véhicule auprès du ministère, assurance spécifique, et limitation des trajets à la réservation préalable. En parallèle, pour calmer la colère des taxis, plusieurs avantages ont été maintenus et même consolidés : droit exclusif de la maraude dans la rue, c’est à dire la possibilité pour un taxi de s’arrêter et de prendre un client directement dans la rue, sans réservation. Ce privilège est strictement interdit aux chauffeurs VTC, qui ne peuvent, eux, transporter un passager qu’après une commande enregistrée sur l’application, avec une trace horaire et une facture. Ce monopole de la maraude a permis aux taxis de conserver une activité spontanée et visible ; celle de la course de proximité, celle du client qui sort d’un restaurant, d’un train ou d’un hôtel et fais signe à un véhicule, alors que les VTC sont cantonnés au transport planifié. Ce détail juridique a été déterminant : il a redonné une valeur économique à la plaque de taxi, il a maintenu le lien direct entre le chauffeur et la rue, et il a symboliquement restauré une frontière claire entre le service public autorisé et le service privé régulé. À cela se sont ajoutés d’autres privilèges : accès aux voies de bus dans la plupart des grandes villes, stationnement prioritaire dans les gares, hôtels et aéroports, ainsi qu’un fonds de compensation pour amortir la chute de valeur des licences. Certains chauffeurs ont été aidés à se reconvertir, d’autres ont bénéficié d’allègements fiscaux ou de prêts bonifiés pour moderniser leurs véhicules.

En somme, la France a reconnu la légitimité des taxis sans renoncer à l’innovation : le compromis a été social, fiscal et urbain. Le conflit s’est apaisé sans disparaître, mais il s’est civilisé : on ne se poursuit plus dans les rues de Paris, on se concurrence dans le cadre d’une loi claire.

L’ambiguïté a un coût

Et le plus ironique dans tout cela, c’est que ces applications que l’on dit “illégales” ne se cachent même pas. Elles achètent des espaces publicitaires géants, s’affichent en 4×3 sur les boulevards des grandes villes du Royaume, sponsorisent des vidéos sur YouTube et des stories sur Instagram, apparaissent sur les sites d’information avec des bannières en rotation, comme n’importe quelle marque dûment autorisée. inDrive, Yango, Careem, toutes mènent leurs campagnes marketing au grand jour, parfois même en arabe et en darija, avec slogans, promotions et codes de réduction. Aucun ministère ne les rappelle à l’ordre, aucun organisme de régulation ne bloque leurs publicités, aucun opérateur télécom ne restreint leurs téléchargements. Comment peut-on prétendre qu’elles sont “hors-la-loi” quand elles font leur publicité sur les panneaux publicitaires de la même ville où leurs chauffeurs risquent d’être arrêtés ?

L’État aime répéter qu’un cadre légal est “en cours d’élaboration”. On entend cette promesse depuis des années. Pendant ce temps, les usagers continuent de naviguer dans le flou, les touristes apprennent à leurs dépens les subtilités d’un système qui tolère ce qu’il condamne, et les autorités jouent les pompiers après avoir allumé l’incendie.

Au fond, ce dossier du transport via applications révèle bien plus qu’un vide réglementaire : il expose la manière dont le Maroc gère ses mutations modernes ; à coups de temporisations, de déclarations prudentes et de contradictions flagrantes. Le pays se targue de digitaliser son administration, de bâtir des villes intelligentes, d’attirer les investisseurs de la tech, mais il demeure incapable de définir le statut d’une simple application de transport. Et ce n’est pas un détail technique : c’est un symbole, celui d’un État qui confond prudence et inertie, et qui finit toujours par payer le prix du désordre qu’il a lui-même entretenu.

À force d’hésiter entre autoriser et interdire, entre moderniser et protéger, le Maroc s’est enfermé dans une impasse dont il ne sortira que par un choix clair, courageux et assumé. L’ambiguïté ne fait plus illusion ; elle coûte cher, en confiance, en sécurité, en image, et désormais en crédibilité. Car un pays qui laisse une touriste se faire interroger pour avoir utilisé un service qu’il n’interdit pas officiellement n’a pas un problème de loi, mais un problème d’État.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Quand les jeunes se soulèvent contre un Maroc à deux vitesses… https://lnt.ma/quand-les-jeunes-se-soulevent-contre-un-maroc-a-deux-vitesses-manif-genz/ Mon, 29 Sep 2025 18:18:13 +0000 https://lnt.ma/?p=535052 Le Maroc a accompli, ces dernières décennies, des avancées tangibles : infrastructures de transport modernes, projets énergétiques d’envergure, rayonnement international et organisation d’événements planétaires. Mais à l’épreuve du quotidien, ces réussites ne suffisent pas à balayer les revendications des citoyens les plus exposés au nivellement par le bas des services essentiels. Le clivage entre la […]

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Le Maroc a accompli, ces dernières décennies, des avancées tangibles : infrastructures de transport modernes, projets énergétiques d’envergure, rayonnement international et organisation d’événements planétaires. Mais à l’épreuve du quotidien, ces réussites ne suffisent pas à balayer les revendications des citoyens les plus exposés au nivellement par le bas des services essentiels. Le clivage entre la narration officielle du progrès continu et la réalité quotidienne de nos concitoyens est en train d’atteindre son point de rupture. Depuis le 27 septembre, des manifestations inédites ont eu lieu, portées en premier lieu par la génération Z mais rassemblant aussi des citoyens de tous âges. Leur message est limpide : la santé et l’éducation doivent redevenir les priorités nationales, au-delà des vitrines internationales.

De Rabat à Marrakech, de Tanger à Oujda, de Casablanca à Agadir, les foules ont scandé des slogans qui ciblent directement le fossé entre l’argent investi dans la Coupe du monde 2030 et la déshérence des hôpitaux et des écoles. « Des stades oui, mais où sont les hôpitaux ? », a-t-on entendu dans les cortèges de Fès, où des enseignants précaires dénonçaient des classes surchargées de plus de cinquante élèves. À Meknès, ce sont des étudiants qui ont bloqué un boulevard pour rappeler que l’université publique croule sous les effectifs et les budgets réduits. À Agadir, l’hôpital Hassan II est devenu le symbole d’un système à bout de souffle, après le drame des décès en série de femmes ayant accouché par césarienne. À Khouribga, des familles ont brandi des pancartes dénonçant l’exode forcé vers l’école privée, faute d’alternative publique crédible, alors même que les frais scolaires laminent un pouvoir d’achat déjà exsangue.

Face à cette lame de fond, l’État a choisi la fermeté. Les arrestations se sont multipliées, plus d’une centaine rien que lors des deux premières nuits de contestation. Des vidéos d’interpellations musclées, diffusées en boucle sur le web marocain, témoignent d’une approche strictement sécuritaire qui, loin d’apaiser, alimente la défiance. Des rassemblements pacifiques à Tanger et Tétouan ont été dispersés à coups de matraques, tandis qu’à Casablanca plusieurs jeunes ont été arrêtés simplement pour avoir filmé les charges policières. Cette stratégie, déjà critiquée lors des mouvements du Rif ou de Jerada, s’avère contre-productive : en criminalisant l’expression populaire, elle conforte l’idée d’un pouvoir sourd aux doléances les plus élémentaires.

Les manifestants reprochent aussi au chef du gouvernement ses promesses jugées déconnectées. Dans un récent entretien télévisé complaisant, il s’est félicité qu’« en deux ans, les hôpitaux publics atteindront le niveau des cliniques privées ». Or chacun sait que les cliniques exigent des chèques de garantie illégaux mais tolérés, imposent des tarifs prohibitifs et ne sont pas exemptes de scandales de maltraitance. Prendre ce modèle comme horizon revient à nier la réalité des familles marocaines, incapables de se soigner autrement que dans un public délabré. Le parallèle est tout aussi cruel dans l’éducation : à Kénitra, des parents affirment dépenser plus de 1500 dirhams par mois pour inscrire leurs enfants dans des établissements privés de second rang, simplement parce que l’école publique voisine manque d’enseignants et de matériel. Dans les campagnes du Souss, des classes sont encore abritées dans des locaux précaires ou sous tentes, avec des taux d’abandon scolaire alarmants dès le collège.

Au-delà de ces urgences sociales, c’est la persistance de la corruption qui cristallise la colère. Dans plusieurs sit-ins des pancartes dénonçaient la multiplication de « petits bakchichs » pour obtenir des papiers administratifs ou accéder à un service hospitalier. La rhétorique officielle sur la transparence et la bonne gouvernance ne convainc plus, car elle s’accompagne rarement de sanctions exemplaires. L’impression dominante est celle d’un système qui se réforme en surface, mais dont les pratiques anciennes résistent.

Cette mobilisation renvoie à un Maroc à deux vitesses, dénoncé par SM le Roi lui-même dans son discours de la fête du Trône où il affirmait qu’« il n’y a pas de place pour deux Maroc ». La fracture est désormais visible : d’un côté, un pays qui prépare des stades ultramodernes et se rêve puissance régionale, de l’autre, des citoyens qui peinent à trouver un lit d’hôpital ou un enseignant pour leurs enfants. La question n’est plus de savoir si ces investissements sont nécessaires, mais si leur priorité ne signe pas un abandon des droits sociaux fondamentaux.

Étonnant également le silence de certains canaux médiatiques qui, d’ordinaire, se repaissent du moindre fait divers, oscillant entre sensationnalisme et racolage, et qui se sont subitement murés dans un mutisme total depuis le déclenchement des manifestations. Ceux-là mêmes qui couvrent habituellement les histoires les plus triviales ou les querelles de voisinage à coups de directs et de vidéos tapageuses, se sont révélés incapables de relayer ce qui constitue pourtant l’événement social du moment. Une absence qui en dit long, et qui achève de discréditer une ligne éditoriale déjà décriée pour son opportunisme et sa complaisance.

Aux contestataires, il faut toutefois rappeler un risque majeur : celui de la récupération. L’histoire récente est là pour alerter. Le printemps arabe, présenté comme une promesse de démocratie, s’est transformé en enfer pour plusieurs nations arabes, minées par le chaos, les guerres civiles ou les ingérences étrangères. Les révolutions colorées en Europe de l’Est ont souvent été pilotées de l’ombre, servant des agendas qui dépassaient les revendications locales. Les forces hostiles au Maroc, qu’elles soient politiques, idéologiques ou étrangères, pourraient chercher à instrumentaliser ce mouvement légitime. La vigilance est donc de mise, et les manifestants doivent préserver le caractère pacifique et patriotique de leur mobilisation.

Reste que le cœur du problème ne disparaîtra pas avec les arrestations ni les mises en garde. Tant que les hôpitaux ressembleront à des mouroirs, tant que les écoles publiques seront synonymes de relégation sociale, tant que la corruption persistera comme un mal endémique, le Maroc sera condamné à vivre au rythme de secousses populaires. L’État a une opportunité historique : choisir d’écouter, d’ouvrir un dialogue crédible et d’engager des réformes structurelles visibles. Sans cela, le rêve d’un Maroc moderne et équitable restera une vitrine fragile, fissurée par les colères récurrentes d’une société qui n’accepte plus d’être mise en marge.

