Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre algérien, le 31 janvier 2017 à Addis Abeba lors d'un sommet de l'Union africaine © AFP/Archives ZACHARIAS ABUBEKER
L’ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, dont il est un proche, Abdelmalek Sellal, a été écroué jeudi par un juge d’instruction après son audition dans le cadre d’enquêtes anticorruption, ont annoncé la radio et la télévision nationales.
M. Sellal est le deuxième Premier ministre de M. Bouteflika envoyé en prison en deux jours.
Mercredi, un juge a placé en détention préventive Ahmed Ouyahia, quatre fois chef du gouvernement, dont trois sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril par un mouvement de contestation inédit, après 20 ans à la tête de l’Algérie.
Abdelmalek Sellal était arrivé dans la matinée à la Cour suprême, seule juridiction compétente pour instruire les infractions que sont soupçonnés d’avoir commis dans l’exercice de leurs fonctions les membres du gouvernement, les walis (préfets) et certains hauts magistrats.
Sur un bandeau défilant, la chaîne de télévision publique A3 a annoncé la « mise en détention préventive de l’ancien Premier Abdelmalek Sellal », tandis qu’un journaliste de la radio nationale a annoncé son placement en détention, citant des sources officielles.
De nombreux médias privés algériens ont également fait état du placement en détention de M. Sellal.
La chaîne privée El Bilad a diffusé en direct des images montrant une foule d’Algériens attendant devant la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger, le fourgon cellulaire transportant M. Sellal.
Selon l’agence de presse officielle APS, M. Sellal était entendu « dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges », comme l’avait été la veille Ahmed Ouyahia.
Egalement entendu mercredi, Abdelghani Zaalane, ancien ministre des Travaux publics, avait été relâché sous contrôle judiciaire.
Selon la télévision nationale, le président du Mouvement populaire algérien (13 députés), petit parti membre de l’Alliance présidentielle ayant soutenu M. Bouteflika, Amara Benyounes, plusieurs fois ministres entre 1999 et 2015, est entendu à son tour par le juge d’instruction de la Cour suprême.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a également lancé plusieurs enquêtes et placé en détention provisoire de puissants hommes d’affaires, la plupart soupçonnés d’avoir profité de leurs liens avec le chef de l’Etat déchu ou son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.
LNT avec AFP