L’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), en collaboration avec Engie et Bureau Veritas et avec le soutien de la Banque Populaire, a tenu une conférence le mercredi 31 janvier 2024 à l’hôtel Pullman Mazagan Royal Golf El Jadida. Cette conférence, intitulée « Décarbonation des Industries exportatrices : parcours et échéances », a éclairé les défis et opportunités liés au nouveau Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), l’importance du bilan carbone et de la certification, ainsi que les avantages des énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien, le biogaz et l’hydrogène vert. En tant qu’acteur majeur de l’exportation, le Maroc est particulièrement concerné par le MACF, une initiative adoptée par le Parlement européen en octobre dernier pour promouvoir la neutralité carbone et combattre le changement climatique. Avec 65 % de ses exportations dirigées vers l’Union Européenne, le Maroc doit s’aligner sur les normes environnementales européennes d’ici 2026, ce qui nécessite un engagement renforcé en faveur des énergies vertes et la reconnaissance des nouvelles opportunités qu’offre cette transition.
La décarbonation est présentée comme un moyen d’accroître la compétitivité des entreprises grâce à des pratiques durables, la réduction des coûts de production et la diminution de la dépendance aux énergies fossiles, tout en stimulant l’attractivité pour les investissements. Actuellement, les industries du fer, de l’acier, de l’aluminium, du ciment, de l’engrais, de l’électricité et de l’hydrogène sont les principales concernées, mais le dispositif vise une application élargie à terme. Pendant cette phase de transition, les exportateurs marocains sont encouragés à communiquer leurs données d’émission de CO2 pour éviter l’application de tarifs majorés par les importateurs européens.
M. Loïc Jaegert-Hubert, président de la Commission Energies Propres de l’ASMEX et directeur régional et financier d’ENGIE North Africa, souligne le potentiel significatif du Maroc dans la transition vers la décarbonation. Il insiste sur l’importance d’une approche collective et collaborative entre tous les acteurs industriels pour optimiser les efforts de réduction des émissions de carbone, en équipant les industries des technologies les plus avancées pour une transition énergétique efficace.
Cette initiative ne se limite pas à des objectifs environnementaux, elle vise également à renforcer l’économie marocaine par la création d’emplois, l’amélioration de la compétitivité et l’intégration régionale et africaine. M. Mounsif Ghezala, de la Banque Populaire, présente le « Financement Vert » comme solution financière pour encourager les entreprises vers la décarbonation. Mme Mouna Temsamani de Bureau Veritas Maroc explique l’approche de certification et les outils disponibles pour évaluer l’empreinte carbone, en mettant en avant l’outil de la Fondation Mohammed VI comme étant le mieux adapté pour le Maroc.
LNT