 

Ayoub Bouazzaoui

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IZEMX s’installe au Maroc et veut devenir un catalyseur de la transformation digitale nationale https://lnt.ma/izemx-sinstalle-au-maroc-et-veut-devenir-un-catalyseur-de-la-transformation-digitale-nationale/ Mon, 29 Sep 2025 05:33:27 +0000 https://lnt.ma/?p=534870 La multinationale spécialisée dans les solutions numériques de nouvelle génération, IZEMX, vient d’annoncer son lancement officiel sur le marché marocain avec l’ouverture d’un bureau à Casablanca. Déjà présente en Europe, notamment à Paris, la société confirme ainsi son ambition d’accompagner les entreprises marocaines et africaines dans leurs projets de transformation digitale, en s’appuyant sur une […]

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La multinationale spécialisée dans les solutions numériques de nouvelle génération, IZEMX, vient d’annoncer son lancement officiel sur le marché marocain avec l’ouverture d’un bureau à Casablanca. Déjà présente en Europe, notamment à Paris, la société confirme ainsi son ambition d’accompagner les entreprises marocaines et africaines dans leurs projets de transformation digitale, en s’appuyant sur une expertise technologique diversifiée et une vision tournée vers l’avenir.

Une multinationale à l’ADN innovant

IZEMX se définit comme une multinationale de l’innovation numérique. Sa mission : guider les entreprises dans leurs choix technologiques avec une vision stratégique et indépendante, concevoir des systèmes robustes et adaptés aux besoins métiers, et intégrer les technologies émergentes pour renforcer efficacité, sécurité et durabilité.

Son offre repose sur trois grands piliers :

  • Intelligence artificielle et automatisation : conception de modèles prédictifs, analyse de données métiers, déploiement d’agents intelligents et d’assistants virtuels, optimisation des processus opérationnels par l’automatisation.

  • Web3 et technologies décentralisées : développement de smart contracts, intégration de solutions blockchain, mise en place de systèmes de traçabilité et d’identité numérique, tokenisation et transition vers des modèles décentralisés.

  • Développement digital sur-mesure : création d’applications web et mobiles, intégration d’architectures cloud sécurisées, conception de plateformes évolutives adaptées aux besoins spécifiques des entreprises.

Un partenaire unique et global

L’une des forces d’IZEMX réside dans sa capacité à offrir une expertise globale avec un interlocuteur unique. Fini la dispersion entre plusieurs prestataires : l’entreprise propose un accompagnement intégré, de la réflexion stratégique à la mise en production. Ses équipes ne se contentent pas d’exécuter, elles conseillent, optimisent et anticipent les évolutions technologiques afin de proposer des solutions adaptées aux mutations rapides des marchés .

« Notre valeur ajoutée est de penser à ce que vous ne voyez pas encore », souligne la direction d’IZEMX, qui revendique une approche proactive, tournée vers l’innovation et la durabilité.

Un lancement au Maroc stratégique

L’ouverture du bureau casablancais marque une étape clé dans la stratégie d’expansion d’IZEMX. Le Maroc, engagé dans la mise en œuvre de la stratégie “Maroc Digital 2030”, se positionne comme un hub régional incontournable pour l’innovation et les technologies émergentes.

En s’implantant à Casablanca, IZEMX entend non seulement se rapprocher de ses clients locaux et régionaux, mais aussi contribuer à l’écosystème numérique national. L’entreprise ambitionne de participer activement à la modernisation des organisations publiques et privées, en mettant à leur disposition des solutions intelligentes, évolutives et durables.

Une vision pour l’avenir

Au-delà de l’accompagnement technologique, IZEMX souhaite se positionner comme un partenaire stratégique pour les entreprises marocaines, en les aidant à renforcer leur compétitivité, améliorer leur performance opérationnelle et répondre aux grands défis de demain : inclusion numérique, transition énergétique, décentralisation, cybersécurité et durabilité.

« Nous accompagnons nos clients de l’idée à la mise en production, en combinant innovation, expertise technique et vision stratégique. Grâce à nos équipes pluridisciplinaires, nous créons des solutions capables d’évoluer dans un monde en constante transformation », précise le groupe .

Une ambition africaine

Si l’implantation au Maroc répond d’abord à une logique de proximité avec ses partenaires locaux, IZEMX voit plus loin. Casablanca sera également une base stratégique pour adresser les besoins numériques de l’Afrique, où la demande en digitalisation, en intelligence artificielle et en infrastructures décentralisées connaît une croissance soutenue.

Avec cette arrivée sur le marché marocain, IZEMX aspire à devenir un acteur de référence de la transformation digitale au Maroc et en Afrique. En proposant un accompagnement global, une expertise de pointe et une vision axée sur la durabilité, l’entreprise entend jouer un rôle structurant dans la modernisation des organisations et dans le renforcement de la souveraineté numérique du Royaume.

 

LNT

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Nasser, l’hôpital assassiné deux fois : la guerre contre les témoins https://lnt.ma/nasser-lhopital-assassine-deux-fois-la-guerre-contre-les-temoins/ Mon, 25 Aug 2025 19:45:32 +0000 https://lnt.ma/?p=533637 À Khan Younès, dans la bande de Gaza, l’hôpital Nasser a été visé par deux frappes israéliennes à quelques minutes d’intervalle. La première a éventré un étage du bâtiment. La seconde est tombée alors que journalistes, secouristes et soignants tentaient d’évacuer les blessés et de retrouver des corps sous les décombres. Vingt morts, au moins […]

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À Khan Younès, dans la bande de Gaza, l’hôpital Nasser a été visé par deux frappes israéliennes à quelques minutes d’intervalle. La première a éventré un étage du bâtiment. La seconde est tombée alors que journalistes, secouristes et soignants tentaient d’évacuer les blessés et de retrouver des corps sous les décombres. Vingt morts, au moins cinq journalistes, des membres de la défense civile et du personnel médical : un carnage assumé sous couvert d’« opération militaire ».

C’est une signature macabre qui se répète. Les « double frappes/double-tap » ; tirer une première fois, puis cibler ceux qui portent secours, sont dénoncées depuis longtemps par les ONG humanitaires. Ici, l’infraction est multiple et flagrante : frapper un hôpital, frapper des équipes médicales, frapper des journalistes, frapper des secouristes. Chacune de ces atteintes est en soi une violation grave des règles de la guerre. Les cumuler dans une même séquence relève d’un système, non d’un accident.

Nasser n’est pas un cas isolé. L’hôpital avait déjà été assiégé en 2024. Depuis octobre 2023, des dizaines d’établissements médicaux ont été touchés, certains rasés, des centaines de soignants tués. Les ONG parlent de « médicides » : une stratégie consistant à étouffer les soins pour épuiser une population entière.

La presse paie le prix fort. Le Comité pour la protection des journalistes recense près de 200 reporters tués depuis le début de la guerre, l’immense majorité palestiniens. C’est, à ce jour, le conflit le plus meurtrier de l’histoire contemporaine pour les journalistes. Leur élimination n’est plus un dommage collatéral : c’est une politique de l’ombre, une volonté de faire taire les témoins.

Combien de crimes de guerre dans ce seul épisode ? Au moins six chefs distincts peuvent être relevés : attaque contre un hôpital, contre des soignants, contre des journalistes, contre des secouristes, usage de la « double frappe », et disproportion évidente entre les pertes civiles et l’objectif militaire invoqué.

Mais la réalité dépasse ce cas : chaque jour, Gaza et la Cisjordanie sont le théâtre de bombardements sur des immeubles civils, de famines organisées, de déplacements forcés, de tirs sur des foules en quête d’aide. À l’échelle de la population, c’est un quotidien de violations systématiques. L’accumulation ne relève plus du drame accidentel mais de la politique assumée.

Comme si cela ne suffisait pas, Tel-Aviv a officialisé son feu vert au projet E1, qui prévoit de relier Jérusalem-Est aux colonies de Maalé Adoumim. Ce plan couperait la Cisjordanie en deux, rendant impossible un État palestinien viable. C’est un coup de grâce porté au droit international, si tant est qu’il existe, une provocation adressée à la communauté mondiale, qui répète ses « préoccupations » dans le vide.

Le déplacement de populations, l’installation de colons sur des territoires occupés : ce ne sont pas de simples gestes politiques, ce sont des violations majeures, reconnues et condamnées depuis des décennies. Israël, en annonçant ce plan, brandit ouvertement son mépris pour l’ordre international.

Bombarder un hôpital, puis ceux qui en sortent les blessés, c’est tenter d’éteindre à la fois la vie et le regard qui la raconte. Nasser devient le symbole d’une guerre menée non seulement contre un peuple, mais contre la vérité elle-même. Chaque missile abat un bâtiment, un soignant, un journaliste, et avec eux une parcelle de témoignage et d’espoir.

On peut discuter de géopolitique, de sécurité, de diplomatie. Mais au fond, il reste ce fait brut : à Gaza, on tue des civils, on affame une population, on bombarde des hôpitaux, on cible les reporters. Et pendant ce temps, on annonce de nouveaux plans de colonisation. L’histoire jugera. Mais aujourd’hui, il faut nommer les choses : ce sont des crimes, et ils se répètent chaque jour.

Ayoub Bouazzaoui

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Le Maroc à deux vitesses : Entre grandes ambitions et réalités contrastées https://lnt.ma/le-maroc-a-deux-vitesses-entre-grandes-ambitions-et-realites-contrastees/ Thu, 24 Jul 2025 15:00:55 +0000 https://lnt.ma/?p=532823 Le 9 juillet dernier, les habitants de la vallée d’Aït Bouguemez, située dans la province reculée d’Azilal, ont entrepris une marche de protestation symbolique vers Azilal, couvrant des dizaines de kilomètres à pied pour alerter les autorités sur leurs conditions de vie précaires. Ce cri du cœur mettait en lumière la réalité d’un Maroc souvent […]

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Le 9 juillet dernier, les habitants de la vallée d’Aït Bouguemez, située dans la province reculée d’Azilal, ont entrepris une marche de protestation symbolique vers Azilal, couvrant des dizaines de kilomètres à pied pour alerter les autorités sur leurs conditions de vie précaires. Ce cri du cœur mettait en lumière la réalité d’un Maroc souvent oublié, loin des grands axes médiatiques et politiques. Routes impraticables, absence flagrante de services sociaux de base, infrastructures vétustes et exode rural massif ont constitué l’essence de leurs revendications.

Cette marche est le reflet d’une fracture profonde qui divise aujourd’hui le pays : d’un côté, des régions urbaines telles que Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech qui monopolisent les investissements, les grands projets d’infrastructure et les opportunités économiques ; de l’autre, des zones rurales et semi-rurales laissées pour compte, condamnées à un isolement économique et social chronique.

L’illusion d’une modernité accessible à tous, propagée par une politique de grands travaux et de projets digitaux ambitieux, masque en réalité d’importantes disparités socio-économiques. En témoigne le récent scandale lié à la fuite massive des données de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Ce fiasco digital a exposé au grand jour les faiblesses structurelles d’une administration numérique déployée à grande vitesse mais sans une sécurisation adéquate, affectant directement des millions de citoyens marocains, souvent parmi les plus vulnérables.

Par ailleurs, si l’urbanisation rapide des grandes métropoles est souvent vantée comme un signe de progrès, elle cache une réalité bien moins reluisante. Certes, Casablanca, Rabat ou Tanger disposent d’infrastructures nouvelles telles que des tramways et des autoroutes modernes, mais cela ne suffit pas à masquer les insuffisances flagrantes en matière de mobilité urbaine. Les embouteillages interminables et l’absence de transports publics efficaces poussent les citoyens vers un recours au transport privé coûteux ou risqué, illustrant une mobilité urbaine à deux vitesses, excluant les moins aisés.

