SM le Roi prend part à Abidjan à la cérémonie d'ouverture du 5ème Sommet UA-UE
Quelques jours après la fin du sommet Afrique-Union européenne d’Abidjan, il paraît opportun d’en dresser le bilan.
Il sera forcément partiel et sommaire tant nos responsables gouvernementaux répugnent à informer amplement la presse nationale sur les actions et réalisations de notre diplomatie, laquelle préfère se confier à des agences de presse étrangères ou susurrer quelques bribes d’informations par sources non indentifiables à certains supports à leur dévotion !
A partir donc des éléments de presse recueillis ça et là, des discours et actes officiels du sommet, des photographies et leurs commentaires, il est indéniable que le Royaume et tout particulièrement le Roi Mohammed VI ont remporté un réel succès diplomatique à la faveur de cet session du dialogue euro-africain tenu dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Au-devant de la scène
On dira, en premier que le Souverain a été la vedette incontestable du sommet, aux côtés du Président Macron et de son homologue ivoirien, M. Alassane Ouattara.
Les trois chefs d’Etat ont été au-devant de la scène et ont montré à la fois leur expérience dans leur rôle, le charisme qu’ils ont su dégager et, surtout, la maîtrise parfaite des successives séquences de cette manifestation cardinale, reléguant au second plan toutes les autres personnalités présentes.
En arrivant quarante-huit heures avant l’ouverture du sommet, en procédant à plusieurs inaugurations de projets sociaux et économiques en Côte d’Ivoire, en soulignant l’étroitesse des liens qui unissent les deux pays, leurs peuples et dirigeants, SM Mohammed VI a montré que sa venue n’était pas seulement celle du chef d’un Etat membre de l’Union Africaine, mais tout particulièrement celle d’un acteur majeur dans le concert africain.
La seconde victoire du Maroc s’est exprimée à travers la mise en évidence que le point nodal des relations afro-européennes aujourd’hui n’était pas tant la question de la jeunesse du continent et de son avenir, mais l’angoissant problème des migrations humaines vers l’Europe.
Ce sujet a constitué l’axe principal de ce sommet, mis en relief, malheureusement, par les dramatiques situations que vivent des migrants africains réduits à l’esclavage en Libye ou proies permanentes des réseaux criminels de passeurs.
Et, partant de sa responsabilité conférée par l’UA sur les questions migratoires, le Roi du Maroc a occupé avec brio, à travers un message faits de vérités et de constats irréfutables, la place centrale au cours de cette rencontre bi-continentale. `
De plus, en marge des débats officiels, le Maroc a pris part à plusieurs réunions dédiées à la mise en œuvre de solutions urgentes destinées à secourir les migrants en situation de détresse, mais aussi et surtout porter des coups d’arrêt définitif aux actions criminelles des passeurs.
Ces réunions ont compté, outre notre pays, les principales puissances européennes et les représentants qualifiés des organisations régionales et internationales.
Enfin, sur le plan des relations bilatérales du Royaume avec plusieurs Etats africains, des entretiens très remarqués et pleinement positifs ont eu lieu avec des chefs d’Etat qui, jusque-là, comptaient parmi les soutiens les plus fermes de l’Algérie et de ses mercenaires de Tindouf.
Ce fut le cas avec le Sud-africain Jacob Zuma, pour une normalisation entre Pretoria et Rabat qui ne sera sans doute pas sans conséquences pour l’Algérie et le Polisario, mais aussi avec l’Angolais Joao Lourenço, avec les mêmes objectifs que ceux poursuivis pour le pays natal du regretté Nelson Mandela.
Bien évidemment, on ne devra pas s’attendre à des avancées spectaculaires avec ces deux dirigeants, mais la normalisation, le retour d’un dialogue franc et direct entre le Maroc et ces deux Etats servira, à terme à conforter la politique mise en œuvre depuis plusieurs années et magnifiée par le retour de notre pays dans l’enceinte commune, l’Union Africaine.
L’Algérie ensablée…
Ces initiatives royales, au demeurant, auront a priori souligné avec force le grave isolement qui caractérise désormais notre voisin de l’Est, l’Algérie, en perte de vitesse très rapide sur un continent qu’elle considérait comme son pré carré !
Car si le Maroc a brillé par ses actions à Abidjan, l’Algérie et le polisario y ont brillé par leur absence, leur insignifiance, leur isolement !
En effet, Alger et ses séides ont voulu présenter la présence au sommet Afrique-UE de Brahim Ghali, chef des mercenaires et « président » d’une entité fantomatique, comme une victoire sur le Maroc et sa cause sacrée d’unité nationale matérialisée par le retour de nos provinces du Sud dans le giron de la mère-patrie.
Belle victoire que celle-ci !
Comme si on pouvait ignorer que le retour du Maroc à l’UA signifiait qu’on serait forcément amené à côtoyer quelques fois des agents stipendiés d’un Etat voisin manipulés depuis plus de quarante ans pour porter atteinte à notre intégrité territoriale…
En revenant à l’UA, le Royaume savait que ces situations se produiraient, mais tout a été fait pour en limiter la portée et l’exploitation par nos adversaires.
Ainsi, au terme de la rencontre euro-africaine, il n’y a pas eu de signature solennelle d’un document où auraient pu figurer de concert le Maroc et la fantomatique RASD.
Mieux encore, la diplomatie européenne, par la voix de sa représentante la plus qualifiée, Mme Frederica Mogherini, avait bien pris soin de préciser, avant les assises d’Abidjan, que la présence des mercenaires du polisario ne signifiait pas reconnaissance de leur existence par l’UE.
Par ailleurs, alors que le Royaume était représenté par sa plus haute autorité, le Roi, l’Algérie n’avait d’autre choix que d’y envoyer un Premier ministre accompagné d’un ministre des AE incapable de tenir un langage diplomatique !
Enfin, le polisario, son chef et ses acolytes furent accueillis à l’aéroport d’Abidjan quasiment en catimini, par des responsables ivoiriens de rang subalterne et logés dans un hôtel éloigné de l’hôtel Sofitel Ivoire où se tenait le Sommet et où résidaient toutes les délégations officielles !
Ainsi, sur la base de ces éléments successifs, il est juste d’affirmer que le sommet Afrique-Union européenne a constitué une réelle victoire diplomatique du Royaume, tant sur le plan continental que celui des rapports euro-africains, le Maroc v occupant avec succès les premières places et s’affirmant comme l’acteur incontournable et privilégié du dialogue entre les deux ensembles continentaux.
Enfin, par une stratégie soigneusement définie et clairement affirmée, Rabat s’est appliqué à un rapprochement positif avec deux des Etats parmi les plus fermes soutiens jusque-là de l’Algérie et du polisario.
Alors, qui pourra claironner à Alger ou Tindouf ?
Le Maroc, petit à petit, déshabille les mercenaires de tous leurs oripeaux !
Fahd YATA