Reporters sans frontières (RSF) a appelé, mercredi, à la libération des journalistes algériens récemment incarcérés pour cause de diffamation.
Dans une lettre ouverte, l’ONG a appelé le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à intervenir pour faire libérer le directeur des sites d’information « Algérie Direct » et « Dzair Presse », Adlène Mellah, le rédacteur en chef et journaliste du site d’information « Algérie Part », Abdou Semmar et son collaborateur Merouane Boudiab.
« Nous vous appelons à intervenir immédiatement en faveur de la libération de ces journalistes (…) arrêtés et poursuivis pour leur activité journalistique », écrit le Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
La semaine dernière, des journalistes algériens ont organisé, à la Maison de la presse « Tahar Djaout » à Alger, un rassemblement pour exiger la libération du journaliste Said Chitour, en prison depuis 508 jours sans le moindre jugement.
Le réseau des droits de l’Homme EuroMed Droits (EuroMed Rights) avait appelé de son côté à la libération « de toute urgence » du journaliste algérien, dont l’état de santé est jugé critique, condamnant sa « mise en détention arbitraire ».
Saïd Chitour a été évacué, mardi soir, à l’hôpital de Bab El Oued et son état de santé se serait rapidement dégradé et aurait ressenti « des douleurs au niveau de la tête », a déclaré sur sa page Facebook Fodil Boumala, journaliste et membre du comité pour la libération de Chitour.
Commentant le message adressé par le président algérien aux journalistes et aux médias algériens à l’occasion de la journée nationale de la presse (le 22 octobre), plusieurs ONG se demandent : comment peut-on féliciter la presse quand on envoie au cachot des journalistes, quand on étouffe les voix dissidentes, quand on coupe la publicité aux journaux ?
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a, à plusieurs reprises, dénoncé vigoureusement les atteintes à la liberté d’expression et d’association en Algérie, ainsi que la gestion sécuritaire et répressive des mouvements de contestation pacifique.
« La censure et les pressions sont des pratiques rétrogrades auxquelles recours systématiquement le pouvoir algérien pour museler la liberté d’expression dans le pays », souligne-t-on.
LNT avec agences