L’éducation constitue un autre exemple criant de cette fracture. Le secteur public souffre d’un sous-investissement chronique, d’un manque criant de personnel qualifié, et d’infrastructures vétustes. La conséquence est que les familles qui en ont les moyens se tournent systématiquement vers les écoles privées, créant ainsi un système éducatif à deux niveaux. Cette situation entretient les inégalités dès le plus jeune âge et limite les perspectives d’avenir des classes populaires, notamment dans les régions rurales où l’accès même à une école décente demeure difficile.

La santé, censée être un pilier fondamental du développement humain, n’échappe pas à ce clivage. Le secteur public peine à répondre aux besoins élémentaires des citoyens en termes d’accueil, de traitement, de disponibilité de médicaments et d’équipements médicaux modernes. Les grandes villes ne sont pas épargnées par cette crise sanitaire, bien que les habitants aient au moins la possibilité de recourir au secteur privé, souvent à des coûts prohibitifs. Pour les citoyens ruraux ou périphériques, la situation est encore plus critique avec l’absence quasi-totale de structures sanitaires viables.

Le projet ambitieux de généralisation de la protection sociale lancé récemment par le Royaume se heurte, lui aussi, à des réalités complexes. Malgré les discours politiques rassurants, la concrétisation sur le terrain demeure extrêmement lente. Le manque de moyens financiers, les lourdeurs bureaucratiques et la faiblesse du système administratif empêchent un déploiement rapide et équitable. Ainsi, les populations les plus vulnérables continuent de subir les conséquences directes de ces retards, accroissant leur précarité déjà extrême.

Le marché de l’emploi constitue un autre terrain illustrant cette fracture. Les grandes villes attirent l’essentiel des investissements, concentrant ainsi les opportunités économiques et les emplois qualifiés. À l’opposé, les régions périphériques et rurales voient leurs jeunes diplômés forcés de migrer vers les métropoles ou vers l’étranger, aggravant encore davantage l’exode rural et la désertification économique des territoires oubliés.

Les politiques agricoles viennent renforcer cette dichotomie. Le Plan Maroc Vert a certes permis une modernisation relative du secteur, mais principalement au profit des grands exploitants agricoles capables de capter les subventions et les investissements. Les petits agriculteurs, majoritaires dans les campagnes marocaines, n’ont guère vu leur quotidien amélioré. Ils restent largement dépendants d’une agriculture de subsistance précaire, exposée aux aléas climatiques et à l’épuisement des ressources hydriques.

Même dans le domaine touristique, vitrine par excellence du pays à l’international, les disparités sont flagrantes. Marrakech ou Agadir attirent la majorité des flux touristiques grâce à des infrastructures développées et une promotion active, alors que des régions entières, dotées pourtant d’un patrimoine culturel et naturel riche, restent inexploitées et ignorées.

À l’aube de la Coupe du Monde 2030, organisée conjointement avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc ambitionne de présenter une image moderne et développée. Les grands stades, les infrastructures routières et les projets urbains spectaculaires seront certainement au rendez-vous. Mais l’enjeu véritable pour le pays dépasse largement le cadre sportif. La réussite réelle ne sera mesurée qu’à l’aune des améliorations concrètes et durables apportées à la vie quotidienne des citoyens, notamment ceux des régions marginalisées.

Réduire les écarts existants impose donc une révision profonde des priorités nationales. Cela nécessite une réorientation des politiques publiques, privilégiant enfin des investissements massifs dans les secteurs clés que sont l’éducation, la santé, la mobilité et l’agriculture, particulièrement dans les régions périphériques. Sans cette prise de conscience et cette volonté d’agir, le Maroc continuera malheureusement d’évoluer à deux vitesses, avec le risque de voir s’aggraver les tensions sociales et de compromettre durablement son ambition de développement inclusif.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Gaza, la faim en attendant la fin https://lnt.ma/gaza-la-faim-en-attendant-la-fin/ Tue, 22 Jul 2025 15:01:45 +0000 https://lnt.ma/?p=532639 La bande de Gaza agonise sous les yeux d’un monde prétendument civilisé, spectateur indifférent d’une tragédie orchestrée par Israël avec un cynisme glaçant. L’objectif annoncé de « détruire le Hamas » dissimule mal une volonté bien plus sinistre : dépeupler méthodiquement ce territoire palestinien assiégé, soumis à une politique d’asphyxie économique et humanitaire sans précédent. […]

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La bande de Gaza agonise sous les yeux d’un monde prétendument civilisé, spectateur indifférent d’une tragédie orchestrée par Israël avec un cynisme glaçant. L’objectif annoncé de « détruire le Hamas » dissimule mal une volonté bien plus sinistre : dépeupler méthodiquement ce territoire palestinien assiégé, soumis à une politique d’asphyxie économique et humanitaire sans précédent. Les masques tombent, mais l’indignation internationale reste tiède, embarrassée et sélective.

Tandis que l’Occident s’est montré solidaire et ferme face à l’invasion russe en Ukraine, imposant à Moscou un isolement économique, sportif et diplomatique inédit, aucune action similaire ne vient sanctionner Israël pour ses crimes flagrants à Gaza. Les Russes sont exclus des compétitions internationales, isolés diplomatiquement, mis au ban des nations. Pendant ce temps, les dirigeants israéliens poursuivent impunément leur politique expansionniste, nourrissant un projet plus vaste et sinistre encore : le « Grand Israël ».

Des déclarations officielles israéliennes, explicites et glaçantes, ne laissent aucun doute sur leurs intentions. « Il faut raser Gaza », lançait sans complexe le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich. « Effacez Gaza de la carte », martelait Avigdor Lieberman, ancien ministre israélien de la Défense. Ce projet n’est pas simplement le délire d’un seul homme comme Benjamin Netanyahu. C’est une stratégie assumée et portée par tout un pan de la classe politique israélienne. Après Gaza, viendra le tour de la Cisjordanie, puis ce sera la Syrie, le Liban et au-delà, dans une logique d’annexion continue et brutale.

Le professeur John Mearsheimer l’a parfaitement analysé : « Israël n’a aucun intérêt à une paix juste, car cela entraverait son projet de domination régionale ». Norman Finkelstein, éminent intellectuel juif américain, dénonce quant à lui depuis des décennies la dérive criminelle d’Israël, parlant ouvertement de génocide à Gaza, une accusation étayée par les faits cruels du terrain : blocus alimentaire, bombardements incessants sur des civils, destruction systématique des infrastructures vitales.

La faim utilisée comme arme, voilà une réalité insupportable. À Gaza, la famine n’est pas un dommage collatéral, mais un objectif stratégique. L’Occident, si prompt à défendre les valeurs humanistes ailleurs, reste hypocritement muet face à cette catastrophe orchestrée, préférant le confort du silence complice aux impératifs moraux de la justice.

Aujourd’hui, il est urgent de dire les choses clairement : Israël mène une guerre d’annihilation contre Gaza. Tant que le monde fermera les yeux, cette tragédie se poursuivra, entachant pour toujours les consciences de ceux qui préfèrent détourner le regard.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Hommage à Jacques Knafo: les anciens de l’ESG célèbrent 40 ans d’un héritage éducatif pionnier https://lnt.ma/hommage-a-jacques-knafo-les-anciens-de-lesg-celebrent-40-ans-dun-heritage-educatif-pionnier/ Wed, 16 Jul 2025 11:03:06 +0000 https://lnt.ma/?p=532426 Ce lundi 21 juillet 2025, l’École Supérieure de Gestion (ESG) aurait célébré ses 40 ans. Fondée en 1985 par Jacques Knafo, figure emblématique de l’enseignement supérieur privé au Maroc, l’école, bien qu’ayant fermé ses portes il y a sept ans, reste vivace dans le cœur de ses anciens lauréats. Pour marquer cet anniversaire symbolique, un […]

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Ce lundi 21 juillet 2025, l’École Supérieure de Gestion (ESG) aurait célébré ses 40 ans. Fondée en 1985 par Jacques Knafo, figure emblématique de l’enseignement supérieur privé au Maroc, l’école, bien qu’ayant fermé ses portes il y a sept ans, reste vivace dans le cœur de ses anciens lauréats. Pour marquer cet anniversaire symbolique, un collectif d’anciens étudiants organise une cérémonie commémorative à l’hôtel JM Suites, à partir de 18h30, dans une atmosphère mêlant mémoire, reconnaissance et émotion.

L’événement vise à célébrer une double mémoire : celle de l’école elle-même, véritable pionnière dans la modernisation de l’enseignement supérieur au Maroc, et celle de son fondateur, aujourd’hui âgé de 83 ans. Très affaibli par la maladie, Jacques Knafo recevra un hommage “ante mortem”, dans une volonté assumée de saluer son œuvre de son vivant, en présence de sa famille, d’anciens professeurs, collaborateurs, journalistes et bien sûr, des centaines d’“ESGistes”.

Avec sa devise “Être, Savoir, Gagner”, l’ESG avait su imposer dès les années 80 une pédagogie novatrice, alliant excellence académique, intelligence émotionnelle et développement personnel. À une époque où ces concepts étaient encore balbutiants, Jacques Knafo formait déjà des cadres visionnaires et humanistes, dans un esprit d’exigence et d’ouverture.

Au fil de ses trois décennies d’existence, l’établissement a formé près de 20.000 lauréats, devenus pour beaucoup des dirigeants, entrepreneurs ou acteurs engagés dans la transformation du Maroc. Malgré sa fermeture, l’école continue de vivre à travers ses anciens étudiants, dont l’attachement reste intact.

Par cette célébration, les lauréats veulent aussi réaffirmer l’importance historique de l’ESG dans le paysage éducatif marocain, et transmettre à la jeune génération la mémoire d’un projet éducatif visionnaire. Un moment fort, entre souvenirs partagés et hommage à un homme qui a façonné des destins, souvent en silence, toujours avec foi.

Lundi 21 juillet, à 18h30, à l’hôtel JM Suites, Casablanca.

Une mémoire à raviver. Un homme à honorer. Un héritage à faire vivre.

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« Nouvelles réalités » : Emmanuel Carré signe un essai lucide pour réapprendre à vivre dans un monde numérique https://lnt.ma/nouvelles-realites-emmanuel-carre-signe-un-essai-lucide-pour-reapprendre-a-vivre-dans-un-monde-numerique/ Wed, 09 Jul 2025 11:24:13 +0000 https://lnt.ma/?p=532101 Entre fascination technologique et perte de repères, l’ouvrage Nouvelles réalités – Habiter consciemment un monde hybride d’Emmanuel Carré propose une boussole intellectuelle précieuse pour naviguer dans le chaos numérique contemporain. Il y a des révolutions silencieuses qui, sans fracas, bouleversent nos vies. L’essor de l’intelligence artificielle générative, l’omniprésence des algorithmes ou encore l’émergence des métavers […]

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Entre fascination technologique et perte de repères, l’ouvrage Nouvelles réalités – Habiter consciemment un monde hybride d’Emmanuel Carré propose une boussole intellectuelle précieuse pour naviguer dans le chaos numérique contemporain.

Il y a des révolutions silencieuses qui, sans fracas, bouleversent nos vies. L’essor de l’intelligence artificielle générative, l’omniprésence des algorithmes ou encore l’émergence des métavers n’ont pas simplement transformé nos usages : ils ont redéfini les contours mêmes de ce que signifie être humain. C’est à cette transformation radicale qu’Emmanuel Carré consacre son nouvel ouvrage, Nouvelles réalités, publié fin mai aux éditions L’Harmattan.

