Les travaux de la deuxième édition de la Conférence des femmes d’affaires arabes et africaines, initiée cette année sous le thème « la réalisation des objectifs de développement durable à travers le soutien des femmes entrepreneures », ont été ouverts mercredi au Palais des congrès à Marrakech. A cette occasion, des ministres africaines ont plaidé en faveur de la promotion de l’entrepreneuriat des femmes africaines et arabes pour la construction d’un avenir meilleur pour tous et la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Dans ce sens, la ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel au Congo-Brazzaville, Mme Yvonne Adélaïde Mougany, a souligné que la réalisation des ODD, à travers le soutien des femmes entrepreneures, constitue une opportunité de choix pour mettre en avant le rôle que peuvent jouer ces femmes dans la réalisation de cette ambition qui concerne l’humanité entière.
Elle a précisé que cette 2ème Conférence des femmes d’affaires arabes et africaines se veut un espace qui leur permet de se retrouver et d’échanger sur plusieurs questions, au Maroc, un pays qui fait avec succès la synthèse des riches cultures et le lien entre la tradition et la modernité, tout en restant résolument tourné vers l’avenir.
« C’est justement pour la réussite de la construction d’un meilleur avenir pour tous à travers l’entrepreneuriat, en général, et féminin, en particulier, qu’il convient d’impulser et encourager, d’appuyer et accompagner, que nous devons engager notre créativité, nos énergies et notre détermination », a insisté Mme Mougany, ajoutant qu’en misant sur la femme entrepreneure arabe et africaine, reconnue industrieuse et résiliente, l’on fait confiance à celle qui sait faire la symbiose de son statut social, de sa persévérance économique et de son engagement politique, pour progresser au service des autres et de soi-même.
Dans ce sens, elle a appelé tous les participants à cette Rencontre de haut niveau à des échanges « intensifs, enrichissants et pragmatiques » pour faire avancer la cause et le rôle de la femme arabe et africaine dans l’atteinte des ODD.
« Nous avons besoin pour cela, non de l’enfermement dans les considérations limitatives aux femmes, mais aussi de l’apport précieux de l’autre moitié de l’humanité pour le bien de chacun et de tous », a-t-elle soutenu, notant qu’il faut également « renforcer notre cohésion et nos partenariats pour que se matérialise le rôle de développement du monde de la +nouvelle frontière+ que constitue l’espace géographique auquel femmes arabes et africaines appartiennent et qui sont appelées à construire ».
Pour sa part, la ministre déléguée chargée de l’Emploi, de la Jeunesse, de la Formation professionnelle, de l’Insertion et de la Réinsertion au Gabon, Mme Olivia Hajar Nguema Obiang, a indiqué que son pays, à l’instar de la communauté internationale, s’est approprié « la Décennie de la femme » et en a fait un de ses objectifs prioritaires de l’émancipation de la femme et de l’approche genre, tout en s’appuyant sur plusieurs axes des ODD, notamment les axes 1 (éradication de la pauvreté sous toutes ses formes), 5 (égalité entre les sexes), 8 (accès à l’emploi décent et promotion d’une croissance économique soutenue) et 10 (réduction des inégalités).
A ce propos, elle a mis en relief le projet de société « l’Avenir en confiance » proposé par le président Ali Bongo Ondimba et qui se traduit en acte à travers « le Plan Stratégique Gabon Emergent » dans deux de ses quatre fondations que sont le Développement durable et le Capital humain, ainsi que l’adoption en 2009 de la Stratégie Nationale de l’Egalité et de l’Equité de Genre ainsi que la dynamisation du secteur de l’entrepreneuriat au Gabon.
Rappelant que certains rapports internationaux ont montré à suffisance la vulnérabilité de la femme gabonaise sur le marché du travail et un taux de chômage important, Mme Obiang a indiqué que l’Etat gabonais a mis en place plusieurs mécanismes afin d’encourager et de faciliter l’entrepreneuriat dans le pays avec le renforcement du cadre juridique ainsi que les organismes de soutien au développement de l’entrepreneuriat, outre la mise en place récemment du « Livre Blanc de l’entrepreneuriat féminin », avec pour objectifs d’encourager, motiver et susciter l’esprit d’entrepreneuriat chez la femme gabonaise.
Dans le même ordre d’idées, M. Victor Harison, Commissaire au sein de la Commission de l’Union Africaine (UA), a mis en avant le rôle majeur de la femme dans la réalisation du développement économique durable, soulignant que la place de la femme au sein de la société conditionne le développement de chaque pays, d’où l’impératif de reconnaître sa place centrale dans le tissu sociétal.
Après avoir cité des exemples de plusieurs femmes marocaines, arabes et africaines ayant accédé aux centres de décision aussi bien dans le domaine politique qu’économique dans leurs pays respectifs, M. Harison a fait valoir que l’Afrique a réalisé de grands progrès en matière d’autonomisation des femmes et de promotion de leur situation, estimant que les femmes africaines et arabes sont aussi appelées à jouer un rôle déterminant dans l’instauration de la paix et de la sécurité en vue de garantir l’essor du Continent.
Mettant en exergue l’agenda 2063 mis en place par l’UA pour une Afrique prospère et en paix, le responsable a indiqué que 20 objectifs de cet agenda panafricain sont en lien avec les 17 ODD, affirmant que l’Afrique œuvre, entre autres, pour une meilleure parité-genre en vue de la promotion de la situation des filles et des femmes dans les sociétés africaines.
Et M. Harison de poursuivre qu’à l’heure de la transformation et de la diversification des économies africaines, l’UA œuvre aussi pour la promotion de l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine, relevant que les femmes africaines entrepreneures ont un rôle prépondérant à assumer dans la chaîne de valeur et l’amplification des échanges commerciaux sur le plan continental.
Dans ce cadre, il a mis en avant l’importance de la consolidation de l’intégration africaine à travers la mise sur pied de la Zone de libre-échange continentale (ZLECA) pour la création de richesses, la réduction des inégalités et de la pauvreté en Afrique, tout en insistant sur le renforcement des réseaux des femmes arabes et africaines entrepreneures en vue d’atteindre le développement durable et équitable dans tout le Continent et dans toute la région arabe.
A l’issue de cette Conférence, un Manifeste sera rendu public formalisant ainsi les engagements pour un développement équitable et durable.
LNT