Des avions de la compagnie Alitalia sur le tarmac de l'aéroport de Fiumicino, le 28 avril 2017 à Rome © AFP Tiziana FABI
La compagnie aérienne en difficulté Alitalia, placée sous tutelle, a annoncé mercredi le lancement d’une procédure de chômage technique qui concernera 1.358 salariés sur les quelque 12.500 qu’elle compte.
Alitalia a été placée sous tutelle le 2 mai sur décision du ministère des Transports, après une demande en ce sens des actionnaires, à la suite du rejet par le personnel d’un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d’emplois et une baisse de salaire de 8% pour une partie des employés.
Dans un communiqué, Alitalia explique avoir envoyé aux organisations syndicales et aux ministères compétents une lettre pour l’ouverture d’une procédure de chômage technique, avec « une application limitée initialement aux nécessités opératives et de gestion de l’entreprise ».
Cette procédure touchera 828 membres du personnel au sol, et jusqu’à 190 pilotes et 340 hôtesses et stewards.
« Cette mesure, rendue nécessaire par la situation actuelle de la compagnie, s’intègre dans un ensemble de mesures qu’Alitalia est en train d’adopter afin de réduire tous les coûts et rendre ainsi l’entreprise la plus durable économiquement et la plus efficace », a expliqué le groupe.
Les trois administrateurs chargés de gérer l’entreprise et de décider de son futur cherchent notamment à réduire les coûts liés au carburant et à la location d’une partie de la flotte, en renégociant les contrats.
Ils ont par ailleurs lancé le 17 mai un appel à manifestation d’intérêts pour la reprise totale ou partielle de la compagnie. Celui-ci court jusqu’au 5 juin.
Le gouvernement, qui a exclu toute nationalisation, privilégie une vente d’un bloc de la société –détenue pour l’heure à 49% par l’émiratie Etihad– afin de permettre sa relance.
La presse italienne évoque un possible intérêt de compagnies ou fonds chinois.
Alitalia a subi de plein fouet la concurrence des compagnies à bas coût, comme Ryanair, et accumule les pertes depuis des années.
Alors que ses caisses étaient à sec, le gouvernement Rome a décidé le 2 mai d’un prêt relais de 600 millions d’euros pour lui permettre de continuer à voler.
La compagnie, tout comme le gouvernement, tente de rassurer ces derniers temps les agences de voyages et voyageurs, en assurant que les vols sont garantis pendant au moins six mois. Alitalia a également lancé des promotions pour remplir ses vols, alors que le public, au vu des difficultés de la compagnie, craint d’acheter des billets et de les perdre.
LNT avec AFP