Docteur HDR en sciences de l’information et de la communication, et directeur d’Excelia Communication School, Emmanuel Carré n’en est pas à son premier questionnement sur les mutations numériques. Mais avec ce livre, il s’adresse autant au grand public qu’aux professionnels de la communication, de l’éducation et aux citoyens désorientés, en quête de repères dans une ère dominée par l’instantanéité, les filtres et la marchandisation de l’attention.

Une exploration en sept chapitres

Structuré en sept parties, l’essai dissèque avec clarté et méthode les différents pans de la numérisation du monde :

  • Le triomphe de l’image sur le réel,

  • La mise en coupe réglée de notre attention par les logiques commerciales,

  • L’ambivalence des outils numériques, qui peuvent aussi bien nous prolonger que nous remplacer.

Emmanuel Carré interroge aussi les effets pédagogiques de l’IA : que devient l’acte d’apprendre, lorsque ChatGPT répond plus vite qu’un élève ? Quelle place reste-t-il à la communication authentique dans un monde filtré, hiérarchisé et souvent aseptisé par les algorithmes ? Et surtout, comment maintenir un dialogue entre des générations de plus en plus disjointes culturellement, entre natifs numériques et citoyens analogiques ?

Une « troisième voie » entre rejet et naïveté

L’un des grands mérites de l’ouvrage est de se tenir à distance des deux écueils habituels : la technophobie réactionnaire d’un côté, et l’enthousiasme béat de l’autre. Carré propose une approche lucide et nuancée. Son appel à une « troisième voie » – un usage mesuré, conscient, et humainement enrichissant des technologies – résonne d’autant plus fort qu’il s’appuie sur une double expertise : universitaire et pédagogique.

Dans un style fluide, sans jargon inutile, l’auteur réussit à articuler une critique des dérives technologiques sans sombrer dans le catastrophisme. Il donne au lecteur des clés de lecture, non pour fuir le numérique, mais pour l’apprivoiser autrement.

Une parution saluée dans les milieux académiques

Déjà disponible dans de nombreuses librairies (Fnac, Eyrolles, Cultura) et en ligne, Nouvelles réalités s’inscrit dans une lignée d’essais contemporains sur le numérique qui font le pari de l’intelligence collective. Préfacé par le professeur Pascal Lardellier, spécialiste en anthropologie de la communication, le livre est soutenu par une volonté de réconciliation : celle entre technique et culture, entre innovation et éthique, entre générations et usages.

 

Penser l’humain à l’ère de l’IA

Alors que l’intelligence artificielle entre à l’école, au bureau, dans nos foyers et même dans nos corps, Carré rappelle que la question centrale reste profondément politique et anthropologique : que voulons-nous faire de ces technologies, et que voulons-nous qu’elles fassent de nous ?

Nouvelles réalités ne prétend pas offrir des réponses définitives. Mais il donne au lecteur les moyens de poser les bonnes questions. Et à l’heure où les promesses numériques s’emballent au rythme des disruptions, cette capacité de discernement est peut-être le plus précieux des biens.


📖 Nouvelles réalités – Habiter consciemment un monde hybride, Emmanuel Carré, éditions L’Harmattan, 138 pages, 16 €.

Disponible en librairies et sur les plateformes en ligne.

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Benkirane, la mémoire courte et les leçons mal placées https://lnt.ma/benkirane-la-memoire-courte-et-les-lecons-mal-placees/ Tue, 06 May 2025 13:20:19 +0000 https://lnt.ma/?p=529273 Parler de courage politique suppose d’abord d’assumer ses propres contradictions. Abdelilah Benkirane, récemment réélu à la tête du PJD, a préféré, une fois de plus, endosser le costume d’orateur populiste au détriment du sens de l’État. À la faveur d’une actualité tragique qui est le génocide en cours à Gaza, l’ancien chef du gouvernement a […]

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Parler de courage politique suppose d’abord d’assumer ses propres contradictions. Abdelilah Benkirane, récemment réélu à la tête du PJD, a préféré, une fois de plus, endosser le costume d’orateur populiste au détriment du sens de l’État. À la faveur d’une actualité tragique qui est le génocide en cours à Gaza, l’ancien chef du gouvernement a multiplié les sorties pour condamner la normalisation entre le Maroc et Israël, s’érigeant en donneur de leçons… tout en oubliant que cette normalisation s’est faite sous l’exécutif dirigé par son propre parti.

Faut-il lui rappeler que c’est bien son successeur, Saad Eddine El Othmani, membre du PJD et alors chef du gouvernement, qui a apposé sa signature au bas des accords tripartites Maroc–États-Unis–Israël ? Ces accords ont certes suscité le débat, mais ils ont été pris dans un contexte géopolitique tendu, où les menaces répétées de notre voisin de l’Est sur l’intégrité territoriale du Royaume imposaient des alliances stratégiques. La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, fruit direct de cet accord, en est une conséquence que nul ne saurait balayer d’un revers de main.

Mais Benkirane, fidèle à son style, évite soigneusement la cohérence. Il évoque Gaza, parle à raison d’un drame humanitaire et d’un génocide que le monde regarde en silence. Il s’indigne, s’emporte, joue l’homme du peuple, mais instrumentalise une cause juste à des fins partisanes. Là où le monde attend des solutions, lui souffle sur les braises.

Plus grave encore : il a laissé un dirigeant d’un parti d’opposition turc, un État membre de l’OTAN, donc soumis au dictat militaire et stratégique américain, le principal soutien d’Israël, s’exprimer depuis le Maroc dans des termes qui relèvent d’une ingérence manifeste dans notre politique étrangère. Ce même responsable politique, dont le pays partage une frontière maritime et une responsabilité géographique directe dans la région, se permet de sermonner le Maroc, à des milliers de kilomètres de Gaza, alors que sa propre nation, mieux placée pour intervenir, n’a pas levé plus que la voix.

Oui, il y a une ligne rouge à ne pas franchir. Et elle commence lorsque des leaders politiques marocains, portés par l’ivresse du verbe, en viennent à fragiliser la parole de l’État en matière diplomatique. Il ne s’agit pas de nier le droit à la critique car la normalisation avec Israël peut et doit faire l’objet de débats lucides. Mais encore faut-il faire la distinction entre sympathie pour la cause palestinienne, qui est légitime et largement partagée, et récupération politique, confusion des rôles et appels à une désobéissance à peine voilée.

Ce que Benkirane ne dit pas, c’est s’il serait prêt, s’il était réélu chef de gouvernement, à abroger les accords signés. Aurait-il le courage d’annoncer qu’il tournerait le dos à la reconnaissance américaine du Sahara ? Qu’il renoncerait à une carte stratégique dans un contexte de menaces hybrides de plus en plus pressantes ? Qu’il sacrifierait des intérêts nationaux vitaux sur l’autel de la posture idéologique ? Le silence sur ce point est assourdissant.

La politique étrangère d’un pays ne se décide ni sous le coup de l’émotion, ni au micro d’un meeting. Elle se construit dans la durée, avec discernement, en plaçant les intérêts supérieurs de la Nation au premier plan. En ce sens, le Maroc, depuis le retour de la question palestinienne au centre de l’actualité, a multiplié les initiatives humanitaires, diplomatiques et symboliques pour exprimer son soutien indéfectible au peuple de Gaza, tout en maintenant fermement sa boussole et son cap : la préservation de sa souveraineté.

Les Marocains ont le cœur à Gaza, mais les pieds bien ancrés dans leur réalité nationale. Ils attendent de leurs dirigeants des projets, des visions, des réponses concrètes aux défis économiques, sociaux et territoriaux. Pas des sermons théâtraux aux relents d’incohérence.

Il est temps que Benkirane, et avec lui tout responsable politique aspirant à gouverner, comprenne qu’on ne bâtit pas un avenir national sur les ruines du calcul électoral.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Cyberattaque contre la CNSS : un couac retentissant… https://lnt.ma/cyberattaque-contre-la-cnss-un-couac-retentissant/ Wed, 16 Apr 2025 14:11:00 +0000 https://lnt.ma/?p=528166 Le Maroc numérique est nu. Le 8 avril dernier, la CNSS et le ministère de l’Emploi ont été frappés en plein cœur par une cyberattaque d’une ampleur inédite. Près de deux millions de dossiers de citoyens : noms, salaires, numéros de CNI, RIB et plus encore ont été siphonnés puis diffusés en clair sur Telegram. […]

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Le Maroc numérique est nu. Le 8 avril dernier, la CNSS et le ministère de l’Emploi ont été frappés en plein cœur par une cyberattaque d’une ampleur inédite. Près de deux millions de dossiers de citoyens : noms, salaires, numéros de CNI, RIB et plus encore ont été siphonnés puis diffusés en clair sur Telegram. En pleine ère de la digitalisation promue à grand renfort de slogans ministériels, cette opération d’une brutalité chirurgicale vient rappeler que, derrière les interfaces lisses, se cachent des failles béantes.

Le groupe de hackers “Jabaroot DZ”, revendiquant une motivation politique d’origine algérienne, a agi comme un révélateur. Car si l’origine de l’attaque intéressera les services de contre-espionnage, c’est l’état de nos défenses numériques qui doit interpeller le citoyen. Et le constat est accablant.

D’abord, les institutions concernées. La CNSS, premier bastion de la protection sociale au Maroc, a reconnu l’attaque mais s’est rapidement réfugiée derrière un discours troué de communiqués défensifs : données falsifiées, documents tronqués, enquête en cours… Une ligne de défense classique mais hors sol, quand chacun peut accéder à son propre dossier, désormais exposé à tous les escrocs du web. Le ministère de l’Emploi, quant à lui, s’est muré dans un silence quasi bouddhique.

Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Mustapha Baitas, s’est contenté de dénoncer des “actes criminels d’entités hostiles au Royaume”. Traduction : circulez, y a rien à voir. Pas un mot sur la responsabilité de l’État en matière de cybersécurité. Pas un mot sur les conséquences concrètes pour les victimes. Le citoyen, lui, devra juste digérer que ses données intimes soient tombées entre de mauvaises mains, sans recours officiel à ce stade.

Ensuite, la plateforme Telegram, utilisée pour diffuser les fichiers volés, est dans le collimateur. Mais peut-on reprocher à une application d’être ce que les autorités lui ont permis d’être ? À quand une pression diplomatique, voire judiciaire, pour contraindre ces géants à collaborer activement avec les États victimes ? Le Maroc a-t-il les moyens et la volonté de cette fermeté ?

Cette attaque n’est pas un simple incident technique. Elle vient fracturer un pilier du pacte numérique que l’État tente d’imposer aux citoyens : “fais confiance à l’administration dématérialisée”. On l’encourage à télécharger ses documents, à s’identifier en ligne, à intégrer une relation nouvelle avec l’administration — rapide, fluide, mais visiblement perméable.

Le “Maroc Digital 2030” en prend un sérieux coup. Car le citoyen moyen, celui que l’on veut transformer en utilisateur confiant de plateformes étatiques digitalisées, découvre brutalement que son intimité peut être exposée comme une page Wikipédia. Que les mots “protection des données” sont parfois de simples incantations. Que les millions investis en cybersécurité, notamment par la CNSS en 2024, n’ont servi à rien.

Face à cela, il est temps de rappeler que les citoyens ne sont pas sans recours. Dans toute démocratie numérique digne de ce nom, une institution qui faillit à son devoir de protection des données personnelles doit en répondre. Pas devant la presse. Devant la justice.

