Hannah Koch, administratrice du site dans l'Etat de Victoria, le 30 mars 2020 dans le sud-est de l'Australie © AFP Tracey Shelton
Montrés du doigt comme autant de vecteurs de la désinformation, les réseaux sociaux sont aussi les relais d’un remarquable élan de solidarité vis-à-vis du personnel soignant, en Australie notamment, afin de soutenir dans leur vie quotidienne ceux qui risquent leur vie pour faire reculer le coronavirus.
Quand il a créé le 14 mars, son groupe Facebook « Adopt a Healthcare Worker » (« adopte un professionnel de la santé »), Chris Nicholas s’attendait à n’être suivi que par une poignée d’amis et de membres de sa famille.
« Une de mes amies est infirmière et elle avait du mal, entre ses vacations, à trouver le temps de faire ses courses, alors je lui ai proposé de l’aide, et j’ai pensé à généraliser l’idée », raconte à l’AFP cet habitant de Perth, dans l’ouest de l’Australie.
Il a été subjugué par le succès rencontré par son initiative, qui a même dépassé les frontières australiennes.
Sa page compte désormais 140.000 membres, rien qu’en Australie.
Le but est de mettre en relation des particuliers souhaitant aider et des travailleurs du secteur de la santé, en fonction des compétences des premiers et des besoins spécifiques des seconds, alors que l’épidémie de Covid-19 a déjà contaminé plus d’un million de personnes dans le monde.
Hannah Koch, administratrice du site dans l’Etat de Victoria (sud-est), est pleinement consciente de la pression actuelle pour les soignants. Son frère est médecin en milieu hospitalier, et sa mère a un cabinet privé.
– « Témoignages de générosité » –
« Nous ne pouvons pas les aider à faire leur travail car nous n’avons pas les compétences, mais nous pouvons faire les courses pour eux, je peux m’occuper de l’enfant de mon frère s’il doit rester plus longtemps à l’hôpital », explique-t-elle.
Le type d’aide offerte est extrêmement variable. Certains se proposent de tondre la pelouse, de faire des tâches ménagères, de livrer des repas, d’emmener des soignants au travail pour leur éviter d’avoir à prendre les transports en commun.
C’est également au travers du site qu’ont été collectées des cartes et des dessins réalisés par des enfants pour remercier les soignants, et qui ont ensuite été accrochés sur les fenêtres des unités hospitalières où sont traités les patients atteints du nouveau coronavirus, et qui n’acceptent aucune livraison ou cadeau de l’extérieur.
« Je veux vous remercier pour les nombreux messages et propositions d’aide que j’ai reçus », a écrit sur le site Linda Yate, une soignante.
« On a proposé de faire les courses pour moi, de préparer et de m’apporter des repas, ou simplement de renouer avec la réalité en papotant… Ces témoignages de générosité sont tellement touchants. »
Des dizaines d’autres groupes se sont formés ces derniers temps sur Facebook, WhatsApp ou encore le réseau social Weibo pour aider les malades ou les personnes à l’isolement.
Sur un de ces groupes, appelé « Northside Melbourne Coronavirus Outreach », des particuliers proposent de la nourriture, du savon fait maison, des articles d’hygiène, des thermomètres…
D’autres proposent de faire les courses, de régler les problèmes informatiques de ceux qui galèrent avec le télétravail, de donner des cours de gym ou des leçons de relaxation.