La Commission nationale de protection des données personnelles (CNDP) a certes réagi, appelant à la vigilance. Mais au-delà des conseils d’hygiène numérique, elle doit garantir des voies de recours claires pour les citoyens. Car oui, ceux qui se retrouvent aujourd’hui à la merci d’un appel frauduleux ou d’un chantage numérique pourraient — et devraient — envisager de poursuivre les structures fautives, non par vengeance, mais pour rétablir un minimum de droit dans ce « Far West » administratif.

Ce scandale est un crash-test grandeur nature pour l’État marocain. S’il continue à répondre par des formules creuses, il prendra le risque d’un rejet généralisé du numérique étatique. Et de compromettre tout un chantier de modernisation.

La confiance numérique, contrairement aux promesses politiques, ne se décrète pas. Elle se mérite. Et elle se reconstruit. Pas à coups de hashtags ou de conférences. Mais avec de la transparence, de la réparation et du courage.

Ayoub Bouazzaoui

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Tournage à Casablanca: Quand le respect des Bidaouis passe au second plan… https://lnt.ma/tournage-a-casablanca-quand-le-respect-des-bidaouis-passe-au-second-plan/ Thu, 13 Mar 2025 10:27:54 +0000 https://lnt.ma/?p=526336 Ah, Casablanca, ville de lumière, de modernité et… de bouchons interminables. On nous vend la Smart City, une métropole connectée, où le numérique viendrait fluidifier le chaos urbain. Et pourtant, en ce début de Ramadan, les automobilistes ont eu la joie de découvrir le décor d’un film hollywoodien, version engluée dans un embouteillage monstre… La […]

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Ah, Casablanca, ville de lumière, de modernité et… de bouchons interminables. On nous vend la Smart City, une métropole connectée, où le numérique viendrait fluidifier le chaos urbain. Et pourtant, en ce début de Ramadan, les automobilistes ont eu la joie de découvrir le décor d’un film hollywoodien, version engluée dans un embouteillage monstre…

La raison de ce festival de klaxons et de nerfs en pelote ? Le tournage d’un film américain. Oui, messieurs-dames, Hollywood a posé ses valises en plein cœur du centre-ville, avec tout le raffinement qu’on lui connaît : avenues fermées, rues barrées sans prévenir, déviations mystérieuses… Et tout cela, bien entendu, aux heures les plus critiques, parce que sinon ce ne serait pas drôle. Imaginez l’adrénaline : vous sortez du boulot, le ventre vide, les minutes défilent, l’iftar approche… et paf ! Vous êtes coincé dans un embouteillage façon Los Angeles.

La Smart City en mode avion

Soyons honnêtes, on aurait pu croire qu’une « ville intelligente » prendrait quelques précautions. Une simple notification push, un petit SMS, un message sur les réseaux sociaux, ou, soyons fous, un bulletin sur une chaîne publique aurait suffi. Mais non. Casablanca préfère la stratégie de la surprise, cette même approche qui transforme un simple trajet en quête épique.

La technologie existe pourtant : un écran géant en centre-ville pourrait annoncer « ATTENTION, CETTE ROUTE SERA BLOQUÉE. TENTEZ VOTRE CHANCE AILLEURS. » (All caps, bien sûr, parce que ça fait sérieux). Mais non, ici, on préfère observer en silence l’automobiliste en crise, l’ambulance coincée et le chauffeur de taxi en plein débat existentiel avec ses passagers.

Des horaires choisis avec le sens du drame

Les distinctions reviennent tout de même aux horaires choisis pour ce tournage. Casablanca connaît deux moments critiques : en début de journée, quand les travailleurs se débattent dans le trafic, et en fin d’après-midi, quand tout le monde veut rentrer chez soi avant le ftour. Une gestion bienveillante aurait suggéré un tournage de nuit, ou à des heures creuses. Mais pourquoi faire simple quand on peut tester la patience des citoyens ?

Car oui, derrière cette belle initiative cinématographique, se cache une vérité encore plus édifiante : le citoyen casablancais est un figurant dans sa propre ville. On lui demande d’être patient, de s’adapter, de « comprendre »… sans jamais le consulter. On bloque des rues, on modifie des itinéraires, on impose des détours absurdes, le tout dans une discrétion qui force l’admiration.

Un rôle secondaire dans une ville principale

Les décideurs locaux, eux, sont probablement ravis. Voir Casablanca sur grand écran, c’est du marketing gratuit, une opportunité en or. Qui se soucie du simple automobiliste, du livreur qui galère, du médecin coincé entre deux prises de vue ? Le glamour, cher ami, le glamour avant tout.

En attendant, Casablanca continue son évolution vers la Smart City du siècle dernier, où l’information circule moins vite que le tramway et où la priorité reste, comme toujours, un concept flou… à l’image de cette fameuse « vision stratégique » dont tout le monde parle mais que personne ne voit.

Clap de fin.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Aéroports marocains: Atterrissage forcé ou décollage vers 2030 ? https://lnt.ma/aeroports-marocains-atterrissage-force-ou-decollage-vers-2030-onda/ Wed, 26 Feb 2025 17:48:14 +0000 https://lnt.ma/?p=525212 Les ambitions sont grandes, les infrastructures, elles, peinent à suivre. Tandis que l’Office National Des Aéroports (ONDA) rêve à haute altitude avec son plan 2030, les usagers des aéroports marocains, eux, gardent jusqu’à présent les pieds bien ancrés dans une réalité plus turbulente. L’aéroport Mohammed V de Casablanca en est le parfait exemple : en […]

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Les ambitions sont grandes, les infrastructures, elles, peinent à suivre. Tandis que l’Office National Des Aéroports (ONDA) rêve à haute altitude avec son plan 2030, les usagers des aéroports marocains, eux, gardent jusqu’à présent les pieds bien ancrés dans une réalité plus turbulente. L’aéroport Mohammed V de Casablanca en est le parfait exemple : en cette période de forte affluence liée à l’Omra, il ressemble davantage à un hall de gare bondé qu’à une porte d’entrée moderne et fluide vers le Royaume. Files d’attente interminables, accès routiers engorgés, service au sol débordé… Une véritable zone de turbulence pour les voyageurs, qui pourraient bien revoir leurs plans de vol pour leurs prochains séjours.

Ce n’est un secret pour personne, mettre un pied à Mohammed V en période de pointe relève du parcours du combattant. Entre les embouteillages monstres avant même d’arriver à l’aéroport, l’interminable attente aux contrôles et la gestion chaotique des bagages, il y a de quoi perdre patience et parfois même son vol. Pendant que les pèlerins de l’Omra tentent de rejoindre La Mecque, ceux qui doivent simplement prendre un avion à Casablanca pourraient bien envisager une alternative moins brouillonne.

Marrakech-Ménara : un buzz pas très glamour

Le cas de Casablanca n’est malheureusement pas isolé. À Marrakech, l’aéroport Ménara connaît les mêmes déboires. Et pour le constater, pas besoin d’y mettre les pieds : les réseaux sociaux regorgent de vidéos filmées par des voyageurs atterrés, illustrant des scènes dignes d’un hall de gare aux heures de pointe. Longues files d’attente, salles d’embarquement bondées et passagers désemparés… Pas vraiment le genre de carte postale que la ville ocre voudrait envoyer à ses touristes.

D’ailleurs, c’est là que le bât blesse, le Maroc ne mise-t-il pas sur son attractivité touristique pour séduire et fidéliser ses visiteurs ? Si le premier et le dernier souvenir d’un touriste dans le pays est une expérience aussi éprouvante qu’un transit dans un aéroport surchargé, le risque est grand qu’il revoie sa copie et choisisse une autre destination la prochaine fois. Car après tout, si partir du Maroc relève du calvaire, pourquoi y revenir ?

À l’heure où le Royaume s’apprête à devenir une plaque tournante du football mondial, il serait temps que ses aéroports jouent dans la même cour que leurs ambitions. Pour l’instant, l’expérience des passagers ressemble plus à un film catastrophe qu’à un voyage en classe affaires.

L’ONDA promet des améliorations, mais le temps presse : 2025 et 2030 approchent à vitesse grand V, et les supporters ne seront pas plus indulgents que les usagers actuels. Alors, le Maroc parviendra-t-il à transformer ses aéroports en modèles d’efficacité, ou assistera-t-on à un crash en direct ? Une chose est sûre : pour l’instant, c’est l’urgence d’une remise à niveau qui s’impose. Et vite !

Ayoub Bouazzaoui

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Sardines et omerta : ou comment faire chavirer la barque d’un poissonnier trop honnête https://lnt.ma/sardines-et-omerta-chavirer-la-barque-dun-poissonnier-trop-honnete/ Tue, 25 Feb 2025 23:12:48 +0000 https://lnt.ma/?p=525209 Par un matin comme les autres à Marrakech, un petit révolutionnaire du poisson, Abdelilah, a osé défier le système bien huilé des intermédiaires et des marges insensées. Son crime ? Vendre des sardines à 5 dirhams le kilo, soit trois à quatre fois moins cher que la norme imposée par le marché de la connivence. […]

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Par un matin comme les autres à Marrakech, un petit révolutionnaire du poisson, Abdelilah, a osé défier le système bien huilé des intermédiaires et des marges insensées. Son crime ? Vendre des sardines à 5 dirhams le kilo, soit trois à quatre fois moins cher que la norme imposée par le marché de la connivence. Son erreur ? Croire en la liberté de commerce Maroc.

Mais c’était sans compter sur ceux qui veillent jalousement sur leurs monopoles et leurs rentes. Très vite, Abdelilah est devenu une anomalie à éliminer. On ne tolère pas les prix bas, surtout lorsqu’ils révèlent au grand jour les pratiques bien rodées d’une distribution gangrenée par la prédation.

L’acharnement contre Abdelilah a suivi un scénario digne d’un thriller politique. D’abord, des rumeurs savamment distillées : ses sardines seraient de « qualité douteuse », peut-être même indignes de la consommation humaine. Ensuite, une descente des autorités, qui découvrent qu’il « omet d’afficher ses prix » et que sa chaîne de froid est « imparfaite ». Comme si les autres vendeurs de poisson à travers le pays étaient subitement devenus des modèles de rigueur sanitaire.

Trop d’exposition, trop de sympathie populaire, trop de vérités ?

Face à cette pression étouffante, notre poissonnier a fini par jeter l’éponge. Le système a gagné. Les sardines resteront à des prix prohibitifs et les consommateurs continueront de payer le prix fort pour des produits qui, en théorie, devraient être accessibles à tous.

Le cas Abdelilah est symptomatique d’un mal plus profond : entreprendre en toute indépendance au Maroc peut être une gageure face à un système qui ne tolère pas vraiment de concurrence. Et pendant que les prix continuent de flamber et que les intermédiaires prospèrent, le consommateur, lui, reste condamné à avaler la pilule. Ou plutôt, la sardine trop chère.

Même scénario pour les fruits et légumes. Des agriculteurs marocains, après des mois de labeur sous un soleil de plomb, voient leurs récoltes bradées par des spéculateurs qui, eux, revendent au triple du prix initial dans les marchés urbains. L’ail, les tomates, les pommes de terre : tout devient hors de portée du citoyen moyen, tandis que ceux qui contrôlent la distribution s’enrichissent sans jamais avoir mis un pied dans un champ.

Face à ces abus, l’intervention de l’État devient cruciale pour empêcher de laisser prospérer ces pratiques qui sont au détriment de tous les citoyens. Parce que pendant que les prix continuent de grimper, que les intermédiaires se gavent, le consommateur marocain, lui, doit se contenter de payer toujours plus pour toujours moins.

Ayoub Bouazzaoui

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Travaux à Casablanca : Un chantier essentiel, mais critiqué… https://lnt.ma/travaux-a-casablanca-un-chantier-essentiel-mais-critique/ Mon, 21 Oct 2024 11:29:46 +0000 https://lnt.ma/?p=361034 Casablanca, en pleine transformation urbaine, est actuellement secouée par d’importants travaux sur l’une de ses principales artères, le boulevard Zerktouni. Ces travaux, bien qu’indispensables pour moderniser la ville, suscitent des frustrations parmi les habitants, non seulement à cause des perturbations qu’ils provoquent, mais également en raison du manque de communication et de dispositifs de sécurité […]

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Casablanca, en pleine transformation urbaine, est actuellement secouée par d’importants travaux sur l’une de ses principales artères, le boulevard Zerktouni. Ces travaux, bien qu’indispensables pour moderniser la ville, suscitent des frustrations parmi les habitants, non seulement à cause des perturbations qu’ils provoquent, mais également en raison du manque de communication et de dispositifs de sécurité sur le terrain. Malgré cela, la présidente du Conseil de la ville, Nabila Rmili, reste ferme sur sa position, face aux critiques de la société civile.

L’absence de communication et de dispositifs de sécurité

Les travaux sur le boulevard Zerktouni, qui incluent la création de zones de stationnement, de pistes cyclables et de trottoirs élargis, visent à renforcer le confort des piétons et à fluidifier le trafic. Cependant, de nombreux Casablancais se sentent abandonnés en cours de route. Contrairement à ce qui est pratiqué dans d’autres grandes métropoles, où les chantiers sont souvent bien signalés et sécurisés, à Casablanca, les dispositifs de protection manquent. Piétons et automobilistes doivent souvent se débrouiller dans un environnement dangereux, où les fosses béantes et les trottoirs impraticables sont monnaie courante.

En Europe, par exemple, les chantiers publics sont accompagnés de panneaux indiquant les dates et raisons des travaux, des déviations sécurisées sont mises en place, et des excuses sont formulées à l’avance pour les désagréments. À Casablanca, cette rigueur fait cruellement défaut. Pourtant, il ne s’agit pas de transposer exactement les normes d’autres pays, mais de faire preuve d’un effort minimal en matière de signalisation et de protection des citoyens.

 

Réaction de la présidente du Conseil de la ville

Face aux plaintes croissantes des habitants, la maire de Casablanca, Nabila Rmili, a choisi de s’exprimer sur son compte Facebook. Dans son message, elle a remercié les citoyens pour leur patience et leur compréhension, tout en annonçant que les travaux prendront fin dans un mois, au lieu des trois mois initialement prévus. Un geste qui démontre la volonté des autorités de mobiliser tous les moyens techniques et humains nécessaires pour accélérer la réhabilitation. Cependant, l’absence d’excuses a suscité des réactions mitigées.

Ce refus de s’excuser contraste avec les pratiques dans de nombreuses autres grandes villes, où les autorités locales n’hésitent pas à reconnaître les inconvénients causés aux citoyens, comme il est courant à Londres ou Paris. Dans ces villes, présenter des excuses pour les désagréments causés par les travaux publics est non seulement une norme, mais aussi une marque de respect envers les habitants. Il n’y a rien de mal à reconnaître les perturbations, surtout quand elles sont inévitables.

Les travaux sur le boulevard Zerktouni sont effectivement ambitieux. Outre l’élargissement de la chaussée, la modernisation prévoit également l’installation de nouveaux équipements de signalisation, le revêtement des trottoirs, l’aménagement paysager, et la mise en place d’un éclairage public performant. De plus, des infrastructures souterraines, telles que les réseaux de drainage et les câbles de télécommunications, sont en cours de modernisation. Le terre-plein central du boulevard a déjà été retiré pour permettre l’élargissement des voies de circulation, et la réhabilitation des trottoirs est en bonne voie.

Ces améliorations, bien qu’indispensables pour le développement de la ville, n’atténuent pas les difficultés quotidiennes rencontrées par les usagers. Les automobilistes, par exemple, subissent d’importants embouteillages en raison du manque de déviations claires et de la signalisation insuffisante. Quant aux piétons, ils se retrouvent souvent contraints de marcher sur la chaussée, au mépris de leur sécurité.

Si l’on ne peut attendre une transposition exacte des standards internationaux à Casablanca, un minimum d’effort en matière de sécurité et de communication est pourtant nécessaire. Les chantiers dans les grandes villes du monde sont souvent accompagnés de mesures claires pour informer et protéger les citoyens. Même si ces solutions ne sont pas entièrement applicables au contexte casablancais, l’idée est d’adapter ces principes pour garantir la sécurité et le confort des usagers.

Casablanca pourrait s’inspirer de certaines pratiques observées dans d’autres métropoles pour mieux gérer les désagréments liés à ces chantiers. La réhabilitation du boulevard Zerktouni, bien qu’essentielle pour le développement de la ville, ne doit pas se faire au détriment du bien-être des habitants. Une meilleure communication et une attention plus accrue à la sécurité des usagers sont nécessaires pour faire de cette modernisation un succès accepté par tous.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Entretien avec Anthony Hié: L’IA, moteur de transformation pour l’avenir https://lnt.ma/entretien-avec-anthony-hie-lia-moteur-de-transformation-pour-lavenir/ Mon, 14 Oct 2024 08:41:10 +0000 https://lnt.ma/?p=360716 Anthony Hié est Chief Innovation & Digital Officer, membre du Comité Exécutif du Groupe Excelia. Il a occupé des postes similaires à l’ESCP Business School et dans d’autres établissements d’enseignement supérieur. Il a reçu le Trophée de l’Innovation et de la Transformation Numérique 2023 dans la catégorie Éducation décerné par le magazine français Solutions Numériques […]

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Anthony Hié est Chief Innovation & Digital Officer, membre du Comité Exécutif du Groupe Excelia. Il a occupé des postes similaires à l’ESCP Business School et dans d’autres établissements d’enseignement supérieur. Il a reçu le Trophée de l’Innovation et de la Transformation Numérique 2023 dans la catégorie Éducation décerné par le magazine français Solutions Numériques pour le plan de transformation XL Vision d’Excelia.

Il a mis en place plusieurs plans de transformation phygitale dans l’industrie, les services publics et l’enseignement supérieur, ce qui lui a permis de développer une expertise holistique en gestion de projets numériques, y compris la gestion du changement et des ressources humaines. Il possède des compétences dans l’intégration de l’IA dans les solutions EdTech, ainsi que dans l’utilisation de l’IA générative pour transformer l’éducation qu’il explore depuis 2017.

Son expertise inclut le développement de technologies d’apprentissage personnalisées et adaptatives, en utilisant des systèmes intelligents pour améliorer l’expérience d’apprentissage et promouvoir l’utilisation de l’IA pour améliorer le développement des compétences et les résultats éducatifs. Il maîtrise également les enjeux et défis de l’intelligence artificielle dans les domaines des médias et du tourisme. Il est expert en technologies de pointe telles que l’apprentissage immersif et la réalité mixte appliqués à la pédagogie notamment à Excelia. Il a initié plusieurs métavers éducatifs stimulant les capacités cognitives des étudiants. Il a publié plus de 68 articles sur les technologies de pointe ou les médias éducatifs concernant l’innovation et l’utilisation des technologies émergentes.

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle occupe une place centrale dans notre quotidien, bouleversant de nombreux secteurs, de la santé à l’éducation, en passant par l’industrie et la créativité. Pourtant, cette technologie soulève aussi de nombreuses questions sur ses implications éthiques, son impact sur l’emploi et son potentiel à transformer en profondeur nos modes de vie. Pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités liés à l’IA, nous avons rencontré Anthony Hié, spécialiste en la matière, qui répond à nos questions sur les défis, les promesses, mais aussi les risques que présente cette révolution technologique.

La Nouvelle Tribune : Comment définissez-vous l’intelligence artificielle et quelles sont ses principales applications aujourd’hui ?

Anthony Hié : L’IA, c’est la capacité d’un ordinateur ou d’un algorithme à réaliser des tâches qui nécessitent habituellement une intelligence humaine. L’application la plus réputée à ce jour de l’IA est l’Intelligence Artificielle Générative, une branche de l’intelligence artificielle qui utilise de grands modèles de données pour créer du contenu original, comme du texte, des images ou de la musique, en se basant sur des données préexistantes. La plus connue étant ChatGPT l’IA Générative créée par OpenAI.

Quels sont les défis éthiques majeurs liés à l’IA, notamment en matière de biais, de surveillance et de protection des données ?

L’éthique de l’IA concerne la conception, le développement et l’utilisation responsables de l’intelligence artificielle. Le principal problème de l’éthique de l’IA réside dans la difficulté à garantir que ces systèmes respectent des normes de justice et d’équité tout en évitant les biais, la discrimination, et l’atteinte à la vie privée. Les biais dans l’IA peuvent apparaître lors de l’entraînement des modèles. Si les données utilisées contiennent des préjugés ou des discriminations, l’IA risque de les reproduire sans discernement. Pour comprendre ces biais, il est crucial de savoir comment ils se forment : les modèles d’IA apprennent à partir de données réelles qu’ils utilisent pour faire des prédictions ou des recommandations. Si ces données sont marquées par des stéréotypes, des injustices ou des discriminations, l’IA peut perpétuer ces mêmes travers. En premier lieu, la formation est indispensable. Il s’agit de préparer des développeurs conscients de l’importance de concevoir des algorithmes justes et équitables. Ils doivent aussi examiner attentivement les caractéristiques intégrées dans les modèles d’IA, afin de prévenir la reproduction de stéréotypes et de préjugés.

Comment l’IA impacte-t-elle le marché du travail et quelles industries sont les plus susceptibles de voir leurs emplois transformés ?

L’IA impacte le marché du travail en automatisant certaines tâches répétitives et analytiques, ce qui peut augmenter la productivité, mais aussi entraîner la suppression ou la transformation de certains emplois. Les industries les plus susceptibles de voir leurs emplois modifiés sont celles qui dépendent fortement de l’analyse de données, de la gestion des processus et de la production, comme la finance, la santé, la logistique, la fabrication ou encore le commerce de détail. Dans ces secteurs, les tâches routinières et manuelles risquent d’être automatisées, tandis que les emplois nécessitant des compétences humaines, comme la créativité, la résolution de problèmes complexes ou l’empathie, pourraient devenir plus valorisés. Dans cette perspective, Il est nécessaire de se focaliser sur la complémentarité humain-machine.

Quelles sont les avancées récentes dans l’IA qui vous semblent les plus prometteuses pour le futur ?

Dans les avancées prometteuses nous pouvons noter de nouveaux modèles de langage moins consommateur d’énergie tout en augmentant leur performance. Par exemple Mistral AI a conçu le modèle Mistral Large 2, un modèle capable de traiter de très longues conversations ou documents tout en utilisant moins de ressources informatiques. De plus, il produit moins d’erreurs, rendant ses réponses plus fiables. Ce modèle est idéal pour les développeurs et professionnels qui travaillent sur des tâches complexes​. OpenAI a également introduit une nouvelle série de modèles nommée o1, qui se concentre sur la capacité de raisonnement pour résoudre des problèmes complexes, notamment dans les domaines scientifiques et mathématiques​. Ce modèle o1 se rapproche davantage du raisonnement humain en prenant plus de temps pour formuler des réponses approfondies.

Comment peut-on équilibrer la recherche et le développement de l’IA avec des réglementations qui protègent les individus et la société ?

Pour équilibrer la recherche et le développement de l’IA avec des réglementations protectrices, il est essentiel de mettre en place des régulations flexibles qui permettent l’innovation tout en garantissant la sécurité et le respect des droits individuels. Cela pourrait se faire par des tests rigoureux de sécurité, une transparence des algorithmes, et des mécanismes de responsabilité pour les développeurs. Une collaboration internationale entre les gouvernements, les chercheurs et l’industrie est nécessaire pour créer des cadres éthiques qui évoluent en fonction des avancées technologiques et des risques émergents.

Quels sont les risques d’une IA superintelligente, et devons-nous craindre une perte de contrôle par l’humanité ?

Une IA superintelligente appelée communément  IA Générale, pourrait dépasser nos capacités à la contrôler, ce qui pose des risques si elle développe des objectifs contraires aux intérêts humains. Elle pourrait prendre des décisions autonomes sans tenir compte des considérations éthiques ou des conséquences pour l’humanité. Pour éviter ce danger, il est essentiel de créer des systèmes de sécurité et des mécanismes de contrôle robustes avant que de telles IA ne deviennent une réalité.

Quelles sont les limites actuelles de l’IA, et qu’est-ce qui freine son développement à l’échelle humaine ?

Les limites actuelles de l’IA incluent sa dépendance massive aux données, son manque de compréhension réelle du contexte humain, et son incapacité à faire preuve de créativité autonome. Elle agit actuellement sur la base de corrélations sans une véritable conscience ou initiative. Cependant, la promesse de l’informatique quantique pourrait accélérer ces développements en améliorant considérablement la puissance de calcul, permettant ainsi de résoudre des problèmes extrêmement complexes et d’entraîner des modèles plus puissants avec des données plus vastes et variées.

Comment l’IA peut-elle être utilisée pour résoudre les défis globaux, comme le changement climatique ou les crises sanitaires, et aussi à titre d’exemple le stress hydrique, un volet qui concerne particulièrement le Maroc à l’heure actuelle ?

La combinaison de l’IA et de l’informatique quantique pourrait révolutionner des domaines comme la météorologie et l’énergie, en résolvant des problèmes complexes plus rapidement et en aidant à relever des défis environnementaux tels que le changement climatique et l’optimisation de l’utilisation des énergies renouvelables. Concernant le stress hydrique, un problème crucial pour des pays comme le Maroc, l’IA et l’informatique quantique peuvent analyser d’énormes volumes de données hydriques pour optimiser la gestion de l’eau, améliorer la prévision des sécheresses, et rendre plus efficace les réseaux d’irrigation. Grâce à la simulation rapide de scénarios complexes, ces technologies aident à identifier des solutions pour une utilisation plus durable des ressources en eau, un aspect vital pour des régions menacées par la pénurie d’eau.

Dans le domaine de la santé, l’IA quantique pourrait révolutionner la gestion des crises sanitaires en accélérant le développement de traitements ou en simulant des épidémies pour anticiper et prévenir leur propagation. Ces outils permettent également de mieux comprendre l’interaction entre pathogènes et systèmes biologiques, rendant la réponse aux pandémies plus rapide et plus ciblée.

Entretien réalisé par Ayoub Bouazzaoui

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Conflit israélo-palestinien : Un an après le 7 octobre, le pire reste-t-il à venir ? https://lnt.ma/conflit-israelo-palestinien-un-an-apres-le-7-octobre-le-pire-reste-t-il-a-venir/ Wed, 09 Oct 2024 09:56:57 +0000 https://lnt.ma/?p=360603 Le Moyen-Orient continue de s’enfoncer dans une spirale de violence qui semble sans fin, avec Gaza en épicentre de ce conflit meurtrier. Depuis plus d’un an, la bande de Gaza est bombardée de façon quasi-continue par l’armée israélienne, tandis que le Hamas réplique par des tirs de roquettes sporadiques sur Israël. Ce conflit asymétrique expose […]

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Le Moyen-Orient continue de s’enfoncer dans une spirale de violence qui semble sans fin, avec Gaza en épicentre de ce conflit meurtrier. Depuis plus d’un an, la bande de Gaza est bombardée de façon quasi-continue par l’armée israélienne, tandis que le Hamas réplique par des tirs de roquettes sporadiques sur Israël.

Ce conflit asymétrique expose l’injustice criante d’une situation où une puissance militaire d’envergure mondiale, Israël, exerce une domination totale sur un peuple enfermé dans une enclave appauvrie. L’absence de solution diplomatique, conjuguée au refus de toute concession par les dirigeants israéliens, est non seulement une catastrophe humanitaire mais aussi une honte pour notre civilisation moderne.

Depuis plus d’un an, la situation ne fait qu’empirer, avec des pertes humaines massives côté palestinien, particulièrement à Gaza où les civils sont piégés dans ce qu’on appelle communément la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Alors que les frappes israéliennes sont justifiées par le gouvernement de Netanyahu au nom de la sécurité nationale, les faits montrent une violence disproportionnée et aveugle. En parallèle, le blocus implacable imposé par Israël depuis plus de quinze ans à Gaza étouffe toute tentative de développement économique, plongeant une population de deux millions d’habitants dans une misère et un désespoir sans fin.

Ce conflit asymétrique est le reflet d’une injustice criante, avec un Israël surarmé, capable de mobiliser une des armées les plus puissantes et technologiquement avancées au monde avec à sa tête un gouvernement pour lequel la riposte de masse est devenue la doctrine. Tout en affirmant lutter contre le terrorisme, Israël a mis en place des tactiques militaires qui ne distinguent plus entre combattants et civils, menant à des pertes humaines d’une ampleur dramatique. Cette stratégie, loin de se limiter à des frappes « ciblées », s’apparente de plus en plus à une punition collective et ne se contente pas de tenter de détruire le Hamas.

La montée du Hamas

Pour comprendre les dynamiques actuelles, il est essentiel de revenir aux racines de la montée du Hamas à Gaza. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, alors que le Fatah de Yasser Arafat dominait la scène politique palestinienne et entamait des négociations avec Israël, le Hamas n’était qu’un mouvement marginal. Pourtant, Israël, sous divers gouvernements, y compris ceux dirigés par Benjamin Netanyahu, a adopté une approche permissive, voire encourageante, envers le Hamas, le considérant comme une alternative radicale aux modérés de l’OLP.

La logique était simple, en permettant au Hamas de prospérer à Gaza, il sapait toute possibilité de création d’un État palestinien unifié. En effet, avec une Palestine divisée entre le Fatah en Cisjordanie et le Hamas à Gaza, les négociations de paix devenaient impossibles. Netanyahu a su jouer de cette division pour affaiblir les tentatives internationales visant à relancer un processus de paix sérieux.

Mais au-delà du conflit à Gaza, Benjamin Netanyahu poursuit une stratégie plus vaste et plus inquiétante : attiser les tensions avec l’Iran pour pousser la République islamique à commettre une erreur fatale, entraînant ainsi une intervention militaire directe des États-Unis contre Téhéran. Cette stratégie d’escalade contrôlée, qui s’appuie sur l’isolement diplomatique de l’Iran et des provocations répétées, n’a qu’un but : forcer un conflit régional qui pourrait entraîner la destruction du régime iranien.

Les travaux de John Mearsheimer, éminent théoricien des relations internationales, apportent un éclairage pertinent sur la stratégie à long terme de Netanyahu, mais aussi sur la réponse américaine à cette crise. Mearsheimer, coauteur du célèbre ouvrage The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy, a démontré depuis longtemps comment l’influence du lobby pro-israélien aux États-Unis a façonné la politique étrangère américaine de manière à soutenir Israël, même lorsque ses actions sont contraires aux intérêts stratégiques à long terme des États-Unis.

Dans cette crise, Mearsheimer souligne que la politique de soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, quelle que soit l’ampleur des exactions commises contre les Palestiniens, est non seulement moralement condamnable, mais aussi stratégiquement dangereuse. En maintenant cette politique, les États-Unis alimentent le ressentiment à travers tout le Moyen-Orient, y compris en Iran, ce qui rend une confrontation militaire inévitable à terme.

Pour Mearsheimer, le calcul de Netanyahu repose sur un postulat de départ ; celui que les États-Unis interviendront toujours pour protéger Israël, quel qu’en soit le prix. Cependant, cette approche ignore le fait que l’implication américaine dans un conflit ouvert avec l’Iran pourrait déclencher une guerre régionale, voire mondiale, avec des conséquences catastrophiques non seulement pour Israël et l’Iran, mais pour toute la région et même au-delà.

Une logique de guerre permanente

Face à cette situation, l’absence de perspective de sortie de crise est accablante. Les dirigeants israéliens, avec Benjamin Netanyahu en tête, ne proposent aucune voie diplomatique. Au contraire, leur stratégie repose sur une logique de guerre permanente, où la paix est perçue comme un risque existentiel pour l’État hébreu. Cette impasse est une honte pour notre civilisation, car elle montre l’échec de la communauté internationale à imposer une solution juste et durable à un conflit qui perdure depuis des décennies.

La vision religieuse de Netanyahu et de ses plus proches conseillers, qui voient la Torah comme un cadastre divin, est non seulement dangereuse, mais profondément anachronique. Dans un monde moderne, où la coexistence pacifique et le respect des droits de l’homme sont des principes fondamentaux, cette lecture littérale et exclusive des textes religieux ne peut pas servir de base à la politique d’un État. En revendiquant un droit exclusif sur des terres partagées par plusieurs peuples depuis des siècles, Netanyahu nie la réalité actuelle et condamne la région à une guerre sans fin.

Cette vision est incompatible avec les réalités géopolitiques et démographiques du 21ème siècle. Le peuple palestinien, tout comme le peuple israélien, a un droit légitime à vivre en paix et en sécurité sur cette terre. Toute solution durable doit passer par une reconnaissance mutuelle et un partage équitable des ressources et des territoires. Mais tant que Netanyahu et ses partisans resteront enfermés dans cette vision archaïque, toute paix durable restera hors de portée.

L’inaction des puissances occidentales face à ce conflit asymétrique, et en particulier face aux actions brutales d’Israël à Gaza, témoigne de l’hypocrisie des valeurs proclamées par les démocraties modernes. Alors que ces dernières prônent la protection des droits de l’homme, elles ferment les yeux sur les violations massives perpétrées par Israël, allant de la colonisation illégale des territoires palestiniens à l’imposition d’un régime d’apartheid.

Au-delà des enjeux géopolitiques, le coût humain de cette stratégie est colossal. La population de Gaza, épuisée par des années de blocus et de bombardements, vit dans une pauvreté endémique, privée des droits les plus fondamentaux. L’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins médicaux et même à la nourriture est dramatiquement restreint. Les enfants, qui représentent la majorité de la population, grandissent dans un climat de peur et de violence constante.

En Cisjordanie, la colonisation israélienne continue de progresser, réduisant à néant les espoirs de création d’un État palestinien viable. Les colons israéliens, encouragés par le gouvernement de Netanyahu, s’emparent chaque jour de nouvelles terres palestiniennes, sous la protection de l’armée israélienne, tandis que les Palestiniens sont soumis à des restrictions de mouvement, à des détentions arbitraires et à des violences systématiques.

Un an après les attaques du 7 octobre, la stratégie de Netanyahu mène la région vers une guerre dont les conséquences seront incalculables que seul un sursaut de la communauté internationale, États-Unis compris, peut empêcher.

 

Ayoub Bouazzaoui

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Agriculture au Maroc, entre le marteau de la modernisation agricole et l’enclume du stress hydrique… https://lnt.ma/agriculture-au-maroc-entre-le-marteau-de-la-modernisation-agricole-et-lenclume-du-stress-hydrique/ Tue, 08 Oct 2024 15:22:11 +0000 https://lnt.ma/?p=360489 Depuis son lancement en 2008, le Plan Maroc Vert (PMV) est salué pour ses ambitions de modernisation agricole et son rôle dans l’essor économique du royaume. Le projet a permis d’augmenter la productivité et de dynamiser les exportations agricoles du Maroc, tout en plaçant l’agriculture au cœur de la stratégie de développement national. Cependant, alors […]

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Depuis son lancement en 2008, le Plan Maroc Vert (PMV) est salué pour ses ambitions de modernisation agricole et son rôle dans l’essor économique du royaume. Le projet a permis d’augmenter la productivité et de dynamiser les exportations agricoles du Maroc, tout en plaçant l’agriculture au cœur de la stratégie de développement national. Cependant, alors que la sécheresse devient une menace récurrente et que le Maroc fait face à un stress hydrique sans précédent, le PMV soulève désormais des critiques quant à sa durabilité environnementale.

L’une des grandes réussites du PMV est d’avoir impulsé une modernisation des systèmes d’irrigation. En particulier, le goutte-à-goutte, vanté pour son efficacité en matière d’économie d’eau, a vu son usage s’étendre de manière spectaculaire. D’après les chiffres du ministère de l’Agriculture, plus de 900 000 hectares de terres agricoles étaient irrigués via ce système en 2020, un chiffre en forte progression par rapport à l’avant-PMV.

Toutefois, cette modernisation ne concerne pas toute l’agriculture marocaine. Si les grandes exploitations, souvent orientées vers les marchés d’exportation, ont bénéficié des subventions et des aides pour moderniser leurs équipements, les petits agriculteurs ont, eux, souvent été laissé pour compte. Or, ce sont ces derniers qui se trouvent en première ligne face aux défis du manque d’eau.

De plus, si le système de goutte-à-goutte permet de mieux contrôler l’utilisation de l’eau, il ne résout pas pour autant le problème de la surexploitation des nappes phréatiques. Dans des régions comme le Souss-Massa, où les cultures d’exportation (avocats, agrumes, etc.) sont gourmandes en eau, les nappes phréatiques continuent de se vider à un rythme inquiétant. Une enquête récente a révélé que le niveau des nappes a baissé de plusieurs mètres ces dernières années, menaçant l’équilibre écologique de la région et l’avenir de ses habitants.

Si le Plan Maroc Vert a largement favorisé le développement de cultures à forte valeur ajoutée, notamment à destination de l’exportation, cela s’est parfois fait au détriment d’une gestion durable des ressources en eau. Des produits phares comme les tomates, les agrumes ou encore les melons, destinés aux marchés européens, requièrent des quantités d’eau considérables. Il est estimé qu’un kilogramme de tomates produit sous serre nécessite entre 70 et 100 litres d’eau, une quantité que certaines régions marocaines ne peuvent plus se permettre dans un contexte de raréfaction des ressources hydriques.

Paradoxalement, alors que l’agriculture marocaine a fait des bonds en avant sur le plan économique, le pays est aujourd’hui l’un des plus vulnérables au stress hydrique. Le rapport de la Cour des Comptes de 2018 a d’ailleurs pointé les failles du PMV en matière de gestion de l’eau, soulignant que l’expansion des cultures gourmandes en eau et l’absence de régulation stricte de l’usage des ressources hydriques menacent la viabilité du secteur agricole à long terme.

L’une des promesses du PMV était de réduire les inégalités dans le secteur agricole. Le deuxième pilier du plan, dédié à l’agriculture solidaire, devait notamment soutenir les petits exploitants dans les régions marginalisées. Pourtant, force est de constater que les résultats sont bien en deçà des attentes. Les petits agriculteurs, notamment dans les zones arides du sud et du centre du Maroc, continuent de souffrir du manque d’accès à l’eau et aux infrastructures modernes.

En l’absence de précipitations régulières, les agriculteurs dans ces régions se tournent vers les nappes phréatiques pour irriguer leurs terres, ce qui ne fait qu’accentuer la pression sur des ressources déjà épuisées. De plus, face à la baisse du niveau des nappes, les petits exploitants n’ont pas les moyens financiers ou techniques pour forer davantage ou investir dans des solutions d’irrigation plus économes en eau.

La dépendance de ces petits agriculteurs aux ressources naturelles est telle que certains ont été contraints d’abandonner leurs terres ou de migrer vers les centres urbains, alimentant un exode rural préoccupant.

Conscientes des critiques grandissantes et des défis hydriques qui se posent, les autorités marocaines ont lancé en 2020 le Programme Génération Green. Successeur du PMV, ce nouveau plan affiche des objectifs ambitieux de durabilité, avec un accent particulier sur la gestion rationnelle des ressources en eau. Le programme promet une transition vers des cultures moins gourmandes en eau, une meilleure reforestation et un soutien accru aux pratiques agricoles écologiques.

Cependant, ce nouveau programme devra faire face à une réalité complexe. Comment réorienter un secteur qui dépend en grande partie des exportations agricoles vers des pratiques plus respectueuses des ressources hydriques ? Le défi est immense, et les solutions ne seront pas seulement technologiques. Elles impliqueront également des réformes profondes en matière de gouvernance de l’eau, ainsi qu’un soutien plus équitable aux petits agriculteurs, souvent les plus vulnérables aux fluctuations climatiques.

In fine, le Plan Maroc Vert a incontestablement marqué un tournant pour l’agriculture marocaine, mais il a aussi montré ses limites face aux défis environnementaux. Alors que le stress hydrique devient un enjeu crucial pour le Maroc, la modernisation agricole ne peut plus se faire au détriment des ressources naturelles.

Il est urgent de repenser le modèle agricole marocain pour garantir à la fois sa soutenabilité environnementale et sa justice sociale. La question de l’eau, plus que jamais, doit être au centre de cette réflexion.

Ayoub Bouazzaoui

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GMT+1 : Avant l’heure, c’est plus l’heure… https://lnt.ma/gmt1-lheure-cest-plus-lheure/ Mon, 29 Oct 2018 10:09:24 +0000 https://lnt.ma/?p=163701 Vendredi dernier le conseil du gouvernement s’est réuni spécialement pour décider, à la surprise générale, du maintien de l’heure d’été. M. Saad Eddine El Othmani et ses collègues ont, en effet, décidé de garder le GMT+1 de façon permanente, citant pour unique argument le fait que « cette mesure vise à éviter les changements opérés […]

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Vendredi dernier le conseil du gouvernement s’est réuni spécialement pour décider, à la surprise générale, du maintien de l’heure d’été.

M. Saad Eddine El Othmani et ses collègues ont, en effet, décidé de garder le GMT+1 de façon permanente, citant pour unique argument le fait que « cette mesure vise à éviter les changements opérés à maintes reprises durant l’année et leurs répercussions négatives » précise le communiqué.

Une décision d’autant plus surprenante que cinq jours auparavant, un précédent communiqué officiel annonçait le retour à l’heure d’hiver comme prévu le dimanche 28 octobre.

Pour rappel, le passage à l’heure d’été au Maroc date de 2013 suivant le décret 2.13.781 du 28 septembre. Depuis, les Marocains avancent leurs montres à la fin de chaque mois de mars et les reculent à chaque fin du mois d’octobre, avec l’exception qui s’opère durant le mois de Ramadan.

Ce décret, vraisemblablement improvisé par nos décideurs, suscite donc plusieurs commentaires et constats.

Tout d’abord, comment peut-on prendre une décision aussi importante à J-2 de l’évènement en question ? Ne fallait-il pas plutôt plancher sur la problématique quelques semaines ou même quelques mois auparavant, prendre le temps de discuter, de débattre et surtout d’expliquer « step by step » les tenants et les aboutissants d’une telle démarche ?

D’ailleurs cette prise de décision tardive, s’est logiquement fait ressentir le dimanche matin, où la quasi-totalité des téléphones et gadgets connectés dont le changement d’heure se fait automatiquement et est indexé sur les réseaux (Apple, Google, Microsoft…) sont revenus à l’heure d’hiver, car comme on pouvait s’y attendre, les décrets improvisés de notre cher gouvernement ne voyagent pas au-delà de notre scène médiatique nationale !

M. El Khalfi au lieu de se suffire de communiquer l’information à nos chers concitoyens, aurait ainsi dû faire de même auprès des acteurs technologiques pour éviter ce changement d’heure automatique.

Par ailleurs, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’introduction de certaines mesures pour accompagner ce maintien de l’heure d’été.

Ainsi, les cours démarreront à 9h dans les écoles publiques et sûrement dans bon nombre d’écoles privées.

On pourrait logiquement demander à M. Amzazi si les parents qui accompagnent leurs enfants à l’école pourront-ils arriver à 9h15 ou même un peu plus tard à leurs travail ?

Pire encore, les élèves n’auront désormais qu’une heure de pause de 13h à 14h, obligeant certains à ne pas rentrer chez eux pour le déjeuner, ce qui pose la question suivante, compte tenu de l’absence des cantines dans les écoles publiques, comment réussiront-elles à gérer cette nouvelle donne ?

Mais, apparemment, ce décret gouvernemental ne repose pas sur rien. Effectivement, le ministère délégué chargé de la Réforme de l’Administration et de la Fonction publique aurait au préalable effectué « une étude approfondie » sur le sujet, qu’il n’a d’ailleurs pas rendu publique, et la décision serait donc mûrement réfléchie…

Rappelons-nous, il y a quelques mois, l’Union Européenne annonçait vouloir abandonner l’heure d’été (ou l’heure d’hiver), en se basant, entre autres, sur un sondage fait par les services de M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui a révélé que 80% des personnes consultées étaient favorables à la suppression du changement d’heure.

Les détracteurs de l’heure d’été, qui se basent sur des études scientifiques sur le sujet, affirment que ce changement exerce un impact négatif sur le sommeil, la santé et engendre une hausse des accidents de la route, pour au final, ce qui est le comble, très peu d’économie d’énergie.

L’autre argument qu’on entend souvent pour valider le passage à l’heure d‘été est le sacro-saint « doing business », le fait de se rapprocher des fuseaux horaires adoptés par les principaux partenaires du Royaume pour des raisons économiques.

On imagine que les opérateurs d’offshoring (centres d’appels) se frottent déjà les mains, maintenant qu’il sont alignés sur les horaires de leurs donneurs d’ordres européens.

Comment expliquer donc le sentiment d’improvisation que la signature du décret vendredi a laissé apparaître ?

Une décision qui aurait mérité un débat préalable, l’interrogation des opérateurs économiques, celle des parents d’élèves, et qui, faute de ce processus de concertation, permet l’éclosion de rumeurs les plus fantaisistes sur les réseaux sociaux, confortant ainsi l’opinion publique dans la conviction que les véritables raisons de cette décision sont ailleurs !

Ayoub Bouazzaoui

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